Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Document historique : Pourquoi suis-je devenu communiste ? par Pablo Picasso

que revienne le temps où celui qui adhérait au PCFpouvait dire des choses aussi simples sur le courage des combattants, sur le fait que tout devenait plus clair, plus libre, plus heureux en adhérant, ce fut vrai la première fois et pendant plus de vingt ans en France et partout dans le monde… Un beau bilan,peut-être le temps de la confiance et de la fraternité reviendront-ils pour d’autres (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par le Common -09/01/20211

Nous fournissons à nos lecteurs le document signé par Pablo Picasso qui a été envoyé de Paris au journal New Masses à New York dans les derniers jours d’octobre 1944 pour informer de sa décision de rejoindre le Parti communiste français. Le câble a été reproduit par Mexico « Spain Popular », dans son numéro du 3 novembre 1944.

D’El Common, nous remercions l’historien et journaliste Mario Amorós, qui a trouvé le document dans l’une de ses dernières enquêtes, et qui nousl’a transmis pour sa diffusion.

Mon entrée au Parti communiste est une étape logique dans ma vie et dans mon travail, une étape qui leur donne leur signification. Par le dessin et la couleur, j’ai essayé de parvenir à une compréhension plus profonde du monde et des hommes, afin que cette connaissance puisse nous libérer. J’ai toujours exprimé, à ma manière, ce que je considérais comme plus vrai, plus juste et meilleur, et était donc plus beau, mais pendant l’oppression et l’insurrection, j’ai remarqué que cela ne suffit pas, que je devrais me battre non seulement avec mes pinceaux, mais avec tout mon être. Une « innocence » particulière m’avait empêché de le comprendre auparavant.

Je suis devenu communiste parce que notre Parti s’efforce plus fort que quiconque de connaître et de construire le monde, transformant les hommes en penseurs plus clairs, plus libres et plus heureux. Je suis devenu communiste parce que les communistes sont les plus courageux de France, de l’Union soviétique et de ma propre patrie: l’Espagne. Je ne me suis jamais senti plus libre ou plus complet que depuis mon adhésion. En attendant le moment où l’Espagne pourra m’accueillir à nouveau, le parti communiste Français sera une patrie pour moi. J’y ai rencontré à nouveau tous mes amis – les grands scientifiques Paul Langevin et Frédéric Joliot-Curie, les grands écrivains Louis Aragon et Paul Lud, et tant de beaux visages des insurgés de Paris. Je me retrouve parmi mes frères.

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