LE CONTEXTE : l’histoire des relations entre l’UE et Cuba a été marquée de nombreuses tensions suivant que l’UE était plus ou moins en train de répondre à la pression des États-Unis, voire de certains courants fascistes en son sein. Ainsi en 1996, l’Union européenne avait adopté une position commune conditionnant ses relations avec Cuba à des avancées dans le domaine de la démocratie. En 2003, L’UE a réduit la participation des États membres aux évènements culturels et invita les dissidents cubains aux célébrations nationales. Les autorités cubaines annoncèrent le 26 juillet 2003 leur refus de toute aide en provenance de l’Union européenne. Dans notre livre Cuba est une île, nous décrivons la réalité de cette pression des “ambassades” sous l’influence de la Grande Bretagne en particulier. En 2005, l’UE assouplit sa position jusqu’à la reprise des discussions en octobre 2014 où l’Union européenne s’est opposée à l’embargo américain sur Cuba. Le 4 mars 2015, l’Union européenne et Cuba reprennent leurs négociations en vue de la normalisation de leurs relations à la suite du processus similaire entamé dès le mois de décembre 2014 entre Cuba et les États-Unis. Cette proposition a été acceptée par Cuba afin que l’Union abandonne sa position commune de 1996 qui conditionne les relations avec l’Union à des avancées dans le domaine de la démocratie.
Le 11 mars 2016, Cuba et l’UE signent un accord normalisant leurs relations. Notons que cette rencontre aujourd’hui entre l’UE et Cuba intervient dans le cadre de l’élection de Biden mais aussi du fait que le Venezuela a renvoyé l’ambassadrice de l’UE à cause du soutien de l’UE au pseudo président autoproclamé. On voit que Cuba a accepté l’ouverture du dialogue mais sans renoncer à sa position de souveraineté et au discours habituel sur la démocratie, l’île a répondu en disant ses propres préoccupations sur les progrès de l’extrême-droite, du racisme et de la répression sur le continent européen. (note de Danielle Bleitrach dans histoire et société)
Communiqué de presse par Leyde Ernesto Rodríguez
· Communiqué de presse sur le 3e cycle du Dialogue des droits de l’homme entre Cuba et l’Union européenne
Le troisième cycle du dialogue sur les droits de l’homme entre Cuba et l’Union européenne s’est ouvert ce vendredi 26 février 2021, dans le cadre de l’accord de dialogue politique et de coopération entre le pays des Caraïbes et le bloc européen …
Les délégations respectives étaient présidées par M. Eamon Gilmore, représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’homme, et Maria del Carmen Herrera Caseiro, directrice générale par intérim des affaires multilatérales et du droit international du Ministère des affaires étrangères de Cuba.
Les questions relatives aux droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi qu’à la coopération multilatérale et aux mécanismes des Nations Unies en matière de droits de l’homme ont été abordées lors de la réunion qui s’est déroulée dans un climat respectueux et constructif. Le dialogue a été guidé par l’intérêt mutuel d’échanger sur les différentes réalités et positions sur les questions relatives aux droits de l’homme.
Comme dans le passé, les différences de positions et d’approches se sont révélées par rapport à plusieurs des thématiques débattues. Néanmoins, la volonté des deux parties de continuer à dialoguer sur ces questions toujours dans le plein respect de l’égalité souveraine, de l’indépendance, de la légalité et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Parties a été confirmée.
Au cours de l’échange, la délégation cubaine a mentionné les réalisations qui témoignent de son engagement en faveur de la promotion et de la protection de tous les droits de l’homme pour tous ; ceux qui ont été atteints malgré la recrudescence sans précédent du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis contre Cuba avec des mesures opportunistes qui nuisent à l’accès à la santé du peuple cubain en période de pandémie et qui constitue une violation flagrante, massive et systématique des droits de l’homme de l’ensemble du peuple cubains, et le principal obstacle au développement du pays.
La délégation cubaine a confirmé sa volonté constante de continuer à œuvrer à la réalisation de l’objectif commun de l’exercice de tous les droits de l’homme pour tous, sur la base du respect de la Charte des Nations Unies, et des instruments internationaux convenus dans ce domaine … Le respect des droits de l’homme dans le contexte de la COVID-19 a également été abordé, en particulier le droit à la santé et à la protection sociale, des aspects dans lesquels le pays a connu des défis, mais aussi des résultats importants.
Au cours de l’échange, la délégation cubaine a exprimé ses préoccupations au sujet des situations des droits de l’homme qui se produisent dans les États membres de l’Union européenne et qui portent atteinte à leur jouissance.
Un accent particulier a été mis sur la nécessité d’agir dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, y compris la mise en place de mesures pour faire face à l’essor du discours de haine et des idées suprémacistes dans les affaires publiques.
On s’est également inquiété des limitations à l’activité créatrice des artistes en Europe au nom de la sécurité nationale, et de l’emploi excessif de la force, de la brutalité policière et de la répression contre les manifestants, qui sont devenues une pratique croissante dans ces pays, notamment dans le contexte de la pandémie de Covid-19. La situation de racisme, de discrimination et d’intolérance qui existe dans les États membres de l’Union européenne a été remise en cause, l’essor des discours haineux, fascistes et suprémacistes, ainsi que l’abandon et la maltraitance de leurs citoyens en situation de pauvreté et des minorités, et des immigrants, qui sont privés d’accès aux droits de l’homme élémentaires.
Les deux parties sont convenues qu’il fallait que le dialogue contribue à un traitement efficace, constructif et non discriminatoire de la question des droits de l’homme, y compris dans les instances multilatérales, et à la consolidation de l’accord de dialogue politique et de coopération entre l’Union européenne et Cuba.
Auparavant, une rencontre de représentants de la société civile cubaine et européenne a eu lieu le 25 février au cours duquel des expériences et des bonnes pratiques ont été échangées sur le rôle de la société civile dans la conception et la mise en œuvre de politiques publiques de protection intégrale des droits de l’homme des groupes vulnérables en période de pandémie.(CubaMINREX)
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