Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Un rapport pointe les «responsabilités accablantes» de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda

Comment osez-vous encore alors que l’histoire dévoile tous les jours la participation à des crimes… Et il ne s’agit pas de la droite ou de son extrême qui eux en redemandent sans honte, mais bien d’une partie de la gauche et de son chef Mitterrand. Ceux qui jouent le music hall des âmes nobles et des droits de l’homme, et confondent sous le terme de totalitarisme ceux qui ont pratiqué le crime contre l’humanité et ceux qui l’ont combattu au prix de leur sang, contre le nazisme et l’oppression coloniale, les communistes. Et certains qui se prétendent communistes veulent encore nous enchainer à ces gens-là? Au nom de quoi, de quelle politique ? (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Afrique

Un rapport très attendu sur les responsabilités de la France dans le génocide des Tutsis a été remis par des historiens au président Macron. Il souligne la «faillite» et l’«aveuglement» de l’Etat français face au régime rwandais d’alors et insiste sur la responsabilité de François Mitterrand

Auteur externe AFPPublié vendredi 26 mars 2021 à 18:14
Modifié vendredi 26 mars 2021 à 18:36

  • La France «est demeurée aveugle face à la préparation» du génocide des Tutsis du Rwanda de 1994 et porte des «responsabilités lourdes et accablantes» dans la tragédie, selon les conclusions du rapport d’une commission d’historiens publié vendredi.

Ce rapport très attendu, remis au président Emmanuel Macron, pointe dans ses conclusions «la faillite de la France au Rwanda» entre 1990 et 1994, et son «aveuglement» face à la dérive génocidaire du régime «raciste, corrompu et violent» du président hutu Juvénal Habyarimana. Et ce, «en dépit des alertes lancées depuis Kigali, Kampala ou Paris», précisent les conclusions du rapport.

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Il souligne cependant que «rien ne vient démontrer» que Paris s’est rendu «complice» du génocide qui a fait au moins 800 000 morts selon l’ONU entre avril et juillet 1994.

Dizaines de milliers d’archives

Le document consulté par l’AFP avant sa publication officielle insiste sur la responsabilité cruciale du président socialiste de l’époque, François Mitterrand, dans cette politique.

«Cet alignement sur le pouvoir rwandais procède d’une volonté du chef de l’Etat et de la présidence de la République», écrivent les quatorze historiens de la Commission, qui ont passé au crible des dizaines de milliers d’archives françaises pendant deux ans. François Mitterrand entretenait «une relation forte, personnelle et directe» avec Juvénal Habyarimana, soulignent-ils.

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Cette relation, doublée «d’une grille de lecture ethniciste» de la situation au Rwanda, a justifié «la livraison en quantités considérables d’armes et de munitions au régime d’Habyarimana, tout comme l’implication très grande des militaires français dans la formation des Forces armées rwandaises» gouvernementales.

Réaction tardive

Le rapport dénonce également «l’existence de pratiques irrégulières d’administration, de chaînes parallèles de communication et même de commandement, de contournement des procédures légales, d’actes d’intimidation» dans la mise en œuvre d’une politique qui était essentiellement décidée à l’Élysée et dans le cercle proche de François Mitterrand.

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Au moment du génocide, la France «a tardé à rompre» avec les responsables, et a «continué à placer la menace du FPR (Front patriotique rwandais, l’ex-rébellion tutsie qui mit fin au génocide) au sommet de ses préoccupations», écrivent les historiens. «Elle a réagi tardivement» avec l’opération militaro-humanitaire Turquoise entre juin et août 1994, «qui a permis de sauver de nombreuses vies, mais non celles de la très grande majorité des Tutsis du Rwanda exterminés dès les premières semaines du génocide», ajoutent-ils.

Même si les relations entre Paris et Kigali se sont détendues avec l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, le rôle de la France au Rwanda, longtemps accusée de «complicité» de génocide par Kigali, reste un sujet explosif depuis plus de 25 ans. Il est aussi l’objet d’un débat violent et passionné entre chercheurs, universitaires et politiques.

La commission présidée par l’historien Vincent Duclert a été mise en place en 2019 par Emmanuel Macron, qui s’est illustré par sa volonté de faire évoluer certains dossiers mémoriels délicats.

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