Dans le cadre de notre collaboration avec le correspondant de la Pravda pour l’Europe de l’Ouest Andrei Doultsev, voici un interview traduit par Marianne Dunlop et dont nous publions également l’original en espagnol. Enrique Fernando Santiago Romero (né en 1964) est un avocat et homme politique espagnol, secrétaire général du Parti communiste espagnol (PCE) depuis avril 2018. Il est membre du 13e Congrès des députés représentant Madrid depuis 2019. Comme Fabien Roussel en France, son élection a symbolisé un renouveau du Parti communiste espagnol que l’eurocommunisme avait encore plus détruit que le PCF. Mais il présente un profil un peu différent du dirigeant français par ses liens avec l’Amérique latine, ses luttes non seulement contre les régimes argentins et chiliens mais une dimension anti-impérialiste internationale. Un certain nombre de problèmes que les nouvelles équipes dirigeantes de France et d’Espagne doivent affronter sont proches, d’autres partis y compris le portugais et même le grec y sont confrontés à savoir comment faire une unité gouvernementale avec des forces social-démocrates encouragées par le capital dans le cadre du bipartisme européen sans être dévoré et aboutir à la trahison des peuples? Mais il y a comme en témoigne l’article des problèmes spécifiques, en Espagne c’est la nécessité de penser une unité nationale républicaine alors que la monarchie que le franquisme avait chargé d’incarner pour se maintenir en sous main s’effondre sous la corruption et la colère des peuples. Un certain nombre de militants qui n’ont jamais accepté le pacte signé par Santiago Carillo et qui a favorisé la monarchie dans le cadre de l’eurocommunisme continuent à marquer comme en France leur défiance en jugeant trop timorée les avancées du nouveau secrétaire du PCE. (note de Danielle Bleitrach)
– En juillet dernier, l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos Ier a été le premier à fuir le pays en raison du scandale fiscal. La monarchie en tant que forme de gouvernement reste-t-elle populaire en Espagne aujourd’hui ?
Il a de moins en moins de soutien, surtout parmi les jeunes. L’organisme public d’études sociologiques n’a pas posé de questions à ce sujet dans ses enquêtes depuis près de six ans. Mais les résultats d’un récent sondage réalisé par une alliance de médias progressistes sont clairs : dans un référendum, 40 % de la population soutiendrait la république et seulement 30 % la monarchie. La monarchie des Bourbons a toujours dû quitter le trône en raison de scandales politiques ou économiques dans lesquels apparaissait toujours l’ombre de la corruption.
– Vous proposez une réforme constitutionnelle dans le pays. La tradition républicaine en Espagne sera-t-elle vivante maintenant et réussira-t-elle ?
Plus qu’une question de tradition, je considère que c’est une question de présent et d’avenir, de nécessité démocratique du moment présent et de développement de notre démocratie. Plusieurs générations, qui n’ont pas été éduquées sous la dictature et qui sont aujourd’hui majoritaires, n’acceptent pas une institution étrangère à la démocratie, sur laquelle elles n’ont jamais voté dans les urnes, qui a été imposée par la dictature fasciste sous la menace de la violence et qui, par nature, est un exemple d’inégalité, de privilège et qui a été un foyer de corruption. Une institution héritée du régime franquiste, qui représente clairement tout ce dont notre démocratie doit se défaire.
Il n’y a jamais eu autant de représentation parlementaire des forces républicaines depuis la fin de la dictature. Et c’est sans compter le PSOE, en tenant compte du fait que, selon le même sondage que j’ai mentionné, 55% de ses électeurs voteraient pour la république. Tôt ou tard, nous verrons la troisième République.
– Une de vos options est l’adoption d’un système fédéral. Quelle mesure peut aider à résoudre les problèmes nationaux ? Est-il possible d’avoir un nouveau cycle de développement dans les relations avec la Catalogne et le Pays Basque ?
Non seulement avec la Catalogne et le Pays basque, mais aussi avec la Galice et l’Andalousie, qui sont toutes considérées comme des nationalités historiques dans le cadre du modèle constitutionnel actuel, mais aussi avec ce que l’on appelle déjà l’Espagne vide, dont les territoires intérieurs souffrent de dépeuplement. Il s’agit d’élaborer un nouveau pacte politique entre tous les peuples d’Espagne, basé sur la libre adhésion, qui garantisse une vie digne à toute la population et le développement de tous les droits de toutes les nationalités.
Un modèle fédéral où tous les peuples d’Espagne se sentent protagonistes.
– Quelle est votre position en tant que membre du Parti communiste d’Espagne ? Qu’est-ce qui vous distingue principalement du parti Podemos ? Que considérez-vous comme l’identité communiste et la base du travail du parti ?
Podemos est une force politique essentielle pour la révolution démocratique dont l’Espagne a besoin, une république au service des majorités. C’est leur programme et c’est la principale coïncidence avec le nôtre, ainsi que dans des questions centrales comme le féminisme et la défense de l’environnement. Notre objectif politique est évidemment plus large : le dépassement du capitalisme et la construction d’une société socialiste.
Nous, communistes, avons une identité solide en Espagne, identifiée à la lutte pour la liberté, la démocratie et le socialisme au cours des 100 dernières années, affrontant deux dictatures et une monarchie autoritaire, toujours pour défendre notre peuple. Mais le communisme n’est pas une identité, c’est un programme politique. La clé est de faire. Pas de dire ce que nous sommes. Quant au travail du Parti, le projet stratégique des communistes espagnols a toujours été la construction de larges alliances politiques avec les forces de gauche et démocratiques, pour garantir les droits que le capitalisme et le néolibéralisme refusent aux classes ouvrières et en général aux peuples. C’est pourquoi nous avons construit l’alliance de gauche Izquierda Unida et c’est pourquoi nous construisons maintenant avec Podemos un espace de convergence plus large, Unidas Podemos.
Notre principale tâche en ce moment est de canaliser et de défendre les revendications populaires dans et depuis les gouvernements dont nous faisons partie, en particulier dans le gouvernement espagnol où Unidas Podemos a 5 ministres, dont deux militants communistes. Mais en même temps, nous affrontons les forces politiques de droite et la présence de forces conservatrices dans les différentes institutions politiques et sociales de notre pays, très hégémonisées par des secteurs anti-démocratiques qui, au cours des 500 ans d’histoire de l’État bourgeois, se sont appropriés ces institutions.
Notre objectif est de démocratiser notre pays, de mettre en œuvre notre programme politique, depuis avancées que nous considérons comme un programme minimum, jusqu’aux mesures qui font partie de notre programme politique maximum. Nous avons l’intention d’organiser une révolution démocratique, sans perdre de vue les tâches quotidiennes, en faisant en sorte que les petites avancées quotidiennes améliorent en permanence la vie de notre peuple jusqu’à ce que nous mettions en œuvre un modèle de société socialiste.
– Cette année, votre parti fête son centenaire. Quelles sont les principales avancées du parti et de ses dirigeants dans l’histoire du parti ? Dolores Ibárruri est-elle un symbole pour la jeune génération espagnole ?
S’il y a quelque chose que nous devons souligner au sujet de notre Parti, en dehors des grandes directions comme celle de la camarade Dolores Ibárruri que vous mentionnez, ce sont nos créations collectives et la capacité de résistance. En 100 ans, nous avons été mis hors la loi trois fois et ils n’ont jamais réussi à en finir avec le parti communiste. Nous avons été la seule résistance contre la dictature pendant la plus grande partie de celle-ci, et en même temps nous avons promu de larges mouvements sociaux et syndicaux, des mobilisations massives et unies avec l’implication non seulement de notre parti mais de toute la gauche, qui ont été les protagonistes de l’histoire de notre pays : de la défense de la IIème République ou de l’organisation de l’Armée Populaire Républicaine qui a résisté à l’intervention du fascisme nazi international pendant 3 ans de guerre, au principal syndicat du pays aujourd’hui, Comisiones Obreras.
Et oui, sans aucun doute Dolores, Marcelino Camacho, Marcos Ana – le Mandela espagnol, le prisonnier politique qui a enduré le plus d’années d’emprisonnement sous le régime de Franco – leurs luttes, leur fermeté est et sera un exemple pour la jeunesse de notre pays, mais aussi pour tous les démocrates vivant en Espagne.
– Quels sont les trois principaux problèmes de la classe ouvrière espagnole ?
Si nous parlons des problèmes économiques :
La précarité causée par la perte des droits et des garanties du travail, qui permet aux patrons de serrer la vis de l’exploitation avec la menace du chômage.
Le coût élevé du logement, résultat de l’énorme bulle immobilière d’avant la crise et de la bulle touristique au moins suspendue par la pandémie. La classe ouvrière consacre une grande partie de ses revenus à payer un toit, engraissant ainsi les rentiers, les banques et les sociétés immobilières.
L’insuffisance des services publics après des décennies de coupes dans l’éducation et la santé, dans les services de garde d’enfants, de personnes âgées et dépendantes, dans les loisirs, la culture et le sport.
– Votre collaboration avec le mouvement syndical est-elle étroite ?
La collaboration avec tous les syndicats de classe se développe, ainsi que la coïncidence en termes d’analyse et de propositions. Cependant, nous sommes deux outils politiques et organisationnels différents de la classe ouvrière.
– Selon vous, existe-t-il un danger de restauration du franquisme en Espagne aujourd’hui ?
Le franquisme survit dans les institutions que nous appelons le “régime de 78”, celles qui sont nées de la transition politique entre la dictature franquiste et la monarchie désignée par le dictateur pour occuper la tête de l’État.
L’Espagne n’a pas voté pour un chef d’État depuis plus de 80 ans, ce qui constitue une grave anomalie démocratique, surtout lorsque le chef d’État est le chef des armées.
Le système judiciaire espagnol n’a pas été rénové après le régime de Franco et souffre aujourd’hui de graves déficits démocratiques.
Et la droite espagnole est encore profondément franquiste, non seulement l’extrême droite Vox, mais aussi le Parti populaire, fondé par des dirigeants politiques de la dictature.
Et il survit également un secteur important de la bourgeoisie espagnole qui est l’héritier des groupes dominants sous la dictature, les banques, les propriétaires fonciers, les industriels.
Depuis le début de la démocratie actuelle, lorsque ce groupe n’a pas participé au gouvernement, il a essayé de tordre la volonté du peuple ou celle de ses représentants par tous les moyens et il continue à le faire. Et de par notre histoire, nous savons que lorsqu’ils voient leurs privilèges, leurs rentes et leurs profits en danger, ils sont prêts à tout. Ils nous combattent et nous combattront par tous les moyens à leur disposition, et ils sont nombreux. Il est de notre devoir de nous préparer à ce combat inexorable.
-Qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qui doit être fait pour surmonter les conséquences de la dictature fasciste du général Franco ?
En ce qui concerne ce qui a été fait, ou plutôt ce qui a été conquis, les libertés démocratiques fondamentales, qui sont à nouveau remises en question et qui ont été restreintes par le précédent gouvernement PP et par le pouvoir judiciaire : liberté d’expression, liberté de réunion, liberté de manifestation, participation politique, etc.
Quant à ce qu’il faut faire, en général la démocratisation de toutes les institutions de l’État, pour que la démocratie et la volonté du peuple soient le premier et le seul pouvoir, contre le pouvoir du capital.
Il y a des choses importantes qui sont à moitié faites, ou pour être plus optimiste, qui sont en cours, la récupération de la mémoire des victimes du fascisme, connaître la vérité et que les victimes et leurs descendants puissent les dénoncer sans crainte.
-La mémoire des soldats soviétiques-internationalistes et l’exploit des Brigades internationales dans la lutte contre le fascisme sont-ils encore vivants en Espagne ?
Grâce au mouvement de mémoire démocratique, les brigadiers survivants ont reçu et reçoivent encore reconnaissance et hommage. En outre, en 2011, ils ont vu le droit à la nationalité espagnole reconnu et nous espérons le voir reconnaître bientôt aussi à leurs descendants avec la nouvelle loi sur la mémoire démocratique.
Chaque année, en particulier, on se souvient de leur participation à la très importante bataille de Jarama. Le travail de l’Association des Amis des Brigades Internationales doit être salué à cet égard.
Malheureusement, l’Espagne ne conserve pas la mémoire de la participation de l’Union soviétique à la défense de la légalité constitutionnelle de la Seconde République et à la lutte contre l’agression internationale du fascisme nazi.
– Quels sont les fondements du programme de politique étrangère de votre parti ?
Au niveau mondial, construire un ordre multipolaire dans le plein respect de la souveraineté de chaque pays et avec un maximum de coopération et de solidarité entre tous les peuples. Or l’impérialisme est incompatible avec le respect de la souveraineté nationale des peuples.
Au niveau continental, rompre avec l’UE du néolibéralisme et de l’euro et construire d’autres plateformes de coopération avec les pays qui nous entourent selon les critères que j’ai expliqués précédemment. Nous défendons une unité des peuples d’Europe à partir de la récupération de la souveraineté nationale, politique et économique, pour la mettre en commun dans la défense des intérêts de tous les peuples d’Europe, de l’Atlantique à l’Oural.
Interview en espagnol
- En julio pasado el ex rey de España Juan Carlos Primero fue el primero en huir del país por el el escándalo fiscal. ¿La monarquía como forma de gobierno se queda popular hoy día en España?
Cada vez menos tiene menos apoyo, especialmente entre la juventud. El organismo público de estudios sociológicos lleva casi seis años sin preguntar por ello en sus encuestas. Pero los resultados de una encuestas realizada recientemente por una alianza de medios progresistas son claros: en un referéndum el 40% de la población apoyaría la república y solo un 30% apoyaría a la monarquía. La monarquía borbónica siempre ha tenido que abandonar el trono debido a escándalos políticos o económicos en los que siempre aparecía la sombra de la corrupción
- Propone una reforma constitucional en el país. ¿Estará viva ahora la tradición republicana en España y tendrá éxito?
Más que una cuestión de tradición, la considero una cuestión de presente y futuro, de necesidad democrática del momento actual y de desarrollo de nuestra democracia. Varias generaciones, que no fueron educadas bajo la dictadura y que ya suman mayoría, no aceptan una institución ajena a la democracia sobre la que nunca se han pronunciado en una urna, que fue impuesta por la dictadura fascista bajo la amenaza de la violencia y que por su naturaleza es un ejemplo de desigualdad, de privilegio y que ha sido un foco de corrupción. Una institución heredada del franquismo, que representa nítidamente todo lo que nuestra democracia necesita desechar.
Nunca hubo tanta representación parlamentaria de fuerzas republicanas desde el fin de la dictadura. Y eso sin contar el PSOE, teniendo en cuenta que según el mismo sondeo que le mencioné, el 55% de sus votantes votarían por la república. Más temprano que tarde veremos la III República.
- Una de sus opciones es un cambio por el sistema federal. ¿Qué medida puede ayudar a resolver los problemas nacionales acumulados? ¿Es posible tener una nueva ronda de desarrollo en las relaciones con Cataluña y con el País Vasco?
No solo con Cataluña y con País Vasco, también con Galicia y Andalucía, todas ellas consideradas nacionalidades históricas por el actual modelo constitucional, pero también con lo que ya se conoce como la España vaciada, con los territorios interiores que sufren la despoblación. Hablamos de elaborar un nuevo pacto político entre el conjunto de pueblos de España, desde la libre adhesión, que garantice la vida digna del conjunto de la población y el desarrollo de todos los derechos de todas las nacionalidades. Un modelo federal donde todos los pueblos de España se sientan protagonistas.
- ¿Cuál es su posición como miembro del partido comunista de España? ¿Qué le distingue principalmente del partido “Podemos”? En qué consiste para Usted la identidad comunista y los bases del trabajo del partido?
Podemos es una fuerza política esencial para la revolución democrática que necesita España, una república que sirva a las mayorías. Ese es su programa y esa es la principal coincidencia con el nuestro, además de en cuestiones centrales como el feminismo y la defensa del medio ambiente. Obviamente nuestro objetivo político es más amplio: la superación del capitalismo y la construcción de una sociedad socialista.
Los comunistas tenemos una sólida identidad en España, identificada con la lucha por la libertad, la democracia y el socialismo durante los últimos 100 años, enfrentándonos a dos dictaduras y a una monarquía autoritaria siempre en defensa de nuestro pueblo. Pero el comunismo no es una identidad, es un programa político. La clave es hacer. No decir lo que se es. En cuanto al trabajo del Partido, el proyecto estratégico de los comunistas españoles siempre ha sido la construcción de amplias alianzas políticas con las fuerzas de izquierda y democráticas, para garantizar los derechos que el capitalismo y el neoliberalismo niegan a las clases trabajadoras y en general a los pueblos. Por eso, hemos construido la alianza de izquierdas Izquierda Unida y por eso ahora construimos con Podemos un espacio de convergencia mas amplio, Unidas Podemos
Nuestra principal tarea en estos momentos es canalizar y defender las demandas populares en y desde los gobiernos de los que formamos parte, especialmente en el Gobierno de España donde Unidas Podemos tiene 5 ministros, dos de ellos militantes comunistas. Pero a la vez, confrontamos con las fuerzas políticas de la derecha y con la presencia de fuerzas conservadoras en las distintas instituciones políticas y sociales de nuestro país, muy hegemonizadas por sectores antidemocráticos que durante 500 años de historia del Estado burgués han ido apropiándose de estas instituciones.
Nuestro objetivo es democratizar nuestro país, poner en marcha nuestro programa político, desde avances que consideramos programa de mínimos, hasta medidas propias de nuestro programa político de máximos. Pretendemos organizar una revolución democrática, sin perder de vista las tareas del día a día, logrando que los pequeños avances cotidianos mejoren permanentemente la vida de nuestro pueblo hasta que pongamos en marcha un modelo de sociedad socialista.
- Este año su partido celebra el centenario. ¿Qué avances del partido y de sus líderes son principales en la historia del partido? ¿Dolores Ibárruri es un símbolo para la generación joven de España?
Si algo tenemos que destacar de nuestro Partido, además de los grandes liderazgos como el de la camarada Dolores Ibárruri que mencionas, son nuestras creaciones colectivas y la capacidad de resistencia. Tres veces nos han ilegalizado en 100 años y nunca consiguieron acabar con el Partido Comunista. Hemos sido la única resistencia contra la dictadura durante la mayor parte de ésta, y a la vez hemos impulsado amplios movimientos sociales, sindicales, movilizaciones masivas y unitarias con la implicación no solo de nuestro partido sino de toda la izquierda, que han sido protagonistas de la historia de nuestro país: desde la defensa de la II Republica o la organización del Ejercito Popular Republicano que resistió a la intervención del nazi fascismo internacional durante 3 años de guerra, hasta el principal sindicato del país en la actualidad, Comisiones Obreras.
Y sí, sin duda Dolores, Marcelino Camacho, Marcos Ana – el Mandela español, el preso político que mas años de condena soportó durante el franquismo- sus luchas, su firmeza es y será un ejemplo para la juventud de nuestro país, pero también para todas las personas demócratas que viven en España.
- ¿Cuáles son los tres problemas principales de la clase obrera española?
Si hablamos de problema económicos:
La precariedad provocada por la pérdida de derechos y garantías laborales, que permite a la patronal apretar la tuerca de la explotación con la amenaza del paro.
La carestía de la vivienda, fruto de la inmensa burbuja inmobiliaria pre-crisis y a la burbuja turística al menos suspendida por la pandemia. La clase trabajadora dedica gran parte de sus ingresos a pagar por un techo engordando a rentistas, bancos e inmobiliarias.
La insuficiencia de los servicios públicos tras décadas de recortes en la educación y la sanidad, en los servicios de cuidados de la infancia, las personas mayores y dependientes, en el ocio, la cultura y el deporte.
- ¿Su colaboración con el movimiento sindical es estrecha?
Cada vez es mayor, tanto la colaboración con todos los sindicatos de clase, como la coincidencia en cuanto análisis y propuestas. No obstante somos dos herramientas político organizativas diferentes de la clase trabajadora.
- En su opinión ¿Existe hoy el peligro de la restauración del franquismo en España?
El franquismo pervive en las instituciones que denominamos del “Régimen del 78”, las surgidas de la transición política de la dictadura franquista a la monarquía designada por el Dictador para ocupar la jefatura de Estado.
España no ha votado a un Jefe de Estado desde hace mas de 80 años, esto es una grave anomalía democrática, máxime cuando la Jefatura de Estado desempeña la jefatura de los ejércitos
El sistema judicial español tampoco fue renovado tras el franquismo y hoya adolece de serios déficits democráticos
Y la derecha española sigue siendo profundamente franquista, no solo la ultraderecha de Vox, también el Partido Popular, fundado por dirigentes políticos de la dictadura
Y también pervive un importante sector de la burguesía española que es heredera de los grupos dominantes bajo la dictadura, de la banca, los terratenientes, los industriales.
Desde el inicio de la democracia actual, cuando este grupo no ha participado en el gobierno, han intentado torcer la voluntad popular o la de sus representantes por todos los medios y en ello siguen. Y por nuestra historia sabemos que cuando han visto en peligro sus privilegios, sus rentas y sus ganancias, están dispuestos a todo. Nos combaten y combatirán por todos los medios a su alcance, que son muchos. Es nuestro deber prepararnos para ese combate inexorable.
-¿Qué está hecho y qué hace falta hacer para superar las consecuencias de la dictadura fascista del general Franco?
En cuanto a lo hecho, mejor dicho a lo conquistado, las libertades democráticas básicas, que vuelven a estar en cuestión y que fueron recortadas por el anterior gobierno del PP y por la judicatura: de expresión, de reunión, de manifestación, participación política, etc…
En cuanto a lo que hay por hacer, de forma general la democratización de todas la instituciones del estado, para que la la democracia y la voluntad popular sean el primer y único poder, frente al del capital.
Hay cosas importantes que están a medias, o de forma más optimista, que están en marcha, la recuperación de la memoria de las victimas del fascismo, conocer la verdad y que las víctimas y sus descendientes puedan denunciarlos sin miedo.
-¿Está viva en España la memoria de los soldados soviéticos- internacionalistas y de la hazaña de las brigadas Internacionales en la lucha contra el fascismo?
Gracias al movimiento de memoria democrática los brigadistas supervivientes tuvieron y han venido teniendo reconocimiento y homenaje. Además en 2011 tuvieron reconocido el derecho a la nacionalidad española y esperamos reconocerlo en breve también a sus descendientes con la nueva Ley de Memoria democrática.
Particularmente cada año se rememora su participación en la importantísima batalla del Jarama. Es de agradecer en este sentido el trabajo de la Asociación de Amigos de las Brigadas Internacionales.
Lamentablemente España no conserva la memoria de la participación de la Unión Soviética en la defensa de la legalidad constitucional de la II república y en el combate a la agresión internacional del nazi fascismo
- ¿Cuáles son los fundamentos del programa de política exterior de Su partido?
En el plano mundial, construir un orden multipolar con pleno respeto a la soberanía de cada país y máxima cooperación y solidaridad entre todos los pueblos. Y el imperialismo es incompatible con el respeto a la soberanía nacional de los pueblos.
En el plano continental, romper con la UE del neoliberalismo y el euro y construir otras plataformas de cooperación con los países de nuestro entorno bajo los criterios que antes expliqué. Defendemos una unidad de los pueblos de Europa desde la recuperación de la soberanía nacional, política y económica, para ponerla en común en defensa de los intereses de todos los pueblos de Europa, desde el Atlantico hasta los Urales.
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Djilali Hamdaoui
J’ai apprécié toutes les question évoquées dans cet entretien, mais, je déplore le silence sur la décolonisation du Sahara occidental qui n’a pas été accomplie et la lourde responsabilité de l’Espagne dans cette question. Sur la question de la politique étrangère de l’Espagne, le représentant du parti communiste espagnol ignore le problème sahraoui. Pourquoi?
Daniel Arias
Lutte des classes dans les institutions bourgeoises ?
Il me semble que l’on est prisonnier en Espagne tout comme en France de l’idée que la participation au gouvernement pourrait améliorer les conditions de vie des habitants.
On évacue les problèmes du capital dont le taux de profit garde sa tendance à baisser.
Par ailleurs comme c’est reconnu par les deux PC les institutions économiques et politiques sont essentiellement verrouillées par la grande bourgeoisie et leurs valets depuis la prise de pouvoir de cette classe dominante.
Dans ses conditions des concessions peuvent être faites à la marge, comme les lois sur la mémoire qui vont surtout concerner des morts, les Républicains qui ont combattus sont presque tous morts et leurs enfants eux même déjà bien vieux, ou l’obtention d’un revenus minimum, mais certainement pas la démocratie économique.
Cela ne réglera pas les problèmes du logement entre les mains des rentiers, le problème du crédit dans les mains des banquiers, le problème de l’exploitation des africains dans les plantations espagnoles, le problème d’une jeunesse dont les diplômes supérieurs n’offrent plus de sécurité, pas plus que les problèmes que posent la libre circulation des capitaux.
La libre détermination des peuples dans une fédération capitaliste n’apportera pas plus de bonheur aux habitants de Catalogne ou du Pays Basque dont une grande partie est issue des migrations lors de l’Industrialisation de l’Espagne pour enrichir les bourgeoisies locales et étrangères. Ces dites “nations” sont peuplées de ceux qui ont quitté l’Espagne du vide.
Au PCE comme au PCF la question du socialisme réel reste tabou.
Question qu’il faudrait aborder en tenant compte de la mondialisation de la chaîne de production de nos industries et donc de la nécessité de refonder une nouvelle Internationale Communiste.
La production n’est plus aussi concentrée que lors de la fondation de la sécurité sociale en 1946.
Par ailleurs la démocratie au seins de la sécurité sociale a été détruite patiemment par ceux qui avaient le contrôle des autres institutions majeures, l’Etat et les centres économiques.
Danielle Bleitrach
c’est pour cette raison que nous avons placé plusieurs textes qui posent les termes d’un débatpossible , celui du parti communiste espagnol qui effectivement se heurte aux mêmes limites que le PCF (motion de la conférence nationale mis en lien sous mon article “des questions politiques plus que de méthode”), mais qui témoigne également d’une avancée par rappoirt à la catastrophe de l’eurocommunisme et les combats du parti communiste de l’Inde, etenfin le parti communiste Grec qui refuse de choisir entre la peste et le choléra, la droite et Syriza. Ily manque une voix essentielle celle duparticommuniste portugais qui vient de fêter son centenaire et qui mène un combat contre ce bipartisme obligatoire et n’a jamais cédé.
Peut-être que je suis complètement utopique mais non seulement je n’aiaucune confiance dans le syndicalisme révolutionnaire (je vois à Marseille qu’il semble mieux s’accommoder de Melenchon et des pires liquidateurs du PCF que des militants qui dans le parti communiste et même dans la CGT tentent de redresser la barre. Alors comme je les ai tous connus au PCF et qu’à titre individuel je pense que cela reste des communistes, je m’évertue à les inviter au dialogue politique et c’est parce qu’ils le refusent que j’ai décidé de prendre du champ en attendant que tout ce monde aille à une conférence de Zimmerwald pour y constater la faillite de la social démocratie et voir les possibles… parce que ducôté des grecs vers lesquels mon coeur penche leur attitude face à la Chine me parait incompréhensible… Donc ce blog donne la parole, confronte et verra bien ce qu’il ensortira.