Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

le besoin de comprendre et l’excuse de la différence/indifférence.

Même Albert Einstein ressentait le poids des ans à 57 ans, révèle une lettre. Si une intelligence aussi fabuleuse que celle d’Einstein ressentait l’âge, la maturité, comme un poids limitant les possibles, imaginez les autres… Pourtant je crois que longtemps la performance dans ce que vous maitrisez se maintient et s’amplifie mais la difficulté tient à l’inconnu, ce qui nécessite un apprentissage partant de zéro. Alors même que la curiosité de l’apprentissage comme le supposait Aristote être le propre de l’humaine condition, demeure intacte.

Ainsi personnellement, je suis convaincue de vivre une transition culturelle, d’être passée à une autre civilisation qui m’a larguée avec Gutenberg. Face à internet, au numérique, je suis à peu près comme un rat de laboratoire incapable de soulever le levier qui va me donner une friandise, j’essaye de m’économiser la moindre manoeuvre. Alors qu’en revanche en matière de lecture, de classification des données, et de mémoire, les possibilités demeurent avec l’appétit de connaissances qui semble-t-il fait partie de l’humain mais qui je le crois également doit être alimenté, travaillé sans cesse. Peut-être avait-il du mal avec le froid et les premiers rhumatismes à opérer le saut quantique? Comment savoir ce que peut ou ne peut pas une telle intelligence…

J’imagine qu’Einstein en écrivant cette lettre à son malheureux enfant schizophrène en rajoutait dans ses incapacités… en parlant à son fils, il tentait de faire accepter son égoïsme. Cette dénégation de ses capacités faisait partie de ce qu’il lui accordait par mauvaise conscience. A l’enfant malade mais plus généralement à tous ceux dont il ne pouvait supporter le contact. Ceux qui le culpabilisaient de ne pas avoir leurs préoccupations. Il se sentait coupable de ne pas être eux et il s’en sortait avec une pirouette qui était malheureusement prise au sérieux et qui nous donne tous ces aphorismes répétés dans les réseaux sociaux sous son nom et dont je suis convaincue du peu d’importance qu’il accordait à ces banalités. Paradoxalement, l’angoissaient la guerre, la disparition de l’humanité, les injustices, ce solitaire voulait la rendre solidaire pour s’économiser d’avoir à s’en soucier… Cet individu capable de concevoir un espace temps qui nous échappera toujours, dans ses efforts pour être notre semblable devait beaucoup tâtonner. Il ne faut pas prendre au sérieux ses propos quand ils sont échappatoire et se dire que sa lettre ci-dessous est simplement une tentative d’aimer celui qui est une blessure. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

  • Par JACK MALVERN
  • LE TIMES
  • 18H58 1ER JANVIER 2021

Toute personne préoccupée par le fait qu’il perd pied dans son âge moyen peut se consoler qu’elle a au moins une chose en commun avec Albert Einstein.

Le physicien a admis dans une lettre inédite à son fils qu’il s’était retrouvé à « perdre de la vapeur » et que « l’élasticité de la jeunesse » l’avait quitté.

Einstein, qui avait 57 ans quand il a écrit à son fils, se dépeignait comme un être fragile alors qu’il était assis dans son étude à l’université de Princeton, New Jersey.

Il écrivit à son fils, Eduard, le 10 avril 1936 : « Je suis assis ici dans mon bureau, enveloppé dans une couverture et éprouvant un froid glacial, juste parce qu’ils pensent que c’est le printemps et que, par conséquent, le poêle doit être éteint.

« J’ai à peine le temps de lire des livres. Le travail scientifique me ronge pratiquement, surtout une fois que l’élasticité de votre jeunesse a disparu. Quand je perds de la vapeur, j’ai juste besoin de regarder, de ma fenêtre géante, vers les prairies avec des fleurs et des arbres, et au loin je peux voir le sommet de la grande tour des bâtiments universitaires.

Il a décrit comment il collaborait avec Wolfgang Pauli, un physicien autrichien qui a plus tard remporté le prix Nobel de physique pour ses travaux sur la mécanique quantique.

« Le Professeur Pauli de Zurich est ici avec moi, c’est un physicien très jeune et intelligent qui me voit probablement comme une sorte de fossile », a déclaré Einstein.

Quand Eduard avait 20 ans, on lui a diagnostiqué une schizophrénie et, pour le reste de sa vie, il a vécu principalement dans une clinique psychiatrique à Zurich.

Einstein n’a jamais revu son fils après qu’il ait déménagé en Amérique en 1933, mais ils correspondaient régulièrement. Il a signé la lettre « Papa ».

La lettre a rapporté £7000 quand elle a été vendue aux enchères à International Autograph Auction Europe à Malaga, sud de l’Espagne.

Einstein, qui a reçu le prix Nobel de physique en 1921, est décédé à l’âge de 76 ans à Princeton en 1955.

Le Times

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