Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Chine, une nouvelle puissance en orbite

lLarticle ne note pas ce dont nous avons fait déjà état ici à savoir la création de la première cellule communiste intergalactique. La démonstration est néanmoins stupéfiante “Malgré un budget cinq fois inférieur aux Etats-Unis, la Chine les a devancés en 2020 sur le nombre de tonnes mises en orbite et le nombre de lancements.” Cet exploit nous incite à poser les conditions de la coopération dans le socialisme. La manière dont le capitalisme US tente de répondre à cette accélération par des campagnes de haine, par la destruction concurrentielle illustre sans doute a contrario le caractère dépassé du mode de production capitaliste et la transition historique vécue par l’humanité (note de Danielle Bleitrach dans histoire et société)

 Vincent Lamigeon © afp Chine espace

Rover sur Mars, station spatiale, station lunaire… La Chine s’impose comme le seul concurrent crédible du leader américain. Avec une ambition sans frontières.

Dans un déluge de feu et de poussière, le lanceur Longue Marche 2F s’arrache du pas de tir de la base spatiale de Jiuqan, dans le désert de Gobi. Ce 17 juin, la capsule habitée Shenzhou-12 (« vaisseau divin »), au sommet de la fusée, doit amener trois taïkonautes – les astronautes chinois – dans le premier module de sa station spatiale en construction, Tiangong 3 (« palais céleste »). Quelques heures de voyage à 28 000 kilomètres-heure plus tard, la Chine peut exulter : la capsule s’est arrimée sans heurt au module Tianhe. Durant cette mission de trois mois à 390 kilomètres d’altitude, les trois astronautes devront préparer les phases suivantes de la construction de la station. Un Meccano à marche forcée : huit nouveaux lancements, dont quatre habités, sont prévus d’ici à la fin 2022, date annoncée de l’achèvement de la station.

Tiangong va-t-elle faire de l’ombre à la Station spatiale internationale (ISS) ? A première vue, non. Le « palais céleste », à peu près de la dimension de l’ex-station russe Mir, sera trois fois inférieur en taille à l’ISS, projet géant de 150 milliards de dollars. Mais elle pourrait bien survivre à sa concurrente. « Il y a d’énormes débats sur la poursuite du financement de l’ISS par la Russie, voire par les Etats-Unis, souligne Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de l’espace. Faute d’accord, la station chinoise pourrait bien être la seule station en activité après 2030. » Pékin s’est déjà déclaré ouvert à une coopération internationale, avec des séjours d’astronautes étrangers dans la station.

Performances en série

Avec une construction prévue en à peine deux ans, Tiangong 3 est le parfait symbole de l’incroyable accélération chinoise dans le secteur spatial. En janvier 2019, la Chine a réussi à envoyer un rover, Chang’e 4, sur la face cachée de la Lune, première mondiale. En décembre 2020, elle ramenait sur Terre des échantillons de sol lunaire, seulement les Etats-Unis et l’URSS l’avaient fait jusqu’à présent. En mai dernier, elle faisait même atterrir un robot sur Mars, une performance que seule la Nasa avait réussi, la Russie et l’Europe s’y cassant les dents. « Les résultats parlent d’eux-mêmes : la Chine a réalisé des progrès impressionnants en quelques années, aussi bien sur les lanceurs que sur l’exploration spatiale et le vol habité », résume Karl Bergquist, chargé de la coopération avec la Chine à l’Agence spatiale européenne (ESA). De quoi menacer la suprématie américaine ? La question est posée. Certes, le budget estimé du spatial chinois est encore loin de celui des Etats-Unis. Selon Euroconsult, Pékin a dépensé 8,9 milliards de dollars en 2020, cinq fois moins que les 48 milliards investis par Washington. Mais ces chiffres sont contestés par certains experts. « Personne ne sait exactement ce que dépensent les Chinois, sauf peut-être la CIA, estime Pierre Lionnet, économiste spécialiste du spatial à Eurospace.

Ce qu’il faut regarder, ce sont leurs résultats. La Chine a devancé les Etats-Unis en 2020 sur le nombre de tonnes mises en orbite, 110, contre 90, et sur le nombre de lancements orbitaux, 39, contre 36. »

Certes, quelques trous dans la raquette subsistent. L’Europe et les Etats-Unis ont encore de l’avance sur certaines charges utiles de satellites, et Pékin ne maîtrise pas encore la réutilisation des lanceurs façon SpaceX. Mais l’armada spatiale chinoise, constituée patiemment et à bas bruit ces vingt dernières années, a de quoi impressionner.

Pékin dispose d’une dizaine de lanceurs opérationnels, de quatre sites de lancements répartis dans tout le pays, de quatre navires d’observation spatiale bardés d’antennes et de capteurs, d’un système de géolocalisation type GPS via une trentaine de satellites (Beidu), de capsules habitées fiables (Shenzhou). Pour répondre aux projets américains de SpaceX (Starlink) et Amazon (Kuiper), les autorités chinoises préparent aussi deux constellations de satellites en orbite basse consacrées à la connectivité Internet (Hongyan et Hongyun)

.Malgré un budget cinq fois inférieur aux Etats-Unis, la Chine les a devancés en 2020 sur le nombre de tonnes mises en orbite et le nombre de lancements.© Fournis par Challenges Malgré un budget cinq fois inférieur aux Etats-Unis, la Chine les a devancés en 2020 sur le nombre de tonnes mises en orbite et le nombre de lancements.

La Chine a également changé de braquet sur le volet militaire. En 2007, elle a démontré sa capacité à neutraliser des satellites ennemis, en détruisant, au missile antisatellite, un de ses vieux engins météo à 850 kilomètres d’altitude, générant des milliers de débris. En une quinzaine d’années, elle a lancé une grosse quarantaine de satellites Yaogan, consacrés à l’observation optique, radar et aux interceptions électroniques. Selon Eurospace, la masse totale des satellites militaires lancés par Pékin est passée de 100 tonnes sur la décennie 2001-2010 à 260 tonnes sur la décennie 2011-2020. « La Chine n’est plus un outsider dans le domaine spatial, mais un véritable compétiteur des grandes puissances établies, y compris les Etats-Unis » , résumait en janvier Marc Julienne, responsable de l’activité Chine à l’Ifri, dans une note consacrée aux objectifs spatiaux de l’empire du Milieu.

Activisme international

Pékin ne cache plus son ambition : s’imposer comme l’unique alternative à la superpuissance américaine. « Dans l’espace, la Chine est un peu l’équivalent des Russes durant la guerre froide, estime Pierre Lionnet. La différence, c’est qu’ils vont deux fois plus vite et qu’ils disposent d’une électronique embarquée d’un niveau incomparablement supérieur. » Pour asseoir son statut, Pékin veut désormais attirer des partenaires internationaux. Le pays avait frappé un grand coup en 2015, en signant un accord avec l’ESA pour l’envoi d’astronautes européens dans sa station. « Cet accord n’a pas été mis en œuvre, car trop sensible politiquement, explique un familier de l’agence. La Nasa, qui reste le partenaire majeur de l’Europe, ne le regardait pas d’un bon œil, surtout sous Donald Trump. »

Pas de quoi décourager la Chine, qui drague désormais les agences spatiales étrangères pour sa future station lunaire, l’International Lunar Research Station (ILRS). La Russie a déjà accepté de soutenir le projet, qui concurrence directement les accords Artemis de la Nasa, coopération internationale autour du retour des astronautes américains sur la Lune. La France a été invitée en juin, par l’intermédiaire de l’agence russe Roscosmos, à rejoindre le projet ILRS. Prudent, le CNES a préféré botter en touche.

Malgré un budget cinq fois inférieur aux Etats-Unis, la Chine les a devancés en 2020 sur le nombre de tonnes mises en orbite et le nombre de lancements.

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2 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Célébration des 100 ans du PCC, une grande et belle fresque
    https://youtu.be/tU1Ooouk9c0
    Nous ne verrons pas ce magnifique spectacle sur nos chaînes publiques, au pays des lumières, soit disant pluraliste, un événement aussi important pour l’histoire de l’humanité passera sous silence. Pour nous se sera le mariage d’un prince d’un pays parmi les plus criminels au monde.
    Quel parcours ! J’imagine l’émotion des plus anciens parmi eux à voir ce qu’ils ont accomplis.
    Les pays socialistes dirigés par les Partis Communistes accomplissent partout des prouesses ; ce message doit être porté sans relâche pour encourager à étendre le socialisme et la lutte pour la libération.

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  • joclaude
    joclaude

    OK. Vive la chine Populaire ! Attention! elle est en ce moment aussi dans le collimateur d’Amnesty ! Qui dénonce des sanctions sévères sur la minorité Musulmane en Chine selon un message que je reçois ! J’ai demandé des précisions car chez nous aussi il y a une minorité Musulmane avec des djihadistes comme partout d’ailleurs ! L’on sait qu’ils combattent en Syrie/Irak et ont assassinés chez nous ! On peut penser que des prisonniers d’origine Chinoise ont été reconduit en Chine et punis sévèrement selon les crimes commis ! Ce que je crois c’est que Amnesty il lui arrive à être très mal informé par certains de ses agents et en fait une vérité sans contrôle !

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