Tandis que le festival de Cannes étale ses fastes, un cinéaste français hors norme, un des piliers de la Nouvelle vague, l’auteur de l’emblématique “adieu Philippine” mais qui n’a jamais su faire carrière, est chassé de son logis. Un appel à l’aide a été lancé auprès de la mairie de Paris. (note de Danielle Bleitrach)
www.lefigaro.fr © GABRIEL BOUYS / AFP Le réalisateur Jacques Rozier en 2001 à la Mostra de Venise où il présentait en compétition son avant-dernier long-métrage, Fifi Martingale .
C’est un message posté sur les réseaux sociaux en plein festival de Cannes qui a donné l’alerte. À 94 ans, le cinéaste de la Nouvelle Vague, Jacques Rozier est expulsé de son logement à Paris. Pour éviter l’intervention de la police, il doit être parti avec son épouse à la santé fragile, jeudi 15 juillet et n’a nulle part où aller, à l’exception d’un studio de quinze mètres carrés où il entrepose déjà ses archives dont des cartons pleins de bobines de film.
Cet automne, le cinéaste, prix Jean Vigo pour Maine Océan (1986), et prix René Clair (1997) et Carrosse d’or (en 2002) pour l’ensemble de sa carrière marquée par des films comme Du côté d’Orouët avec Bernard Menez, Les naufragés de l’île de la tortue avec Pierre Richard sera célébré par une rétrospective à la Cinémathèque Française.
Ce même Pierre Richard qui vantait les mérites et la singularité de Rozier cherchant à faire disparaître les tics des acteurs, à faire naître l’imprévu, sinon l’imprévisible.
Cruel paradoxe que cette reconnaissance d’un homme qui n’a plus d’endroit où se loger. Et qui n’a plus les moyens financiers pour assurer la postproduction nécessaire aux projections à la Cinémathèque.
Dans un long texte publié sur Facebook, sa collaboratrice Michèle Berson explique que la propriétaire de l’appartement veut récupérer son bien pour y installer son fils étudiant. Que va devenir le cinéaste nonagénaire ? Où sont passés ses amis ? Que fait le Centre national du cinéma pour l’un des derniers représentants de la Nouvelle Vague?
«Cette histoire dure depuis quatre ans. Deux procès au coût élevé ont été perdus et n’ont pas permis de renouveler le bail, regrette Michèle Berson qui précise avoir lancé l’alerte sans avoir consulté le cinéaste. Le Figaro a tenté de la joindre sans succès. Selon Michèle Berson, des demandes de relogement à la maire de Paris Anne Hidalgo depuis cinq ans comme au ministère de la Culture n’ont rien donné. «Seul l’élu à la culture de la ville de Martigues Florian Salazar-Martin près de Marseille et Gaby Charroux, maire de Martigues ont essayé, il y a deux ans, d’interpeller le préfet et l’office HLM de Paris. Même pas une réponse, même négative de ces derniers. La situation est franchement désespérante», déplore Michèle Berson qui ne cesse de se battre pour offrir une fin de carrière digne du talent de Jacques Rozier.
Vues : 355
Rinette
Y a t’il une pétition en ligne ?