Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov: “Tout retard dans le changement de cap peut nous conduire au désastre”

Les communistes du KPRF, et en particulier Ziouganov leur président sont totalement convaincus de deux chose, la première est que le capitalisme, l’OTAN en particulier veulent faire la guerre à la Russie, le démantèlement de l’URSS ne leur a pas suffi… Il reste dans ce pays trop de forces héritées de l’URSS. La seconde conviction est que l’on ne peut pas résister à ce bellicisme du capital en ayant dans ses propres rangs une cinquième colonne oligarchique, son instauration du capitalisme s’est déjà traduite par une destruction du potentiel économique autant que des acquis des travailleurs et du peuple, cette destruction allant jusqu’à une diminution de la population. Le guerre est là et seul la république socialiste des soviets peut susciter un élan populaire pour y faire face. Nous partageons ici pas mal d’inquiétude exprimées ici y compris sur la volonté de guerre de nos gouvernants. C’est pourquoi nous considérons que ceux qui au sein de la gauche, voire des communistes qui osent la justifier doivent être combattus et la phrase de Ziouganov sur le refus du retard dans le changement de cap devrait être partagée par ceux qui viennent de confirmer les choix du 38e Congrès du PCF. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop).

11 mai 2021

Sovetskaya Rossiyahttps://sovross.ru/articles/2117/51953

Au début de l’année dernière, nous nous sommes félicités de la démission du précédent conseil des ministres, qui avait échoué dans la mise en œuvre des tâches nationales les plus importantes. Nous avons appuyé la nomination d’un nouveau gouvernement.

La décision du président a été approuvée par la majorité absolue des citoyens. Mais c’était une approbation conditionnée à une chose essentielle : le  changement de gouvernement devait présupposer un ajustement fondamental du vecteur politique et l’amélioration qui en résulterait de la situation économique et sociale. Aujourd’hui, il est regrettable de constater: cette condition n’est pas remplie. D’où les résultats alarmants avec lesquels nous sommes arrivés au deuxième rapport du cabinet actuel, prévu pour le 12 mai.

À la fin de l’année dernière, l’économie a chuté de 3%. Les résultats définitifs de la baisse du PIB au premier trimestre de cette année ne sont pas encore connus. Mais une autre réduction de 2% est prévue.

Au cours des premiers mois de cette année, le taux d’appauvrissement des citoyens a fortement augmenté. Il a quadruplé.  Si au quatrième trimestre de 2020, le revenu réel a baissé de 0,9%, au premier trimestre de 2021 – de 3,6%. Et dans le domaine des petites entreprises, les salaires ont baissé de 17% au cours de la dernière année. Les experts affirment que la «classe moyenne», déjà peu nombreuse, diminue rapidement et est marginalisée. Cette situation comporte inévitablement la menace d’une exacerbation non seulement sociale, mais aussi politique.

Depuis l’effondrement de l’URSS, il y a eu 20 millions de Russes en moins. Au cours des deux dernières années, la population russe a diminué d’un million. Et au cours de la première année de travail du gouvernement actuel, l’excédent des décès sur les naissances était de près de 700 000. Ce sont des chiffres qui indiquent une catastrophe démographique.

Pendant les 30 ans de réformes libérales qui se sont succédées après l’effondrement du système soviétique, plus de 600 000 scientifiques hautement qualifiés, engagés dans des activités de recherche dont dépend directement le développement technologique,ont quitté le pays. Leur nombre en Russie a diminué des deux tiers. Nous en avons perdu 100 000 au cours des 8 dernières années. Et la fuite des cerveaux ne faiblit pas même dans ce contexte de pandémie. Les flux touristiques ont diminué mais la migration de main-d’œuvre de personnel intellectuel hautement qualifié à l’étranger continue de croître. Les sondages d’opinion montrent qu’un  directeur sur deux, un spécialiste des technologies de l’information, un ingénieur et un médecin sur deux déclarent le désir de trouver un emploi dans un autre pays. Et parmi les étudiants, dont dépend la réussite de notre développement demain, 59% souhaitent partir à l’étranger. La raison n’est pas qu’ils n’aiment pas leur patrie, mais qu’avec la politique actuelle, ils ne voient pas de perspective digne d’eux. Ils ne croient pas – et à juste titre – qu’avec un tel système socio-économique, avec une telle politique, on puisse envisager l’avenir avec espoir.

Tout cela suggère que les  principales menaces systémiques se multiplient dans le pays. La menace d’extinction. La menace d’un appauvrissement massif accéléré. La menace d’un nouveau retard économique et technologique. La menace d’épuisement du potentiel intellectuel,  sans le développement et l’accumulation duquel nous ne pourrions pas sortir de la crise et être compétitifs dans le monde moderne.

Récemment, le plus grand exercice de l’OTAN du dernier quart de siècle a commencé dans les pays baltes avec la participation de deux mille cinq cents militaires de l’Alliance. Ils ont commencé de manière démonstrative la veille du jour de la victoire. Les dirigeants de l’OTAN ne s’en cachent pas: l’objectif principal de ces exercices est d’élaborer des scénarios de confrontation avec la Russie. Essentiellement, des scénarios pour la transformation d’une guerre hybride lancée contre nous en une guerre utilisant les dernières armes de destruction massive. Les dirigeants russes reconnaissent pleinement l’ampleur de cette menace. Ils reconnaissent également que pour y faire face avec succès, il est nécessaire de renforcer la souveraineté du pays et d’accélérer le développement dans toutes les directions. Mais les  attitudes et les appels de la haute tribune ne sont toujours pas soutenus par des politiques économiques qui correspondent à une tâche historique d’une telle ampleur. Et nos adversaires observent avec satisfaction qu’en Russie, comme auparavant, un cours libéral est mis en œuvre selon les modèles des années 90. Une politique financière qui freine le développement est menée conformément aux recettes du FMI, de la Banque mondiale et des autres structures transnationales qui composent ces recettes pour que nous devenions à jamais un appendice de matières premières sous-développé de l’Occident.

Nous avons offert au pays un programme de développement anti-crise clair et efficace. Mais l’exécutif et la Russie unie continuent de l’ignorer. Ils ne veulent pas admettre qu’il n’existe pas d’autre alternative au cours politique qui a échoué aujourd’hui.

Les entreprises collectives nationales prouvent par leur exemple quels résultats impressionnants peuvent être obtenus, sur la base des principes de justice sociale et d’un travail d’équipe honnête. Leur expérience est également ignorée. De plus, leurs dirigeants sont ouvertement persécutés, ces entreprises font l’objet d’attaques de pillards criminels et leurs hommes de main en tenue de justice.

Nous avons insisté sur l’inclusion dans le projet de nouvelle Constitution de 15 amendements majeurs visant à garantir les droits sociaux des travailleurs, des retraités et des familles avec enfants. A accélérer le développement économique. A surmonter la crise démographique. Mais ces amendements ont également été ignorés. Et le vote sur la Constitution mise à jour n’a pas été utilisé pour changer le cours, mais pour le préserver et le resserrer encore plus.

Nous avons soumis 12 lois à la Douma, dont l’adoption peut fondamentalement améliorer la situation de l’économie, du secteur financier, de la médecine et de l’éducation. Proposé notre propre projet de budget de développement.  Mais le parti au pouvoir continue de bloquer ces initiatives. Et encore une fois, il fait passer un budget de famine et d’arriération.

Nous avons tenu une conférence scientifique à Oryol consacrée à la formation de l’image du futur, sans laquelle aucun État ne peut se développer normalement. La discussion s’est concentrée sur la question de la planification stratégique, basée sur l’idéologie de la justice sociale et de la légalité. Le Parti communiste de la Fédération de Russie a organisé des auditions parlementaires sur les questions les plus urgentes et les plus douloureuses – démographie, médecine, éducation et éducation patriotique. Lors de ces auditions, les meilleurs spécialistes ont fait une analyse complète de la situation et proposé des mesures scientifiquement fondées pour surmonter la crise, en parfaite adéquation avec nos exigences. Les documents de ces événements ont été envoyés aux dirigeants du pays. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas vu de réaction. C’est une nécessité vitale. Une révision fondamentale de la politique sociale et économique est nécessaire. Tout retard dans ce domaine conduira à des conséquences catastrophiques.

Selon les prévisions de Rosstat, dans les 10 prochaines années, la population indigène du pays diminuera d’au moins 530 000 par an. Autrement dit, elle diminuera de plus de 5 millions.  Les gigantesques étendues russes avec leurs énormes ressources naturelles sont dévastées. Le pays le plus riche en ressources stratégiques de la planète perd des ressources humaines pour protéger cette richesse des adversaires extérieurs. Afin d’assurer une protection fiable de notre territoire, nous devons avoir une population d’au moins 200 millions d’habitants. Et nous continuons de glisser dans une faille démographique. Car dans une société dépourvue d’image du futur, il y a de plus en plus de gens qui ont peur d’avoir une famille et des enfants, qui ne savent pas comment ils peuvent les nourrir demain. Nous continuons de mourir, car la médecine mise à mal par «l’optimisation», systématiquement sous-financée, dépendante des technologies étrangères et des médicaments importés, n’est pas en mesure de fournir aux citoyens des soins de santé abordables et efficaces.

Si le taux de natalité dans notre pays était resté le même qu’en URSS au début des années 90, nous aurions eu 11 millions d’enfants de plus. Si notre taux de mortalité était resté le même qu’à l’époque, nous serions 13 millions de plus aujourd’hui – même avec le faible taux de natalité actuel. Et au total, la  préservation du système social avec le gouvernement soviétique nous donnerait 25 millions d’habitants de plus que l’actuel.  Aujourd’hui, le taux de baisse de la fécondité est le même qu’après l’effondrement de l’Union soviétique. Parce que la crise systémique prend le même élan que dans les années 90. Et si nous regardons les graphiques de la baisse de la natalité et de la baisse du revenu réel de la population, nous verrons qu’ils coïncident. L’échec de la ligne politique crée un retard économique et une augmentation de la pauvreté. Et en conséquence un effondrement démographique.

On nous dit que nous sommes meilleurs que la plupart des pays pour faire face à la pandémie. Mais pendant l’épidémie, la mortalité par million d’habitants et la mortalité des médecins de notre pays se sont avérées plus élevées que dans tous les pays économiquement développés du monde. L’espérance de vie moyenne en Russie est inférieure de 5 ans à celle de l’Europe de l’Est et de 10 ans à celle de l’Europe occidentale. En termes de mortalité chez les hommes en âge de travailler, nous surpassons l’Europe trois fois, en termes de mortalité chez les femmes en âge de travailler – deux fois. Depuis 2012, 12% de la capacité a été perdue dans le secteur médical. Notre pays est trois fois derrière l’Europe en termes de disponibilité des médicaments sur ordonnance. La croissance des prix des médicaments au premier trimestre de cette année a été de 9% en moyenne et les médicaments les plus demandés ont augmenté de 20%. C’est le prix de la dépendance vis-à-vis des importations de notre marché pharmaceutique qui, contrairement aux promesses des autorités, ne diminue pas, mais continue de croître.

Tout cela est une conséquence directe du fait que les dépenses de financement des soins de santé dans notre pays ne représentent que 3,6% du PIB, tandis qu’en Europe de l’Est c’est 5% et en Europe occidentale 7,7%. Dans le budget adopté par le parti au pouvoir pour 2021-2023 une réduction de 4% des dépenses réelles de santé est envisagée sur une période de trois ans.

Afin de résoudre au moins partiellement les problèmes les plus aigus de la médecine de notre pays, l’État doit augmenter le niveau des dépenses qui y sont consacrées à au moins 5% du PIB. Et dans les trois ans investir dans la médecine au moins 7 billions de roubles. Pour atteindre ce chiffre, il est nécessaire d’ajouter aux dépenses prévues au moins 520 milliards par an. Le salaire de base garanti d’un diplômé universitaire doit être porté à quatre fois le salaire minimum. Le salaire de base du personnel enseignant peut aller jusqu’à 4 à 6 salaires minima. Le salaire de base des infirmières peut aller jusqu’à deux salaires minimums. Sinon, il n’y aura bientôt personne pour soigner et enseigner professionnellement les futurs médecins. En outre, il est nécessaire de restaurer la médecine du travail, le contrôle de la santé des travailleurs directement sur le lieu de travail. Sinon, nous resterons les champions de la mortalité parmi les citoyens en âge de travailler.

Nous ne pourrons pas obtenir une augmentation du taux de natalité et une diminution de la mortalité si nous ne combattons pas la pauvreté de masse sous-jacente, si nous n’obtenons pas une augmentation significative des revenus réels des citoyens.  Le Président l’a reconnu dans son discours. Mais le gouvernement n’a pas encore de plan d’action concret pour s’attaquer à ces problèmes clés. Nous devons parler franchement: le pays continue de glisser vers l’effondrement social.

Au premier trimestre de cette année, les Russes ont dépensé un demi-billion de plus en biens et services qu’ils n’en gagnaient. La raison en est que les travailleurs et les retraités ne disposent pas de suffisamment de fonds, même pour les besoins les plus élémentaires. Et dans un souci de survie, ils compensent le revenu manquant au moyen de prêts, tombant dans une dépendance à l’endettement de plus en plus dangereuse.  Le montant total de l’endettement des citoyens envers les banques a dépassé 21 billions de roubles, soit l’équivalent du budget fédéral. Rien qu’en janvier-mars de cette année, ils ont contracté 1,2 billion de nouveaux prêts auprès des banques.

Le salaire le plus répandu dans le pays est de 27 mille roubles. Seul un tiers des citoyens ont un revenu mensuel de plus de 500 dollars en devises aux taux de change actuels. Il est officiellement reconnu que nous avons 20 millions de miséreux – chaque septième habitant du pays. Mais c’est si vous admettez les critères ouvertement sous-estimés et absolument irréalistes. Dans aucun pays économiquement développé, ni le gouvernement ni les statistiques officielles ne nieront qu’un revenu mensuel de 500 dollars ou moins est déjà la pauvreté aux prix courants.

Nous insistons pour que le revenu minimum soit révisé en fonction des besoins réels des personnes et du coût réel de la survie au moins élémentaire. Il doit être porté à au moins 25 000 roubles par mois. Et construire une politique sociale, développer des programmes de soutien aux pauvres, sur la base de cet indicateur. Mais les responsables y résistent vigoureusement, car ils ont plus peur de gâcher les statistiques que de provoquer une explosion sociale. Au lieu d’écouter nos revendications, le ministère du Travail propose d’abandonner complètement ces indicateur de calcul du coût de la vie comme le panier de consommation et le recalcul trimestriel du minimum de subsistance. En d’autres termes, il propose de faire taire complètement le problème de l’appauvrissement massif au lieu de reconnaître son ampleur et de lutter contre ce fléau.

Les médias d’État nous ont fièrement informés que la Caisse de retraite versait 10 000 roubles à chaque ancien combattant le jour de la victoire. Mais en Ouzbékistan, selon le décret présidentiel, le 9 mai, les anciens combattants recevaient, en roubles, 86 000 chacun. On ne peut que s’en réjouir. Les Ouzbeks combattirent vaillamment sur les champs de la Grande Guerre patriotique. Pendant les années de guerre, l’Ouzbékistan a accueilli de nombreux enfants soviétiques évacués, les a sauvés de la faim, les a habillés et réchauffés. Mais la vérité historique est que le rôle décisif dans la victoire sur le fascisme appartient à la Russie et au peuple russe. Sans eux, cette victoire aurait été impossible et le monde entier aurait été asservi par la peste brune. Comment pouvez-vous supporter le fait que nos anciens combattants, au lieu de paiements sociaux dignes, que l’État est obligé de leur fournir, reçoivent de pitoyables aides? Sans compter que “Russie unie” a bloqué à plusieurs reprises à la Douma notre initiative d’augmenter les paiements sociaux aux “enfants de la guerre”, qui en reçoivent 14 000 en ville, et 9 à la campagne?

Les autorités glorifient les vétérans, parlent de la grandeur de la Victoire. Et il est impossible de ne pas s’en réjouir. Mais  les conquêtes sociales pour lesquelles nos héroïques ancêtres se sont battus restent foulées aux pieds dans la Russie d’aujourd’hui. C’est pourquoi le mausolée de Lénine est drapé avec tant de persistance lors des défilés du 9 mai, car il rappelle la politique sociale exceptionnelle de l’ère soviétique et est un reproche sévère à la politique actuelle.

Il est gratifiant que le président ait chargé le gouvernement de développer des approches pour créer un système intégral de soutien aux familles avec enfants dans le pays. En effet, il est clair pour toute personne sensée que les paiements uniques pour les enfants d’un montant de 5, 10 et même 15 000 ne résolvent pas les problèmes dans un pays où une famille avec enfants sur quatre, même selon les normes officielles, est pauvre. Il n’est pas moins réjouissant que le discours du président ait promis un financement supplémentaire substantiel pour la recherche scientifique. Mais pour la mise en œuvre de ces plans, il est nécessaire qu’ils reposent sur une base économique et financière appropriée. Et cette base ne peut être formée sans une révision fondamentale de la politique actuelle. Sans une substitution des importations réelle et non mythique. Sans une avancée technologique. Sans vaincre la dépendance aux matières premières.

Rien qu’au cours des 4 premiers mois de cette année, les exportations de pétrole russe à l’étranger ont chuté de 20%. Si nous continuons à fonder notre modèle économique sur une oligarchie brute détenue par des sociétés exportatrices, après 15 à 20 ans, notre économie restera sans rien, sans aucune chance de reprise.

Il est nécessaire de développer les industries qui fourniront une percée technique et innovante. Il s’agit, tout d’abord, de l’instrumentation, de l’industrie informatique. Dans ces domaines, nous sommes absolument dépendants aujourd’hui. Et c’est une menace stratégique directe tant du point de vue de la sécurité technologique que du point de vue de la sécurité du pays. Surtout dans le contexte d’une guerre hybride déclarée à la Russie. La dépendance technologique vis-à-vis de ceux qui sont en fait nos adversaires est extrêmement dangereuse. Nous devons la surmonter.

Les experts de la Deutsche Bank ont ​​récemment publié un rapport, dont il ressort que le monde a été saisi par la plus forte inflation alimentaire de ces dernières années. En moyenne, les prix des denrées alimentaires ont monté en flèche de 76%. Les auteurs du rapport concluent que cela pourrait conduire à une crise alimentaire sans précédent, qui entraînera une série de révolutions sociales à travers le monde. Dans ces conditions, il est doublement important pour nous de réaliser que la  tâche essentielle est d’assurer la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire de la Russie. Cela nécessite un soutien maximal du secteur agricole de la part de l’État. L’une des principales conditions ici est d’empêcher une nouvelle croissance des prix des carburants et des lubrifiants. Aujourd’hui, les monopoleurs des produits de base ne peuvent rien faire pour maintenir des prix stables dans le pays sans se causer des dommages tangibles. Et c’est le gouvernement qui doit les forcer à le faire.

Pour résoudre ces problèmes, ainsi que pour assurer une percée industrielle en général,  il est nécessaire de soutenir systématiquement, plutôt que ponctuellement, la science nationale, afin de renforcer fondamentalement son lien avec la production. Il est temps de passer de discussions abstraites sur l’augmentation des dépenses scientifiques à des programmes spécifiques, où les dates de mise en œuvre de développements spécifiques seront précisées. C’est devenu depuis longtemps une loi pour les économies les plus prospères au monde – la Chine et la Corée du Sud. Là, ils acceptent et mettent en œuvre des plans à long terme pour l’introduction de développements scientifiques dans la production. Et en général, ils fondent leur développement économique sur une planification à long terme. Nous n’avons pas non plus d’autre moyen que d’y revenir si nous voulons vraiment obtenir une croissance économique digne de ce nom. Et ne pas suivre la voie prédite dans un récent rapport de la Higher School of Economics, qui promet au pays une stagnation désespérée pour les 15 prochaines années.

Regardez l’expérience soviétique. De 1950 à 1965 seulement, les dépenses du Trésor soviétique pour la science sont passées de 4,5% à 11% du volume total du budget de l’Union. Et les dépenses d’éducation en 1965 ont atteint 17%. Cela s’est produit 20 ans après que nous ayons remporté la guerre la plus destructrice de l’histoire, au cours de laquelle nous avons subi des pertes humaines et économiques colossales. Le pays soviétique a réussi non seulement à compenser ces pertes, mais à devenir la plus grande puissance scientifique et spatiale, à entrer dans les trois premières économies. Il est devenu un pays doté de la science et de l’éducation les plus avancées et a gagné le respect de la planète entière. Et trois décennies après le début des réformes libérales, nous continuons à nous dégrader et à nous serrer la ceinture. Parce que de telles réformes, une telle politique ne peut apporter rien d’autre que la destruction pure et simple.

Regardez l’expérience de la Chine. En mars, le gouvernement de la RPC a annoncé qu’en vertu du nouveau plan quinquennal, il augmenterait les dépenses de recherche et de recherche technologique de 7% par an et les dépenses de recherche fondamentale de près de 11%. Voilà à quoi ressemble la politique qui a assuré la croissance économique de la Chine de 18% au premier trimestre de cette année et de 10% de croissance des investissements dans les industries de haute technologie et la sphère sociale au cours des deux dernières années.  Ce sont des résultats sans précédent dans le contexte de la crise mondiale du système capitaliste mondial. Ils sont dotés de l’idéologie et de la pratique d’un socialisme renouvelé. Nous devons le reconnaître et en tirer des conclusions.

Il est temps d’arrêter de faire référence au manque de ressources financières, justifiant prétendument le refus de réviser le cap socio-économique.  La Russie possède des moyens gigantesques pour une véritable percée. Mais ils doivent être utilisés dans l’intérêt du pays et de la société, et non comme un abreuvoir pour une oligarchie avide, qui ne peut que piller et parasiter.

La part des réserves d’or et de change dans le PIB russe est de 40% et dans tous les pays économiquement développés de 20%. Parce qu’ils dirigent une part importante de ces réserves vers la médecine, vers la sphère sociale, pour soutenir l’économie nationale. Mais dans notre pays, ces fonds ont été gelés afin qu’ils ne fonctionnent pas pour le pays, pour surmonter la crise, pour un vrai développement, ce qui est tout simplement impossible avec les investissements actuels de l’État dans des domaines clés. Il faut orienter au moins la moitié de ces réserves vers les besoins réels du pays et de la société, et ne pas attendre qu’elles se déprécient, s’épuisent lors de la prochaine crise ou aillent compenser les pertes de capital bancaire et de matières premières. Ce n’est pas à l’aide des «airbags» financiers qu’il faut s’assurer contre les crises, mais à l’aide de politiques économiques et d’investissement qui répondent aux intérêts nationaux. Nous pourrons alors traverser toute crise mondiale avec dignité et sans pertes importantes.

Si nous ne réalisons pas cela, si nous ne comprenons pas qu’il est impossible de reporter davantage les transformations sociales et économiques dans l’intérêt de la majorité, non seulement nous ne sortirons pas de la crise, mais nous ne sauverons pas non plus la Russie d’une situation historique catastrophe. Nous n’avons pas le droit de le permettre. Et nous lutterons sans relâche pour la mise en œuvre de notre programme de renaissance de la patrie. Le Parti communiste l’a annoncé lors de son XVIIIe Congrès qui s’est tenu à la fin du mois d’avril. Il a approuvé les modifications fondamentales apportées au programme du parti. Et il a confirmé notre détermination à unir les forces patriotiques de gauche, prêtes à lutter pour un avenir digne du pays, sous les bannières du mouvement social et politique “Pour une Patrie forte, juste et socialiste – pour l’URSS!”. C’est avec ce slogan que nous allons aux prochaines élections en septembre. Avec ce slogan, nous continuerons notre lutte pour un renouvellement de la politique dans l’intérêt des travailleurs, pour un gouvernement professionnel et patriotique de confiance populaire, pour le rétablissement d’un état de justice sociale!

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