Les États-Unis devraient cesser de trop regarder les missiles hypersoniques de la Chine et élargir leurs horizons, cet éditorial du Global Times publié le 17 octobre 2021 a de l’importance. The FINANCIAL TIMES est en général considéré comme sérieux et bien informé tout en manifestant une hostilité face à la Chine considérée comme la menace susceptible de développer une hégémonie concurrente et communiste (antidémocratique) que les États-Unis et leurs alliés se doivent de contrôler et d’empêcher d’arriver à maturité. Le très officiel global times dans son éditorial leur répond : nous n’avons pas l’intention de revendiquer une hégémonie mondiale et donc d’aller vers une course aux armements, la seule supériorité que nous revendiquons sera celle qui défend la Chine dans son intégrité (y compris Taïwan), elle implique donc une supériorité locale, régionale qui interdise aux États-Unis de mettre en œuvre une force nucléaire susceptible de compenser sa faiblesse conventionnelle dans la zone. (note et traduction de Danielle bleitrach)
photo : Une formation de missiles JL-2 participe à un grand défilé militaire célébrant le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine à Beijing, capitale de la Chine, le 1er octobre 2019. (Xinhua/Gao Jie)
Le Financial Times (FT) a cité samedi plusieurs sources affirmant que « l’armée chinoise a lancé une fusée qui transportait un véhicule de glissement hypersonique » en août et l’a jugée comme un « missile hypersonique à capacité nucléaire ». Selon l’article du FT, le missile « a volé à travers l’espace en orbite basse » et pourrait aider la Chine à « annuler » les systèmes de défense antimissile américains conçus pour cibler la trajectoire parabolique fixe d’un missile balistique. Les progrès de l’armée chinoise ont « pris les services de renseignement américains par surprise », selon le rapport.
Les États-Unis ont généralement la capacité de surveiller les lancements mondiaux de missiles.
Si l’on en croit le rapport du FT, cela signifie qu’il y a un nouvel élément clé dans le système de dissuasion nucléaire de la Chine, un nouveau coup porté à la mentalité américaine de supériorité stratégique sur la Chine. Selon le FT, l’Académie chinoise de technologie des lanceurs a annoncé les 77e et 79e lancements de la fusée Longue Marche 2C, mais il n’y a pas eu d’annonce d’un 78e lancement. Le rapport estime que le 78e « lancement secret » pourrait être de tester le missile hypersonique mentionné ci-dessus.
Le FT a également rapporté que la Chine avait testé une nouvelle capacité spatiale avec un missile hypersonique, en citant des sources. Il a déclaré que le missile avait manqué sa cible d’environ 30 kilomètres, mais le test a montré que « la Chine avait fait des progrès étonnants sur les armes hypersoniques ». Mais si les autorités chinoises ne publient pas volontairement ces secrets de défense, d’autres ne peuvent que spéculer sur la base de méthodes de surveillance techniques.
Cela n’a aucun sens de discuter de la crédibilité du rapport du FT. Mais il est important de noter la tendance imparable selon laquelle la Chine réduit l’écart avec les États-Unis dans certaines technologies militaires clés alors que la Chine développe continuellement sa force économique et technologique. La Chine,en fait, n’a pas besoin de s’engager dans une « course aux armements » avec les États-Unis – elle est capable d’affaiblir les avantages globaux des États-Unis sur la Chine en développant sa puissance militaire à son propre rythme.
À long terme, la comparaison entre les puissances militaires de la Chine et des États-Unis se fera dans le paradigme suivant: l’avantage militaire global des États-Unis sera maintenu, tandis que leur armée de l’air et leur marine auront une qualité supérieure et que leurs capacités mondiales de déploiement et de projection seront inégalées par celles de la Chine. Pendant ce temps, la Chine n’aura aucune volonté de contester globalement la position dominante des États-Unis dans la sphère militaire, et les États-Unis ne devraient pas s’inquiéter de perdre leur hégémonie militaire.
Cependant, le renforcement militaire de la Chine se concentrera sur le détroit de Taiwan et la mer de Chine méridionale. Il est inévitable que la Chine prenne le dessus sur la force militaire américaine dans ces régions grâce à la proximité géographique et à l’augmentation continue de l’apport de la Chine. La société chinoise a non seulement de fortes attentes à cet égard, mais aussi une forte détermination et une capacité correspondante à réaliser ce renversement de forces. La supériorité militaire conventionnelle des États-Unis dans le monde ne se traduira pas par une garantie de supériorité dans ces régions.
Les États-Unis sont très préoccupés par le développement nucléaire de la Chine. Il ne fait aucun doute que la Chine n’a pas l’intention de construire une force nucléaire de la même taille que celle des États-Unis. En d’autres termes, nous n’avons pas l’intention de nous lancer une « course aux armements nucléaires » avec les États-Unis. Cependant, la Chine améliorera certainement la qualité de sa dissuasion nucléaire pour s’assurer que les États-Unis éliminent complètement l’idée de chantage nucléaire contre la Chine à tout moment critique et son idée d’utiliser des forces nucléaires pour compenser la faiblesse qui fait que les forces conventionnelles américaines ne peuvent pas écraser la Chine.
Une plus grande capacité de survie et de pénétration des missiles nucléaires chinois est clairement accélérée par une variété de nouveaux missiles.
Ce développement garantira qu’aucune des forces nucléaires d’aucun des deux pays ne sera utilisée comme un outil pour résoudre les problèmes régionaux. Cela garantirait que les dommages à la paix, le cas échéant, seraient limités et que la région ne verrait pas de collision mortelle entre les grandes puissances.
Les États-Unis publient constamment des rumeurs selon lesquelles la Chine renforce ses outils stratégiques nucléaires, ce qui ouvrirait la voie à l’opinion publique américaine pour augmenter encore ses dépenses militaires à partir d’un point de départ élevé. Peut-être devrions-nous souligner que peu importe le montant des dépenses militaires que les États-Unis augmentent et la quantité de nouveaux équipements qu’ils achètent, il est impossible pour les États-Unis de continuer à jouir d’une supériorité militaire écrasante dans les zones côtières de la Chine. Washington doit être réaliste et repenser son approche vis-à-vis de la Chine.
L’équilibre stratégique futur entre la Chine et les États-Unis ne peut être atteint en menant une « course aux armements » extrême. Les deux parties doivent reconstruire une certaine confiance mutuelle stratégique, qui est la clé pour former une zone tampon de sécurité entre la Chine et les États-Unis. Les grandes puissances avec des systèmes politiques différents ne peuvent-elles pas coopérer les unes avec les autres pour parvenir à un résultat gagnant-gagnant ? L’un doit-il submerger l’autre ? Alors que la Chine et les États-Unis se préparent au pire, nous ne devons pas abandonner. Les deux parties doivent explorer un cadre politique et de sécurité qui puisse tenir compte des principaux intérêts à long terme des deux pays dans l’intérêt des deux pays et du monde en général et ne jamais céder à cela.
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