Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dossier : repenser la question de la sécurité

Il en est de la sécurité comme bien des problèmes qui paraissent aujourd’hui insolubles tant ils sont posés dans des termes qui interdisent toute solution. Pour les aborder il faut changer la perspective politique. Il faut ne pas se limiter à un débat entre forces politiques et médiatiques qui se déplacent de plus en plus sur le terrain de l’extrême-droite – même celles qui pensent s’y opposer. Il faut, mais c’est plus facile à dire qu’à faire, penser et agir pour la résolution des problèmes en fonction de l’intérêt du monde du travail et des couches populaires. De ce point de vue, la position de Fabien Roussel devient audible et dans sa singularité. Je ne sais si vous avez écouté le débat dans C dans l’air sur la manifestation revendicative de la police et qui était présent. La différence que faisaient les participants entre le positionnement de Jadot qui se heurterait aux divisions entre les verts et celle des communistes qui correspond à une tradition disaient-ils, celles des nombreux maires et militants du monde ouvrier qui n’ont jamais eu de complaisance pour la délinquance. Ce texte de Laurent Brun dit très bien ce déplacement que les communistes doivent opérer.

L’ARTICLE DE LAURENT BRUN

Sur la question de la sécurité, la gauche doit elle intervenir ?

Certains mélangent la stratégie du gouvernement de restriction des libertés publique avec la stratégie de sécurité publique. Personnellement je ne mélange pas l’utilisation faite par le gouvernement des CRS, des BRAV et autres pendant les manifs, leur stratégie de conflit et de provocations, leur objectif de réduction par la force du mouvement social, avec la question des moyens de sécurité publique face aux crimes divers (agression, trafics, vols…).

Parmi les criminels, il y a beaucoup de gens brisés par le système économique, mais il y a aussi de vrais capitalistes, qui savent ce qu’ils font et qui l’assument.

Dans ma ville de banlieue lyonnaise, les caïds du trafic de drogue ont décidé de privatiser certains quartiers pour que leur business se fasse tranquillement. Ils emploient des nervis pour casser la tête aux livreurs, aux médecins ou aux pompiers qui viennent dans le quartier, ils font cramer les bagnoles des voisins… Ça s’est amplifié depuis un mois parce qu’ils sentent venir le déconfinement et qu’ils avaient été tranquilles pendant le confinement donc ils veulent conserver cette « tranquillité ».

Or en face, il y a très peu de moyens policiers, notamment la nuit (un seul équipage de 3 agents pour une ville de 60 000 habitants!).

Donc oui il faut de la prévention, du social, de la traque du blanchiment d’argent pour faire tomber les barons, etc… Les communistes ont des propositions là dessus. Oui les chouff ou les petits vendeurs n’ont pas d’autre perspectives sociales et donc avec une vraie politique juste ils rentreraient dans une activité légale (40% de chômage dans les quartiers concernés). Mais les caïds dont je parle sont les « cadres intermédiaires » du business. Ceux-la ils défendent leur activité et leur « poste ». Il y a un an, ils ont ordonné l’exécution en plein centre ville et en plein jour d’un vendeur (probablement un concurrent qui tentait de s’installer). Ça c’est du factuel, du vécu, pas de l’imaginaire romantique. Je n’ai pas la naïveté de penser que ces personnes-là rentreront dans le rang juste avec de la pédagogie. S’ils travaillaient en entreprise, ce seraient cette sorte de DRH qui est près à pousser un salarié au suicide pour atteindre ses objectifs.

Donc oui, pour ces cas-là, qui sont minoritaires mais qui sont au cœur de la structuration de l’organisation mafieuse (ils ne sont pas à sa tête mais ils la font tenir et ils en retirent un statut social très privilégié) il faut un appareil répressif. Ça n’est pas une carte blanche à la police dont il faut par ailleurs extirper les éléments racistes ou factieux. Mais la question des moyens (Roussel propose 30 000 postes de policiers supplémentaires) et de l’Arsenal législatif est posée. Ce n’est pas une question d’extrême-droite, notamment parce que cette dernière ne pose que la répression, sans la question sociale ou la lutte contre les circuits de blanchiment (ce que fait Roussel). Il faut rappeler d’ailleurs que le RN s’est abstenu, ou a rejeté, la majorité des textes luttant contre la fraude fiscale, le blanchiment et l’optimisation des multinationales.

Donc le PCF, comme l’ensemble de la gauche, ne doit pas laisser cette question au RN. La gauche est légitime à proposer des solutions sur ce sujet. Parmi ces solutions il y a beaucoup de mesures sociales, beaucoup de mesures sur le contrôle des circuits financiers et aussi des moyens pour la police (et la justice).

Quand Roussel propose que les circonstances aggravantes soient étendues des policiers à l’ensemble des salariés ayant une autorité (pompiers, profs…) il veut justement montrer que le policier n’est pas le seul qui doit être défendu parce que la police n’est pas la seule réponse. Aujourd’hui la circonstance aggravante est systématique dans le cas d’un policier mais doit faire l’objet d’une analyse pour les autres professions des services publics. Donc nous avons besoin de débattre de ces sujets pour ne pas tomber dans les pièges de la droite et l’extrême-droite (la « sécurisation » sociale doit rester notre priorité, elle doit mobiliser l’essentiel de notre énergie) mais il n’est pas question de nous interdire de traiter le sujet, qui est un sujet de société. Et à l’occasion de la mort d’un agent de police, qui est inacceptable au même titre que la mort de tout salarié au travail, il est légitime d’aborder ces questions, il est légitime de rendre hommage et d’apporter son soutien à la famille.

Que des éléments politiques ou syndicaux d’extrême-droite tentent de s’emparer du sujet n’est pas une raison pour l’éluder. Il faut au contraire mener la bataille politique pour extirper cette question de l’instrumentalisation par les fachistes (on se rappelle d’ailleurs qu’un jeune cadre du FN a été condamné pour avoir incendié des voitures afin de mieux dénoncer l’insécurité).

… et enfin cette vidéo narquoise, en particulier en réponse au magasine Regards et aux assimilés comme l’inévitable Elsa Faucillon, chacun sait à quel point celle-ci et sa copine Clémentine Autain sont mes têtes de turc favorites tant elles incarnent caricaturalement toutes les sottises de la période “bobo” qui nous a été présentée non seulement comme le communisme mais comme le féminisme… double peine… Triple même si l’on considère que Regards est la triste fin de l’hebdomadaire Révolution que j’avais jadis fondé avec des gens d’une autre pointure quels que soient les désaccords en germe dès cette époque et dont je fais état dans mes mémoires.

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10 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Dans ce débat sur la sécurité il manque souvent le thème de la consommation de drogue.
    Les trafiquants sont mis en avant surtout les plus petits mais silence sur le consommateur de joints qui lui se contrefout si un gars va prendre de la taule ou un coup de couteau ou une balle.
    Il profitera de son joint sans trop de soucis ou d’inquiétude dans sa consommation récréative.

    Je partage ce que dit l’article sur la sécurité et la nécessaire répression surtout sur les cadres.

    Mais il ne faudrait pas négliger, la consommation et sa prévention. La vente d’alcool en France est encadrée et les campagnes contre l’alcoolisme ont donné de bons résultats sans pour autant avoir de prohibition.
    Il faudrait savoir si la consommation de stupéfiants, cannabis essentiellement est uniquement récréatif ou une forme de compensation d’un malaise social, probablement un mélange des deux.
    De l’étude et du débat sur cette consommation doivent sortir les lois qui soit encadreront la distribution de stupéfiants soit réprimeront également le côté récréatif de la consommation.
    Dans un cas installation d’établissements contrôlés et dont les revenus seront taxés, dans l’autre cas les consommateurs pourraient passer une petite récréation d’un week end au frais ou à travailler gratuitement, ce qui aurait tendance à rendre le côté récréatif beaucoup moins “fun”.
    Mais le pire est de laisser faire ce commerce qui est la caricature du libéralisme, où la lois du plus fort règne dans la vente et la totale permissivité dans la consommation.
    Les jeunes trafiquants abattus ne seront pleurés que par leurs proches, le policier abattu aura les honneurs tant qu’il sert la politique et sera oublié rapidement jusqu’au prochain.
    Autres oublis dans l’affaire, l’histoire et la prohibition des stupéfiants qui serait apparue récemment, la consommation étant libre début XXe siècle et réprimée progressivement sur des bases raciste ou de classe.
    Nos média oublient souvent le contexte d’un sujet pour ce focaliser sur ce qui sert les intérêts immédiats de leurs maître, la mise en place d’un système répressif avec l’approbation de la population, certains parents voteront pour ceux qui ont la main dure et certains de leurs enfants iront tester de nouvelles sensations festives.

    Une thèse de doctorat sur le sujet de la consommation de drogue:
    http://www.theses.fr/2009BOR21660/document

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    • etoilerouge commune
      etoilerouge commune

      les drogues s’additionnent pour les jeunes. Constatons l’augmentation des degrès d’alcool ds les bières, le vin cad les consommations de masse. Hors augmenter de 10 à 20% en degré(vin de 12 à 14 14,5 bière de 4 à7degrès) c’est une augmentation de la consommation d’alcool pur pour un même volume donc une addiction assurée au bénéfice des alcooliers qui ne st pas poursuivis pour les méfaits en terme de santé; foie cerveau à minima destruction de la concentration, incapacité à lire etc. De même le cannabis que des salopards d’extrême gauche et des malins de droite banalisent avec l’appui du système impérialiste qui a besoin d’argent pour ses guerres, de calme par la distribution de drogue tt en se parant de beaux vêtements par l’interdiction. Je vends mais j’interdis. En réalité je connais de nombreux jeunes qui , face au discours de parents permissifs consomment très jeunes du cannabis ,avec absence de concentration puis difficulté de lecture au delà de 2 pages. Puis hallucinations puis dépressions. Tous ne mourraient pas mais ts étaient touchés puisque le débat serait : la liberté de consommation de drogue( liberté/drogue) faut le faire ce qui détruit est une “liberté”. Cela s’oppose à la culture et aux objectifs communistes: pas d’addiction, culture, savoir , science travail collectif etc..
      Il y a évidemment des drogues pires. Mais c’est me semble-t-il la drogue de base cannabis tabac et maintenant , suite aux pressions de l’UE, le jeu d’argent interdit en FRANCE maintenant autorisé. tout cela fractionne et détruit jeunes et travailleurs. Ce st des problemes de masse. Ds les entreprises liée à la santé où travaille ma femme , centre de handicapés, la quasi totalité du petit personnel fume du cannabis, les cadres boivent du whisky en masse. J’ai moimême vu ds les banques ces dernières années les “jeunes boirent en masse du gin whisky suite aux multiples réunion qui n’existaient pas ds les années 70 80. Conséquence de la sous culture impérialiste. Comme pour le covid la cGT et le parti peuvent agir contre tt cela et pour une vie meilleure s’appuyant sur la culture contre les 68 tards et le gouvernement qui banalise puisque cela permet d’éclater diviser neutraliser la jeunesse. Ce st de plus les bases de l’américanisation avec le bain mental anglo saxon , la disparition de la culture nationale, le lien avec des objets non essentiels particulièrement numériques.
      Sur le fond mon accord avec le PCF, la sécurité face aux drogues, alcool, mafias entt genre est une nécessité. TTcela ds le bain mental anglo saxon porteur de cet individualisme et decette “liberté” frelatée. Notons que le jeune de 19 ans tue un policier et que cela pose le trafic d’armes dt l’insécurité est un accélérateur. Qui achète ces armes ? Les proches de l’extrême droite , les maffias de la drogue. Jusqu’à aujourd’hui , y compris le commissaire interwievé,pas d’interrogation sur l’arme que possédait ce jeune !Etrange dela part d’un flic.

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      • joel faudot
        joel faudot

        pour un communiste cette question de la sécurité est difficile parce qu’elle exige le rappel des principes memes de sa conception du monde social. L’insécurité définit la condition dans laquelle les rapports de domination de classes ont mis les populations dépossédées. Dépendance, inquiétude sont les caractères premiers et tout l’effort communiste va consister à désserer la contrainte de la domination de classe en imposant des médiations entre dominants et dominés via l’Etat.

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  • Xuan

    Nos conceptions disent que l’Etat est fondamentalement l’instrument de domination de la bourgeoisie, et non un médiateur dans la lutte des classes.
    La dépendance est avant tout celle à la propriété privée des moyens de production de la classe bourgeoise, l’inquiétude est celle du chômage et de la précarité.
    L’insécurité provient du capitalisme lui-même, et ne disparaîtra qu’avec lui. La pègre et le gangstérisme aussi quelles que seront les mesures provisoires et temporaires de protection  que nous pourrons obtenir.

    Remarquons que Mélenchon a refusé de participer à cette manifestation, non pas par rejet de l’Etat bourgeois  mais pour défendre l’institution judiciaire. Sous cet aspect le gauchisme et la foi dans un Etat au-dessus des classes se tiennent la main et se renforcent mutuellement.
    La revendication d’une police « républicaine » s’oppose évidemment à son noyautage factieux comme à sa fascisation, mais c’est une revendication réformiste pour laquelle la « république » serait celle de tous les citoyens. D’une certaine manière le huisme chassé par la porte revient par le soupirail.

    Notre objectif est l’abolition de l’Etat, et dans un premier temps son remplacement par un Etat socialiste.
    Dans l’immédiat nous exigeons qu’il protège le peuple contre les conséquences de l’ordre qu’il  préserve lui-même, comme nous exigeons la protection sanitaire et celle des vieux.
    Mais demander sa médiation c’est en faire un arbitre impartial, ce qu’il n’est pas.

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    • Danielle Bleitrach

      Cher camarade Xuan, j’ai souvenir de la lecture de Marx qui n’est jamais tendre pour le lumpen prolétariat… je pense en particulier au livre II ,chapitre I sur les “invalides du capital”, dans lequel il analyse le phénomène des enclosures et la manière dont une partie du prolétariat devient délinquant et accroit les malheurs en faisant régner la terreur dans les couches prolétariennes opprimées… Même analyse sur la Commune avec les voyous qui sont allés rejoinndre la bourgeoisie et lapolice à Versailles. J’ajouterai que la chanson favorite de Lénine était “brave soldat du 17e”. Et la tradition d’infiltrer l’armée et même lapolice fait partie des traditions ouvrières, mais il est vrai que cela ne remet jamais en cause la nature de l’Etat bourgeois et qu’il est toujours dénoncé en tant que tel. Bref on distingue L’Etat bourgeois et ceux qu’il emploie et on les invite à se rallier,à ce titre il est distingué entre divers corps. Mais il y a également la transformation des missions de l’Etat. L’armée n’a plus la circonscritption, elle est armée de métier et on lui chanterait en vain “bravesoldat du 17e”, en revanche la bureaucratie face auquel Marx se montre très sévère comprend désormais un nombre grandissant de travailleurs du service public. Donc si je suis tout à fait d’accord sur la nature de l’Etat, je pense que l’on doit s’adresse à ses travailleurs dans la réalité de leurs missions. Et enfin je crois que jamais un communiste n’a accepté la voyoucratie.

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  • PacoB

    Sur la participation au rassemblement policiers je trouve incroyable de se retrouver au côté du syndicat Alliance infiltré par le RN, et face aux militants de VIGI qui tiennent des propos proches de ceux de Laurent Brun. Personnellement je n’y serai pas allé et j’aurai changé de focale dans les interventions/justifications.
    J’aimerai que le PCF lorsqu’il parle de sécurité, le fasse toujours dans le cadre de la sécurité du quotidien, du lendemain. Dans le cadre de la sécurité sociale. La sécurité c’est le droit (la possibilité effective) au logement, à la santé, à ne pas être agressé par un voyou, un patron, un mari, ou autre dominant. Cette sécurité du quotidien/lendemain est un des éléments les plus regrettés derrière l’ex rideau de fer. Cacher cela et s’afficher sur la photo avec le Le Pen Faure ou Jadot, est-ce intelligible?
    Pour finir je rajoute un mot sur la sécurité au travail. Si on compare le nombre de travailleurs dans le BTP et la police/gendarmerie avec leur nombre de mort au travail respectif, on ne comprend pas que chaque mort de policiers/gendarmes soit massivement commenté par les forces de gauche, mais que le autres morts quotidiens soit quasiment ignorés. J’aimerai que le travail du @DuAccident soit rendu visible par les forces de gauche. Un signe, comme le triangle rouge, donnant le compteur et le prénom du mort du jour. Comme cela les travailleurs verraient mieux l’instrumentalisation des policiers morts, le camp des défenseurs des travailleurs,et le manque de respect des larbins du capital pour les premiers de corvée, si indispensable, mais tombant comme des mouches pour des salaires de misère.

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  • Xuan

    Chère camarade, je partage largement tout cela. Le parallèle avec la sécurité au travail mérite aussi réflexion.

    C’est un débat extrêmement important qui se déroule au sein de tous les progressistes et des communistes, et qui va déterminer l’orientation des années à venir.
    Je mets l’accent sur le chômage et la précarité non pour justifier la drogue, mais pour la relier à ses causes fondamentales, au capitalisme. Mais mon commentaire comportait probablement des non dits.

    Le développement d’une mafia est un obstacle majeur à l’organisation des masses dans les quartiers.
    On pourrait au passage s’interroger sur l’image de la pègre face à la maréchaussée dans l’inconscient collectif. Nous avons déjà eu des discussions un peu comparables sur le refus du masque, opposé au « totalitarisme » sanitaire, et sur des comportements libertaires qui faisaient écho aux proud boys de Trump.
    L’hostilité face à l’instrument d’oppression du peuple trimballe des ambiguïtés sur les voyous « en marge de la société », alors que les éléments les plus réactionnaires et la pègre se sont profondément intriqués sous toutes les républiques bourgeoises.
    Une campagne sur le thème « arrachons nos enfants à la drogue et à la pègre » serait légitime.
    Je veux dire par là que nous ne nous mettons pas sous la protection de la police et de l’Etat mais que nous imposons l’exigence de sécurité comme un besoin du peuple, y compris par la police de quartier.
    Le combat pour la sécurité sur lieu de travail ne nous place pas sous la protection de l’ingé de sécurité mais nous oppose très souvent à lui, et nous devons très souvent imposer au patronat que ses cadres mettent place les protections collectives, au lieu de se défausser en “responsabilisant” les salariés.

    La fin de la conscription est une calamité du point de vue de la révolution prolétarienne. Il suffit de rappeler la tentative de putsch colonialiste de 1958 pour comprendre que sans l’opposition des appelés, De Gaulle n’aurait pu arrêter le «pronunciamiento militaire ».  
    La participation de F. Roussel à la manifestation de la police devrait être interprétée comme une opposition à son infiltration et à son noyautage fascistes. Il est probable que de nombreux policiers y sont eux-mêmes hostiles, et ceci au nom de leurs « valeurs républicaines ».
    Nous les soutenons contre le fascisme et la fascisation de l’Etat mais notre propos est différent. Contrairement à la défense des institutions républicaines par Mélenchon (gauchiste en apparence et réformiste en réalité), notre rejet des violences policières ne devrait pas avoir pour but une police « républicaine », mais une police populaire dans une république populaire, et pour cela il est nécessaire de neutraliser la police et l’armée bourgeoises.
    Ainsi l’exemple du 17e est bien venu, mais lui aussi trimballait quelques confusions :
    La chanson dit « vous auriez en tirant sur nous assassiné la République », mais n’est-ce pas la foi aveugle dans l’arbitrage de la République qui a perdu Marcellin Albert ?
    L’acte des braves pioupious n’avait rien de républicain et tout de la sédition. Il s’opposait à l’ordre républicain, au même titre que les soldats pactisant au front dix ans plus tard, et en ce sens il était profondément révolutionnaire.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Il me semble qu’en URSS l’ordre était assuré par la milice et non par la police.
      La démocratisation des forces et du maintient de l’ordre est importante.
      Irina Malenko dans son livre “Soviética” montre comment en URSS la population était impliquée dans le respect de chacun et comment avec le libéralisme de Gorbatchev le pourrissement a commencé à s’installer.
      Loin d’adorer le système suisse il a pourtant des aspects démocratiques dans la police municipale où dans certaines communes elle est assurée par l’ensemble de la population, je ne sais pas se que ça donne concrètement.
      L’armée suisse reste populaire, chaque homme suisse en âge de combattre et formé et détient chez lui sous coffre fort une arme, le plus souvent un fusil d’assaut.
      Le débat sur l’origine sociale des officiers de l’armée suisse existe au moins depuis le début du XXè siècle, origine due à la faible concentration du capitalisme suisse à cette époque, et la quantité de petits patrons répartis dans les vallées avec des entreprises au fil de l’eau.
      Une partie des corvées communales est aussi parfois assurée par les citoyens.
      Peut-être une manière pour respecter les lieux publics.

      Le système de milices en Suisse :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_milice

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  • PacoB

    Frédéric Lordon se demande sur son blog: “Sommes-nous rendus au point de fascisme ? Pas encore. Sommes-nous en voie de fascisation ? Sans doute.”

    Etant entendu que dans un état fasciste, la police tient le pouvoir plus que le pouvoir ne la tient, évoquons 2 faits assez récents

    On a là 2 enjeux qui semblent poursuivis par le syndicat alliance:

    • L’Immunité policière
    • Le droit inaliénable à la vengeance

    La tentative de l’article 24 et ses suites pour un droit à la bavure illimité sous couvert de travail difficile et dangereux, même s’il l’est beaucoup moins que le BTP si on regarde froidement.
    Le droit à la vengeance garanti en cas de blessures de policiers même si l’état de droit devait voler en éclat

    Pour les forces de gauche, ce qu’il restera de la manifestation pro-police/anti-justice devant le législateur intimement lié à l’état de droit, se sera le “droit de regard” d’Olivier Faure tout à son flash
    fasciste avec autour de lui sur la photo, Fabien Roussel et Yannick Jadot.

    Je trouve sur la question police, la position du groupe LFI plus facile à comprendre et en phase avec le syndicat VIGI-MI qui semble porter les valeurs de gauche dans la police. Tout comme celle de Fabien Roussel et du PCF elle sera attaquée par la meute médiatique, mais elle a le mérite d’affronter directement la tentation fasciste d’une partie particulièrement bruyante de la police.

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    • Danielle Bleitrach

      voici ce qu’en toute simplicité je réponds ailleurs à quelqu’un qui s’interroge sur la participation à la manif des policiers. 1) une manifestation de revendication à laquelle participait CGT police… et qui pour la plupart de ses revendications en matière de moyens correspondait aux exigences des maires de cités et petites villes désertées par les services publics… 2)vous reprenez simplement ce que les médias tentent de faire de cette manif, une manifestation de force de l’extrême-droite. En reprenant le discours habituel des “bobos” faussement révolutionnaires vous laissez se renforcer l’extrême-droite… il faut arracher à l’extrême-droite toute la manière dont elle dévoie les exigences populaires qu’il s’agisse de la sécurité ou de la souveraineté.3) L’avantage de Fabien Roussel c’est que sur ces deux thèmes il ne se limite pas à vos obsessions bobos mais il intègre la sécurité dans l’emploi, l’éducation, la santé et la souveraineté dans la reconstruction de de la production industrielle. Faites un effort pour sortir des oeillères du pseudo radicalisme que l’on vous a construit… dans une période d’effacement des communistes.

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