Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Xi, le centenaire du parti communiste chinois et la science fiction autour d’ une fondation

Xi insiste sur l’étude de l’histoire du Parti alors que le CPC se prépare pour le centenaire Par Xinhua et en méditant sur ses propos je vous raconte en quoi la Chine me fait songer à Asimov et à son merveilleux cycle de science fiction : fondation… Je me suis demandé si j’allais oser faire une telle comparaison, puis le texte impertinent qu’a traduit Marianne sur le spécialiste du cerveau humain russe m’a prouvé que nous étions arrivées toutes les deux à nous donner les nécessités du jeu, à un moment essentiel, un basculement de l’histoire humaine, quand visiblement personne n’entend le sérieux d’une situation. Ils ne le veulent pas ou ils ne peuvent pas puisque selon l’article traduit par Marianne nous serions en particulier en Europe la proie d’un conformisme tel qu’il nous serait impossible de sortir des ornières quel que soit le drame vers lequel elles nous dirigent.

Je dois dire qu’il y a ce texte de Marianne mais aussi celui de ma très chère Maria qui regrette que j’aie fini par ne plus accorder le droit à la parole à un intervenant qui lui parait exactement au niveau général. Voici ce qu’elle me dit: “il est tard , je suis en retard pour aller me reposer, mais j ai vu des commentaires , et dommage qu en appuyant sur la touche pour les lire en entier , tu as du bloquer comme tu l ‘annonces ce mr Gregoire pierre je crois. Or moi ça m interesse beaucoup car c est exactement ce à quoi je me confronte et tu connais mon inculture  et donc difficile pour moi de repondre aussi bien , j aimerais bien avoir acces à l échange complet , en avoir une copie pour bien le memoriser et savoir comment repondre quand j entends ce type d argument car si ton blog s adresse aux inities , et que j ai la chance de pouvoir les lire , je ne sais pas répondre et faire des commentaires appropriés , exacts, et là j ai trouvé une sorte de tuttos sur les questions et thèmes dont on use et abuse pour me demontrer qu il n y a plus de pays communiste ou que tous les systemes sont mauvais et le capitalisme est le moins mauvais ….. etc etc….

Bref! depuis le spécialiste du cerveau jusqu’à ma copine Maria tout le monde parait convaincu de la vocation humaine au crétinisme et en poussant un peu plus loin la démonstration nous en arrivons à ce que nous succèdent des robots qui s’autoperfectionneront comme le rêvait Azimov. Mais il aura avant de créer ces robots bienveillants et omniscients à l’image d’un dieu qui a toujours été notre créature, notre fétiche, il aura tenté de trouver une issue pour l’humanité et c’est le cycle de fondation qui me fait si irrésistiblement penser à la perception de l’espace et du temps dans le projet du parti communiste chinois. Ce qui est sûr c’est que cette comparaison n’aidera pas Maria à répondre à ses interlocuteurs, mais je revendique le droit à la paresse une fois de temps en temps .

J’ai déjà esquissé cette relation récemmment à propos de l’interview dans un dossier de l’Express du PDG de Schneider Electric, Jean Pascal Tricoire, installé depuis 10 ans à Hongkong et qui tentait de nous expliquer le fonctionnement culturel plus encore que politique de la gouvernance chinoise. je rappelle les propos qui m’avaient inspiré cette comparaison littéraire :

Il y a d’abord cette maîtrise du temps long. Une vision de long terme qui s’articule de façon extrêmement cohérente avec des priorités très claires. Je rappelle que la Chine a deux plans centennaux à l’oeuvre. Le premier a commencé en 1921, à la création du Parti communiste chinois, l’autre en 1949. Et c’est à partir de là que sont définis, tous les cinq ans, les grands axes stratégiques, qui se déclinent au niveau local dans le cadre des “plans quinquennaux”. On ne peut pas comprendre le fonctionnement chinois si on n’a pas cela en tête, cette capacité unique à se projeter sur une très longue période, tout en s’adaptant en permanence aux circonstances. Avec nos yeux d’Occidentaux, nous pensons que les Chinois profitent du changement : la réalité est qu’ils sont hyper résilients face à lui. Culturellement, ils y sont habitués car le système demande à chacun de s’adapter pratiquement à une nouvelle Chine tous les cinq ans… Il faut ajouter à cela leur ultra-pragmatisme, qui leur permet d’expérimenter en permanence, d’ajuster la trajectoire si nécessaire, mais toujours en respectant le cap fixé de longue date.

Maintenant voyons la manière dont Xi Jinping a annoncé l’ouverture des célébrations cette année des cent ans du parti communiste chinois.

BEIJING, 20 février (Xinhua) — Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), a mis l’accent samedi sur l’étude de l’histoire du Parti alors que le PCC célèbre son centenaire cette année.

M. Xi, également président chinois et président de la Commission militaire centrale, a fait ces remarques en prononçant un discours important lors d’une réunion clé pour lancer une campagne sur l’apprentissage et l’éducation de l’histoire du Parti parmi tous les membres du Parti.

Qualifiant la campagne de décision majeure prise par le Comité central du PCC, M. Xi a exhorté tous les membres du PCC à étudier l’histoire du Parti, à comprendre ses théories, à faire un travail pratique et à réaliser de nouveaux progrès, afin de se lancer dans une nouvelle marche avec un esprit élevé pour construire une Chine socialiste moderne et accueillir le centenaire du Parti avec des réalisations exceptionnelles.

M. Xi a déclaré que le PCC avait toujours attaché une grande importance à l’étude et à l’enseignement de son histoire. Il a souligné la nécessité vitale de lancer la campagne alors que le PCC se trouve à un moment critique où convergent les échéances de ses objectifs des deux centenaires.

M. Xi a exhorté les comités du Parti à tous les niveaux à mettre en œuvre sérieusement les dispositions prises par le Comité central du PCC sur la campagne.

“L’histoire de notre Parti est une histoire d’adaptation continue du marxisme au contexte chinois”, a souligné M. Xi.

Il a appelé à éduquer et à guider l’ensemble du Parti pour qu’il tire les leçons de son passé “extraordinaire” afin de comprendre comment le marxisme a profondément changé la Chine et le monde.

Il a également appelé à des efforts pour armer l’ensemble du Parti des dernières réalisations de son innovation théorique, et à utiliser les théories pour guider ses pratiques et faire progresser son travail.

  Pour ceux qui n’ont pas lu Fondation…

Cette manière d’introduire l’histoire au cœur de la transformation est exactement celle qui me donne envie de comprendre. Oserai-je dire que la politique ne m’a jamais intéressée autrement que comme une manière de participer à une transcendance luttant contre l’injustice, l’histoire de l’humanité sans laquelle pour une mécréante comme moi on ne voit pas très bien le sens de toute action. C’est une activité très sérieuse et pour laquelle les meilleurs ont donné leur vie sans rien en attendre en échange sinon le sens de ce qu’ils sont. Ce sont pour moi des rencontres avec ces être profonds et désintéressés, mais aussi avec le rêve que procure la lecture, le cinéma, les longues marches de réflexion. Alors pour ceux qui n’ont pas lu fondation, je leur conseille de se jeter sur ces volumes qui racontent une fascinante histoire qui témoigne d’une articulation des temps qui me fait irrésistiblement songer à la Chine et à ce que dit Xi Jinping. Parce que ce qui m’intéresse c’est cette conception de l’histoire et de la politique qui se veut plus haute que tous les intérêts d’enrichissement, les maitrise, s’en abstrait. Au nom de quoi ?

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L’histoire débute…

22 000 ans environ dans le futur, soit 13 à 15 millénaires après la perte de la Terre dont les Hommes ont oublié l’emplacement depuis qu’elle est devenue inhabitable, un Empire galactique s’est formé qui englobe toute la Voie lactée et regroupe 25 millions de mondes habités. Sa capitale, Trantor, est une planète entièrement recouverte de dômes en métal, la plus proche du centre de la galaxie ; seul le palais impérial est à l’air libre.

Au cours du 13e millénaire de l’ère impériale, un homme, Hari Seldon, prédit au moyen d’une science statistique dont il est le concepteur — la psychohistoire — la chute de cet empire, suivie de 30 000 ans de barbarie qui précéderont la naissance d’un autre Empire. Pour réduire cette période de barbarie à 1 000 ans, il suggère la création d’une Fondation dont le rôle sera de rassembler le savoir de toute l’humanité dans une Encyclopédie.

Notons que la psychohistoire ressemble énormément au matérialisme historique avec un accompagnement statistique dont Asimov nous fait grâce, mais en revanche il insiste beaucoup sur le développement scientifique et technique de la première fondation comme base de la réduction des 30.000 ans de barbarie à seulement mille ans. Il y a du Deng Xiao Ping dans cette première fondation. Cependant périodiquement l’hologramme de Hari Seldon est rallumé et il dit aux ingénieurs et savants rassemblés où ils doivent en être. Imaginons l’hologramme sous un double personnage Marx et Mao, s’étant associé Confucius.

L’Empire a donc autorisé Hari Seldon à créer la fondation sur une petite planète à l’extrémité de la Galaxie, Terminus.

En privé, Seldon évoque, sans en dire davantage, une Seconde Fondation qui épaulerait secrètement la première et qui serait située à « l’autre bout de la galaxie », à Star’s End, « là où finissent les étoiles ». Cette fondation contient des savants, des penseurs qui apportent leur influence, l’existence d’un but émancipateur à la première fondation basée sur le développement scientifique et technique.

Quand au bout de mille ans on assiste à un début de renaissance de la galaxie, des ingénieurs partent à la recherche de la première fondation pour choisir une orientation de l’humanité dispersée sur toute la galaxie. Cette quête est celle aussi de la terre, la planète originelle.

Le choix du destin de l’humanité se fera à partir de l’exploration de la planète Gaia (autre nom de la terre). Dans cette planète, plantes, animaux et êtres humains ont une conscience commune et un des ingénieurs qui doit choisir le destin de l’humanité fait l’amour avec une femme indigène qui lui explique que toute la planète jouit avec elle, ce qui lui parait un manque d’intimité mais dont il veut bien reconnaitre l’intérêt au point de décider en quittant Gaïa qu’insensiblement il choisit que l’humanité entière devienne comme Gaïa. Mais lui tel qu’il a été créé n’est pas encore fait pour un tel destin et il poursuit son errance à la recherche de la terre originelle.

J’ai lu les sept volumes de cette histoire chez mon amie Mariedo à la Havane juste avant que cette femme d’une pureté totale ne succombe à un cancer foudroyant et donne son corps à la science cubaine comme elle lui avait donné sa vie…


Danielle Bleitrach a partagé une publication.· Dans le désert de Gansu, à la frontière avec la Mongolie, sur la route de la soie cette énorme sculpture de 15 mètres de long est appelée ′′ l’enfant de la terre “.

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3 Commentaires

  • Baran
    Baran

    Tu as osé le marxisme a-ximovien! Le début d’une nouvelle école socialiste intersiderale

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  • de Reilhan
    de Reilhan

    Suite à tes recommandations, je me suis mis à lire la fondation et dans ce fameux tome IV, j’ai senti ce sentiment de socialisation de l’ensemble des êtres vivants et mêmes minéraux et effectivement j’ai songé à la Chine telle que vous en parlez dans ton blog.
    Je ne suis pas sûr que l’ingénieur auquel tu fais allusion (Trévize de Terminus) ait fait l’amour avec Joie/nous/Gaïa mais là où j’en suis il part avec elle et son pote historien à la recherche de notre vieille terre. Je me demande ce qu’en pense ton chat et s’il continue à “fréquenter” dans ce Marseille qui m’est cher.
    Entré, sorti, revenu puis définitivement sorti de cet appareil que tu affirmes indispensable, je me sens, un peu plus jeune, d’une origine différente, très proche, à commencer par ta position anti impérialiste. En 2008, j’étais à Versaille contre le vote du Congrès approuvant le Traité Giscard, nous n’étions pas nombreux…
    Amitiés

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  • LEGRAND Jean-Paul
    LEGRAND Jean-Paul

    Ah voilà ce que j’aime chez toi très chère camarade, ta réflexion politique mêlée à l’imaginaire littéraire ou cinématographique. Oui il existe encore des millions d’êtres sur cette terre dont l’existence est belle malgré toutes les souffrances que l’aliénation capitaliste leur inflige, belle parce qu’ils luttent de la façon la plus rationnelle possible mais sans jamais se départir du rêve et des moments simples qui nous font pressentir le bonheur d’une humanité qui dépassera les blessures séculaires de l’animalité des sociétés de classe.

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