Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Mais qui est donc Zalmay Khalilzad ? Un de nos chers “salauds”!

La Chute de l’Afghanistan n’est pas la fin de l’histoire, ni en 1992, ni aujourd’hui…

Ce qu’on peut se demander c’est pourquoi ce pays a provoqué une des guerres les plus longues et les plus désastreuses menées par les USA. Quitte à nous inventer des fatalités sous le parrainage d’Engels dont les analyses valaient mieux que cette tarte à la crème sur le tombeau des empires.

Qui est le représentant spécial de Biden au département d’Etat, chargé de “la réconciliation en Afghanistan, un des promoteurs de l’opération que tout le monde s’accorde pour voir comme un fiasco tant sur le plan militaire que celui des services secrets. Il s’agit d’un conseiller Pachtoune du nom de Zalmay Khalilzad que l’on trouve dans les bagages de Bush père et surtout ceux de Paul Wolfowitz et Dick Cheney. On le retrouve à tous les stades de l’invention de la “menace afghane” depuis le recrutement des talibans Mujihiden Islamiste par la CIA jusqu’au récent accord de Doha de Trump avec les Talibans qui a précédé l’effondrement actuel en passant par la refonte de la doctrine dite de “guerre préventive” de G.W.Bush après le 11 septembre.

Le suivre ne donne pas les clés mais permet de voir la chronique de cette chute impériale.

Dès le 8 mai 1992, le New York Times parle d’un rapport secret du Pentagone connu ultérieurement sous le titre de la doctrine Wolfowitz d’après le responsable du Pentagone qui servait comme auxiliaire du secrétaire à la Défense de l’époque Dick Cheney. Paul Wolfowitz avait été chargé par Cheney de définir une nouvelle posture militaire américaine mondiale après l’effondrement de l’Union soviétique. Selon les informations du Times, le document affirmait que « les États-Unis doivent devenir la seule superpuissance mondiale et doivent prendre des mesures agressives pour empêcher les nations concurrentes – même des alliés tels que l’Allemagne et le Japon – de contester la suprématie économique et militaire des États-Unis ». le même document affirmait : « Nous devons maintenir le mécanisme visant à dissuader les concurrents potentiels d’aspirer même à un rôle régional ou mondial plus important. »

Il ne fallait plus jamais qu’une puissance concurrente type URSS surgisse. C’était un mélange typiquement yankee de messianisme puritain et d’intérêts capitalistes à l’exploitation des richesses mondiales. Bien digne de cette nation dans laquelle l’éthique puritaine justifiait l’esprit et les actes du capitalisme le plus sordide.

Mais pourquoi l’Afghanistan et pourquoi Zalmay Khalilzad ?

À l’époque, Zalmay Khalilzad travaillait comme collaborateur de Wolfowitz en tant que sous-secrétaire adjoint à la Défense pour la planification des politiques, où il était chargé de rédiger la nouvelle doctrine, de travailler avec Wolfowitz et des consultants externes, y compris le professeur de doctorat de Khalilzad à l’Université de Chicago, le « parrain » néo-conservateur, Alfred Wohlstetter. Wolfowitz avait également étudié à Chicago sous Wohlstetter. Ce groupe est devenu le noyau des warhawks dits néoconservateurs. Khalilzad a dit un jour que Cheney l’avait personnellement crédité d’être l’inventeur du terrain en disant à celui qui n’était alors qu’un jeune homme: « Vous avez découvert une nouvelle justification pour notre rôle dans le monde.»

Après la dénonciation du New York Times, le document a disparu mais il est ré-apparu dix ans plus tard en 2002 avec le discours du 1er juin 2002 à l’académie de West Point connu sous le nom de doctrine Bush Jr., également connue sous le nom de « guerres préventives » et la doctrine a été utilisée pour justifier les invasions américaines de l’Afghanistan et plus tard de l’Irak.

Bush jr. qui était lui-même sous la double influence d’un alcoolisme chronique et d’une adhésion mystique au thèses des “évangélistes”, avait pour vice-président Dick Cheney. Un récidiviste : en tant que secrétaire à la Défense, Dick Cheney a supervise l’opération Juste Cause au Panama et l’opération Tempête du désert au Koweït en 1991, année où il reçoit la médaille présidentielle de la Liberté pour avoir « assuré la défense de l’Amérique dans des temps de grands bouleversements internationaux ». Il fait massivement privatiser les tâches logistiques et d’arrière des opérations militaires, faisant appel à la société Blackwater. En 1993, Dick Cheney rejoint le think tank (cercle de réflexion) néoconservateur American Enterprise Institute (« Institut de l’entreprise américain ») après la défaite de George Bush à l’élection présidentielle. De 1995 à 2000, il dirige la société d’ingénierie civile Halliburton spécialisée dans l’industrie pétrolière. Le fait que cette société ait décroché de gros contrats en Irak en 2003 est bien connu presqu’autant que son enthousiasme pour la torture à Guantanamo et d’autres lieux. En 1997, avec Donald Rumsfeld et d’autres, il fonde le think tank néoconservateur Project for the New American Century (PNAC – « Projet pour un nouveau siècle américain ») dont le but est de promouvoir le leadership global des États-Unis au XXIe siècle.

Ce sont ces vertueux qui ont lancé l’invasion de l’Afghanistan en octobre 2001, en écoutant le conseiller afghan, Zalmay Khalilzad, qui leur a suggéré d’utiliser l’excuse qu’Oussama ben Laden, l’architecte présumé des attaques du 911, se cachait sous la protection du régime taliban en Afghanistan, de sorte que les talibans devaient être punis. En mai 2001, environ quatre mois avant le 911, Condoleezza Rice, conseillère à la sécurité nationale de Bush, avait nommé Khalilzad « assistant spécial du président et directeur principal pour le Golfe, l’Asie du Sud-Ouest et d’autres questions régionales ». Les questions régionales dont s’occupait Zalmay Khalilzad devenaient rapidement des zones de guerre et de juteux profits.

Donc Bush a déclaré la guerre au régime taliban pour avoir refusé d’extrader le djihadiste saoudien Ben Laden. Il s’est complétement moqué de l’ONU, comme du Congrès. Le choc du 11 septembre donnait tous les droits à cette bande de ruffians qui, avec la complicité active de la presse internationale, a imposé la doctrine au nom de laquelle les États-Unis et leurs vassaux avaient tous les droits. Y compris celui de mener le siège de pays en espérant que les populations victimes se révolteraient contre leurs gouvernements. Ils ont entretenu des bandes de gangsters, les ont armés, équipés, rétribués pour déstabiliser les gouvernements qui leur déplaisaient. Et il a fallu des complicités sans faille et d’abord à gauche voire au sein de ce qui restait au sein des partis communistes après l’eurocommunisme pour que leur “droit-de-l’hommisme, leur dénonciation des tyrans” passe comme une lettre à la poste dans notre pays devenu sous-informé chronique.

Les Talibans et autres forces réactionnaires en Afghanistan fournissent un cas d’école…

Non seulement ce cas témoigne du cynisme des prétextes à invasion mais également de la continuité entre Démocrates et Républicains, comme on le voit aujourd’hui entre l’administration Trump et Biden, ce qui les unit n’est pas seulement la croyance dans un destin exceptionnel des USA, mais bien des intérêts matériels puissants liés au complexe industrialo-militaire.

Les origines des talibans proviennent du projet de la CIA, initié par le conseiller à la sécurité de Carter, Zbigniew Brzezinski, en 1979, visant à recruter et à armer des islamistes radicaux du Pakistan, d’Afghanistan et même d’Arabie saoudite, pour mener une guerre irrégulière contre l’Armée rouge soviétique alors en Afghanistan. La CIA l’a baptisée Opération Cyclone et celle-ci a duré dix ans jusqu’à ce que l’Armée rouge se retire en 1989. Un agent saoudien de la CIA, Oussama ben Laden, avait été amené au Pakistan pour travailler avec les services de renseignement pakistanais de l’ISI afin d’attirer de l’argent et des djihadistes des États arabes dans la guerre. Un nombre important d’étudiants pachtounes afghans radicalisés appelés talibans ou «chercheurs » ont été recrutés dans des madrassas radicales, certains au Pakistan où l’ISI les protégeait. Cette guerre de la CIA est devenue l’opération la plus longue et la plus coûteuse de l’histoire de la CIA. En 1984, Khalilzad faisait partie du lot de ces recrues en tant que spécialiste afghan du département d’État américain. En 1988, Khalilzad était devenu le « conseiller spécial » du département d’État sur l’Afghanistan sous l’ancien chef de la CIA, George Bush père. À ce poste, il était celui qui traitait directement avec les moudjahidines, y compris les talibans.

Il était alors devenu proche du stratège de guerre afghan de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski. Entré au département d’État américain en 1984 après avoir enseigné à l’Université Columbia de Brzezinski, Khalilzad recruté par la CIA très jeune dans le cadre d’un programme d’étude tout à fait officiellement chargé de ce recrutement mis en place par Thomas E.Gouttière. Ce dernier dirigeait le centre d’étude sur l’Afghanistan financé par la CIA du Nebraska et auquel nous devons la plupart des spécialistes occidentaux. L’argent a coulé à flot sur quelques spécialistes qui sont venus comme BHL nous vanter ces merveilleux djihadistes anticommunistes, tout le monde a été arrosé. Khalilzad est devenu directeur exécutif de l’influent lobby des Amis de l’Afghanistan, dont Brzezinski et l’associé de Kissinger, Lawrence Eagleburger, étaient membres. Les Amis de l’Afghanistan, avec l’argent de l’USAID, ont fait pression sur le Congrès pour obtenir un soutien majeur des États-Unis aux moudjahidines. Khalilzad a également fait pression avec succès pour donner des missiles stinger américains avancés aux moudjahidines. Au cours de cette période, Khalilzad a eu des relations avec les moudjahidines, les talibans, Oussama ben Laden et ce qui est devenu Al-Qaïda .

En 1997, alors que les Taliban étaient au pouvoir à Kaboul et qu’il était conseiller du géant pétrolier Unocal, Khalilzad a proposé un gazoduc qui relierait la République d’Asie centrale du Turkménistan à l’Asie du Sud en passant par l’Afghanistan et a agi en tant que participant et interlocuteur dans les négociations avec les Taliban. À l’époque, les États-Unis et nombre de leurs alliés accablaient les milices pour leurs atrocités en Afghanistan. À la fin des années 1990, Khalilzad avait rendu visite au chef taliban, le mollah Mohammad Omar, à Kandahar, et cherchait à organiser une rencontre entre Omar et le commandant Ahmad Shah Massoud, mais Khalilzad était si déconsidéré pour sa vénalité que Massoud a refusé l’alliance, a même proposé au dirigeant communiste Mohammad Najibullah Ahmadzai qui lui était un patriote respecté de l’aider à s’enfuir vers le Tadjikistan. L’exécution de Massoud par de probables agents de la CIA membre d’Al Qaida intervient dans ces eaux troubles qui sont celles de la chute de l’URSS et la mise en place à la tête de la plupart des ex-pays de l’URSS et socialistes européens d’agents stipendiés de la CIA, livrant les pays aux privatisations. Les grands partis communistes européens, du Moyen Orient n’ont pas échappé à la mise en place de cadres à leur solde et il est probable que l’histoire nous aidera à mieux comprendre y compris les choix du PCF comme ceux d’autres partis.

Qu’il s’agisse des démocrates néo-conservateurs ou de l’administration de George W. Bush, les conseillers restaient les mêmes, ce sont ceux qui sont les plus aptes à défendre les profits de tous ces gens qui mêlent allégrement suprématie US et intérêts privés. Khalilzad a été nommé envoyé spécial du président en Afghanistan au début de 2002, et il a été directement responsable de l’installation de l’agent de la CIA Hamid Karzai en tant que président afghan en 2002. Le frère de Hamid, seigneur de guerre de la plus grande province d’opium du pays, Kandahar, était un stipendié de la CIA au moins depuis 2001. Toutes ces références étaient positives pour la “démocratisation” de l’Afghanistan, telle que l’envisageaient les divers gouvernement US, projet qui continuait à justifier les profits des sociétés de ces dirigeants démocrates et républicains. L’actuel « président en fuite » afghan en disgrâce, Ashraf Ghani Ahmadzai, le « co-président » de l’Afghanistan nommé par les Américains, était un camarade de classe de Khalilzad au début des années 1970 en premier cycle à l’Université américaine de Beyrouth, tout comme leurs deux futures épouses.

En 1996, après plusieurs années de guerre civile entre les factions rivales des moudjahidines soutenus par la CIA, les talibans, soutenus par l’ISI pakistanais, ont pris le contrôle de Kaboul. La prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans en 1996 était une conséquence directe de l’armement et du soutien de Khalilzad aux moudjahidines dans les années 1980, y compris d’Oussama ben Laden. Ce n’était pas un accident ou une erreur de calcul. La CIA était dans le domaine de l’armement de l’islam politique et Khalilzad était et est un acteur clé dans ce domaine. Khalilzad a été membre du conseil d’administration de la Fondation afghane pendant les années Clinton, qui a préconisé que les talibans unissent leurs forces avec les groupes de résistance moudjahidine anti-talibans.

Au cours de la fin de la présidence Clinton, Khalilzad a joué un rôle clé dans l’élaboration de l’agenda militaire du prochain président avec son rôle dans le Projet pour un nouveau siècle américain (PNAC), avec Cheney, Wolfowitz, Don Rumsfeld, Jeb Bush et d’autres qui ont joué des rôles politiques clés dans la présidence de George W. Bush. Après les attentats du 911 en 2001, Khalilzad a orchestré la guerre de Bush contre les talibans en Afghanistan et est devenu envoyé de Bush en Afghanistan. En novembre 2003, Khalilzad était ambassadeur des États-Unis en Afghanistan où son président Karzaï, trié sur le volet, a été installé. En février 2004, l’ambassadeur Khalilzad a accueilli le secrétaire américain à la Défense Rumsfeld et un brigadier général Lloyd Austin à Kaboul. Austin connaît Khalilzad.

En décembre 2002, Bush avait nommé Khalilzad ambassadeur itinérant des Irakiens libres pour coordonner « les préparatifs d’un Irak post-Saddam Hussein ». Khalilzad et ses amis néoconservateurs du PNAC avaient prôné une guerre pour renverser Saddam Hussein en Irak depuis la fin des années 1990, bien avant le 911. Deux ans plus tard, après le début de la guerre américaine contre l’Irak, Khalilzad a été nommé ambassadeur en Irak. Personne n’a été plus responsable de la montée des groupes terroristes islamistes radicaux, des talibans à Al-Qaïda dans ces deux pays, que Zalmay Khalilzad.

En 2018, Khalilzad a été recommandé par le secrétaire d’État américain et ancien chef de la CIA Mike Pompeo, au poste de « représentant spécial des États-Unis pour la réconciliation en Afghanistan » pour l’administration Trump. C’est là que l’inévitable Khalilzad a entamé des pourparlers exclusifs entre les États-Unis et les talibans avec leurs envoyés en exil à Doha au Qatar, l’État pro-taliban du Golfe qui abrite des personnalités des Frères musulmans ainsi que des talibans. Le Qatar serait une source importante d’argent pour les Talibans comme il soutient chez nous le vertueux Tariq Ramadan et le non moins vertueux Dominique de Villepin. Khalilzad a réussi à convaincre le Pakistan de libérer le cofondateur des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, le stratège clé de la victoire des talibans en 1996, afin que Baradar puisse mener les pourparlers avec Khalilzad à Doha. Le président Trump de l’époque aurait approuvé que Khalilzad négocierait à Doha uniquement avec les talibans, en écartant le régime de Kaboul. Baradar a signé l’« accord » de février 2020 négocié par Khalilzad et les talibans, l’accord dit de Doha, dans lequel les États-Unis et l’OTAN ont convenu d’un retrait total, mais sans aucun accord de partage du pouvoir des talibans avec le gouvernement Ghani de Kaboul, les talibans refusant de les reconnaître. Khalilzad a déclaré au New York Times à propos de son accord que les talibans s’étaient engagés à « faire ce qui est nécessaire pour empêcher l’Afghanistan de devenir un jour une plate-forme pour des groupes ou des individus terroristes internationaux ». Le moins que l’on puisse dire est que l’affirmation est douteuse vu la manière dont les Talibans et Al Qaida sont liés y compris par mariage. Le chef actuel d’Al-Qaida, Ayman al-Zawahiri se trouverait dans un refuge sûr pour les Taliban à l’intérieur de l’Afghanistan. En bref, il s’agit de l’«accord » que Khalilzad a conclu avec les talibans pour le président Trump de l’époque, un accord qui a été accepté par l’administration Biden avec seulement un changement mineur stipulant initialement que le 11 septembre 2021 serait la date du retrait final des États-Unis. on se demande encore les raisons d’un tel choix…

Le fait est que l’abandon de l’Afghanistan au Taliban a été voulu et prévu. Lorsque Austin a approuvé l’abandon secret de la base aérienne stratégique de Bagram, la plus grande base militaire américaine en Afghanistan, le 4 juillet, sans en informer le gouvernement de Kaboul, il a clairement fait savoir à l’armée afghane entraînée par les États-Unis que les États-Unis ne lui donneraient plus de couverture aérienne. Les États-Unis ont même cessé de les payer il y a des mois, ce qui a entraîné la débandade. Ce n’était donc pas un hasard. Tout cela était délibéré et on retrouve Zalmay Khalilzad dans toutes les étapes de cette histoire. Dans les années 1980, son rôle a contribué à la prise de contrôle des talibans en 1996, en 2001, à la destruction des talibans et maintenant en 2021 à la restauration des talibans.

Mais le fait est que si un certain nombre de forces monopolistes financiarisées continuent à voir grossir leurs profits, il est clair que l’opération qui n’est secrète que pour le grand public a entraîné pas mal de suspicion chez les “alliés” des États-Unis qui ne peuvent pas compter – pas même Taïwan – sur la protection américaine. Les Russes et les Chinois n’ont pas eu besoin d’un dessin, même pas les Allemands de Merkel ou les Italiens de Draghi qui face à la débâcle de la France et de l’Allemagne devant un tel jeu de cavalier seul avancent leurs propres pions sur les ruines fumantes de l’échafaudage de la guerre froide et de la lutte contre le terrorisme. Déjà la chute d’Alep avait sonné la fin d’une étape historique mais celle de Kaboul parait bien marquer l’écroulement de plein de fictions sur lesquels s’édifiaient l’ordre occidental.

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