Brèves notes sur le deuxième jour de l’Université d’été du PCF…

J’ai un peu hésité à retourner à l’université d’été du PCF après les chocs émotifs de la veille… mais les camarades qui tiennent le stand de Cuba sont formidables de dévouement, les rencontres et les échanges toujours intéressants alors poursuivons… Je découvre que les 5 exemplaires de mon livre de mémoires ont tous été vendus le vendredi… Ce samedi, j’ai été de plus en plus plongée dans mes méditations au point de vendre à un inconnu un drapeau décor pièce historique de Wilma la Cubaine et de passer la journée à tenter de le récupérer en vain…La tristesse de lui avoir fait perdre un trésor même si personne ne m’avait mise en garde le fait est que je n’étais pas très attentive.Pardonne-moi Wilma.

Je n’étais pas plus attentive à ce que je distribuais du stand que je ne l’étais aux diverses activités et pourtant ce n’était qu’un cri relayé par tous: le contentement à l’écoute de l’intervention de Fabien Roussel. Et chacun venait vers le stand de Cuba et nous disait :” il a commencé par la solidarité avec Cuba, l’abomination du blocus et ça a été un applaudissement unanime.” Fabien qui passe et repasse au loin, est partout, il est très entouré et tout le monde veut se prendre en photo avec lui, dire la joie de la campagne à enfin entendre une voix communiste.

Lors de l’université d’été qui s’était déroulé il y a deux ans en ce même lieu il en était différement, il venait d’arriver encore mal assuré dans un parti en proie au doute… Là il est le secrétaire incontesté des communistes même si le terrain n’a pas été nécessairement préparé pour cela. Nul doute que la fête de l’humanité quelle que soient les chausses-trappes qui lui seront réservées confirmeront ce fait : les communistes ont une direction et un candidat.Ils iront jusqu’au bout.

Autre nouveauté, les médias sont présents et les camarades s’indignent sur le commentaire d’Abadie sur LCI “oui Fabien Roussel est vraiment sympathique, il a un langage direct qui plait mais il a commencé son intervention en soutenant Cuba qui est une dictature où il n’y a pas d’élections”. Ce genre de commentaires provoque la colère de tous les communistes : ” pourquoi disent-ils des contre-vérités comme ça ?”

Quelques uns des camarades qui disent leur indignation pointent l’inertie du secteur international mais laplupart se contentent d’incriminer la partialité des médias. Un discours habituel qui ne tient pas selon mon goût asses compte de ce que Fabien Roussel a réussi à imposer de présence aux dits-médias et qui a effectivement besoin de relais chez les militants et qui reste à organiser.

Effectivement et Jean François Téaldi me le confirme dans un échange Fabien Roussel a réussi à obliger les médias à ne pas ignorer la parole des communistes et celle-ci apparait originale, pleine de bon sens et d’humanisme au meilleur sens du terme.

C’est vrai mais à mon goût si les communistes sont heureux de cette présence, de ce langage dans lequel ils se reconnaissent, il leur reste à intervenir eux aussi. Mais il reste peut-être, sans doute, à préciser encore et toujours l’objectif politique, pas par rapport “à la gauche”, aux scores de la présidentielles du moins pas seulement, pas essentiellement… Mais par rapport aux défis de la période historique dans laquelle nous sommes et le rôle que doit y jouer un parti communiste. C’est ça qui a besoin de précision et qui favorisera l’intervention militante, populaire. Si cette orientation politique est partagée l’organisation se recréera avec le besoin d’agir.

A la fin de la journée, Fabien Roussel s’arrête au stand de Cuba, il me dédicace son livre et nous avons un échange là-dessus. Je lui dis tout le bien que je pense de sa campagne, la manière dont il a rectifié le tir par rapport aux vaccins, mais surtout le refus de s’enfermer là-dedans. La volonté qui est la sienne de rester sur ce qui est important pour tous et pour les couches populaires en particulier, le pouvoir d’achat, l’emploi, l’avenir de la jeunesse. Sa campagne va a contrario de tout ce qui se dit, se fait fort heureusement et malgré ce il est présent. Mais je lui dis aussi mon désaccord partiel sur le plan international où il n’est visiblement pas aidé. Ce qu’il défend est juste, en particulier son souci de la souveraineté française, un internationalisme qui commence à se concrétiser comme avec Cuba, mais non seulement cela ne suit pas sur le terrain, où rien ne se fait mais la manière de prendre les problèmes n’est pas toujours juste. Sur le cas de l’Afghanistan, bien sur que l’on doit être préoccupé du sort des femmes, renforcer les négociations autour du respect de leurs droits mais il ne fait pas non plus occulter la réalité de ce à quoi nous sommes confrontés.

Prenons le cas des réfugiés, de ceux qui veulent quitter le pays. Ce ne sont pas les mêmes que ceux qui dans les années quatre-vingt dix ont été obligés par l’arrivée des Talibans et autres Moudjahédines prendre les routes de l’exil, des militants communistes et des femmes combattantes pour leur droits. Les Talibans, tous ces archaiques et brutauxcriminels c’est nous qui les avions armés contre l’URSS et un régime progressistes. L’échec d’aujourd’hui, le retour des Talibans est le produit d’une négociation entre les Etats-Unis ,ces genslà et des règimes comme le Qatar ou les émirats. L’impossibilité à tenir le pays, une armée qui s’effondre sans combattre et un pays qui s’ouvre à ces mêmes talibans, c’est le résultat de l’horreur d’années d’occupation et un pays plus que jamais laproie du trafic de drogue et du sous développement. Ces armées d’occupation ont entretenue dans les villes une couche aisée qui a pu donner l’illusion d’une évolution des moeurs mais c’est une façade. Donc ces gens qui fuient ont collaboré et c’est ce qui accroit le danger de leur situation, nous avons un devoir moral avec eux mais n’en faisons pas les héros de la liberté.

L’essentiel du problème est ailleurs, il tient à ce que les Etats-Unis espèrent faire de ce régime des Talibans, et j’insiste sur l’image:”une grenade dégoupillée” contre les pays voisins mais aussi contre la Russie et la Chine. Donc nous devons chercher la paix et savoir que celle-ci ne peut s’établir que dans une concertation prioritaire entre puissances régionales en relation non pas avec le G7 qui ne représente que les USA et ses vassaux mais les organisations internationales les plus larges.

La manière dont l’Humanité, le secteur international prend la question est celle que tente de nous imposer ce G7 et les USA, une fois de plus. Leur angle d’attaque qui une fois de plus nous la joue “humanitaire” est pure hyspocrisie pour masquer ce qui peut réellement aider les peuples, desserrer l’emprise de la guerre, de nos occupations sous prétexte de droit de l’homme…

Fabien Roussel tout en dédicaçant son livre écoute attentivement, il s’exclame sur le fait que les Talibans sont des fascistes… mais la base commune du dialogue est là comme elle l’est entre nombre de camarades. Il me parle en écrivant et insiste sur le souci de la paix, pas par lâcheté mais parce que les peuples, “le monde ouvrier” comme il l’écrit dans sa dédicace a besoin de cette paix alors que la guerre nourrit les puissants… le rôle de la France, sa souveraineté totalement différente du colonialisme, parce que cette “souveraineté dans le monde et singulièrement en Europe par rapport à l’OTAN, refuse exploitation et a besoin de dignité humaine. Repartir sur les fondamentaux crée un terrain de compréhension… Mais déjà des tas de camarades des Bouches du Rhône se pressent autour de nous,veulent être pris en photo à ses côtés… Je ne sais qui a la photo dans laquelle on nous prend tous avec le drapeau cubain en fond.

Un dialogue qui a été rendu impossible si longtemps pourrait peut-être s’ouvrir… C’est le pari que j’ai fait à propos de cette candidature et je ressors convaincue de la difficulté de ce qui est tenté mais aussi du fait qu’il n’y a pas d’autres voies et que les possibles sont là… mais il faut que les bouches s’ouvrent : pas de mannequins dans le parti comme il disait jadis… et que “le faire” suive…

danielle Bleitrach