Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Navalny, une créature de l’occident à l’audience très minoritaire. Pourquoi tant de bruit ?

Il faut lire la presse russe pour mesurer combien celui que la presse occidentale présente comme le principal opposant de Poutine est discrédité et combien la presse occidentale qui en fait un danger pour Poutine est volontairement ou non désinformée. C’est d’ailleurs un des thèmes qui revient fréquemment dans la presse russe quelles que soient ses sympathies : Pourquoi le kremlin aurait-il empoisonné ce type-là ? L’autre thème concernant le thème de l’empoisonnement lui-même, le poison évoqué étant de ceux auquel on ne survit pas, et enfin tout cela est désigné comme un coup monté des allemands en particulier vu que les Russes n’ont jamais pu obtenir le protocole des soins qu’il aurait reçu à Berlin. Leur seule interrogation est “mais qui en Russie a contribué au montage de cette invraisemblable affaire?” Nous joignons d’ailleurs dans un autre sujet l’appréciation de nos camarades du KPRF qui a été traduite par Marianne et qui eux ont la position que nous adopterions volontiers dans cette affaire. 1) prendre ses distances avec ce pseudo héros 2) demander à ce qu’il soit laissé libre de diffuser des idées qui sont caricaturalement minoritaires 3) s’interroger sur qui au pouvoir cherche à lui donner plus d’importance qu’il n’en a.

Navalny dont le parti politique est crédité de 2à 4% des voix a été au départ de sa carrière, en 2007, exclu du mini-parti libéral et pro-occidental Iabloko pour ses participations aux marches russes, rassemblement annuel de l’extrême-droite. On trouve encore redites ci et là des déclarations de lui de cette époque manifestant un antisémitisme sans complexe. Malgré ou à cause de ce passé peu reluisant en 2010, grâce à l’appui de Michael McFaul, futur ambassadeur des États-unis à Moscou il intègre le “Yale World Fellow”, un programme créé en 2002 pour lequel sont sélectionnés chaque année à l’échelle mondiale à peine 16 personnes avec des caractéristiques propres à en faire des « leaders globaux ». Ils font partie d’un réseau de « leaders engagés globalement pour faire du monde un endroit meilleur », en contact les uns avec les autres et tous reliés au centre états-unien de Yale. Vous pouvez d’ailleurs postuler, le programme reste ouvert.

Après cette intronisation formation, notre ancien sympathisant nazi est considéré comme susceptible à la mode américaine d’œuvrer pour un monde meilleur. D’ailleurs le converti de fraiche date prend deux initiatives dans la foulée : 1) Il fonde le Mouvement Alternative démocratique et voyez comme les choses sont bien faites, aussi sec il bénéficie des crédits de la National Endowment for Democracy (Ned), puissante « fondation privée à but non lucratif » états-unienne qui finance des milliers d’organisations non-gouvernementales dans plus de 90 pays pour « faire avancer la démocratie ».

Le National Endowment for Democracy (NED) est une agence américaine fondée en 1983 dans le but déclaré de promouvoir la démocratie à l’étranger. Bien que parfois appelé une organisation non gouvernementale, elle est financée principalement par une allocation annuelle du Congrès des États-Unis ; le NED a été créé par the Democracy Program en tant que société bipartite, privée, à but non lucratif, et à son tour agit comme une fondation de subvention. En plus de son programme de subventions, le NED soutient et abrite également le Journal of Democracy, le Mouvement mondial pour la démocratie, le Forum international pour les études démocratiques, le programme de bourses Reagan-Fascell, le Réseau des instituts de recherche sur la démocratie, et le Centre d’aide internationale aux médias.

Bref vous aurez compris qu’il s’agit d’une branche de la CIA qui partout finance les révolutions de couleur et les groupes qui tentent de déstabiliser les gouvernements qui ne respectent pas la charte que tente d’obtenir d’eux la diplomatie américaine, en particulier prétendent conserver la main mise sur leurs ressources nationales en ne s’ouvrant pas au pillage des multinationales. Ou encore comme Lula au Brésil n’acceptent pas de contribuer à un régime de sanctions contre un autre gouvernement.

Cela ne gêne pas au contraire de recruter d’anciens sympathisants nazis vu que l’individu dépend totalement de l’agence et son anticommunisme est chevillé au corps, qualités exigés à la base. La formation est simple tout est permis et d’abord mentir pourvu que l’on ait des résultats. D’ailleurs après son retour de sa formation made in USA-CIA, il crée un blog qui se donne comme sujet la corruption (notez le parallélisme flagrant avec l’époux de la candidate chérie des occidentaux en Biélorussie, le blog sur la corruption et le drapeau emprunté à la collaboration nazie, ce qui d’ailleurs ne marcherait pas en Russie d’où le silence sur le passé du héros de l’occident). Malgré ou à cause du fait qu’il soit alimenté par la CIA, les enquêtes et dénonciations de Navalny se sont avérés des faux et il a dû revenir menacé de procès sur certaines d’entre elles.

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1 Commentaire

  • drweski
    drweski

    La Biélorussie a toujours été plus bolchevique que la Russie, et cela dès novembre 1917, ce qu’on a pu constater lors des élections à la Constituante, et ce qui explique qu’elle soit devenue « la République des partisans » après 1941 et qu’elle s’est libérée d’elle même pour un quart de son territoire déjà avant le retour de l’armée rouge. C’est ce qui explique pourquoi le drapeau des opposants actuels a été inventé sous la première occupation allemande après Brest-Litovsk, puis revu dans le pays après la seconde invasion allemande, puis refusé par référendum en 1995 …puis revu après la troisième tentative d’invasion, celle de l’été dernier. En Russie, c’est le drapeau des tsars que les réactionnaires ont repris en 1991, Du coup, l’extrême droite russe préfère prendre le drapeau blanc jaune noir du « tsar réactionnaire » qui n’aimait pas même la petite bande rouge sur le drapeau tsariste. Navalnyi lui n’a rien contre le mélange de tous ces drapeaux, y compris celui de l’Ukraine nationaliste, lors de ses manifestations « démocratiques ». Un pot …pourri !

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