Quand je suis entrée au PCF voilà le type de femmes que j’avais pour modèle… les combats qui étaient menés. Au Comité central j’étais souvent aux côtés d’Henri Martin qui était un des rares à contester la participation gouvernementale… Ces gens là ont été éliminés. Résultat je me retrouve avec une bande de débiles qui organisent le débat autour des réunions mixtes et non mixtes, les pour et les contre étant aussi nuls les uns que les autres. Avoir vécu avec des géants des luttes anticoloniales et se retrouver avec l’arrière-cour de toutes les démagogies tout cela parce que ce parti a été détruit en profondeur et que cela continue puisque nul ne s’indigne de voir ceux qui sont des parasites vivre bien des biens du parti et le détruire, l’effacer, occuper leur temps à cette besogne renforcer la censure dans l’huma… la médiocrité ne pardonne pas et la médiocrité est ce qui caractérise le débat politique de ces gens-là. Raymonde Dien resta communiste. Tout est dit. Ce sont les “amateurs de la diversité”, ceux qui ne savent que soutenir d’autres candidats que les communistes et dont l’Humanité ose relayer la prose en censurant les “staliniens”, ceux qui comme Henri Martin ont jusqu’au bout apporté à leur parti et ont refusé l’eurocommunisme. Jusqu’à quand accepterez-vous de traîner ce malheureux parti dans les latrines médiatiques ? (note de Danielle Bleitrach pour histoiretsociete)
COLONIESle 14/05/2020 par Michele Pedinielli – modifié le 21/03/2021ABONNEZ-VOUS
La militante communiste française Raymonde Dien à Berlin-Est, août 1951 – source : Bundesarchiv-WikiCommons
En 1950, la militante communiste Raymonde Dien s’oppose pacifiquement à un convoi de blindés en partance pour l’Indochine. Sa détention et sa condamnation par un tribunal militaire suscitent une vaste mobilisation organisée par le PCF.
En 1950, Raymonde Dien a 20 ans. Militante communiste, c’est une farouche opposante à la guerre, en particulier à celle qui occupe tous les esprits cette année-là : le conflit en Indochine, débuté en 1946, opposant dans cette large province d’Asie du Sud-Est annexée par la France l’Union française aux résistants indépendantistes du Viêt Minh communiste.
Le 23 février, le PCF apprend qu’un train transportant des blindés en partance pour Saïgon doit passer par la gare de triage de Saint-Pierre des Corps (Indre-et-Loire). Une manifestation est alors organisée pour protester contre l’acheminement de ces tanks. Pour bloquer physiquement le train, deux militants se couchent sur les voies : René Jannelle (un des secrétaires fédéraux du PCF) et Raymonde Dien.
Le père de Raymonde Huberdeau, Octave Huberdeau, était ouvrier charpentier ; sa mère, Émilia, née Erval, élevait ses trois enfants.
Raymonde Huberdeau fit ses études primaires à Chemillé-sur-Dême (Indre-et-Loire) jusqu’à son certificat d’études. Mais le père de famille étant prisonnier de guerre, sa femme et ses enfants durent, pour gagner leur vie, assumer de petits boulots. Quand son père rentra de captivité en Autriche, en 1943, Raymonde Huberdeau put entrer dans un centre d’apprentissage à Tours que Germaine Vieuguet* avait dirigé. Elle devint ainsi sténo-dactylo.
D’une famille communiste, Raymonde Huberdeau adhéra au PCF et devint, en août 1947, secrétaire d’André Vieuguet, secrétaire fédéral du PCF d’Indre-et-Loire. Elle se maria, le 23 juillet 1949, avec Paul Dien, tourneur-ajusteur de son métier. Le couple eut trois enfants : Catherine (20 octobre 1954), Dominique (13 juin 1957) et Pascal (27 août 1958). Tous deux militaient à l’Union des Vaillants et Vaillantes (UVV), Paul Dien y était secrétaire fédéral et en devint permanent en région parisienne.
Le 23 février 1950, à la nouvelle qu’un convoi de tanks à destination du Vietnam allait traverser la gare de triage de Saint-Pierre-des-Corps, la fédération communiste organisa une puissante manifestation. Pour stopper le train, deux militants se couchèrent sur les voies : René Jannelle (un des secrétaires fédéraux) et Raymonde Dien. Son signalement ayant été donné, Raymonde Dien fut arrêtée le jour même.
Après 36 jours de prison cellulaire à Tours, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 1950, entourée de quatre policiers, Raymonde Dien fut transférée au Fort du Hâ, à Bordeaux (Gironde). Une puissante campagne de solidarité popularisa l’action courageuse de Raymonde Dien. Le 1er juin 1950, elle fut condamnée par le tribunal militaire de Bordeaux à un an d’emprisonnement pour atteinte à la sûreté extérieure et intérieure de l’État ; elle fut privée de ses droits civiques pendant 15 ans ; elle fut libérée le 24 décembre 1950.
Internationalement connue, Raymonde Dien fut invitée, en avril 1951, par la Jeunesse polonaise, puis, pour le 1er Mai, à Moscou, par le Comité antifasciste des Femmes, et, en août, elle participa au Festival de la Jeunesse à Berlin, en 1953 à celui de Bucarest, en 1955 à celui de Varsovie. En 1952, elle fit partie d’une délégation de la Jeunesse française en Chine.
Le couple Dien s’installa en région parisienne, à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) en 1951, puis à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis) en 1954. Raymonde Dien fut membre du bureau fédéral et national de l’Union des jeunes filles de France (UJFF) et, après avoir suivi, en juin-juillet 1951, l’École centrale des Femmes du PCF (à Viroflay), devint secrétaire nationale de l’UJFF. En même temps, du 1er janvier 1951 au 31 décembre 1952, Raymonde Dien travailla conjointement à la Fédération internationale des syndicats de l’enseignement (FISE) avec Paul Delanoue et au journal Regards. En 1956, elle participa, avec Henri Martin, au Congrès de la jeunesse vietnamienne, à l’issue duquel ils furent reçus par Hô Chi Minh*. Le 16 juin 1957, Raymonde Dien fut élue au comité fédéral du PCF.
Après la naissance de son troisième enfant, Raymonde Dien quitta, à sa demande, la direction de l’UJFF (décembre 1958) et le comité fédéral (21 juin 1959).
_Du 1er avril 1960 à juillet 1963, Raymonde Dien travailla comme secrétaire de Jean Breteau, à la Fédération de la Métallurgie CGT. Elle fut ensuite employée comme secrétaire de la Régie générale de publicité, qui devint l’Agence centrale de publicité (ACP), œuvrant pour la presse communiste. Durant toute cette période (de février 1963 à septembre 1985), Raymonde Dien fut une militante de base à Saint-Denis au PCF et à l’UFF.
En septembre 1985, elle partit en pré-retraite tout en regrettant que son poste soit supprimé. Avec son mari, elle se retira en Touraine. Elle s’inscrivit à l’ANPE jusqu’à l’obtention de sa retraite, en mai 1989. En dépit d’une “certaine amertume”, Raymonde Dien resta communiste.
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jacques delepine
SOUVENIRS
je me souviens, encore adhérant pour quelques mois au pcf, avoir rencontré Henri MARTIN : sacré loustic, comme son port physique, altier, droit, il était digne, ferme et rigoureux sur l’analyse. D’abord un soir dans le métro, après une conférence d’A Lacroix Riz en pleine guerre de l’otan contre les yougoslaves… Puis avec lui et d’autres, contre les frileux (pour le moins!) du pcf pantinois, nous avons procédé, pour combattre la guerre, à un lâcher de ballons et à une distribution de tracts a une station de métro, et puis, …, je me souviens aussi lors d’un échange à son appartement: de la modestie de son logement et aussi du réflexe, sans doute de militant attentif et prévoyant, de stockage de boites de conserve sur des étagères dans les toilettes. Et de plus loin encore, je me souviens, tout gamin (je suis née en 1956), de slogans déjà anciens, que sur le mur d’une gendarmerie dans la banlieue de Chartres des pinceaux anonymes avaient tracé : LIBEREZ HENRI MARTIN PCF. Je devais avoir appris à lire très peu d’années avant et ces mots peints ont résistés jusque dans les années 70. Je me souviens au Père Lachaise de ses obsèques et de la présence de diplomates vietnamiens. Je me souviens d’un échange jamais clos sur ce qui fonde l’engagement communiste et “la fidélité au parti”, parti que j’ai quitté malgré les arguments d’Henri et en conservant pour la cultiver la nostalgie de l’avenir.