Catherine Winch nous propose un texte de la BBC. Disons tout de suite qu’il s’inscrit parfaitement dans la bidenophilie des médias subventionnés par le capital, les journalistes ayant le cœur un peu à gauche mais un emploi qui leur laisse peu de latitude pour exprimer la noblesse égalitaire de leurs sentiments profonds. Ils ont tous en France, en Angleterre, aux États-Unis vécus des temps de désespoir mais aussi d’explosion d’adréaline grâce à Trump.
Bref comme le dit l’article de la BBC traduit par Catherine, ce corps de journalistes aux bons sentiments condamnés à la mauvaise littérature parce qu’il faut bien vivre, sont ébaudis, heureux, mais ils continuent à pratiquer la censure habituelle pour vanter leur nouveau héros. Pas question de dire qu’après avoir bercé les foules d’illusions la politique d’immigration sera la même, que les blocus continueront en Amérique latine, plus que jamais l’arrière-cour où les tortionnaires et ganaches sordides seront encouragés… Que le bellicisme anti-russe, anti-chine et plus si affinités se poursuivra…
Mais voyons plutôt comment se présente l’affaire, nul ne met en doute le fait que comme nous l’annonce Catherine : “Le discours du président Biden devant une session conjointe du Congrès le 28 avril a révélé un gigantesque programme de relance budgétaire pour les États-Unis. Biden, qui a toujours été un homme prudent, s’est soudainement métamorphosé en radical au crépuscule de sa vie. Son biographe du New York Times a suggéré qu’il y avait un lien évident entre la politique intérieure de Biden et sa lecture des affaires étrangères. “
Certes il y a plus que jamais un lien et chacun mesure bien que les Etats-Unis sont divisés, à la limite de l’explosion et que Biden n’abandonnera pas au contraire sa volonté d’hégémonie, mais voyez-vous chacun et Catherine, elle-même, y souscrit il a devant lui des “régimes autoritaires” dans lesquels sont allégrement confondus la Chine, la Russie et la Turquie, un cocktail pour le moins étonnant… Voici ce qu’en dit Catherine Winch :
“L’émergence de rivaux importants dans le monde pour la puissance américaine, avec des dirigeants forts et déterminés (les autoritaires), dans l’espace laissé vacant par la présidence Trump, exigeait une réponse radicale de la part de Biden. Les États-Unis devaient satisfaire leurs masses d’une manière que l’Occident n’avait pas fait depuis l’époque de l’Union soviétique. Ils devaient inverser la tendance à la concentration des richesses entre les mains d’une minorité.
Il semble que M. Poutine, M. Erdogan, le parti communiste chinois vont être une très bonne chose pour les travailleurs occidentaux d’une manière qui n’a pas été vue depuis l’apogée du pouvoir soviétique sous Staline.
Incontestablement cette présentation par Catherine Winch d’un texte assez mondain de la BBC donne le sens de la période : L’Amérique doit compter avec un contrepouvoir… Mais onprendbienn garde de respecter le la donné par Biden lui-même sur lequel se cale toute sa politique étrangère, ce sont les USA symbole de “démocratie” contre des “régimes autoritaires”, les bases américaines et les centres de torture dissiminés autour de la planète disent à quel point cette démocratie, ses sanctions, ses sièges contre les populations civiles sont l’essence de la légalité, comme à Guatanamo ou le blocus cubain. Il n’empêche c’est la démocratie contre “l’autoritarisme” et on réveille les mannes de Staline pour aboutir à l’idée juste que dans le fond cela nous a valu quelques conquêtes sociales…. Ce qui par un raccourci saisissant produit de l’extase chez les journalistes, y compris ceux de l’Humanité à l’idée d’un pouvoir social-démocrate, roosveltien, qui économiserait les désagréments d’une révolution….et ceux CQFD de l’autoritarisme…
Mais au risque de décevoir tous ceux qui vivent ces moments de bonheur je crois qu’il faut concevoir que Biden ne fait qu’appliquer le programme de Davos, programme qui je le sache n’est pas conçu pour les masses par les masses.
Comment Davos a influencé Biden
Disons tout de suite que nous ne sommes pas pris d’un accès de “complotisme”, “les maîtres du monde” tramant un quelconque complot caché. L’influence de Davos n’a rien à voir avec une intervention mystérieuse. Elle a été détaillée par le New York Times à la mi-janvier.
Biden s’est en effet entouré d’une équipe d’experts sous la houlette du patron de la banque JPMorgan pour préparer son programme. Cette équipe était purement Davos compatible, intégrant le président du laboratoire Johnson & Johnson (à qui Joe Biden vient d’acheter 200 millions de doses de vaccins, comme c’est bizarre !) et… le Français Bernard Arnault.
Tous ces gens montrent comment le forum de Davos n’a pas besoin d’être « présent » pour influencer. Il suffit que les adeptes de ce think tank international participent à des groupes de travail pour mobiliser les idées conservées en stock par le World Economic Forum.
C’est précisément à cela que sert un think tank : à exercer un soft power, ou pouvoir d’influence. …
La hausse d’impôt envisagée par Biden sur les riches n’est pas celle de Robin des Bois visant à « prendre des riches et donner aux pauvres », mais il s’agit simplement d’assurer le fonctionnement de base du gouvernement américain à l’avenir et d’atteindre ses objectifs politiques. Rien n’est assuré, si la politique d’augmentation des impôts de Biden est correctement conçue et accompagnée d’autres ajustements de la politique de distribution de l’aide sociale, elle peut aider à combler l’écart de richesse à court terme. Mais même sur cette base plus redistributive, cette politique n’inversera pas fondamentalement la polarisation entre les riches et les pauvres aux États-Unis.
La cause profonde de l’écart de richesse de l’Amérique n’est pas l’écart de revenu actuel, mais l’écart d’actif à long terme. L’écart de richesse est infranchissable et ne cesse de croître. Les cycles de relance économique aux États-Unis pendant la pandémie ont en fait canalisé beaucoup d’argent vers les riches. La richesse des milliardaires américains a augmenté de 34 % en 2020. Même si le plan fiscal est adopté, l’impact global sur les riches sera limité à long terme par rapport aux énormes actifs qu’ils possèdent déjà.
C’est pour cela et pour continuer à maintenir le système que ce plan a été choisi.
Le renouveau des infrastructures était aussi un moment fort du discours d’investiture de TRUMP. Le dernier plan de relance de Trump (décembre 2020) était à peu prés du même montant mais entre 2016 à 2020 la Chine a beaucoup progressé et la Russie a pris les devants de la modernité militaire. L’équipe BIDEN entérine le recul et veut mobiliser la population en distribuant de l’argent mais sans réforme de structures (à moins que l’OCDE n’entérine un impôt sur les monopoles) et puis il faut couper l’herbe sous les pieds de GOP/TRUMP avant les midterms.
C’est pourquoi on aurait tort de négliger le caractère positif de la situation… Dans ce contexte fragile d’une stratégie qui se présente comme redistributive, la situation risque d’être meilleure pour les travailleurs qui depuis des années subissent la pression néo libérale et Catherine Winch qui ne manque pas d’un instinct de classe a raison de voir que les conditions risquent d’être meilleures qu’elles ne l’ont été depuis longtemps pour les luttes et que de ce point de vue cette intervention de l’Etat peut être positive.
Mais le pire danger serait de croire justement que nous avons là un pactole qui va tomber tel une grive rôtie dans l’estomac de ceux qui depuis tant d’années sont à la portion congrue. Le plan a été fait à Davos pour les gens qui se rencontrent à Davos. C’est la même chose pour la paix, contre les sanctions, les blocus, parce que tout cela offre des opportunités, il ne faut surtout pas croire que le programme de Biden est fait pour les travailleurs et pour les pays en voie de développement.
Il est favorable donc il faut encore plus de lutte et arrêtons de raisonner en terme d’autorité : il est clair que le programme de Biden c’est la dictature du capital qui offre des opportunités mais sans changer la donne. Il est plus que jamais tant de s’organiser, de parler du socialisme.
(note de Danielle Bleitrach et Catherine Winch , traduction de Catherine Winch)
https://www.bbc.co.uk/news/world-us-canada-56903805
Les 100 jours de Biden : Ce que nous avons tous mal compris à son sujet
Pour le corps de presse de la Maison Blanche qui s’est gavé pendant quatre ans du spectacle son et lumière de Trump, les trois derniers mois ont été un défi.
Comme je l’ai fait remarquer, peut-être imprudemment, à un public l’autre soir, la transition de Trump à Joe Biden a été comme passer d’une pipe à crack quotidienne à une petite bouteille de bière faiblement alcoolisée une fois par semaine.
Les briefings quotidiens de la Maison Blanche sont maintenant une fête ennuyeuse. Il n’y a pas de bagarres, pas d’insultes.
Pas de tempêtes Twitter au milieu de la nuit, pas de paiements à des stars du porno, pas de rallyes MAGA bruyants.
Alors est-ce que tout cela signifie que la présidence a été ennuyeuse ? Absolument pas. C’est une présidence bien plus intéressante – jusqu’à présent – que ce que je pense qu’aucun d’entre nous avait imaginé. J’irais même jusqu’à dire que c’est fascinant.
Ce qui est triste, d’un point de vue purement égoïste, c’est que ce n’est pas une émission de télévision spectaculaire, ce dont je me suis régalé ces quatre dernières années.
Donald Trump a toujours eu l’œil pour le visuel et le scandaleux. Il savait comment se mettre au centre de l’attention ; Biden semble savourer l’absence d’excentricité et semble penser qu’il est important que les gens se concentrent sur ce qu’il fait, plutôt que sur ce qu’il dit. Bizarre. Nous avions annoncé que Joe Biden – du haut de ses 78 ans – serait un président de transition. Il serait là pour faire baisser la température politique, pour essayer de guérir une nation divisée.
Enlever la politique absurde de la réponse au Covid. Améliorer le déploiement des vaccins. Drainer le poison du corps politique. Mais cela mis à part, ne pas en faire trop.
Il a nommé un cabinet largement technocratique, vraisemblablement pour remplir des fonctions de gestion. Peut-être faire en sorte que les trains soient un peu plus ponctuels, mais ne pas changer tout le matériel roulant, et encore moins modifier l’écartement des voies. Une ambition appropriée pour Amtrak Joe.
Mais peut-être avons-nous tout faux. Est-il possible que, loin d’être transitoire, il soit transformationnel ?
Et ce mot n’est pas chargé d’une connotation positive ou négative – il s’agit simplement d’une déclaration basée sur l’ambition de ce que nous avons vu jusqu’à présent. Les électeurs décideront bientôt si c’est pour le meilleur ou pour le pire.
Commençons par le plan de relance de 1,9 billion de dollars (1,35 milliard de livres).
Le gros titre de l’adoption de cet énorme texte de loi était que presque tous les Américains adultes recevraient un chèque de 1 400 dollars pour les aider à faire face aux difficultés engendrées par la pandémie. C’était de l’argent comptant pour beaucoup d’Américains, et cela a été massivement approuvé – par les électeurs démocrates et républicains – bien que pas un seul législateur républicain n’ait soutenu la proposition.
Mais regardez au-delà des gros titres et soulevez le couvercle de cette politique un peu plus. Il y a beaucoup de choses à voir. Le plus important est sans doute l’extension des crédits d’impôt pour enfants. Les familles les plus pauvres pourraient bientôt recevoir jusqu’à 3 000 dollars par enfant et par an. On estime que cette seule mesure permettra à des millions de jeunes de sortir de la pauvreté. En l’état actuel des choses, cette mesure n’est valable que pour 2021 – mais il est clair à la Maison Blanche que Joe Biden souhaite la rendre permanente.
Il s’agit d’un élément majeur de la politique sociale. C’est du lourd.
En adoptant le plan de relance – ou le plan de sauvetage américain, comme on l’appelle plus justement – Joe Biden a voulu corriger une erreur que Barack Obama avait commise, selon lui, lorsqu’il est arrivé au pouvoir et a hérité du gâchis de la crise financière en 2009. Certes, Obama a adopté diverses mesures, mais avec le recul, elles ont été jugées trop prudentes et pas assez ambitieuses.
L’une des idées que Biden a empruntées à l’époque où il était vice-président du premier président afro-américain des États-Unis est qu’il ne faut pas laisser passer une bonne crise. L’urgence de la pandémie a donné à Biden l’excuse dont il avait besoin pour faire pression en faveur d’un plan massif. Et il l’a fait passer.
Maintenant, regardez ce qu’il prévoit pour reconstruire l’infrastructure de l’Amérique. Là encore, le coût se chiffrera en billions. Une fois de plus, l’ambition sera immense – il ne s’agit pas seulement de réparer les ponts et les routes (aussi important et vital que cela puisse être) ; il s’agit de rendre l’accès numérique plus équitable – mais cela va plus loin que cela. Beaucoup plus loin.
“Ce n’est pas un plan qui se contente de bricoler”, a déclaré le président devant un auditoire à l’extérieur de Pittsburgh. “C’est un investissement dans l’Amérique qui n’arrive qu’une fois par génération”.
Pour les Républicains, il s’agit d’un dépassement typique du rôle du gouvernement et cela ressemble plus à de l’ingénierie sociale qu’à l’ingénierie civique habituellement associée à la réparation des autoroutes.
La liste de ce que Biden espère obtenir de ce plan d’infrastructure est longue. Il aspire à créer des millions d’emplois à court terme et à renforcer la compétitivité américaine à long terme. Il espère conduire à une plus grande égalité raciale. L’accent mis sur les sources d’énergie nouvelles et plus propres promet d’aider la nation à lutter contre le changement climatique.
À ce propos, regardez aussi les objectifs ambitieux qu’il a fixés pour le changement climatique avec le sommet virtuel qu’il a tenu la semaine dernière à Washington. Ce ne sont pas les actions d’un président qui se contente de faire du sur-place. Une réduction de 52 % des émissions d’ici à la fin de la décennie, c’est GROS.
Qui sait s’il y parviendra – il faudra que les Américains changent leur façon de conduire, de chauffer et de climatiser leur maison. La façon dont l’industrie fonctionne. Mais si l’ambition est de montrer l’ambition américaine, elle est, le moins qu’on puisse dire, ambitieuse.
Maintenant, il y a évidemment un élément ‘vertu et tarte aux pommes’ dans cette liste. Et la mesure doit passer par le Congrès, ce qui n’est pas encore fait.
Et tant que j’en suis à dire “et”, permettez-moi d’ajouter ceci : …. et il y a quelque chose de légèrement ridicule dans l’objectif des 100 premiers jours.
Les 100 premiers jours sont une déclaration d’intention, un acompte sur ce que vous pourriez faire avec le reste de votre mandat. Mais franchement, qu’importe que vos 100 premiers jours soient étincelants si les 1 360 suivants sentent mauvais et sombrent ?
Cela dit, la déclaration d’intention est importante, et c’est ce qui rend ce vieux Joe Biden ennuyeux si intéressant.
Cet article est un blog et non un livre, mais on peut dire que l’idée dominante de la politique américaine de ces 40 dernières années a été l’état minimum de Ronald Reagan, qui imposait peu, dérégulait l’économie, équilibrait le budget, encourageait la concurrence et bridait les syndicats.
Il en va de même pour l’influence du thatchérisme au Royaume-Uni – oui, il y a eu 13 ans de gouvernement travailliste depuis la disparition de Maggie, tout comme ici il y a eu les mandats de Clinton et Obama depuis Reagan. Mais on peut soutenir qu’ils ont fonctionné dans le cadre de l’orthodoxie des économistes monétaristes qui ont exercé une telle influence intellectuelle des deux côtés de l’Atlantique, et qu’ils ont été définis par celle-ci : Milton Friedman, l’école de Chicago, les courbes de Laffer, Sir Alan Walters.
Si le plan de sauvetage d’Obama n’est pas allé assez loin (comme le croit Biden), c’est sûrement parce qu’il avait en tête le pouvoir perturbateur et croissant du mouvement conservateur Tea Party. Clinton et Blair ont tous deux fait leur chemin vers la victoire grâce aune vague ” troisième voie” : le libéralisme économique du marché libre avec une bonne dose de considération pour les moins bien lotis. Après les défaites mortifères des années 1980 – tant pour les travaillistes au Royaume-Uni que pour les démocrates aux États-Unis -, la réflexion a été intense sur ce qu’il fallait faire pour gagner. Bill Clinton et Tony Blair en sont venus à croire fermement que les promesses d’augmentation d’impôts et de gouvernement renforcé n’inverseraient pas cette tendance.
Mais Biden – pour le meilleur ou pour le pire – semble utiliser la pandémie et l’état lamentable des infrastructures américaines pour dire sans ambages au peuple américain “oui, le gouvernement est de retour”. C’est un territoire sur lequel les opposants républicains – qui tentent toujours de définir leur identité post-Trumpienne – auront à cœur de se battre.
L’ancien directeur de sondage de Joe Biden est encore plus optimiste, affirmant que le président devrait être plus direct sur la nécessité d’augmenter les impôts des plus riches pour financer cette ambition. Ne vous y trompez pas : il s’agit d’une grande chance et d’un pari énorme. Jusqu’à présent, ses taux d’approbation sur les terrains où il a choisi de se battre – la gestion du coronavirus, la relance économique, ses plans d’infrastructure – ont été très positifs.
C’est moins le cas en ce qui concerne le chaos à la frontière sud, un problème que le président reconnaît désormais comme une crise. Et l’éternelle question du contrôle des armes à feu va donner lieu à de nombreux soupirs, mais il est difficile de voir ce qu’il pourra obtenir par voie législative, étant donné l’équilibre délicat du Sénat.
Joe Biden pratique systématiquement la distanciation sociale et le port du masque, marquant ainsi une grande différence avec la Maison Blanche de son prédécesseur qui était en roue libre et propageait le coronavirus sans état d’âme. Les réunions avec le président sont maintenues à distance sociale ; les protocoles sont strictement respectés.
Mais le mois dernier, à la même époque, une rencontre intéressante a eu lieu dans le salon Est.
L’historien de la présidence Jon Meacham a fait venir un certain nombre de ses éminents collègues pour une rencontre que Joe Biden était impatient d’accueillir. À ce stade, environ 60 jours seulement après le début de sa présidence, Joe Biden réfléchissait déjà à son héritage et à ce qu’il devait faire, aux limites du pouvoir présidentiel et aux leçons qu’il pouvait tirer de ses prédécesseurs.
À un moment donné, il se tourne vers – peut-être – la plus vénérée de ces spécialistes de la présidence, Doris Kearns Goodwin, et déclare : “Je ne suis pas FDR, mais…”.
Peut-être Joe Biden voit-il là son moment de proposer un New Deal à la Franklin Delano Roosevelt après la Grande Dépression, ou la guerre contre la pauvreté et la lutte contre les inégalités raciales défendues dans les années 1960 par Lyndon B Johnson.
La raillerie de Donald Trump pendant la campagne était que Biden était peut-être en politique depuis plus de quatre décennies, mais qu’avait-il à montrer pour cela.
Il semble qu’au pouvoir, il tente de répondre clairement à cette question, même si cela ne donne pas lieu à un grand spectacle.
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Xuan
Qui va payer l’ouverture des vannes ?
Un article d’opinion dans la presse chinoise relevé fin mars fait ces remarques très instructives sur l’utilisation du dollar dominant par les USA, en lien avec l’ouverture des vannes monétaires et des taux d’intérêt inchangés jusqu’en 2023.
“Jerome Powell a inventé hier soir un nouveau concept: être extrêmement accommodant (les taux resteront à zéro au moins jusqu’à 2023) tout en remontant les estimations de croissance de l’économie américaine”, résume John Plassard, responsable de l’investissement chez Mirabaud.
Extrait :
“[…] Contrôler strictement le règlement et l’achat de devises est une option importante pour la Chine pour empêcher l’hégémonie du dollar américain de piller la richesse de la Chine. Cela équivaut à construire un mur d’enceinte pour empêcher les sauvages d’entrer et de nous piller.
Un pays sans souveraineté financière est un pays qui doit être massacré par les autres. Les Américains ne se soucient pas de qui arrive au pouvoir. Ils se soucient seulement de savoir si vous avez une souveraineté financière ouverte.
Aujourd’hui, les Américains nous accusent de tout et à tout propos, de Hong Kong au Xinjiang, en espérant que la Chine changera le système, pour qu’elle puisse ouvrir la souveraineté financière de la Chine en offrant une alternative entre plusieurs partis.
De cette façon, la Chine deviendrait également un gros morceau de graisse, comme l’Argentine, la Thaïlande, le Brésil et d’autres pays en développement, permettant de faire ces va-et-vient.
Selon les dernières nouvelles, la Fed va désormais maintenir les taux d’intérêt à 0, c’est-à-dire que c’est une période de taux d’intérêt bas.
Au cours des 40 dernières années, le dollar des États-Unis a généralement suivi un cycle de “ 10 années de faiblesse et 6 années de vigueur” .
La période de bas taux d’intérêt doit nourrir certains pays en développement et permettre au dollar des États-Unis de pénétrer dans ces pays.
Un taux d’intérêt élevé est destiné à attirer les capitaux vers les États-Unis.
En commençant à massacrer les pays en développement, cette règle reste largement inchangée, malgré des surprises. Par exemple, en 2007 , le cycle de hausse des taux d’intérêt aurait dû commencer, mais il a été retardé en raison de la crise des prêts hypothécaires à risque en 2007.
De plus, très peu de pays sont conscients de ce problème et font de leur mieux pour éviter d’être impliqués dans l’empire du dollar américain. Par exemple, 50% des échanges entre la Chine et la Russie utilisent déjà des roubles et des yuans, et non les États-Unis. Pour le commerce entre la Russie et l’UE, 46% utilisent également les euros, et pour 18% des roubles.
La Chine et l’Europe ont également signé un accord de swap de devises locales en 2019 , avec une échelle de swap de 350 milliards de yuans pour 45 milliards d’euros.
Mais c’est la seule chose qui puisse résister.
Les médias américains ont écrit sur la cible et l’heure de la récolte cette fois, mais beaucoup de gens ne l’ont pas remarqué.
Selon la Fed, elle n’envisagera pas d’augmenter les taux d’intérêt avant 2023 , ce qui signifie que la période de récolte se situera autour de 2023.
Quant aux objectifs de récolte, Bloomberg a clairement dressé une liste ce mois- ci: l’Argentine, l’Inde, le Vietnam, la Turquie, le Sri Lanka, l’Ukraine, le Brésil, le Pakistan, l’Égypte, l’Indonésie : dix pays en développement.
Les mots originaux de Bloomberg étaient: «La Fed peut répercuter le risque de l’énorme déficit américain sur les 10 pays susmentionnés , mais le Brésil est déjà tombé en difficulté à l’avance.»
La réalité est si cruelle. Bloomberg prédit que les dividendes du développement de l’Inde et du Vietnam seront interrompus et que les économies des deux pays reviendront 20 ans en arrière.[…]”
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Je ne voudrais pas être trop cruel moi aussi, mais mise en regard, cette interview de F. Roussel invite quand même les communistes à réagir : c’est du Piketty pur jus, et le socialisme pour plus tard.
” investir 6000 milliards d’euros en l’espace de quelques années pour relancer la consommation, pour rendre les chèches gratuites, investir dans les hôpitaux, les écoles…et tout cela il va le financer en augmentant les impôts des plus riches, du capital … j’ai l’impression qu’il a pris sa carte au Parti Communiste Français ! je vais pas aller jusque là, il doit être inspiré par Bernie Sanders qui a été présent dans sa campagne. Toujours est-il que le plan qu’il met en œuvre est un plan révolutionnaire, qui n’a pas d’équivalent avant Roosevelt. C’est ça la relance d’un pays !
-Vous appelez le président Emmanuel Macron à s’inspirer du président américain, mais il ne fait – s’agissant de la taxe sur les plus riches – que remettre le taux supérieur de l’impôt sur le revenu au même niveau qu’en France, à peu près 40 %.
-Le sémillant Joe Biden donne des leçons à Macron qui défend un vieux modèle économique, qui dit qu’il ne faut pas toucher au capital et aux plus riches.
C’est terminé, tout le monde appelle aujourd’hui à de la solidarité, à lutter contre les inégalités. Le partage des richesses, le partage, c’est tout ce que nous demandons, le partage des pouvoirs, pour pouvoir reprendre la main sur nos outils de production, mais pour pouvoir aussi faire cette relance que nous attendons tellement, relocaliser en France la production de nos usines, donner des moyens aux services publics. Enfin le défi il est là, c’est le défi des jours heureux.”
Danielle Bleitrach
cher camarade, demain je pense consacrer grâce àun article envoyé par Jean Claude delaunay, un autre de Baran une exploration sur le socialisme réel… et je reprendrai à cette occasion votre texte.
Xuan
Avec mes amitiés ainsi qu’à ces camarades
fraternellement
pedrito
Radicalement sénile, sûr!!! Car radicalement dangereux impérialiste !!!