Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

J. Cl. Delaunay : il faut lutter pour le socialisme

Pour défendre les travailleurs et la nature, pour promouvoir l’indépendance nationale et la cohérence de la société française, Il faut lutter pour le socialisme. Jean-Claude Delaunay, qui bien que résident en Chine appartient à la section de Villejuif nous adresse ce texte comme une contribution au débat collectif. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

La crise, nous l’observons sous ses multiples aspects. Pour nous y retrouver, nous avons besoin de recourir collectivement au marxisme, la théorie dont nous n’aurions jamais dû nous séparer. A mon avis, les communistes devraient d’abord se demander dans quelle société ils vivent. Car cette société n’est plus celle du Capitalisme Monopoliste d’Etat. Adaptons notre réflexion et notre action politique à la société dans laquelle nous vivons.

Après la crise du CME, au cours des années 1970, la grande bourgeoisie monopoliste a mis en place, avec ses alliés des autres pays capitalistes développés, un nouveau système productif. Le marché national et la société française ont été abandonnés par eux, ouverts à tous les vents, plus ou moins intégrés à l’espace capitaliste européen, placé sous la domination tant du grand capital américain qu’allemand. Les systèmes productif, d’éducation et de recherche, ont été mondialisés ou détruits. L’indépendance nationale est devenue un obstacle à la liberté mondiale d’action du grand capital. L’Etat national a été recomposé dans ses fonctions. Ce qu’il y avait d’Etat social pendant le CME a volé en éclats. La société française, du même coup, a été pulvérisée. Le rôle de l’impérialisme comme gendarme mondial a été renforcé.

La gravité de la situation qui s’en est suivie, pour les travailleurs et la population, ou dans le monde, exige donc, de la part des communistes, qu’ils défendent avec détermination non seulement l’idée de la rupture avec ce système. Certes, il faut chasser la grande bourgeoisie du pouvoir économique, politique et d’information. En France c’est notre responsabilité de lutter pour cela. Mais il faut rompre avec un but et ce but, c’est construire une société nouvelle.

La tâche est immense, et pourtant il n’y a pas d’autre voie. Nous devons reconquérir notre indépendance nationale. Nous devons remailler le tissu de la société française. Nous devons développer la production et promouvoir l’investissement comme cela n’a jamais été fait auparavant avec cette ampleur. L’écologie fait partie de cette ambition, c’est l’évidence. Nous devons viser la satisfaction des besoins populaires, en promouvant une nouvelle conception du travail et des emplois. Nous devons, sans attendre, défendre et reconstruire les services publics, en particulier dans les transports, l’énergie, le secteur hospitalier, la police. Nous devons faire en sorte que les décisions soient prises par le plus grand nombre et non par quelques uns. Nôtre tâche, c’est d’aider les masses populaires de France, mais aussi d’autres catégories sociales que le grand capital malmène, à comprendre l’exigence du socialisme et à mettre en place la société qui lui correspond, en conformité avec nos mœurs et notre histoire. 

Or s’il est clair que se situer dans le contexte d’un duel Macron-Le Pen est enfantin, car Macron et Le Pen ne sont que des faces distinctes de la même crise, et sont en réalité des alliés objectifs, l’exigence explicite du socialisme fait défaut dans nos rangs. Pourquoi? Nous devons clarifier les raisons de cette absence. Lutter pour le socialisme c’est lutter pour l’indépendance nationale et donc pour l’alliance avec ces pays qui, comme la Chine, Cuba ou la Russie, font face à l’impérialisme des Etats-Unis. Lutter pour le socialisme c’est lutter pour la reconstruction d’un système productif, d’enseignement et de recherche révolutionnaire, orienté vers la satisfaction des besoins populaires et de la nation, qui doit se défendre. Lutter pour le socialisme, c’est lutter pour la cohésion de la société française et pour la sécurité de ses membres, tant économique et juridique que quotidienne. 

J-C Delaunay, Villejuif

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5 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Il y a dans le texte de JC.DELAUNAY, la base du programme d’un candidat communiste!!!

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    • Jean-Claude Delaunay
      Jean-Claude Delaunay

      Que veut dire Michel Beyer avec ses points d’exclamation? Un texte du genre de celui que j’ai écrit doit faire une page, pas plus. Si Michel veut dire que ce texte est incomplet, cela ne me fait aucun doute. Je vais quand même indiquer les deux idées qui selon moi lui donnent son orientation communiste.

      La première est que le stade actuel du capitalisme n’est plus en mesure de tenir compte des luttes populaires. Il faut en être convaincu. C’EST FINI. La mondialisation capitaliste a ôté toute capacité à ce système de satisfaire quoique ce soit. En tant que système dominant, il doit disparaître. Il revient à chaque peuple de faire le travail là où il vit. Il nous revient, en France, de le faire avec honnêteté, en disant aux travailleurs de ce pays : tant qu’à dépenser votre énergie à lutter à l’intérieur de ce système, pourquoi ne la dépenseriez vous pas en changeant de système?

      Je continue d’être surpris par ces partisans de la SEEF qui savent que le combat sera très difficile mais qui volontairement (mais au nom de quoi?) s’abstiennent de parler d’une société nouvelle. On dirait que les communistes français sont tétanisés par le concept de socialisme.

      Au fond, dans la vieille Europe civilisée, nous sommes les partisans “du socialisme qui n’existe pas”. Il n’y a que chez des sous-développés, comme les Chinois, que l’on construit “le socialisme qui existe”, avec ses hésitations, ses avancées, ses défaillances, et globalement ses succès. Le socialisme qui existe n’est ce pas un peu vulgaire?

      Ce que je crains, et je vais m’exprimer sans détour, c’est que les communistes français qui hésitent à mettre le socialisme dans leur combat, ont peur du bon sens populaire. Au fond, ils elles n’ont pas confiance dans les masses populaires.

      La deuxième est que, précisément parce que nous avons changé d’époque, la reconquête de la nation que les communistes proposent aux masses populaires, doit s’accompagner d’une reconquête de la société, d’une reconquête de sa cohérence.

      La cohérence de la société et la souveraineté nationale sont les deux axes de la lutte contemporaine pour le socialisme. La lutte pour la sécurité du quotidien prend place dans la recherche de cette cohérence que le capitalisme monopoliste financier mondialisé a fait voler en éclat. Je crois d’ailleurs que la recherche de la sécurité ne concerne pas seulement la lutte contre les loubards piquant les sacs des petites vieilles (je ne mentionne pas le petits vieux car ils sont tous morts ou partis en Chine), cela concerne la sécurité économique, ou comme dit, de manière insuffisante, l’emploi, cela concerne aussi la sécurité du pouvoir d’achat des retraites et des épargnes.

      Un programme de transformation socialiste ne peut être un programme où l’on transforme tout tout de suite. C’est un programme où la collectivité populaire fait des choix à la fois révolutionnaires et raisonnés, et avance à son rythme.

      Il y a un troisième point, qui me tient à coeur, parce que je suis un intellectuel et que, même si je suis issu d’un milieu plus que modeste, je suis un intellectuel, c’est celui de la liberté des idées. Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur.

      On ne fera pas le socialisme dans ce pays sans l’adhésion de celles et de ceux qui ont accumulé des connaissances tout en travaillant en dehors des milieux prolétariens. Si le socialisme devait être la réduction de la liberté de penser et de critiquer, alors autant aller à la pêche. C’est pourquoi j’ai écrit (Michel Beyer, tu l’auras peut-être noté) “…mais aussi d”autres catégories sociales que le grand capital malmène”.

      A mon avis, c’est une lacune dans notre réflexion générale. La société socialiste doit être une société de droit. Elle doit être une société de droit pour les capitalistes, les mastodontes de la grande bourgeoisie, et elle doit être une société de droit pour les petits loubards. Mais c’est une société de droit pour la liberté des idées de réunion de parole, etc…

      Enfin bref, voilà, cher Michel Beyer, ce que tes points d’exclamation me suggèrent. Je pense que tu peux faire mieux. J’attends avec impatience tes commentaires sur ce que devrait être le programme de lutte pour le socialisme en France dans le contexte des prochaines élections. Jean-Claude Delaunay.

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      • Baran
        Baran

        Jean Claude Air Jordan, polémiste et théoricien ! Si on le trash-talk y a plus match (Beyer est sous la douche entrain de pleurer). Conseil: Boccara fiston, regarde un peu c’est quoi un economiste, qui tient au terrain de la lutte des classes et des rapports de production !! Roussel? Envole-moi! Envole-toi! https://youtu.be/oltptNDHocw?t=60

        PS: même si je ne crois pas que ces bonnes gens fassent partie des 60000 âmes qui vagabondent fidèlement chez Danielle, comme au cabaret de la dernière chance.

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      • POPELIN Mireille
        POPELIN Mireille

        je suis bien d’accord: “On dirait que les communistes français sont tétanisés par le concept de socialisme3 je l’ai constaté en réunion avec des communistes ! quand je parle de la nécessité de lutter pour le socialisme, c’est la stupeur, l’embarras, on passe “au point suivant ” . Va falloir que je leur rentre dedans. Vous dirai les résultats !

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  • Xuan

    Bonjour Jean-Claude, bonjour à toutes et tous,

    Je n’ajoute rien sur la nécessité de viser dès à présent la société socialiste, qui est elle-même une transition au communisme, une société de démocratie la plus large, fondée sur de nouvelles institutions, intégrant la révocabilité par exemple, et protégée par la dictature du peuple contre les exploiteurs.

    L’espace capitaliste européen est certainement placé avant tout sous la domination du grand capital américain. La mainmise des GAFA est sans égale par exemple. Les faits récents montrent à quel point l’Europe est manipulée par les USA à des fins géopolitiques. Ils s’appuient sur certains milieux atlantistes et tout particulièrement depuis l’élection du Démocrate Biden, qui a donné des ailes à la social-démocratie européenne. Ces manœuvres ont entravé l’essor de la 5G en boycottant l’expertise de la Chine, ou encore la vaccination en Europe, en écartant des vaccins autres qu’anglo-saxons, et pour finir la mise en œuvre de l’accord commercial sino européen au prétexte de calomnies sur le Xinjiang.

    Mais les intérêts capitalistes se développent aussi de façon inégale et concurrentielle.

    La domination US entre en conflit avec certains intérêts monopolistes européens. On a vu comment, malgré tous les efforts de Trump et Biden, et malgré l’affaire Navalny, l’Allemagne n’a pas renoncé au projet Nord Stream II.

    Il y a donc à la fois une collusion et une lutte permanentes.

    L’Europe n’est seulement opprimée par les USA, mais par ses propres impérialismes dominants, Allemand et Français. J’insiste sur ce dernier qui se caractérise par la domination bancaire et financière en Europe et en Afrique, qui s’est nécessairement accentuée depuis le départ de la City.

    La crise sanitaire, après celle des réfugiés, a révélé de nombreuses fissures au sein de l’Europe. Le remboursement des dettes, associé à la bulle de 2000 milliards de $ annoncée par Biden, ne peut que creuser très profondément ces fractures entre pays dominants et pays dominés. On se souvient comment la France et l’Allemagne avaient éreinté l’Italie et la Grèce après la crise de l’Euro de 2011, en virant deux gouvernements et en tordant le bras de Syriza.

    Aujourd’hui il est remarquable que plusieurs pays d’Europe Centrale, snobés par les pays dominants (eux-mêmes méprisés par les USA et la GB), soient allés chercher des vaccins ailleurs. Ces faits apparemment anodins révèlent en fait la nature prédatrice des bourgeoisies européennes, qui se prétendent « indépendantes », rejettent une action mondiale commune contre l’épidémie, se battent entre elles comme des chiffonniers, avec les USA, avec la GB, et ignorent avec dédain les pays du tiers monde.

    L’indépendance nationale de notre pays doit rejeter en priorité l’hégémonie américaine, s’opposer à toute forme de domination en Europe, y compris celle de nos propres capitalistes, et viser la multipolarité et l’ouverture.

    Il est impossible d’y parvenir sans abattre au préalable, l’ennemi fondamental de notre peuple qui est la bourgeoisie monopoliste. Sa lâcheté envers l’hégémonisme US n’a d’égale que sa rapacité envers les peuples du sud, d’Europe, et de France. 

    Salut fraternel !

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