Andrei m’a dit son émotion au téléphone : c’est à travers Belmondo dans “le Professionnel” qu’il avait appris à aimer la France, cette belle rebelle pour les Russes, qui sont le peuple qui a le plus de tendresse pour nous. Ils distinguent comme ici le révolutionnaire et le colonialiste. Le PCF a été longtemps le parti frère par excellence et un ami perdu et retrouvé est encore plus cher d’où la confiance en Fabien Roussel. A propos de cinéma, nous avons discuté Marianne et moi de “chers camarades”, elle a beaucoup aimé elle aussi mais m’a expliqué que ce n’était pas le cas de la majorité des Russes qui détestent les revirements de la tribu Mikhalkov et qui voient là un film antisoviétique bourré d’erreurs factuelles. Ce que nous aimons nous, elle et moi est pour eux de l’ordre de l’évidence, à savoir le fait que c’est Khrouchtchev et non Staline le désastre. Elle m’a dit qu’une des pancartes des manifestants disait qu’il fallait le transformer en saucisson. Mais aussi la gentillesse et l’humanité russe y compris de la police est également un acquis et on imagine mal un individu sans états d’âme face à une répression. (note de Danielle bleitrach)
n° 99 (31159) 10-13 septembre 2021 Auteur: Andrey DULTSEV, Corr.. « Pravda » en Europe occidentale.
Jean-Paul Belmondo, acteur exceptionnel du cinéma Français, est décédé le 7 septembre à son domicile parisien à l’âge de 89 ans. « Il était très fatigué ces derniers temps. Il est mort paisiblement », a déclaré son avocat Michel Godest dans un discours à la presse.
Belmondo a laissé derrière lui un certain nombre de rôles inoubliables: un jeune insolent dans le film « A bout de souffle » ou accroché à un hélicoptère au-dessus de Venise dans « le Guignolo ». L’acteur au charisme exceptionnel a fait carrière en tant que champion du box-office, jouant dans plus de quatre-vingts films – de « Pierrot le fou » à « l’as des as » – et dont la carrière s’est déroulée sur plus de cinquante ans.
Jean-Paul Belmondo est né le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine dans une famille d’artistes – son père était un sculpteur célèbre. Enfant, Belmondo aimait jouer au clown et rêvait de théâtre. Au début des années 1950, le futur acteur entre au conservatoire et crée un groupe musical avec ses amis Jean Rochefort, Claude Rich, Bruno Kremer et Jean-Pierre Mariel.
Après ses premiers petits rôles au théâtre et au cinéma, il rencontre Jean-Luc Godard. Cette rencontre a prédéterminé le sort de Belmondo : « C’est lui qui m’a fait aimer le cinéma. » « Avant le film “à bout de souffle”, on m’a si souvent dit que je n’allais nulle part, et je doutais de moi-même », a admis l’acteur en 2001.
Ce premier grand rôle, joué en 1960 en tandem avec l’actrice Jean Seerg, le fait passer au premier plan. Au début, il était si laconique à propos de la septième muse qu’il est rapidement devenu une star. Et avec Alain Delon, il est l’un des symboles du cinéma Français, devenant une des stars de cinéma préférée des téléspectateurs soviétiques.
L’acteur se tourne rapidement vers les comédies et les aventures, qui mettant en vedette les plus belles actrices, de Catherine Deneuve à Sophia Loren, Claudia Cardinale et Françoise Dorleac. Certaines sont devenus ses compagnes, comme Ursula Andress et Laura Antonelli.
Fan de boxe – un jeune homme qui rêvait d’égaler Marcel Cerdan – il préférait alors les rôles avec de nombreuses cascades, sans doublure et sans trucage. C’était une période de super policiers, de combattants machos et d’escrocs: « Borsalino », « le Magnifique», «le Professionnel » et « l’As des as».
« En conséquence, j’ai été étiqueté cascadeur, alors que ce que je voulais faire dans ma carrière, c’était garder la liberté de manœuvre, jouer dans les films de Jean-Luc Godard, et dans les films d’Henri Verneuil », a-t-il admis.
C’est grâce au film légendaire de Lautner « Le Professionnel » que Jean-Paul Belmondo (photo) est devenu une idole pour de nombreux enfants soviétiques de la génération des années 1980. Il n’était plus Jean-Paul Belmondo, mais Josse Beaumont, le héros du film. Le chef-d’œuvre cinématographique de Lautner reproduit le héros rebelle digne du Gadfly (en français, le Taon) de Voynich et du Spartacus de Giovagnoli. Le film enseigne brillamment des valeurs élémentaires – la loyauté envers soi-même, la liberté d’esprit et le mépris des traîtres. Eh bien, à tous ceux qui connaissent les problèmes de l’Afrique française et qui ont dû y travailler et voir dans la pratique la politique meurtrière de Paris dans la région, le film est cher non seulement comme une parabole sur le rebelle, mais aussi comme un cri de l’âme contre la folie impérialiste et les sales jeux de l’armée et du renseignement français.
En 1988, Belmondo retourne au travail, jouant dans le film de Claude Lelouch « Itinéraire d’un enfant gâté ». C’est l’un de ses plus grands rôles, remportant l’Oscar français du meilleur acteur. Il refuse ce trophée. Il retourne à ses premières amours, au théâtre, devenant propriétaire du Théâtre le « Variété ».
Mais depuis 2001, un accident vasculaire cérébral après lequel il est resté handicapé l’a empêché de travailler dans le cinéma, à l’exception d’un bref retour dans le film « un homme et son chien» (2008) de Francis Huster. C’est l’histoire d’un vieil homme rejeté par la société.
En 2011, Belmondo a reçu la Palme d’Or d’Honneur à Cannes, en 2016 – le Lion d’Or à Venise, et en 2017, il a été honoré lors de la cérémonie des César, où l’acteur a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements.
Souvenez-vous pour toujours du visage patiné et éternellement bronzé de Belmondo. Après son divorce d’avec sa femme Natty, il a fait la une des journaux avec sa nouvelle passion – l’ex-mannequin belge, avec qui il a rompu en 2012. Belmondo est père de quatre enfants (Patricia, Florence, Paul et Stella). La dernière fille de Belmondo est née quand il avait 70 ans.
Le secrétaire national du Parti communiste Français, Fabien Roussel, a exprimé ses condoléances à la famille de l’acteur à la suite de son décès. Roussel a souligné que Belmondo était un véritable artiste du peuple, un artiste du peuple et pour le peuple – « l’image d’une France courageuse, rebelle et digne ».
« J’appartiens à la génération qui a regardé tous les films de Belmondo avec sa famille… Nous avons ri et pleuré avec lui », a admis le député du Nord. Roussel a également rappelé que Belmondo a été pendant de nombreuses années le premier secrétaire de la section intérimaire de la Confédération générale du travail: « Il a toujours défendu les honoraires de ses collègues. Quand on est acteur, on travaille pendant trois mois, et le frigo doit être rempli pendant 12 mois. »
Vues : 239
Smiley
Bon les oraisons funèbres virent au louanges c est classique . Dultsev nous a donné de meilleurs articles .
Belmondo comme Gabin avant lui et Depardieu après lui a subi la même mutation qu impose le cinéma de qualité française et la logique du retour sur investissement .
On passe ainsi pour ces trois là d un jeune homme beau taiseux tout ds le masque et à la voix chuchotée à une baudruche tonitruante. Il suffit de revoir le jour se lève le doulos et 1900 pour constater leur degringolade vers le tatoué le guignolo et les pâtes barilla.
Peu importe que cela passe par une apogée pour chacun d entre eux le grisbi le voleur cyrano la mécanique fatale s enclanche.