Au-delà d’un scandale de moeurs qui dit le libéralisme libertaire de ces gens-là, la question que je pose est : y a-t-il parmi les gens cooptés des dirigeants du PCF et de la presse communiste? Ce qui est sûr c’est que le ver a été dans le fruit avec le mitterrandisme et comme je le raconte dans mes mémoires je l’ai vu à l’oeuvre, d’où la question que je pose. Il est vrai qu’en ces jours de célébration du sinistre Mitterrand, les temps sont amnésiques ; moi je me souviens, entre autres de ses turpitudes, de Fernand Iveton, militant communiste, décapité pour l’exemple à Alger le 11 février 1957. Sa grâce avait été rejetée par le président de la République, René Coty, après avis défavorable du garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand, et du président du Conseil, Guy Mollet. On ajoute que, comme lui, 198 prisonniers politiques furent guillotinés pendant la guerre d’Algérie. D’autres ont la mémoire moins obstinée et n’ont de cesse que de rejouer les unions de la gauche, les participations gouvernementales et le copinage avec les gens du “Siècle”. Olivier Duhamel n’a-t-il pas été chroniqueur à la Marseillaise sur laquelle Guerini et le Conseil général mettait la main? Alors que des gens comme moi étaient interdits de publication? Une telle concentration des pouvoirs mériterait son Balzac, la question est de savoir qui elle a réussi à happer. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
14/04/2005
Ultrasélectif, le Siècle rassemble la quintessence du pouvoir politique, économique et médiatique. La discrétion de ses membres est à la hauteur de son influence.
Un mercredi par mois, place de la Concorde à Paris, la fine fleur de la communication et des médias pénètre discrètement dans les salons de l’Automobile club de France. Ce n’est pas l’amour des voitures qui rassemble Maurice Lévy (Publicis), Alain de Pouzilhac (Havas), Serge July (Libération) ou Patrick Poivre d’Arvor (TF1), mais un dîner en compagnie de Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn, Thierry Breton, Claude Bébéar ou Nicole Notat. Tous sont membres du Siècle, le plus prestigieux des cercles de décideurs hexagonaux.
Créé en 1944 par Georges Bérard-Quélin, ancien dirigeant du Parti radical et fondateur de la Société générale de presse, décédé en 1990, le cénacle rassemble la quintessence du pouvoir politique, économique, médiatique, voire intellectuel ou syndical. Le tout sans distinction d’opinions, de croyances ou d’origines sociales. « Des personnalités qui se réunissent pour échanger sur des sujets de société. Une sorte d’auberge espagnole où chacun retire ce qu’il y apporte », résume Étienne Lacour, secrétaire général de l’association.
Les ministres membres se comptent sur les deux mains, de Jean-Pierre Raffarin à François Fillon. Les barons du Parti socialiste aussi, comme Lionel Jospin ou Laurent Fabius. Le milieu des affaires n’est pas en reste, avec la quasi-totalité des grands patrons, de Louis Schweitzer (Renault) à Michel Pébereau (BNP Paribas). Sans oublier la plupart des dirigeants de la presse et de l’édition, d’Odile Jacob à Jean-Marie Colombani, en passant par Claude Imbert et Laurent Joffrin.
Ni une mafia, ni une loge
Mais n’entre pas qui veut. La sélection est rude. « On ne choisit pas le Siècle, c’est lui qui vous choisit ! »,souligne Étienne Lacour. Présidé en 2005 par Renaud Denoix de Saint-Marc, vice-président du Conseil d’État, le conseil d’administration compte une quinzaine de personnalités comme Denis Jeambar (L’Express), Anne-Marie Couderc (Hachette Filipacchi Médias), Marc Tessier (France Télévisions) et même Nicole Notat (Vigeo). Triées sur le volet, les recrues gardent le statut d’invités pendant au moins un an avant de devenir membres. David Pujadas (France 2), Emmanuel Chain, Édouard de Rothschild ou Jean-François Copé ont, depuis peu, décroché le sésame.
Mais gare aux accidents de carrière ! La rumeur veut qu’un membre victime d’une traversée du désert soit tôt ou tard mis sur la touche. Jean-Marie Messier en a fait les frais. « Les gens qui quittent toute fonction se retirent d’eux-mêmes », reconnaît poliment Étienne Lacour, qui précise que son club n’est « ni une mafia, ni une loge maçonnique ».
Au cours du dîner, les conversations privées sont bannies. En revanche, avant et après le repas, chacun est libre de ses propos. « C’est l’occasion en dix minutes de rencontrer des personnalités influentes dans tous les domaines », explique Michèle Cotta, première femme acceptée dans le cénacle, en 1983. De là à solliciter faveurs et autres renvois d’ascenseurs, il n’y a qu’un pas qu’elle refuse de franchir. « Le club n’assure aucun passe-droit. C’est juste plus facile de prendre rendez-vous avec un ministre ou un homme d’affaires », raconte-t-elle. Mais selon Emmanuel Ratier, auteur de Au coeur du pouvoir (Faits&Documents, 1996), seul livre publié sur le sujet : « Les plans de table sont pourtant savamment pensés. »
La révolution de palais provoquée par le transfert de Franz-Olivier Giesbert du Nouvel Observateur au Figaro en septembre 1988 se serait jouée lors d’un dîner du Siècle avec Philippe Villin, alors bras droit de Robert Hersant. L’entrée d’Édouard de Rothschild dans le capital de Libération se serait-elle aussi négociée entre la poire et le fromage avec Serge July ?« C’est possible », répond laconiquement Étienne Lacour, avant de souligner qu’un membre, même journaliste, ne rapporte jamais les propos tenus au sein du cénacle. La discrétion reste de mise dans les salons du pouvoir !
Voici maintenant les réseaux d’Olivier Duhamel
Olivier Duhamel est le fils de Jacques Duhamel (1924-1977), qui fut directeur de cabinet du président du Conseil, le radical Edgar Faure[1], puis trois fois ministre sous la présidence de Georges Pompidou.
Sa mère, Colette Rousselot (1924-2008), a travaillé dans l’édition, où elle a épousé en secondes noces Claude Gallimard et hérité d’une partie des actions de la famille dans les éditions de la Table ronde[2].
Olivier Duhamel est le frère de Stéphane Duhamel, ancien PDG de RTL puis de La Provence et de Gilles Duhamel, inspecteur général des affaires sociales.
Dans sa jeunesse, il voit passer des personnalités importantes chez ses parents, à qui il consacre une hagiographie, Colette et Jacques (2019)[3].
Ses parents sont très proches du couple Pierre et Hélène Lazareff qui les reçoivent régulièrement — avec Olivier Duhamel et ses frères — en même temps que d’autres personnalités, le dimanche dans leur propriété de Louveciennes[4].
Il est marié de 1974 à 1981 à Leïla Murat (née en 1953[5]), cousine de Salomé Murat (épouse d’Albin Chalandon) et descendante du prince d’Empire Joachim Murat[6],[7],[8]. Olivier Duhamel se remarie en 1987 avec la juriste et romancière Évelyne Pisier (déjà mère de trois enfants, issus d’un premier mariage avec Bernard Kouchner) et ensemble ils adoptent deux enfants chiliens : une fille, Aurore, en 1987 et un garçon, Simon, en 1989. Évelyne Pisier relate cette expérience dans Une question d’âge, une « autobiographie fictionnée » publiée en 2005. Évelyne Pisier est la sœur de l’actrice Marie-France Pisier, mariée à Thierry Funck-Brentano : ce dernier est déjà le cousin germain d’Olivier Duhamel ; ainsi, par ce mariage des cousins avec deux sœurs (Marie-France et Évelyne), Thierry et Olivier deviennent en plus beaux-frères par alliance. Sa belle-sœur Marie-France s’est suicidée en 2011, son épouse Évelyne est morte de maladie en 2017.
Carrière universitaire et éditoriale
Olivier Duhamel (à gauche) avec le directeur de Sciences Po Richard Descoings le 24 novembre2010, jour de son dernier cours donné à l’Institut.
Olivier Duhamel fait ses études supérieures à l’université de Paris (site de Nanterre) de 1967 à 1973. Après une première année en sciences économiques, il poursuit par le droit. Licencié en droit puis diplômé d’études supérieures en droit public et en sciences politiques, il devient assistant à l’université Paris X-Nanterre. Il y obtient son doctorat d’État en droit public en 1979 avec une thèse sur La Gauche et la Ve République[9], dans laquelle il analyse le rejet originel, puis le ralliement de la gauche française aux institutions et aux pratiques créées par Charles de Gaulle. Nommé professeur des universités à l’université de Besançon à la suite de son succès au concours d’agrégation en droit public en 1981, il est ensuite nommé à l’université Paris X-Nanterre (1984-1988), puis à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Il enseigne pendant plus de vingt-cinq ans à Sciences Po Paris, assurant le cours d’institutions politiques en première année de 1986 à 2010, ainsi que différents cours sur la vie politique française, le droit constitutionnel et la politique comparée. Il y a notamment créé les premiers cours enrichis en ligne. Il annonce le 24 novembre 2010 qu’il ne fera plus de cours magistraux mais se consacre à son activité de conseiller du directeur de Sciences Po. Il est désormais professeur émérite des universités à Sciences Po.
Il est l’auteur de plusieurs manuels de droit constitutionnel (Droit constitutionnel et institutions politiques, un Dictionnaire constitutionnel, un ouvrage sur le bilan de la Ve République) et a participé à une Histoire des idées politiques (1993) et au Dictionnaire des œuvres politiques (1995).
Membre du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (depuis 1995), l’organe de gouvernance qui a la responsabilité des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de Sciences Po, il en a été élu président le 10 mai 2016[10]. Le 4 janvier 2021, Olivier Duhamel annonce sa démission à la suite d’accusations d’inceste sur le fils de son épouse décédée, alors que celui-ci était âgé de moins de 15 ans[11] : cet événement est détaillé dans une section ci-dessous.
Il est également :
- président du jury du prix Guy-Carcassonne du meilleur article constitutionnel, créé en 2014 ;
- président du conseil d’administration de Teach for France, depuis sa création en 2015 jusqu’à fin 2016 ;
- président du jury du prix Sciences Po de la photographie politique, qu’il a créé en 2017.
Aux éditions du Seuil, il est :
- cofondateur et codirecteur de publication, avec Philippe Ardant, de la revue d’études constitutionnelles et politiques Pouvoirs[12] ;
- directeur à partir de 1993 de la série « Textes politiques ».
Il est directeur depuis 2006 de la collection À savoir aux éditions Dalloz.
Il dirige également la publication annuelle de TNS Sofres L’État de l’opinion de 1984, avec Jérôme Jaffré jusqu’en 1997, Philippe Méchet de 1997 à 2003, Brice Teinturier de 2003 à 2010 et Édouard Lecerf jusqu’à l’arrêt de la collection en 2016.
Carrière politique et participation au débat public
Olivier Duhamel est conseiller des présidents du Conseil constitutionnel Daniel Mayer puis Robert Badinter de 1983 à 1995[13], et membre du Comité consultatif pour la révision de la Constitution (« commission Vedel ») en 1992 et 1993.
En 1997, il devient député européen sur la liste du Parti socialiste (PS) ; il siégera jusqu’en 2004 dans le groupe du Parti socialiste européen. Auteur du rapport sur la constitutionnalisation des traités (octobre 2000)[14], il a été un des principaux contributeurs lors de la Convention européenne, où il a représenté le Parlement européen. Le PS ne l’ayant pas réinvesti pour les élections européennes de 2004, il quitte le parti.
Critique du fonctionnement de la Cinquième République et de ses tendances « monarchistes » (division des pouvoirs au profit de l’exécutif), il est depuis l’élection présidentielle de 2002 partisan d’une Sixième République et d’un système primo-ministériel, qu’il juge capable d’établir un équilibre institutionnel qui manquerait à la Cinquième République[15].
Il est l’auteur de l’article « Les 12 raisons de voter oui » au référendum du 29 mai 2005, dans la revue Sociétal, peu de temps avant la victoire du non au référendum sur le projet de Constitution européenne.
En 2007, il participe au Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions, mis en place par le président de la République Nicolas Sarkozy et présidé par Édouard Balladur.
Il est vice-président du club Le Siècle de 2010 à 2012. Il devient président du Siècle le 1er janvier 2020[16].
Il fait un passage à la célébration de la qualification d’Emmanuel Macron pour le second tour le 23 avril 2017 à La Rotonde[17].
Carrière d’avocat
Olivier Duhamel est avocat au barreau de Paris et a prêté serment le 9 décembre 2010[18]. Il est ensuite associé du cabinet d’avocats Veil Jourde[19], cabinet des fils de Simone Veil, du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2018[réf. nécessaire], puis Of Counsel[Quoi ?].
Il est membre du Club des juristes, cercle de réflexion réunissant une quarantaine de juristes et représentants de grands groupes, présidé par l’avocat Bernard Cazeneuve et auquel appartient également Jean Veil[20].
Activités dans l’édition et les médias
Responsable avec Jean-Luc Parodi de la collection « Recherches politiques » aux Presses universitaires de France, Olivier Duhamel la délocalise en 1993 aux éditions du Seuil après la nomination de Pascal Gauchon à la tête de la collection « Major »[21].
Il a tenu pendant six ans, de 2004 à 2010, une chronique quotidienne sur l’actualité politique française et internationale dans le cadre des Matins de France Culture. Le vendredi 23 juillet 2010, il annonce qu’il quitte les Matins. « Pas de son fait », dit-il, regrettant de quitter sa radio favorite, « l’honneur du service public »[réf. nécessaire], pour rejoindre la radio Europe 1.
Depuis 2007, il co-anime l’émission Mediapolis le samedi à 10 h sur Europe 1 ; l’émission traite des relations entre les médias et le monde politique. À l’été 2015 il présente la série Politiques fictions, à l’été 2016 la série Histoires de présidentielles, qui revisite par ce prisme la vie politique et de 1958 à nos jours, et à l’été 2017 la série « La folle présidentielle ». La plupart de ces programmes peuvent être vus en podcast sur europe1.fr. En 2018 et 2019, il participe à la création de séries podcastés pour Europe 1, la première sur la naissance de la Ve République, la seconde sur les présidents dans la tourmente.
Sur LCI, il participe à l’émission Politiquement show sur LCI les mercredi et jeudi de 20 h à 21 h en direct. Après avoir débattu les dimanches matin à 8 h 30, il participe jusqu’en septembre 2017 au Club de la presse d’Europe soir, animé par Nicolas Poincaré tous les jeudis et vendredis et écrit des éditos sur Le Lab, site internet d’Europe 1. Il intervient sur LCI deux fois par semaine, notamment dans l’émission de David Pujadas, de 18 h à 19 h 45.
Il est également auteur de nombreux documentaires pour la télévision.
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