Il est des combats qui doivent être les plus larges possibles et se dégager des affrontements partisans des périodes électorales.
En ce qui concerne Cuba, nous sommes en effet devant un crime contre l’humanité, un blocus, un embargo, peu importe le nom qu’on lui donne, le fait est que c’est pire que ça: une petite île de onze millions de personnes est soumise à un véritable siège destiné à atteindre les personnes les plus vulnérables. Sans qu’il y ait la moindre justification à une telle agression. La logique est simple: il faut que les Cubains aient faim, qu’ils n’aient pas de quoi se soigner, pour qu’ils crient “GRACE” cela fait soixante ans que ça dure et Trump a encore resserré l’étranglement. Rien ne justifie cela.
D’ailleurs toutes les années à l’ONU le gouvernement français condamne le blocus à la suite d’un rapport très argumenté présenté par le gouvernement cubain. Le 23 juin, un nouveau rapport sera présenté ce sera la 28ème année. Il serait temps que la condamnation quasiment unanime de l’ONU débouche sur des actes.
Il serait temps parce qu’il y a urgence, la pandémie, les mesures de Trump, ont atteint les limites du supportable. Un nouveau gouvernement démocrate, celui de Biden qui a tous les pouvoirs, prétend officiellement renouer avec une certaine moralisation de la politique étrangère des États-Unis. Les signes d’une politique extérieure de paix et de justice, de respect des peuples ne sont pas là. C’est dans ce contexte-là que partie des Etats-Unis et de Cuba, une initiative réclame que Biden lève au moins les mesures de Trump, ce dont il ne parle même pas, ni pour Cuba, ni pour le Venezuela, ni pour l’installation de gouvernements fantoches dans toute l’Amérique latine.
Donc il semble que le véritable combat que nous devons mener c’est d’exiger que le gouvernement français mette en conformité ses actes et son vote. C’est juste par rapport au crime du blocus, mais ça l’est également pour nous citoyens français: nous n’avons pas, quelles que soient nos opinions politiques, à accepter cette limitation de notre souveraineté qui nous oblige à nous conformer à l’illégalité de l’extraterritorialité des sanction des USA. Nous devons être maître de nos choix politiques et pouvoir commercer avec qui nous voulons. Nos banques n’ont pas comme cela a été le cas à subir de lourdes amendes simplement parce qu’elles accepteraient d’abriter le compte d’un citoyen français résidant à Cuba. Nous devons pouvoir aider, investir, là où nous le jugeons juste sans subir la tutelle des États-Unis et leurs menaces.
Face à de tels enjeux, un crime contre l’humanité et notre propre souveraineté française, nous ne devons limiter à tel ou tel courant politique l’appui à l’exigence de la levée du blocus. Même si nous savons bien que le fer de lance du combat en faveur de cette levée du blocus passe non seulement par les associations qui depuis des années se battent autour de la solidarité avec Cuba mais également par les syndicats, et partis politiques de gauche. Nous espérons même que le parti communiste dans le cadre de sa récente évolution aura enfin un secteur international qui se montrera actif en ce qui concerne tous les partis communistes et les forces progressistes attaqués par l’impérialisme. Donc, il y autour du cas de Cuba l’occasion d’un rassemblement pour que la France puisse sur les bases les plus diverses reconquérir un peu de sa dignité et arrêter sa dérive vers l’extrême-droite faussement nationaliste et réellement impérialiste.
La coordination que nous avons lancée a reçu divers avis de propositions d’aide dans la région marseillaise. C’est un bonne chose et je précise que mon appel ne s’adressait pas à un “groupuscule” particulier, à un parti, à un syndicat, à Marseille, mais je dénonçais malheureusement une tendance générale et nul n’y échappe… Celle de gens si occupés à se tailler des croupières au niveau des régionales et autres élections que visiblement plus rien d’autre ne les intéresse. Le niveau politicien de la région PACA, et les suites du “printemps marseillais”, les jeux de la droite, ceux de l’extrême mais aussi ceux de la gauche donnant des résultats parfois je n’ose pas dire inattendus tant ce grenouillage est hélas prévisible.
Donc il n’est pas question de mêler Cuba et la défense de la dignité, de l’humanité que représente cette île à cette crise profonde d’une vie politique française, dans laquelle comme on l’a vu le premier mai, ce sont les truands du patronat qui désormais peuvent s’en prendre à un cortège syndical. Quel que soit le déguisement que ces truands prennent.
Tous ceux qui veulent exiger la fin du blocus et que le gouvernement français, Macron, respecte son propre vote à l’ONU, que la France soit maîtresse de sa politique. sont les bienvenus. Nous avons décidé en tant que coordination de produire une lettre que nous adresserons à Macron et au gouvernement français en ce sens et que nous ferons largement signer lors des diverses initiatives. Pour le reste, la coordination accepte tous ceux qui sont prêts à exiger la fin du blocus et nous sommes très heureux de constater que se multiplient les ralliements. Nous avons du travail et chacun agira en fonction de ses moyens.
Dès que la lettre sera prête, nous la publierons. Étant bien entendu que les actions de la coordination respectent les initiatives que chaque association, organisation, syndicat, force politique mènera pour son propre compte, nous leur assurerons au contraire toute la publicité que nous pourrons leur apporter.
Danielle Bleitrach
Vues : 77