Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Enfumage mondial sur la question des brevets, par Comaguer

Vaccins COVID 19

simple rétablissement des faits…

***

L’annonce le 6 Mai par le gouvernement des Etats-Unis d’une demande de suspension extraordinaire des brevets sur les vaccins a, c’était prévisible, donné lieu à une réaction immédiate et vigoureuse du lobby pharmaceutique connu sous le nom de BIG PHARMA tout à fait digne d’Harpagon dans l’Avare  « Ma cassette ma cassette … ». Mais beaucoup de médias dominants, avec un sérieux coup de pouce de Macron lui-même, ont essayé de faire croire que la suspension temporaire et exceptionnelle des brevets allait ruiner les laboratoires.

C’est faux : les droits touchés sur un brevet ne sont pas destinés à couvrir les frais de recherche et de production d’un médicament mais constituent une recette additionnelle, quelquefois plantureuse, de rémunération du monopole pendant une ou deux décennies. Comme si la suspension du brevet rendait soudain le médicament gratuit  … Évidemment non.

Ce qui est visé c’est le redémarrage de la négociation entamée à l’automne à l’OMC sur la demande de l’Inde et de l’Afrique du sud de suspension exceptionnelle des brevets sur les vaccins COVID . Cette suspension permettrait à des laboratoires en ayant évidemment les capacités industrielles acquises de longue date pour certains dans la fabrication des génériques de fabriquer le vaccin en utilisant la formule mise au point par un des monopoleurs.

Bien que les règles écrites en vigueur permettent de donner satisfaction (voir notre bulletin 430 ci-joint) à la demande de l’Inde et de l’Afrique du Sud et permettrait également à un laboratoire français de bénéficier de la suspension du brevet pour produire un vaccin breveté par un autre, le dossier n’a pas avancé depuis six mois à l’OMC où les décisions se prennent à l’unanimité pour la bonne raison que les Etats-Unis suivis comme leur ombre par l’Union Européenne s’y sont opposés. Or les capacités de production des monopoleurs ne sont pas suffisantes pour assurer rapidement la vaccination dans le monde entier et pour arrêter la pandémie, il faut l’arrêter partout et pas seulement dans les pays développés.

La charge de la brigade BIG PHARMA est honteuse quand on peut lire même dans la grande presse étasunienne que la marge bénéficiaire probable de Pfizer sur son vaccin est de l’ordre de 20%, que sur le premier trimestre de 2021 qui a vraiment marqué le décollage des ventes le vaccin COVID a, à lui tout seul représenté 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Ses ventes de vaccin pour le premier trimestre ont atteint 3,5 milliards de dollars donc un bénéfice de l’ordre de 900 millions. Mais le lobby a pris l’habitude d’être obéi par les politiques  et sa réaction était sinon orchestrée au moins attendue.

Ce qui se passe c’est que la nouvelle administration étasunienne a pris conscience du fait que si la suspension des brevets n’avait pas lieu l’immense marché vaccinal des pays du Sud allait être conquis par les vaccins russe et chinois et qu’une fois satisfait d’ici la fin de l’année 2021 le marché des pays riches (moins de 1 milliard d’habitants) les Pfizer, Moderna et autres Johnson & Johnson allaient manquer de nouveaux clients pour leur vaccin.

L’état capitaliste étasunien joue donc son rôle. Il va contraindre BIG PHARMA à modérer ses appétits immédiats pour tenter de lui conserver une place dominante sur le marché mondial des vaccins. Bien sûr sous l’effet de l’émotion il y aura bien ici et là de brefs reculs boursiers voire au pire un LEHMANN BROTHERS pharmaceutique en faillite mais quand la domination mondiale est en jeu le mouvement normal du capital est de se concentrer.

>  

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 263

Suite de l'article

2 Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.