Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’armée philippine vise un campus prestigieux comme refuge des communistes…

L’Université des Philippines n’est plus un sanctuaire intellectuel potentiel, nous décrit cette journaliste, le pouvoir pris d’un accès d’anticommunisme (leur islamo-gauchisme) a investi le campus de l’université d’une mobilisation militaire. Attention dit la journaliste à force d’inventer des communistes dans ce lieu dominé par une “élite” parfaitement réactionnaire qui est celle des universitaires aujourd’hui vous allez provoquer leur retour. On s’y croirait parce qu’il faut bien dire que l’Université française comme celle des Philippines est plutôt envahie par les parfaits réactionnaires, à la recherche de pôles d’excellence sans songer le moins du monde à alimenter des combattants de dieu sait quelle armée rouge. Que certains d’entre eux se fassent une bonne conscience avec les thèmes à la mode peut-être mais franchement imaginer des foyers de rébellions dans ces lieux d’un conformisme sans rivage est proprement ridicule mais la justification de telles campagnes est dans la poussée autoritaire d’un pouvoir ayant manifesté une totale incompétence face à la pandémie qui se masque en traquant l’ennemi intérieur, les nouveaux judéo-bolchéviques ou les anciens.. (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Le 24 janvier4

Par : Criselda Yabes

Philippine Military Set Sights on Prestigious Campus – Asia Sentinel

Pendant toute la durée du verrouillage pandémique qui a commencé l’année dernière, le campus tentaculaire de la première Université des Philippines a été fermé. Je vis à environ un kilomètre de là, et j’avais l’impression qu’un espace de respiration avait disparu. Juste avant les fêtes, il s’ouvrait à un horaire limité permettant aux gens de faire du jogging, de faire leurs promenades quotidiennes, de pique-niquer au coucher du soleil. Le week-end, il devient un parc bondé ce qui est rare dans une métropole dépourvue de paysage vert.

Puis, à la mi-janvier, tout d’un coup, le secrétaire à la Défense nationale a annoncé que le gouvernement rompait unilatéralement un accord vieux de plusieurs décennies avec l’université qui interdisait à l’armée et à la police de pénétrer dans le campus – au motif apparent que la dite université serait un lieu de recrutement pour les communistes classés comme terroristes.

À cet instant, les médias sociaux ont manifesté leur émoi et le tollé s’est amplifié, comme si un déjà vu inquiétant était réapparu depuis les années de loi martiale de la dictature de Marcos des années 1970 et 1980. Cette politique s’inscrit dans un projet que le gouvernement du président Rodrigo Duterte impose – un retour à l’autoritarisme.

Pour cela, le gouvernement a peint un tableau de l’université comme un nid pour les communistes comme si c’était la politique de l’école d’envoyer des étudiants dans les montagnes pour se battre. Cela serait presque risible et pourtant si stupéfiant qu’on se demande si l’armée a perdu son sens de l’histoire – ou son esprit. Est-ce qu’elle n’imagine pas qu’une réaction pourrait effectivement créer le contraire de ce qu’elle dit être son intention, qui, selon eux, est de sauver les enfants en les préservant de devenir rouge. L’armée a d’ailleurs réussi l’exploit de mettre au point une liste d’anciens étudiants de l’UP dont elle affirme qu’ils ont été membres de l’Armée nationale du peuple qui sont maintenant morts ou ont été capturés par les forces armées. Malheureusement, au moins huit d’entre eux sont encore en vie, dont certains sont des personnalités publiques de premier plan, et aucun d’entre eux n’est membre du NPA, ni aujourd’hui ni jamais.

L’université, une création du régime colonial américain, a été connu pour être un foyer de l’activisme étudiant et un cadre pour la liberté académique – un privilège dans un pays où la plupart des écoles privées sont dirigées par des catholiques. Elle est destiné à former l’élite pour la construction de la nation, mais elle a également vu au fil des décennies ses produits se transformer en capitalistes, fonctionnaires corrompus du gouvernement, et fascistes.

Fini le temps où les feux de l’activisme voyaient des étudiants mener des manifestations massives qui menaçaient le gouvernement, comme ils l’ont fait au début des années 1970 lorsque Ferdinand Marcos a finalement déclaré la loi martiale et régné par la terreur jusqu’à ce qu’il soit évincé du pouvoir en 1986. L’establishment militaire essaie-t-il de revenir au passé? N’a-t-il pas appris que la loi martiale a engendré l’insurrection?

L’insurrection s’est lentement réduite dans les années d’après-dictature, le Parti communiste hors-la-loi se scindant en plus en deux factions. On ne peut pas écarter leurs membres qui essaient encore de recruter des étudiants non seulement sur le campus principal, mais aussi dans d’autres écoles, et dans l’humeur actuelle de l’Université des Philippines, ils sont probablement en concurrence avec d’autres troupeaux tels que des groupes religieux, des fraternités ou même des étudiants coréens à la recherche de tuteurs anglophones.

J’ai connu des officiers militaires qui ont fait leurs études supérieures. Je les croise parfois en train de faire leur jogging ou rejoindre des courses de vélo autour du campus. Je les rencontre pour des déjeuners dans des restaurants également favorisés par les gauchistes et ils se saluent amicalement. Nous avons de longues conversations dans les cafés et personne ne nous dérange.

Le campus est une icône de la liberté et aussi de la tranquillité, et il le reste. Où pourrait-on aller pour la tranquillité d’esprit dans une ville inondée par le bruit, littéralement, et pour des discussions ouvertes d’à peu près n’importe quoi sous les arcs splendides des anciens acacias? Où pourrait-on profiter de concerts classiques moins chers toute l’année et le défilé de lanternes colorées avant Noël?

Tout cela s’est arrêté lorsque la pandémie a frappé il y a près d’un an. Dans mes promenades à vélo à la recherche de nourriture à la périphérie du campus, je voyais des bâtiments scolaires qui étaient utilisés pour loger temporairement les joueurs de première ligne et d’autres comme abris de quarantaine. Des scientifiques de l’université ont conçu des trousses de tests que le gouvernement a ignoré.

Le gouvernement n’a même pas pu se ressaisir en matière de tests de masse, ce qui nous a mis dans l’un des confinements les plus longs et les plus stricts au monde, dont les effets sont discutables. Nous sommes au deuxième rang pour le plus grand nombre de cas de coronavirus en Asie du Sud-Est. Le pays peine actuellement à trouver comment accéder aux vaccins alors que les responsables de la sécurité du président ont été pris dans un scandale d’avoir tiré coups de feu secrètement et illégalement.

Et pendant tous ces mois de quarantaine, pratiquement emprisonnés chez nous, les libertés étaient supprimées. Tout d’abord, lorsque le réseau de télévision géant ABS-CBN a été fermé en mai. C’était la seule station qui pouvait atteindre des villages reculés à travers le pays. Et maintenant, ce problème avec l’université. Tout cela ne va pas disparaître de sitôt.

Le secrétaire à la Défense, Delfin Lorenzana, a comparé le campus à la zone démilitarisée de la Corée, déformant volontairement l’image de l’université qui se trouve à un peu moins de 10 kilomètres de son siège, entre un centre commercial, d’autres universités, des condominiums et des restaurants. C’est ce genre de propagande qui se retournera probablement contre lui et dévoilera l’intention de faire de cette partie de la campagne une zone de marquage rouge pour l’armée semblable à l’ère maccarthyste des décennies passées.

Le jour de cette annonce, des soldats armés fatigués sont entrés sur le campus à bord de camions, ils étaient censés participer à une opération civilo-militaire d’aide à planter des légumes pour la pandémie. J’ai vu ce genre d’opérations tant de fois dans les zones de conflit dans le sud, mais celle ci est complètement bouffonne. L’armée s’est ridiculisée. Mais si elle tente une fois de plus, comme elle l’a fait à l’époque de la loi martiale, de détruire le caractère sacré de la liberté académique, elle aboutira à des conséquences désastreuses.

Criselda Yabes est une journaliste primée et plus récemment l’auteur de « La Bataille de Marawi », un récit coup par coup de la plus longue bataille urbaine des Philippines. Elle contribue de longue date à Asia Sentinel

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2 Commentaires

  • etoilerouge6
    etoilerouge6

    Philippines , guerre aux communistes puisque le gouvernement valet des USA est incapable de protéger son peuple du COVID, inde guerre aux islamo communistes, dixit les nazis hindous du pouvoir, le gouvernement faisant face à un mouvement paysan considérable soutenu par la majorité du peuple indien, France les européistes LREM RN LR hurlent contre l’islamo gauchisme comme leurs prédécesseurs de classe des années 1930 avec le judéo bolchevisme le gouvt MACRON et le groupe européiste coeur de la soumission nationale aux USA se montrant incapable de juguler l’épidémie, l’islamo gauchisme le communisme pour masquer les morts considérables du COVID 19 et le refus de ces gouvernements d’agir avec humanité pour tous contre la maladie l’absence et l’insuffisance de vaccins le refus par MACRON de la mise en oeuvre d’un vaccin en FRANCE pour favoriser les entreprises allemandes et américaine, une véritable trahison, le refus de l’alliance sanitaire et vaccinale avec la Russie et la CHINE aggravant tout au profit des dirigeants capitalistes haineux des USA.

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    • Ivan

      Sauf qu’il est fallacieux d’assimiler la campagne sur “l’islamo-gauchisme” et celle sur les “judéo-bolchévique” ça n’a rien à voir !

      Répondre

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