La France a vendu la mèche en reconnaissant qu’il y avait militarisation de l’information telle qu’elle la concevait. Si nous avions encore quelques doutes sur la nature de l’information que nous Français nous subissions ils sont désormais levés et ce texte de la porte parole du ministère des affaires étrangères russes nous invite à en prendre conscience… Ce qui reste à analyser est l’articulation entre “les médias sociaux” et le système médiatique dans lequel le capital s’installe comme Bolloré, les deux fonctionnant en résonance même quand ils paraissent s’opposer. On investit pour la claque et pas pour l’information… Et il se trouve même des gens qui payeraient pour se vendre selon le mot balzacien… (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
27 octobre 2021, 13:48
Photo : MFA Russia/Global Look Press
Texte : Elizaveta Bulkina
https://vz.ru/news/2021/10/27/1126325.html
La France s’est en fait engagée dans une voie de militarisation des médias sociaux, dévoilant une nouvelle doctrine de “lutte d’influence par l’information”, essentiellement une manipulation de l’opinion publique, a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Zakharova.
“Le 20 octobre, le ministre de la Défense du pays, F. Parly, a promis lors d’une conférence de presse à Paris que les cybersoldats français se battraient désormais pour les esprits et les cœurs des gens dans l’espace d’information, y compris dans les réseaux sociaux, et qu’il s’agirait en fait d’une manipulation de l’opinion publique”, a écrit la diplomate sur son canal Telegram.
Mme Zakharova a demandé si la France avait notifié aux administrations des géants de l’informatique qu’ils étaient désormais, selon la pensée occidentale qui valorise avant tout la liberté et le pluralisme, des théâtres de guerre. Elle a noté que la ministre de la défense du pays, Florence Parly, ne l’avait pas précisé.
” Le domaine de l’information est un théâtre de guerre réelle “, a précisé le général d’état-major français, T. Burkhard, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
“La Doctrine elle-même est très franche. Il affirme sans ambages que “la guerre de l’information est devenue une réalité pour les armées”, détaillant les objectifs et les types d’opérations dans l’environnement informationnel, en utilisant un vocabulaire entièrement militaire. Il s’agit de manipulation délibérée sur les médias sociaux, de “coercition”, de “contre-attaque” et de “discrédit””, a expliqué Mme Zakharova.
Elle a déclaré que désormais, lorsque “une fois de plus, Libération écrit des spéculations sur une “usines à trolls”, ou lorsque des instituts du ministère français des affaires étrangères et du ministère de la défense affirment que les médias russes “manipulent les faits”, nous conseillerons à nos collègues français de contacter le ministère militaire français pour obtenir des cartes des champs informatifs minés”.
“Il est également intéressant de voir comment Reporters sans frontières, éternellement critique à l’égard de la Russie pour ses lois nationales sur les médias, va prendre la déclaration du ministère français de la défense selon laquelle l’espace d’information est un nouveau champ de bataille et prévoit de déployer des opérations d’information pour s’emparer de l’influence. Comment les défenseurs français des droits de l’homme, qui publient des déclarations à chaque occasion, évalueraient-ils les plans de l’armée française pour manipuler l’information dans les réseaux sociaux et, comme le note la doctrine, “forcer l’adversaire à prendre la mauvaise décision”, s’est demandé le diplomate.
Le fait que les Français soient à l’offensive en matière d’information, y compris l’espace en ligne, est clairement visible dans la situation autour du Mali, de la RCA, etc. “Les médias français et francophones dépendent de la partition du chef d’orchestre”, a observé Mme Zakharova.
“Mais c’est la première fois que les responsables français parlent d’instruments spécifiques. Il s’agit notamment de la plateforme CAR-ISM, un mécanisme d’intelligence artificielle avancé que tout un conglomérat informatique, dont Airbus Defence and Space, développe pour les besoins du ministère de la défense. Selon les informations disponibles, CAR-ISM opérera dans les réseaux sociaux de manière purement instrumentale. Cette pieuvre, lancée en ligne, analysera les communautés, les internautes, leurs réactions et fera des prédictions en fonction des événements. Et tout cela à des fins de renseignement militaire et de “guerre d’information offensive””, a-t-elle écrit, ajoutant que personne n’avait encore osé déclarer aussi ouvertement son intention de transformer l’espace d’information en un champ d’opérations militaires.
Mme Zakharova a également demandé l’avis de l’OSCE sur la question.
La France, en effet, s’est officiellement engagée dans la voie de la militarisation des médias sociaux, pour transformer la boîte à outils auxiliaire de la propagande militaire “classique” en une arme à part entière. « Étant donné que certains experts considèrent déjà que les techniques de propagande dans le monde sont comparables à des armes de destruction massive, si ce n’est en termes de puissance destructrice, du moins en termes de couverture, les déclarations de Paris ne peuvent inspirer que de graves préoccupations », a poursuivi la porte-parole du ministère des affaires étrangères.
“En attendant, il est très curieux de voir comment les administrations des géants du numérique eux-mêmes vont réagir à cette situation. Vont-ils prendre des mesures, y compris celles relatives aux paramètres de modération, pour empêcher les campagnes de désinformation et l’influence ciblée sur l’opinion publique, explicitement prévues par la doctrine ?” – a-t-elle conclu.
Rappelons que Parly a souligné que “l’espace de l’information est devenu un lieu de rivalité stratégique”, Paris doit être capable de “se battre dans la sphère de l’information”. Il est souligné que les “informations fausses, manipulées, fortement reconstruites” constituent une “arme” tant pour les terroristes que pour les rivaux stratégiques de la France.
Ps. Ce qu’il faut mesurer c’est que loin de fonctionner indépendamment des grands médias désormais complètement dirigés comme ici par des capitalistes menant leur combat sans état d’âme, les medias sociaux en sont la caisse de résonance.
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