Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

“Mère” du réalisateur de Parasites diffusé à Cuba

Le Coréen Bong Joon-ho, réalisateur de Parasite avait déjà une filmographie de premier ordre. La preuve en est Madre (2009), qui sera bientôt vu par Cubavision – au delà de cette information, il faut voir que le marché occidental autour de Hollywood est désormais contreblancé par denouvelles relations sud-sud. Un objectif inscrit dans le quatorzième plan quinquinal chinois mais qui est aussi à l’oeuvre dans un cinéma traditionnellement contestataire en Asie et dans le reste dumonde.La France dans ce domaine n’a pas à rougir de son action et là comme partout on retrouve l’influence des communistes. Cuba accorde pour sa part une attention très grande à ce cinéma comme à sa propore production. A ma connaissance Mère n’a pas eu de véritable diffusion grand public en France pourtant la description est ici alléchante. (Note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Auteur: Rolando Pérez Betancourt internet@granma.cu

21 novembre 2021 23:11:36

Cadre: Mother, un drame policier avec un fort contenu social.
Cadre: Mother, un drame policier avec un fort contenu social. Photo: Cadre de film

Avant que les médias cinématographiques ne le portent au pinacle et que les récompenses ne pleuvent sur lui de différentes parties du monde, grâce à son film Parasite, le Coréen Bong Joon-ho avait déjà une filmographie de premier ordre. La preuve en est Madre (2009), qui sera bientôt vu par Cubavisión.

 Multiple, et même labyrinthique, le noyau dramatique du film tourne autour d’une mère célibataire avec un fils de 27 ans qui continue de dépendre d’elle, car en plus d’être assez naïf, il y a des signes de son comportement qui font penser à un esprit malade, et la femme essaie de compenser une telle carence avec une surprotection constante.

Si la différence des classes – riches très riches et pauvres très pauvres – marque Parasite du début à la fin, ce même trait social apparaît dans Mère comme la manière d’un signe d’auteur qui définit le cinéma Bong Joon-ho, sympathique aux dépossédés et aux marginalisés, qui n’ont rien à attendre d’ un monde capitaliste mal conçu. Par conséquent, il accentue les charges contre cette classe supérieure, arrogante et méprisante, que nous avons rencontrée dans Parasite et qui ici sera exposée à partir d’autres dimensions dramatiques, tout aussi efficaces, pour un film qui mêle drame, humour noir et enquête policière conçue dans les rails du thriller.

Comme dans les films précédents, on a droit à un regard critique moqueur sur les méthodes et les incapacités de la police dans Madre. La protagoniste devra lutter contre de nombreuses difficultés, notamment les difficultés de son fils, les mauvais traitements qui lui sont infligés par les autorités, les avocats opportunistes et les agressions qu’elle reçoit de ceux qui ne comprennent tout simplement pas sa lutte pour libérer son fils de prison, après avoir été accusée de meurtre; une excellente performance de la vétéran Kim Hye-ja, lauréate de plusieurs prix internationaux pour cette performance.

En plus de ses charges sociales et du mélange des genres, Madre se distingue par le portrait psychologique des personnages qui portent le conflit, en particulier la relation mère-enfant, teintée d’une obscurité dysfonctionnelle qui se prête à diverses lectures, en tenant compte du fait que le jeune homme est plongé dans un maelström d’impulsions sexuelles insatisfaites, qui le rendent agressif lorsque son incapacité mentale est mentionnée.

Dans une récente interview, lorsqu’on lui a demandé pourquoi les conflits de classe sont présents dans tout son cinéma, leréalisateur a déclaré qu’ils se manifestaient dans toutes « nos actions, même si nous essayons de les ignorer ».

Et il a souligné, se référant au capitalisme dominant en Corée du Sud, que « même notre odeur est une question de classes ! », ce qui fait référence à cette scène de Parasite, dans laquelle les humbles envahisseurs de la riche maison se cachent sous une table et quand le bourgeois, propriétaire du manoir, les perçoit à cause de « l’odeur spéciale » qui en émane.

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