Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La sinophobie du Monde ne connait pas de limite en matière de complotisme

Et quand l’on sait que le Monde donne le ton à toute la presse française de France culture à l’Humanité, comme les réseaux d’Olivier Duhamel le faisaient hier encore- par parenthèse les réseaux sont encore là même si une pièce centrale a démissionné. Ces réseaux de la désinformation, de ce qui frise la diffamation et en tout les cas la xénophobie d’extrême-droite, racisme et anticommunisme faisant bon ménage, fonctionnent en mêlant journalistes mondains et patronat. Le ton est aimable, on ne parle pas de choses qui fâchent mais des goûts, de la culture, bref d’une élite décomplexée. La nouveauté est que des communistes enfin ceux qui se désignent comme tels pour profiter de ce qu’il reste du patrimoine participent à ces agapes, partagent ces stéréotypes décomplexés. On y vend les titres comme Pif le chien et d’autres… A lire les âneries, je pèse mes mots, avancées dans cet article du Monde parmi d’autres, on mesure la manière dont les Français sont littéralement gavés de la propagande qui leur est déversée jour après jour. Comment ces gens-là se débrouillent-ils pour transformer une politique généreuse d’aide au Tiers-monde en complot de l’éternel Fu Manchu, le fait est qu’ils n’ont plus de limite puisqu’il n’y a plus personne pour les contredire.

Voici l’article et ils s’y sont mis à plusieurs pour pondre ce chef d’oeuvre de propagande, paru le 18 décembre 2020 sous le titre prometteur de “Les vaccins contre le Covid-19, nouvelle arme diplomatique de la Chine
Par Frédéric Lemaître, Sophie Landrin, Benjamin Barthe, Philippe Mesmer, Brice Pedroletti, Ghalia Kadiri et Bruno Meyerfeld. A le relire aujourd’hui après le fiasco français avec une logistique organisée à grand prix par une officine privée et le recours à des laboratoires qui ne font pas de cadeau, on croit rêver en voyant le genre de procès intenté à la Chine par “le grand quotidien du soir”.

Qu’est-ce qui est reproché en effet à la Chine, je cite “ En multipliant les accords bilatéraux et en vendant ses vaccins à prix modique dans les pays émergents, Pékin cherche à étendre son influence politique et à renforcer ses intérêts économiques.”

Et bien évidemment l’ignoble Fu Manchu, le péril jaune mâtiné de rouge, agit avec duplicité en silence pour son œuvre perverse qui consiste à distribuer non seulement des vaccins gratuits à tout le peuple chinois mais à le vendre à prix coutant et même moins à des pays en voie de développement qui n’ont pas les moyens de l’acquérir autrement. On croit rêver mais lisez plutôt:

Mais où sont donc passées les caméras chinoises ? Dimanche 6 décembre, un Boeing de la compagnie indonésienne Garuda se pose sur le tarmac de l’aéroport de Djakarta. A son bord, 1,2 million de doses d’un vaccin développé par le chinois Sinovac contre le Covid-19. Un événement suffisamment important pour que le président indonésien, Joko Widodo, s’en félicite lors d’une intervention télévisée. En Chine en revanche, étrangement, le journal télévisé n’en souffle mot ni le dimanche ni les jours suivants. Le China Daily ne lui consacre que cinq lignes, le mardi, perdues au milieu d’un article publié page 15 sur la vaccination dans le monde.

Mercredi 9 décembre, les Emirats arabes unis (EAU) donnent leur feu vert à l’utilisation d’un vaccin développé par le chinois Sinopharm, « efficace à 86 % ». Nouveau succès majeur pour la Chine et nouveau silence de la télévision d’Etat. Même le très nationaliste Global Times ne relaie l’information que sommairement, en page intérieure.

L’article continue sur le même mode: quand la Chine fait grand bruit de l’aide en masques, respirateurs, elle se fait de la publicité, quand elle livre en silence c’est pire et sont accumulées en vrac les déclarations de Xi Jinping annonçant l’aide aux pays du tiers monde, le fait qu’il s’agit de la recherche publique et même de l’armée pour tenter d’établir dans l’esprit du lecteur de la méfiance haineuse envers la Chine.

“Au printemps, la Chine avait exporté masques et respirateurs vers les pays développés et ne s’était pas privée de le faire savoir. Elle brille cette fois par sa discrétion. La Chine « ne transformera pas les vaccins du Covid-19 en une sorte d’arme géopolitique ou d’outil diplomatique », affirmait l’agence de presse officielle Chine nouvelle le 11 octobre.

Parmi les laboratoires chinois qui développent un vaccin anti-Covid, une start-up soutenue par l’Armée populaire de libération

La diplomatie du vaccin existe pourtant bel et bien. Le président Xi Jinping l’a portée sur les fonts baptismaux dès le 18 mai, lors de son discours devant l’Assemblée mondiale de la santé. Tout vaccin mis au point par la Chine deviendra un « bien public mondial », promet-il alors. Un mois plus tard, le 17 juin, au cours d’un sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre le Covid-19, Xi Jinping s’engage « à donner aux pays africains un accès prioritaire au vaccin lorsqu’il sera développé et déployé ». Deux mois après, le 24 août, le premier ministre, Li Keqiang, prend un engagement similaire avec les pays du Sud-Est asiatique. « Les vaccins seront fournis en priorité aux pays du Mékong », promet-il lors d’une conférence virtuelle tenue avec les dirigeants du Laos, du Cambodge, du Vietnam, de Birmanie et de Thaïlande.

Pensez donc la Chine met en place des échanges commerciaux gagnant-gagnant et une aide humanitaire et médicale pour répondre à l’encerclement militaire dont elle est victime de la part des USA (et même de la France, de la Grande-Bretagne) dans le Pacifique, quelle traitrise de la part des Chinois…. Et voici le pompon, la Chine rompt avec le multilatéralisme cher comme l’on sait aux Etats-Unis et à leurs vassaux en développant les accords bi-latéraux et évidemment cette affirmation délirante quand on sait qui a quitté l’OMS (les USA) laisse entendre que comme ça la Chine peut fourguer de la camelote. CQFD.

Accusée de favoriser une fois de plus les relations bilatérales au détriment du multilatéralisme, la Chine annonce le 9 octobre qu’elle rejoint l’initiative Covax, lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin de permettre aux pays pauvres d’avoir accès aux futurs vaccins contre le Covid-19. Dans le même temps, l’industrie chinoise se met en ordre de bataille. Quatre acteurs semblent devoir jouer un rôle majeur dans la course mondiale aux vaccins : le géant public Sinopharm, le producteur de vaccins Sinovac coté au Nasdaq, Anhui Zhifei Longcom, filiale du groupe de biologie privé, et enfin un petit dernier, CanSino. Cette start-up cotée à Hongkong et Shanghaï présente une originalité : sa taille relativement modeste est compensée par le poids de son partenaire : l’Armée populaire de libération, acteur majeur dans la recherche scientifique chinoise qui obéit à ses propres règles, y compris lorsqu’il s’agit de valider un vaccin.

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2 Commentaires

  • PacoB

    Merci pour ce texte et les autres.

    On doit être très nombreux à préférer la diplomatie avec des vaccins que la diplomatie avec des ventes d’armes, ou des frappes chirurgicales qui créent des chaos multi-décénal.

    Bonne année, bonne santé du fond du coeur à toute l’équipe.

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  • Undertaker
    Undertaker

    Juste pour compléter et faire le lien avec votre article “Comment une idéologie raciste permet d’unifier les contraires : l’anti-dühring” Il fgaut savoir que le concept de péril jaune a été inventé au XIXeme sièclepar Guillaume II. Voici une petite vidéo pour la présentation de son livre « La fabrication de l’ennemi dans les démocraties » https://www.youtube.com/watch?v=cFMHFHP_dwM

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