Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Tchèque: “L’hystérie anticommuniste est cultivée ici depuis 30 ans”.

Voici un important article qui est paru dans la Pravda et que nous a confié Andrei Dultsev, notre presque correspondant pour ce blog, il est important parce qu’il s’agit d’un témoignage supplémentaire de la manière dont, dans le contexte de l’UE, la lutte anti-communiste a été menée depuis plus de trente ans et comment partout les communistes ont choisi de résister en s’ancrant dans les besoins des couches populaires. Alors que nous sommes en plein débat sur les dangers de fascisation, de militarisation, nous avons plus que jamais besoin de ces échanges à travers l’Europe et le monde, comme nous avons besoin de militants en train de reconquérir le terrain mais aussi de tenir bon sur des questions de principes qui impliquent la paix ou la guerre. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

N ° 46 (31106) 30 avril 2021

Auteur: Vojtech FILIP.

Entretien entre Vojtech FILIP, président du Parti communiste de la République tchèque et de Moravie (KSČM), premier vice-président de la Chambre des députés du Parlement de la République tchèque, et le correspondant de la Pravda Andrei DULTSEV

– Camarade Pilip, que représente le mouvement ouvrier de la République tchèque aujourd’hui – quelle est sa force et quels sont ses principaux problèmes?

– Le mouvement ouvrier en République tchèque aujourd’hui se bat pour les droits des travailleurs des entreprises industrielles, de l’agriculture, du commerce, des services, pour les droits des employés des entreprises numériques, des travailleurs de la santé, qui ont le plus souffert au cours de l’année écoulée. Il assure la protection de ceux qui gagnent honnêtement leur vie grâce au travail physique et intellectuel, et leurs intérêts sont les intérêts de la majorité de la société, qui consiste en un développement pacifique et durable. Il ne s’agit pas d’aider la minorité, mais de répondre aux intérêts de la majorité de notre société.

– Quelle est la force et le succès du Parti communiste, celui qui parmi les autres partis communistes a le mieux réussi à défendre ses positions dans les pays d’Europe centrale et orientale?

– La force du KSČM réside, tout d’abord, dans le grand nombre de membres de notre parti, malgré le faible nombre d’adhésions, qui a été constaté jusqu’à présent. Deuxièmement, dans la compétence politique de notre organisation. C’est elle qui a permis de formuler un programme de parti puissant, souvent copié par nos rivaux politiques. Mais surtout, notre force réside dans le fait que le KSČM a toujours réussi à trouver un moyen de faire approuver son programme au niveau des municipalités, des villes ou des régions, et depuis 2018 – au niveau de l’État, lorsque nous avons conclu de manière inattendue un accord pour soutenir le mouvement ANO («Action des citoyens insatisfaits») qui a remporté les élections afin de surmonter la crise constitutionnelle. Notre parti trouve toujours un moyen de défendre les besoins et les intérêts de la majorité des citoyens.

– Le KSČM a actuellement un groupe parlementaire, qui comprend 15 députés. Quelles sont les tactiques de votre lutte parlementaire?

– Malgré le petit nombre de députés, grâce au soutien du gouvernement minoritaire et aux négociations avec d’autres factions parlementaires, nous avons fixé les priorités que nous avons réussi à défendre et à mettre en œuvre: relever le salaire minimum, indexer les retraites, protéger l’environnement, augmenter la part du public dans le secteur de l’eau, l’amélioration de la santé publique, la lutte contre la corruption et bien plus encore.

– Quelle est la proportion de travailleurs dans le parti? Le parti a-t-il des cellules dans les entreprises? Quelle est l’interaction avec les syndicats?

– Notre parti n’a pas de cellules dans les entreprises, mais au sein du parti il ​​y a des associations professionnelles: travailleurs des transports, de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, etc.

– A quel point l’économie tchèque a-t-elle souffert des contre-révolutions dans les pays de la communauté socialiste?

– Les indicateurs économiques ont fortement baissé à la suite de la privatisation, lorsque plus de 40% des entreprises industrielles et agricoles se sont effondrées ou ont disparu, et certaines équipes de recherche et entreprises orientées vers l’exportation ont également été dissoutes. Il a fallu plus de 20 ans pour que l’économie retrouve son niveau de 1989.

– Pour la première fois depuis 1989, votre parti a soutenu le gouvernement au pouvoir du Premier ministre Andrej Babiš. Quels sont les points de cet accord et qu’est-ce qui a été réalisé?

– Nous avons identifié sept domaines prioritaires de notre programme et avons défendu leur mise en œuvre organisationnelle et financière, étant un parti politique qui a influencé l’adoption du budget de l’Etat. Cela les a rendus réalistes. Nous n’avons pas été en mesure d’augmenter davantage la part de l’État et du secteur public, ce qui a finalement conduit à la résiliation de l’accord de soutien au gouvernement minoritaire après trois ans de coopération. Ainsi, nous avons soutenu le gouvernement dans sa formation, puis nous l’avons toléré, mais en même temps, nous avons exercé une pression constante sur lui pour que nos priorités soient mises en œuvre par étapes.

– On a appris que le KSČM a cessé de soutenir le gouvernement actuel. Pourquoi?

– Nous n’avons pas pu amener le gouvernement à créer une banque d’État pour les particuliers dans le but de fusionner les compagnies d’assurance maladie, nous avons donc mis fin à l’accord de soutien gouvernemental.

– Dans le cadre des derniers événements et des accusations infondées contre la Russie d’avoir “organisé une attaque terroriste” dans un dépôt d’armes il y a sept ans, le vice-président du groupe parlementaire communiste au Parlement tchèque, Leo Luzar, a déclaré que le KSČM est aujourd’hui la seule force du pays qui n’incite pas à la haine de la Russie … Quelle est la position de votre parti?

– Non seulement Leo Luzar, mais aussi moi-même et toute notre faction se sont prononcés contre des accusations infondées d’implication de la Russie dans l’explosion d’un entrepôt à Vrbetica. Nous nous opposons à la détérioration des relations entre la Fédération de Russie et la République tchèque. Nous veillons à ce que les explosions au dépôt de munitions fassent l’objet d’une enquête et que les auteurs soient punis, même après plus de six ans. Nous préconisons une enquête et une coopération conjointes entre les forces de sécurité compétentes de la République tchèque, de la Bulgarie et de la Fédération de Russie.

– Pourquoi les autorités tchèques ont-elles adopté cette politique de confrontation juste maintenant?

– La confrontation en République tchèque est provoquée par des partis politiques qui suivent les positions et les intérêts des États-Unis et de certains partis pro-européens. En l’absence de faits et de preuves, ils tentent d’attirer l’attention à la veille des élections. Ils n’ont pas de programme de développement constructif, ils se distinguent par un agenda exclusivement négatif, des critiques acerbes …

– Quelle est l’ampleur de l’hystérie anticommuniste en République tchèque aujourd’hui? Reflète-t-elle l’humeur de la société ou est-ce le résultat des activités de l’élite dirigeante?

– L’hystérie anticommuniste est cultivée ici depuis 30 ans et n’a cessé de croître, tout comme les efforts pour fomenter un sentiment antirusse. Cela inclut la réécriture de l’histoire et les mensonges qui tentent d’éclipser la libération de notre patrie en 1945, et le déni des acquis de la coopération tchéco-russe. Nous sommes confrontés à cela tout le temps, mais nous n’abandonnons pas.

– En octobre de cette année, des élections au parlement tchèque doivent avoir lieu. Quels sont les points de votre programme et quel résultat attendez-vous?

– Dans une large mesure, cela dépendra non seulement de la manière dont le président de la république agira, mais aussi de la manière dont nous, qui défendons la vérité et soutenons la coopération des peuples slaves, pourrons gagner la sympathie de la majorité des citoyens de notre pays afin que les forces politiques antirusses et pro-américaines ne réussissent pas aux élections d’octobre de cette année.

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1 Commentaire

  • etoilerouge commune
    etoilerouge commune

    les partis européistes st les descendants politiques de ceux qui vendirent la Tchécoslovaquie en 1938 aux criminels capitalistes allemands nazis, à la pologne des colonels si admirée d’hitler, à la hongrie qui deviendra soutien du nazisme. Le parlement européen ds sa majorité actuelle est une résurgence de tous ces partis qui ont financé, soutenu, toléré le nazisme par anticommunisme.

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