Cet éditorial du très officiel global times nous intéresse à un double titre, d’abord en ce qu’il apporte des précisions sur la libération de la directrice financière de Huawei détenue depuis plusieurs années au Canada parce que son entreprise avait violé le blocus iranien, nous apprenons que certes il y a eu échange de “détenus” mais que Meng Wanzhou, accueillie comme une héroïne n’avait pas cédé et que l’entreprise ne payerait pas de dommages et intérêts. Mais l’article en profite pour inviter le gouvernement français à ne pas se conduire comme il l’a fait pour Alstom, il doit dans cette affaire comme celle des sous-marins défendre ses concitoyens. La puissance n’est pas seulement celle du PIB, de l’armée mais celle de la volonté d’un gouvernement chinois et de la mobilisation de la population chinoise; (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Meng Wanzhou Photo:AFP
Éditorial (globaltimes.cn) Global Times Publié: Sep 25, 2021 06: 15 PM
La directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, a été libérée par le Canada tôt samedi matin (heure de Beijing) et est partie à bord d’un avion affrété par le gouvernement chinois à destination de Shenzhen. Meng avait précédemment conclu un accord avec le ministère américain de la Justice. Lors d’une audience vidéo quelques heures avant sa libération, elle n’a accepté qu’un « exposé des faits » devant le tribunal fédéral américain de New York et a plaidé non coupable de toutes les accusations, défendant sa propre dignité et celle de Huawei. Comme l’affaire a duré plus de 1 000 jours et a fait sensation dans le monde entier, le résultat a également contribué efficacement à affirmer la dignité nationale de la Chine.
Le 1er décembre 2018, Meng a été arrêtée par les autorités canadiennes à l’aéroport international de Vancouver à la demande des États-Unis.
Au plus fort de la guerre commerciale sino-américaine, les États-Unis commençaient à attaquer les entreprises chinoises de haute technologie. Le prétexte de l’arrestation et les accusations étaient des persécutions politiques non déguisées. C’est un mauvais précédent que d’arrêter des hommes d’affaires parce qu’il y a concurrence entre grandes puissances, une menace évidente sur la sécurité des voyages d’affaires mondiaux.
Après sa détention, Meng et Huawei ont mené une bataille marathon contre le gouvernement canadien. En surface, le Canada était engagé dans une bataille juridique avec Meng, mais en fait, il était obligé de tenir compte de l’attitude politique des États-Unis. Toute la société occidentale en est tacitement consciente.
Meng ne plaidera pas coupable, et Huawei n’acceptera pas d’énormes amendes ou compensations.
A la base même de la justice, il y a ce fait essentiel. Meng elle-même et Huawei auraient été incapables de faire face à l’appareil d’État des États-Unis et du Canada. Ainsi, le gouvernement chinois s’est interposé dès le début et a mené des efforts continus et incessants pour la libération de Meng.
La société chinoise a également accordé une attention et un soutien continus à la protection des droits de Meng. Lorsque Meng a été détenue au Canada pendant près de 1 000 jours en août, le Global Times a lancé une pétition en ligne exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de Meng, et a rapidement accumulé 15 millions de signatures, en témoignant de l’opinion publique chinoise auprès du Canada.
Les États-Unis et le Canada ne peuvent pas sauvagement persécuter politiquement les hommes d’affaires chinois. C’est l’attitude claire de toute la Chine. La volonté de la Chine est soutenue par une force puissante et persistante. Nous pensons que ce facteur sera au centre des réflexions des États-Unis et du Canada quand ils feront le bilan du cas de Meng.
Le même jour, Meng est retournée en Chine, les Canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig, accusés d’espionnage, sont également rentrés au Canada. Mais l’infraction criminelle commise par les deux Canadiens est de nature complètement différente de la souffrance politique innocente de Meng. Le récit déformé du Canada et de l’Occident n’aveuglera pas les gens du monde entier, ni ne changera le bon sens des gens sur les faits et les circonstances du cas de Meng.
L’arrestation de Meng a enfreint certaines règles de base de l’ordre international et a nuit à l’action de la concurrence des grandes puissances.
Les dégâts causés sont considérables. Nous espérons que lorsque l’affaire Meng prendra fin, Washington réfléchira à ses choix: ont-ils effrayé et vaincu Huawei ? Ont-ils intimidé la Chine ? Non. Le seul effet de cette affaire est de montrer au monde à quel point les États-Unis peuvent être brutaux pour atteindre leur objectif politique, et comment les États-Unis ont ignoré les règles. L’affaire sera une tache éternelle sur les États-Unis.
Nous espérons que la libération de Meng jouera un rôle positif dans la lutte contre le choc et le chaos qui ont commencé il y a trois ans, et contribuera à un redémarrage des relations sino-canadiennes et au dégel des relations sino-américaines.
Nous pensons que de nombreux Chinois ont une fois de plus pensé à l’expérience d’Alstom en France. En raison de la concurrence de l’entreprise avec ses homologues américains, le dirigeant d’Alstom, Frédéric Pierucci, a été condamné aux États-Unis pour corruption transnationale à cinq ans de prison. Alstom a payé une énorme amende et a été contraint de vendre son activité principale à l’américain General Motors. En comparaison, Meng et Huawei ont beaucoup plus de chance.
C’est la puissance nationale de la Chine qui a façonné ce résultat final. Un pays sera entouré de plus de problèmes à mesure qu’il se renforcera, mais seul un pays fort peut nous permettre de faire face à ces problèmes avec dignité. Chaque fois que nous rencontrons un défi, nous n’avons pas à tout risquer dans le combat, ni à compromettre notre dignité.
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