En 1938, Frida Kahlo est venue à Paris (1). Voici comment elle parla de Breton et des surréalistes dans une lettre à son amant le photographe Nikolas Murray. Notons qu’elle parle de Breton, le dessus du panier par rapport à la racaille actuelle, elle n’a pas vu le Nouvel observateur, Libération et Rance inculture et ses “poulains”. Si elle voit ainsi Breton, son hypothétique révolution, son “anti-stalinisme”, que dirait-elle de ceux qui occupent les médias aujourd’hui, ceux qui étalent les plateaux de télévision leurs fausses audaces de “genre” et leur vrai conformisme réactionnaire, leur mépris du peuple. Elle parle en 1938 et décrit comment la superficialité masque les vrais dangers. Que dirait-elle aujourd’hui de la manière dont toute la presse y compris l’humanité s’entend autour de fausses indignations relevant du politiquement correct? L’homophobie est le mal supême jusqu’à quand ? Quand l’enjeu sera de se faire publier, de financer des films, des colloques, par les nazis qui mettront l’étoile rose, avec la jaune et la rouge surtout, ces valeureux rentreront dans le rang en éructant comme Céline et comme par hasard les questions de genre ne seront plus à la mode. Le chemin a été déjàtracé, comme quand on passait des travestis berlinois de weimar à leur envoi en camp de concentration… Les mêmes, qui se réunissaient hier à l’appel de Robert Ménard aux Champs Elysées pour dénoncer Castro en inventant un peuple cubain complice, aujourd’hui relaient les propos de l’extrême droite sur les Oighours,.Ils sont rompus à l’exercice, les signatures, les approbations d’appel à la guerre en Irak, en libye, en Syrie, puis l’Ukraine, “Mais qu’est-ce qu’on attend,on est trop faibles,il faut les mettreaupas, arrêter de parler, agir, envoyer nos bombes…” Toujours émus par la tyrannie sans trop aller y regarder de près poursavoir qui détient les armes de destruction massive, pour offrir leur vaseline idéologique à leurs champions impérialistes.Les mêmes toujours en train de prôner un blocus, des sanctions, l’étranglement de femmes, d’enfants, une guerre, le cul sur leur fauteuils rembourrés… Les complices de hier du père Glucksman, masquant la râclée subie au Vietnam par deux impérialisme le français et les USA, sous les larmes autour du sauvetage des collabos boatpeople, aujourd’hui ceux du fils Glucksman nous vendant des produits de la CIA, toujours pour masquer la rage des yankees à l’idée d’être dépassés par des asiates… Toujours aussi superficiels, aussi peu intéressés par ce dont ils prétendent parler et prétendant représenter la France et sa culture et désormais plus grave encore les communistes…
« Tu n’as pas idée du genre de salauds que sont ces gens. Ils me donnent envie de vomir. Je ne peux plus supporter ces maudits «intellectuels» de mes deux. C’est vraiment au-dessus de mes forces. Je préférerais m’asseoir par terre pour vendre des tortillas au marché de Toluca plutôt que de devoir m’associer à ces putains d’«artistes» parisiens. Ils passent des heures à réchauffer leurs précieuses fesses aux tables des «cafés», parlent sans discontinuité de la «culture», de l’ «art», de la «révolution» et ainsi de suite, en se prenant pour les dieux du monde, en rêvant de choses plus absurdes les unes que les autres et en infectant l’atmosphère avec des théories et encore des théories qui ne deviennent jamais réalité.
Le lendemain matin, ils n’ont rien à manger à la maison vu que pas un seul d’entre eux ne travaille. Ils vivent comme des parasites, aux crochets d’un tas de vieilles peaux pleines aux as qui admirent le «génie» de ces «artistes». De la merde, rien que de la merde, voilà ce qu’ils sont. Je ne vous ai jamais vu, ni Diego ni toi, gaspiller votre temps en commérages idiots et en discussions «intellectuelles» ; voilà pourquoi vous êtes des hommes, des vrais, et pas des «artistes» à la noix. Bordel ! Ça valait le coup de venir, rien que pour voir pourquoi l’Europe est en train de pourrir sur pied et pourquoi ces gens — ces bons à rien sont la cause de tous les Hitler et les Mussolini. Je te parie que je vais haïr cet endroit et ses habitants pendant le restant de mes jours. Il y a quelque chose de tellement faux et irréel chez eux ça me rend dingue.
(1) En septembre 1938, Breton est envoyé à Mexico par le ministère des Affaires Étrangères pour y prononcer une série de conférences sur l’état de la poésie et de la peinture en Europe. Accompagné de Jacqueline Lamba, il rencontre Léon Trotski dans la maison des peintres Frida Kahlo et Diego Rivera. Trotsky qui a été l’amant de Frida demande à Breton de lui écrire un manifeste Pour un art révolutionnaire indépendant. De retour du Mexique, Breton fonde la Fédération internationale de l’art révolutionnaire indépendant (F.I.A.R.I.). Il s’ensuit la rupture avec Éluard. Quand Frida Kalho se rend à Paris surinvitation de Breton, elle fait un véritable rejet des surréalistes (1938 est la date de l’exposition de Breton qui est alors proche de Dali). Elle rejette leur refus de la réalité et revendique peindre sa “réalité”. Le positionnement politique de Diego Rivera et Frida Kalho n’est pas celui qu’on leur prête et s’ils sont un temps séduit par Trotski, leurs liens avec l’URSS demeurent très forts et Frida dira clairement son choix du parti communiste.
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