Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Qu’est-ce que la Chine et les États-Unis ont appris l’un de l’autre à la suite des pourparlers en Alaska?

Éditorial du Global Times Non seulement comme le dit l’article la mise au point initiale a été “féroce” mais désormais on peut espérer que chacun des deux partenaires adversaires devraient avoir compris ce qu’il peut attendre de l’autre, les limites à ne pas franchir. Nous sommes bel et bien entrés dans l’ère du multilatéralisme et l’affirmation de nouvelles règles internationales. Nous assistons à ce que les historiens du futur considéreront sans doute comme une date historique dans le colonialisme et l’impérialisme qui a plus ou moins dominé le XIXe, le XXe siècle mais le XXI ° est déjà autre. “Vous jouez de vos alliés vassaux et de votre idéologie des droits de l’homme pour tenter d’interdire à la Chine d’exister, mais il est trop tard”, dit la Chine qui envoie un signal à tous les peuples du monde. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Publié le: Mar 20, 2021 7:10 PM   Photo: AFP

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Après une ouverture féroce, le dialogue stratégique à huis clos qui s’est déroulé par la suite entre la Chine et les États-Unis en Alaska s’est bien passé et le résultat a été bien meilleur que ce qu’on en espérait. Les deux parties ont terminé trois séries de pourparlers. Tous deux ont admis lors de leurs conférences de presse que les pourparlers étaient « francs » et chacun a cherché à travailler avec l’autre partie dans certains domaines.

Le rôle même d’un dialogue stratégique est de renforcer la compréhension mutuelle et d’éviter les erreurs de calcul stratégiques. À cette fin, la dernière rencontre entre la Chine et les États-Unis a permis de faire quelques progrès.

La réunion de l’Alaska a été initiée par les États-Unis.

Les Etats-Unis ont déployé la grosse cavalerie de peur que la partie chinoise ne sous-estime la position ferme des États-Unis à l’égard de la Chine. D’après les paroles et les actes antérieur des États-Unis et leurs performances au cours des pourparlers, la partie chinoise a encore mieux compris la détermination de Washington à utiliser tous les moyens possibles pour maintenir son hégémonie et elle a réalisé la continuité de l’administration Biden avec l’administration Trump en ce qui concerne sa politique chinoise.

Les États-Unis considèrent leur système d’alliance comme une monnaie d’échange de premier plan pour faire pression sur la Chine. les Etats-Unis n’ont montré aucune intention d’éradiquer la politique extrémiste de l’administration Trump envers la Chine dans l’immédiat. Mais les Etats-Unis ont marqué qu’ils ne voulaient pas pousser les relations bilatérales au point de confrontation. Mais apparemment, les États-Unis entreraient en confrontation si nécessaire.

On croit aussi que les États-Unis comprendront davantage la Chine grâce à ce dialogue. Les États-Unis devraient réaliser que la Chine ne craint pas le chantage et qu’elle est déterminée à sauvegarder sa souveraineté et ses intérêts fondamentaux. En particulier, la Chine ne veut pas que les États-Unis interfèrent dans la politique intérieure de la Chine et il n’y a pas de négociation à ce sujet. Toute mesure qui prétendra interférer dans cette souveraineté en provenance de Washington rencontrera de sérieuses résistances et contre-mesures. Les États-Unis devraient connaître la confiance politique de la Chine, sa détermination et sa capacité à se développer et à prospérer de façon constante conformément à ses plans à long terme. Les Etats-Unis aussi doivent avoir compris que la Chine méprise la pression exercée par les États-Unis et leurs alliés. La Chine ne se soucie pas de ses outils géopolitiques. Les États-Unis ont dû avoir un sentiment de futilité à l’idée de contenir la Chine.

De toute évidence, il existe de profondes différences entre les deux parties. L’intensité de l’ouverture constitue un record depuis que les deux ont établi des liens diplomatiques. Mais les délégations des deux pays et des deux sociétés se sont adaptées rapidement à cette rivalité. Ce dialogue a révélé des conflits entre les deux pays et les deux parties ont affiché leur position. L’adaptabilité et l’acceptation de la situation actuelle peuvent être considérées comme un moyen de stabiliser la situation. Si les deux parties adoptent une rationalité stratégique, la négativité peut se transformer en facteurs constructifs. Cela peut être considéré comme la deuxième leçon de la réunion.

Le malentendu entre la Chine et les États-Unis qui dure depuis longtemps est que les États-Unis croient qu’ils peuvent contenir et réprimer la Chine avec leur force et leurs expériences de la guerre froide. La Chine, quant à elle, est confiante dans sa capacité à diluer le confinement stratégique des États-Unis en raison de sa capacité et de son potentiel de développement complets établis ainsi que de sa confiance à l’égard de son système politique. Ce malentendu ne peut être résolu que par le dialogue et ne peut être résolu que par la concurrence future.

Ces dernières années, la confiance en soi de la Chine est plus puissante que celle des États-Unis.

Les États-Unis se sont trompés sur le fond en courtisant leurs alliés et en contenant la Chine en prétendant utiliser l’outil des soi-disant droits de l’homme. En ce qui concerne l’essence du conflit sino-américain, la faute en est les objectifs stratégiques malveillants des États-Unis visant à maintenir leur hégémonie et à réprimer le développement rapide de la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde. Au contraire, la Chine essaie de maintenir son droit à se développer et le droit du peuple chinois de vivre une vie meilleure. Alors que les luttes s’éternisent entre la Chine et les États-Unis, l’unité du peuple chinois et l’appel moral mondial ne peuvent que montrer les faiblesses des États-Unis.

C’est un fantasme de vouloir tirer la Chine vers le bas. Croire emplir de crainte la Chine, c’est rêver. Les deux parties doivent accepter le statu quo qui ne fera aucun compromis, et travailler pour des domaines de coopération dans une atmosphère hostile et trouver une solution. La patience stratégique et la retenue sont nécessaires pour les grandes puissances du XXIe siècle. Il doit y avoir un cadre capable de tolérer et de diluer les conflits. Nous espérons que la Chine et les États-Unis pourront atteindre cet objectif.

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