Dans cet article de Jungewelt il est envisagé une des manières dont l’OTAN espère conserver sa présence en Afghanistan grâce aux faces multiples d’Erdogan qui est maître dans l’art d’utiliser les terroristes tout en jouant le dialogue avec Russes et Chinois. La composition de l’actuel gouvernement s’il parait annoncer un fonctionnement à l’iranienne ne donne pas plus de garanties anti-terroristes et donc de possibilités de manipulations occidentales… du fanatisme féodal. Le chemin sera long… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
L’engagement d’Ankara à Kaboul Von Nick Brauns
La Turquie a l’intention de reprendre l’exploitation de l’aéroport de Kaboul avec le Qatar. Un contrat avec les talibans est déjà prêt à être signé, a rapporté le portail en ligne Middle East Eye. La reconnaissance diplomatique des dirigeants islamistes en Afghanistan fait partie de l’accord.
Bien que la Turquie ait fait partie de la force de l’OTAN pendant 20 ans, les relations entre Ankara et l’Afghanistan, désormais dominée par les talibans, sont bonnes. Les deux pays sont des « frères dans la foi », a déclaré un porte-parole taliban, tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a clairement indiqué qu’il n’avait pas de problèmes avec les islamistes en termes de foi.
Bien que les talibans ne veuillent pas accepter les soldats turcs pour protéger l’aéroport, une telle intervention militaire serait également impopulaire en Turquie. Mais Erdogan a pris des précautions. Avec l’aide de la compagnie de mercenaires Sadate, une légion étrangère islamiste de 10 000 personnes a été installée dans la zone d’occupation turque du nord de la Syrie. Leurs combattants, dont d’anciens membres d’Al-Qaïda et de l’Etat islamique (EI), ont déjà été déployés en Libye et dans le Caucase. Bientôt à Kaboul.
Aujourd’hui, Erdogan, sous pression dans son propre pays en raison de la crise économique et de la baisse du soutien à son alliance gouvernementale fasciste islamiste, explore ce que ses alliés de l’OTAN veulent lui offrir pour continuer à avoir un pied sur l’Hindu Kush.
La Turquie a un « rôle clé » en Afghanistan, a souligné Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, l’importance du seul membre musulman de l’Alliance de guerre. Le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas a déjà accordé il y a une semaine son soutien à son homologue turc Mevlüt Cavusoglu pour la reconstruction de l’aéroport de Kaboul. En particulier, Erdogan espère une amélioration des relations avec les États-Unis. Car il y a des tensions entre les deux puissances de l’OTAN en raison de l’achat de missiles antiaériens russes « S-400 » par Ankara, mais aussi du soutien américain aux milices kurdes en Syrie.
À l’ombre de la crise afghane, la Turquie a intensifié ses attaques contre les Kurdes dans le nord de la Syrie et de l’Irak. Dans la nuit de vendredi, dans le Sinjar, en Irak du Nord, des drones ont de nouveau tiré sur une milice yézidie formée pour défendre cette communauté religieuse après l’attaque génocidaire de l’Etat islamique. Quelques heures plus tard, des drones ont bombardé le camp de réfugiés de Machmur, dont les habitants kurdes avaient fui la Turquie dans les années 90. Ce n’est qu’avec l’accord des États-Unis, qui contrôlent l’espace aérien dans la région, qu’Ankara, en tant qu’armée aérienne de fait de l’Etat islamique, pourra poursuivre son massacre des Kurdes et des Yézidis. En contrepartie, la Turquie, en tant que cheval de Troie de l’OTAN dans le monde islamique, se verra confier la tâche de dompteur de taliban.
Vues : 59