Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Mélenchon change de ton que faut-il en déduire ? par Danielle Bleitrach

j’ai pris mes distances avec la politique française et ses jeux politiciens… mais ce blog je l’ai encore découvert récemment est un lieu de réflexion, de dialogue apaisé et ou chacun de nous apporte ce qu’il croit juste. Poursuivons donc…

Aujourd’hui je voudrais que les communistes, encartés ou non, se sachant ou non communistes, bref nos lecteurs, réfléchissent au changement de ton de Melenchon… Je parle de l’article paru hier dans l’Humanité avec ses propositions. L’article lui-même a un sens, celui d’une Humanité qui a choisi son camp. Celui du ralliement à Mélenchon que ce soit par affinité comme Marie georges Buffet, ou que ce soit comme les amis de Pierre Laurent, en faisant référence à l’ épuisement du potentiel militant à l’idée de mener une campagne électorale. La logique est alors qu’ avec d’autres ce serait plus facile. donc plus réaliste. C’est une vision du monde. Le choix d’une mort douce pour un parti sans utilité, qui ne combat plus, n’a plus de stratégie, ni de but, sinon celui de “dégager” une fois de plus le président pour lequel il a fini par voter au coup d’avant, pour éviter l’épouvantail de l’extrême-droite. Celui-ci étant conçu pour nous faire voter pour une chèvre et en tous les cas un soutien du capitalisme, un tenant de la même politique..

Ce n’est pas le choix du 38e congrès, mais ce n’est un secret pour personne que l’Humanité et une partie de la direction bicéphale n’ont jamais réellement porté le 38e congrès. Pourquoi s’obstinent-ils dans leur épuisement ?

Même si l’on veut voir là rien d’autre que de l’inertie et un manque de foi en l’avenir, cet article de l’humanité revient à appuyer ceux qui comme Marie Georges Buffet ont décidé de faire campagne pour Melenchon en violation de la démocratie collective, celle du Congrès, celle de la décision des militants. Ils poursuivent ce qui a été mis en oeuvre depuis plus de vingt ans et dont il est miraculeux que le parti y ait survécu.

Réflechissons, sans procès, quelle force politique aurait survécu à de telles directions, l’une Robert Hue, qui a littéralemnt détruit avec la mutation toute l’organisation du parti et qui est désormais un soutien officiel de Macron, la seconde Marie Georges Buffet qui préfère Mélenchon à son parti et lui a imposé déjà cette candidature au nom de regroupements gauchisants qui ont fourni la base du mouvement de Melenchon. Enfin, le troisième Pierre Laurent qui joue l’épuisement, l’incapacité à faire face à une campagne appuyé par le directeur de l’humanité et toute la presse communiste. Le tout dans un contexte où tout ce qui faisait l’originalité et la richesse de ce parti a été remis en cause.

Parlons franchement: il y a plusieurs interprétations possibles à cette brochette -disons de rois fainéants à la direction du PCF. Comment désigner poliment ceux qui tous ont suivi une ligne d’abandon et au plan international se sont conformés à la social démocratie et à son soutien aux bonnes œuvres de l’OTAN- sont-ils de simples produits de l’échec de l’URSS, de rapports de force défavorables? Ils seraient le produit du découragement d’une époque… Une manière de réalisme et le sauve qui peut autour des élus, quitte à voir se rétrécir à chaque élection leur nombre, cela permet une survie de ceux qui sont en place jusqu’à la retraite. Il y a ça et la vente location du patrimoine accumulé par le PCF. Il était énorme, rien que Draveil et Bazainville, le manoir XVIIIe siècle où Maurice Thorez a fini ses jours représentent des sommes fabuleuses.

Il y a une autre interprétation, la CIA qui a accompli avec l’aide de Gorbatchev et Eltsine, la fin de l’URSS, ne pouvait pas laisser en l’état les plus grands partis de l’ouest de l’Europe. C’est mon interprétation pourquoi le cacherais-je? l’histoire et les archives trancheront. Avant cette “révélation”, je pense que cela devrait donner simplement matière à réflexion sur les forces et faiblesses des partis “léninistes”. S’ils représentent à ce jour le meilleur outil de combat contre le capital, ils ont incontestablement un talon d’Achille: comment un parti composé de militants d’un haut niveau politique peut-il laisser s’installer à sa tête des gens qui n’ont plus rien de communiste et par “esprit de parti” se montrer incapables de les déloger? En ce sens le 38e congrès a été une agréable surprise, mais l’appel à l’unité a freiné l’élan et créé les conditions d’une direction bicéphale aujourd’hui à l’oeuvre pour poursuivre la destruction.

Ce qui est extraordinaire c’est que ce parti survive à de telles directions et une telle auto-destruction dans une période aussi peu favorable, mais que le souvenir de ses mérites, de ce qu’il a représenté de conquêtes sociales soit si fort dans notre peuple, que l’image du militant soit si respectée que partout où les communistes se battent ils obtiennent des résultats. Comme je l’ai dit un jour et l’image a fait flores, chaque français a dans sa poche une carte du PCF, celle de la sécurité sociale. Aujourd’hui tout ce qui résiste en matière de service public est plus ou mois lié à ce qui grâce au programme de la résistance et aux ministres communistes a été mis en place à la libération.

Partout où des communistes agissent encore, avec leur solidarité, leur dimension de classe ils arrivent à rassembler. Ils sont le visage du désintéressement. Ils sont affaiblis, effacés mais ils ne sont pas méprisés comme les autres. Regardez malgré la dérive de l’Humanité les titres de presse des communistes d’antan sont encore un patrimoine collectif dont la droite veut s’emparer. Arnal, le créateur de pif le chien, de la guerre d’Espagne au camp de concentration de Matahausen, est encore une valeur. Une marque qui a survécu à trois directions de liquidateurs.

Mieux au moment où il va fêter son centenaire, le PCF est le seul parti qui n’a pas eu à changer de nom. Mais là aussi ce n’est pas faute d’avoir été sollicité par les dites directions: en finir avec la marque tout en l’utilisant pour ses propres intérêts et sournoisement disqualifiant ce passé comme le font les capitalistes… et le pCF a survécu à tout cela…

C’est de ce constat qu’i nous faut partir, ne sous estimons pas ce parti et ce qu’il représente.

Revenons donc aux propositions de Melenchon… Là encore il faut regarder le fond et ce qu’elles signifient.


Personnellement croyez-le bien je n’ai aucune antipathie pour Melenchon, ce n’est pas lui que je blâme, lui il n’a jamais caché qui il était, ni son passé de lambertiste, le courant du trotskisme le plus anticommuniste, le plus sectaire, ni sa fidélité à Mitterrand le liquidateur du PCF et par la même occasion du parti socialiste. Il a des qualités intellectuelles indéniables, et témoigne parfois au plan international d’un courage dont n’ont plus la moindre idée nos “rois fainéants”. Et j’ai considéré comme un signe de faiblesse la haine que lui manifestaient ceux qui s’estimaient dupés par lui alors qu’ils ne l’avaient été que par eux-mêmes. J’ai apprécié que Fabien Roussel ne joue pas ce petit jeu là, qu’il soit correct avec le monde politique et singulièrement avec les autres forces de gauche en tenant compte des nécessaires combats communs.

Si pourtant j’ai toujours choisi le PCF, même flanqué de ses directions de rois-fainéants, c’est parce que le PCF ne se limite pas ni à Robert Hue, ni à Marie georges Buffet, ni Pierre laurent et qu’il existe aujourd’hui un Fabien Roussel, avec lequel je n’ai aucune accointance personnelle mais qui représente néanmoins ce qui rend ce parti différent des autres. En lui demeure ce lien privilégié avec les couches populaires, la classe ouvrière, mais aussi la nation qui ne se comprend que dans l’internationalisme.

Melenchon en revanche c’est le “mouvement”, la fausse démocratie, avec à sa tête un groupuscule qui à coup de compromis et de copinage impose des lignes poltiques contradictoires et des prises de position individuelles. Il ne sera jamais autre chose que cela et son mouvement s’effondrera avec lui. Cela dit, il représente à sa manière une réalité sociologique celles de couches sociales nées de l’ascension post libération, des couches urbaines menacées elles et leurs enfants parce que l’ascenseur social est en panne. Il a cru comme beaucoup d’autres qu’elles étaient la véritable expression populaire et est incapable de prendre pied dans des couches populaires, un monde du travail qui se réfugie de plus en plus dans l’abstention. Il a confondu les effets d’une politique de désindustrialisation, de ghettoisation, de désertification du territoire avec une tendance sociologique qu’il faudrait suivre. Il n’est pas le seul et cette coupure a accentué les aspects de son personnage, de son mouvement, avec cette tendance à se battre pour ses seuls intérêts auquel se résume le politique et dont Macron est la face la plus outrancière parce que le masque étroit de l’ambition ne masque plus la rapacité du grand capital.

Il n’empêche cette population n’a aucun bon sens et se coupe le plus souvent du plus élémentaire des intérêts basiques de ceux qu’il prétend représenter, si le côté caricatural de l’arrogance qui se noie dans un verre d’eau de Macron suscite méfiance et colère, c’est parce que sa politique est intolérable. Mais il y dans ces mouvements, dans ces “élites” une manière d’être en rupture avec la gravité des problèmes. Il faut partir de ces problèmes et non de la promotion des individus sur les plateaux de télévision, c’est ce qui commence à se dessiner à travers le renouveau du PCF. Proposer le ralliement à un individu qui a décidé de s’imposer et qui reçoit le soutien, en dehors de toute démocratie est une régression.

Quand on en est arrivé au système de la France insoumise où les “habiletés” tactiques d’un groupuscule prennent le pas sur toute expression collective, je me demande même si cette main tendue tardive n’a pas pour unique but de diviser le parti, de l’empêcher d’aller jusqu’au bout de son renouveau, c’est de cette manoeuvre, celle visant à repousser le congrès qui est à l’oeuvre dans l’Humanité.

Souvenez vous du mépris qu’il témoignait auxcommuniste, de la manière dont il disait du temps de Pierre laurent et autre le Hyarec,que le pCF était le néant , la mort…En jouant sur les vices de cette constitution qu’il prétendait réformer, mais qui comme son maître Mitterrand était faite pour ceux qui ont le goût du pouvoir personnel,et u’il se contentait d’utiliser, tout dans ses choix politiques refletant les mêmes ambiguités tactiques qu’il s’agisse de l’Europe, de la recontruction des services pblics, de l’écologie, du nucléaire, de la “sécurité”, cela tire de tous côtés. En utilisant non sans habileté tactique le jeu du présidentiable, il avait réussi à tout polariser autour de lui, les pour, les contre, ceux qui liquidaient et ceux qui le faisaient plus lentement mais tout aussi surement..

Aujourd’hui, il a déjà changé de ton, il propose un programme commun (comme son copain Mitterrand) et une répartition des candidatures aux législatives… Pourquoi parce que depuis le 38 e Congrès , il y a malgré tout une nouvelle orientation même si c’est avec tous les handicaps possibles et immaginables qu’a généré cette direction bicéphale et sa formidable force d’inertie. Avec Fabien Roussel, il y a eu une autre tonalité : Fini les disputes entre personnes, non le PCF sans aggressivité tente de dégager sa propre politique, il s’adresse à la classe ouvrière, aux jeunes, aux couches populaires, aux femmes en particulier dans leur profession d’enseignantes, de soignantes, il a une politique qui retrouve les intérêts français et refuse la xénophobie…

Une candidature de Fabien Roussel ne sera pas celle d’un Melenchon, elle ne joue pas le jeu de la Constitution mais elle définit une perspective au-delà de cet enfermemnt qui conduit à tous les fascisme entre des choix dits utiles qui ne mènent nulle part. Elle propose une autre perspective, le changement de société amorcé déjà que nous le voulions ou non et ce que nous révèle tous les jours une épidémie qui n’est pas la cause mais le révéateur de l’impossibilité à continuer comme ça.

Je dirai que cette candidature est même la possibilité de pousser le plus loin posissible les luttes dans les institutions telles qu’elles sont. S’il n’y a pas cet autre possible l’abstention , celle de gauche ne cessera de croître, les illusions que peut générer l’extrême-droite s’amplifieront. Pour rassembler et faire voter il faut impérativeent que ce choix là existe. Cyniquement les autres partis sociodémocrates devraient penser que s’il n’y avait pas eu lacandidature Marchais, jamais Mitterrand n’aurait pu se faire élire. Mais j’espère bien qu’elle n’aura pas une telle signification.

Si nous en sommes déjà là, celui de la prise de conscience par Melenchon et les autres de l’importance du vote communise personnellement j’aurais souhaité une rupture plus franche, des choix plus affirmés mais je veux bien reconnaitre que mes capacités manœuvrières ont toujours été limitées et je n’ai jamais revendiqué la moindre responsabilité en matière de direction. ce n’est pas ce que je souhaite, ni d’autres souhaitent mais ce sera un choix collectif, enfin je l’espère… Ce qui est suggéré en dehors de cela au nom de ces choix plus affirmés, je pense à l’UE souffrent d’un déséquilibre, on voit l’uE , la souveraineté mais sans un parti communiste que serait la sortie de l’UE sans dimension de classe? Le brexit? Donc aucun individu , aucun groupuscule ne peut remplacer ce qui peut créer u parti révolutionnaire., celui justement où chacun de la base au sommet compte pour un.

Tout ce que je peux faire c’est apporter comme d’autres des capacités d’analyse en particulier sur le plan international et celui de la culture. Le meilleur choix pour rendre cet apport efficace c’est ce blog. il aide à réfléchir, il n’impose pas de ligne et c’est ce que je fais ici avec vous…

Simplement il faut que vous constatiez ce changement de ton et que vous ne vous leurriez pas sur son interprétation, c’est le fruit à la fois d’une évolution de la situation qui démontre tous les jours l’impossibilité de rafistoler le système capitaliste à son stade irréversible néo libéral, c’est la planète, c’est la vie qui est en cause, les jeux politiciens, les ententes de sommet sont plus que jamais hors de saison. C’est ce que l’on constate en France mais surtout au plan international où il y a peu d’échappatoire pour l’hégémonie du capital derrière les USA, sans que pour autant la bête ne soit pas dangereuse. Nous sommes déjà entrés dans une nouvelle ère et il dépend de nous de la maitriser collectivement en coopérations multiples ou de continuer comme si rien n’était. Mais il y a aussi le choix courageux du 38 e congrès et le combat qu’avec Fabien Roussel certains des dirigeants récemment élus ont mené, il y a partout des jeunes gens que je connais qui ne se résignent pas; Ne méprisons pas ces atouts, ne les bradons pas.

C’est pour cela que Melenchon a changé de ton…

Mais si on en fait le candidat de “la gauche” radicale, il la tirera vers n’imprte quoi, les alliances de sommet, les pratiques de couloir, et insensiblement ce sera le retour du candidat au-dessus des partis comme mitterrand, l’oubli du programme… on a déjà vécu cela…tant de fois…
le parti communiste a oublié beaucoup d’expériences, de bagages théoriques et stratégiques, en particulier matière de rapports de force autrement, il s’interrogerait sur ce changement de langage et sur qui est déjà séduit et fait campagne pour une telle solution, ceux qui justement nous avaient conduit au mépris et au néant…

Danielle Bleitrach

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13 Commentaires

  • Xuan

    Biden change aussi de ton par rapport à Trump. Le changement de ton n’est pas encore le changement de la ligne mélodique.

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  • ANC Lannion

    Je me rappelle dans les année 2000 quand Marie-George Buffet affirmait qu’elle ne croyait plus au socialisme … qu’il fallait donc agir au mieux …
    Ce n’est peut-être pas le bon endroit pour mettre ceci que j’ai trouvé (mais c’est intéressant) :
    https://www.causecommune-larevue.fr/le_pcf_au_tournant_du_xxie_siecle

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  • Bernard Trannoy
    Bernard Trannoy

    Marie-Georges Buffet, en visite sur le Bassin d’Arcachon à l’occasion d’une législative partielle. A répondu à l’interpellation d’un camarade : “Mais camarades, le communisme c’est foutu
    Pourquoi pas ? C’est son opinion, je la respecte, mais alors l’honnêteté aurait dû lui commander de débarrasser le plancher

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    • pedrito

      Oh ! Oui ! Qu’elle débarasse le plancher, qu’elle disparaisse de ce parti – de MON parti – où elle n’a plus rien à faire, où je continue de cotiser sans illusion, sauf celle utopique sans doute à lire ce que je lis ici qu’il reste communiste, alors que j’apprends que cette politicienne dans son comportement n’est plus communiste…. Pas étonnant qu’elle et d’autres comme elle aient entrainé avec eux des “militants” à déserter et à trahir l’engagement communiste.
      Le mauvais combat, pour moi, c’est de persister dans cette attitude de reculer, reculer, jusqu’à disparaître: pour exister, il faut se battre, plus que jamais avec un drapeau dont nous sommes fiers, dont nous serions toujours fiers, parce qu’il qui ne tremperait plus dans aucune compromission

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  • chabian
    chabian

    Je me souviens de JL Mélanchon disant en créant le “mouvement” vers 2016 : je n’aurai aucune discussion avec des appareils (de parti) pour des discussions de places à répartir. La position d’aujourd’hui est donc un vrai changement. Le changement, c’est que l’opération de 2017 n’est plus possible. D’abord à cause de son personnage victime d’un dénigrement, ensuite du manque de vie dans le mouvement, de dynamisme démocratique. Ce n’est donc pas que le PCF aille mieux, c’est que les conditions de 2022 ont changé. Il y a aussi l’attrait électoral pour les Verts (à confirmer).
    Vu de Belgique, je trouve que se compter entre communistes par un candidat à la présidentielle au premier tour est un mauvais combat. C’est une candidature qui divise. Et ce combat n’est pas une perspective communiste actuellement. On peut l’éviter si on a une primaire à gauche : il y a débat, opposition de programmes et d’orientations, temps de parole et comptage dans cet “avant-tour”. (Et ce comptage n’est pas une défaite comme dans l’élection). De toutes façons, il faut un éclaircissement des positions à gauche, le PCF doit sortir de sa crise (merci à l’article de Cause Commune) et ce n’est pas fini ! et rassembler les morceaux épars. Puis il doit retourner vers les problèmes concrets des gens (il faut reconnaitre que JLM avait été courageux de s’attaquer à Marine Le Pen dans ses terres du Nord en 2012, il faut s’en inspirer). Donc je pense que les communistes ont des taches urgentes, plus que les questions électorales. Et pour 2022 : 1/ obtenir des primaires, 2/ répartir des places 3/ avoir des rapprochements de programmes présentés à la primaire pour construire un programme commun pour le candidat de gauche et son équipe équilibrée (et non ce groupuscule dont vous parlez très bien).

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    • ANC Lannion

      Il y a beaucoup de chose à dire.
      Pour moi il n’y a pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun (même si JLM n’est pas mauvais dans ce chapitre). Il ne faut pas compter sur lui pour avancer une perspective communiste (même socialiste). Par ailleurs une “primaire” n’est pas une solution, tellement les “gens” sont obnubilés par le deuxième tour donc serons inconsciemment poussés à choisir celui qui peut battre Le Pen..
      Quant au courage face à Marine Le Pen, il n’a pas duré longtemps puisqu’il a été se faire élire à Marseille !
      Comme vous dites “vu de Belgique” sauf que nous sommes en France et qu’aujourd’hui le choix vu la profondeur de la crise du capitalisme financiarisé et mondialisé n’est plus qu’entre “socialisme et barbarie”.
      Un dernière remarque, le “Programme commun” on a déjà donné et cela nous a conduit où nous en sommes.

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    • ANC Lannion

      Vous avez une vision purement électoraliste. La première tâche des communistes est de reconquérir les milieux populaires (dans le quartiers et les entreprises) ce qui a été abandonné avec la fameuse “mutation huesque”.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Quelle utilité JLM a dans la construction du socialisme réel ? Aucune et pas plus aujourd’hui qu’en 2012, date à laquelle j’ai quitté le PCF n’ayant reçu aucun soutien dans ma fédération pour résister à une énième alliance concrétisant encore plus notre effacement.
      JLM fera ni plus ni moins que Tsipras en Grèce, se coucher devant le grand capital.
      Le PCF doit revenir sur le devant de la scène pour gagner en audience et inspirer les luttes en France.
      Nous ne gagnerons pas les présidentielles, et Alors ! La gauche ne gagnera pas non plus quel que soit le cheval que l’on choisisse.
      Les primaires seraient la pire des solutions, anti démocratique, les choix concernant les communistes doivent être pris par les communistes et eux seuls. D’où la nécessité de clarifier leur appartenance pour certains dirigeants qui ne croient plus au communisme mais qui continuent à gripper le PCF, ceux là doivent quitter le PCF.
      Ni JLM ni personne à gôche ne doit intervenir dans les affaires internes du Parti.
      L’effacement du PCF aggravera la vie des travailleurs, laissant les sociaux démocrates œuvrer comme ils l’ont fait à chaque fois qu’ils ont eut le pouvoir. Qu’a donc gagné le peuple avec Jospin, Hollande, compagnons de route de JLM de longue date pour ceux qui ont la mémoire courte.
      Laissant la jeunesse face au désespoir et au manque d’alternatives.
      Si JLM parvenait malgré tout à la présidence ce sera l’arrêt de mort pour la gauche et une désillusion encore plus grande, car il ne sera pas en mesure de créer un rapport de force dans le monde du travail.
      Il attire une certaine frange sociale, éduquée mais pas la base populaire.
      Dans mon quartier de naissance depuis la fin de l’activité de deux vieux camarades communistes il n’y a plus de relève politique, ce quartier de banlieue ouvrière est mort politiquement, abandonné, plus de 110 adhérents au PCF dans les années 80 dans ce même quartier, dont de nombreux ouvriers.
      Aujourd’hui il est abandonné de la fédération du PCF, ces couches populaires ne sont pas leur priorité, immigrés ils ne votent pas, donc à leur yeux sans intérêt. Mais ni les trotskistes (LCR), ni JLM n’ont pris la place vacante, c’est le néant, et les seuls un peu politisés courtisent la marie socialiste espérant une aide ou un petite place à la mairie, pour certain c’est la carte de l’opposition de droite qui est jouée, voilà la conscience politique populaire dans ce quartier.

      Le rôle principal que devrait jouer le PCF est de redonner confiance et espoir aux masses des travailleurs, défendre sans failles ni faiblesse la grande Histoire du Communisme international, re trouver les symboles reconnu par des milliards d’être humain dans le monde, la faucille et le marteau et l’Internationale. C’est notre identité, celle de la lutte des classes qu’il faut reconstruire, combattre les ennemis d’où qu’ils viennent de droite ou de gauche ou de l’intérieur.

      La seule alternative à la crise pour les travailleurs est le socialisme. Toute autre voie mènera à l’exploitation intensifiée par le développement des technologies au services des profits, à la destruction de ce qui est encore socialisé et potentiellement rentable, à la guerre entre impérialistes.
      Le capitalisme par nature ne peut pas être contenu, c’est un cancer qui finira par tuer le corps sur lequel il se développe.

      Le PCC montre que seul un parti communiste peut dompter le capitalisme pour l’asservir au développement de tout un peuple, mais à terme il faudra se passer de cette forme barbare, de ses mythes et de sa force de séduction.

      En France la majorité du patronat gagnerait dans une société communiste, lui garantissant un pouvoir d’achet de sa clientèle, et un soutient scientifique au développement économique, en d’autres termes une planification économique, bien plus efficace que le libéralisme.
      Pour s’en convaincre au moins 3 exemple: le formidable développement de l’URSS dont la Russie bénéficie grandement encore aujourd’hui, en particulier dans le domaine de l’industrie, la planification du marché socialiste chinois et un dernier exemple à droite dans la reconstruction de la France d’après guerre donnant des entreprises de premier ordre mondial comme EDF, France Télécom (plus grand réseau mondial à l’époque du Minitel), SNCF, construction navale, Sécurité Sociale Universités, CHU,…
      Débarrassés du parasitisme financier nous pourrions même devenir sérieusement compétitifs.
      Elimination de toutes les sorties d’argent non nécessaires à la production, intérêts, dividendes, loyers,… Un tiers du salaire part dans les loyers, une autre partie dans la voiture, les entreprises payent des loyers énormes inutiles à la production et répercutés dans les prix. Nous pourrions baisser les salaires de 30% et augmenter le pouvoir d’achat.

      La présentation d’un candidat du PCF sera une marque de combativité s’il est appuyé localement dans la campagne, dans les entreprises et les quartiers au plus près des gens loin des plateaux, même s’il faudra les utiliser comme porte voix. L’important n’est pas le résultat de l’élection mais les résultats d’une reprise de contact avec le peuple de France, toucher au cœur les travailleurs.
      La propagande et les symboles ne doivent pas être négligés, tout autant que le fond des propositions qui seront faites aux travailleurs et l’incitation à rejoindre la lutte et à reconstruire une organisation efficace.

      On nous accusera de la défaite de la gôche ! Et Alors !
      Cette gôche anti communiste a été au gouvernement au service du capitalisme.
      JLM, les gauchistes, les verts cracheront toujours à la face des communistes, et n’hésitent pas eux à poser des candidats concurrents face aux communiste.

      La seule alliance solide est celle avec les travailleurs. Rappelons leur ce qu’ont fait Croizat, Thorez, Paul,… Rappelons leurs qui a réellement résisté au fascisme en France même, qui est parti combattre en Espagne pour sauver la Republica, qui a défait le nazisme,…

      Ce bilan communiste est bien plus important que la carrière d’un JLM, qu’une gôche sans substance ou une échéance électorale dont quel que soit le résultat rien ne changera en bien en 2022.

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  • salingue michel
    salingue michel

    Oserais-je utiliser un proverbe chinois bien connu qui me semble résumer la situation “Quand le sage désigne la perspective, l’idiot regarde l’élection présidentielle.” La question de la candidature doit se poser non pas en regardant mai 2022 mais dans le cadre d’une avancée idéologique de la perspective communiste.
    Mélenchon, après avoir qualifié les communistes par la formule « la mort et le néant » vient aujourd’hui quémander leur appui. On peut, pour le moins, s’interroger sur sa sincérité. Cette démarche et son auto-désignation démontrent, une fois de plus, la nocivité et la dangerosité du régime présidentiel de la 5ème République.
    Quand le peuple français se lèvera-t-il pour crier haut et fort qu’il ne veut ni César, ni tribun, ni homme providentiel ?
    Ces candidatures personnelles visent à recentrer le débat de la perspective et de la stratégie sur l’élection présidentielle qui serait l’alpha et l’oméga d’avancées sociales déterminantes.
    Illusions !
    Une présidentielle gagnée ne suffit pas, et loin s’en faut, à changer les choses fondamentalement et dans le bon sens. L’élection de Mitterrand en 1981 en fut la preuve ; dès 1983 avec la politique de rigueur Mitterrand s’est plié aux volontés du capital et du marché.
    Aucun gouvernement de gauche, AUCUN, dans l’histoire de ces 90 dernières années n’a fait une politique de gauche sans que le mouvement social et l’état de pression de l’unité d’action des luttes ne l’y oblige.
    La condition première et incontournable du changement dans la durée passe par une mobilisation populaire participant à la prise de conscience et se traduisant par les luttes dans une perspective de construction du socialisme avant, pendant et surtout après l’élection.
    Faire des présidentielles la clef de voûte de l’accession aux responsabilités ne suffit pas.
    Seule la convergence des luttes politiques, sociales, syndicales permet de se dégager une marge de manœuvre dans le rapport de force.
    Le point aveugle de notre stratégie politique se situe au niveau du lien politique entre luttes et construction du socialisme ici, dès maintenant et concrètement à partir des luttes menées.
    Il faut renverser dialectiquement la perspective : il ne peut y avoir victoire électorale des forces de changement sans mobilisation des travailleurs au travers des luttes amorçant la construction du socialisme ici et maintenant. En gagnant, par les luttes sociales, des “bouts” de socialisme comme, par exemple, la sécurité emploi-formation, la reprise d’une entreprise en coopérative ou par sa socialisation, la gratuité des transports, la gestion de l’eau… tout ce qui concerne les biens communs. C’est la perspective concrètement vécue du socialisme qui mobilisera l’électorat. C’est en arrachant des morceaux de pouvoirs au forces du capital qu’on avancera.
    Il n’existe pas de raccourci historique. Sans mobilisations, sans luttes aucune victoire, aucune réelle avancée sociale ! Alors que faire ? L’élection présidentielle est un piège, par principe anti-démocratique. La gauche par essence et par construction historique est diverse, seul un scrutin à la proportionnelle peut la représenter. En ce sens l’élection présidentielle, dans sa forme actuelle, est un véritable coup d’état. Soyons réalistes, qui peut croire que la gauche peut aujourd’hui gagner avec un PS à la ramasse, un PC qui commence à peine à relever la tête, des Verts plus que jamais divisés, un Mélenchon qui se prend pour le Sauveur Suprême et, surtout, un mouvement social et syndical dos au mur qui va de recul en recul… Nous avons à reconstruire une perspective sur le long terme avec les travailleurs afin qu’ils se mobilisent vraiment et que tous ceux qui qui par dépit ont abandonné le combat social et politique en se tournant vers l’abstention reprennent espoir. Mais tout cela ne se bâtit pas en 18 mois. La perspective pour être un jour crédible doit clairement s’inscrire dans une remise en cause fondamentale du système économique, social et politique. Alors, oui à un candidat communiste afin de mettre sur la table les vrais termes du débat, faire toucher du doigt les combats à mener et montrer que, aujourd’hui plus que jamais, il n’est d’autre solution face à un creusement inédit des inégalités et un risque d’effondrement climatique qu’un socialisme qui renverse la table… mais l’essentiel, la priorité doit rester aux luttes.

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  • JOHN
    JOHN

    Vous pouvez écrire toutes les lignes que vous voulez. Le PCF s’est terriblement éloigné du terrain, des précaires, des oubliés. Je dirais qu’il s’est bien trop embourgeoisé.

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    • pedrito

      Et pourquoi croyez-vous que de nombreux communistes et autres gens de gauche, inquiets des dérives que vous semblez aujourd’hui regretter et qui ont affecté l’indispensable Parti Communiste jusqu’à le rendre inaudible, réagissent de plus en plus vivement depuis ces dernières années, au point de souhaiter ardemment une candidature communiste pour 2022?
      Pour notre part, ma compagne et moi, nous ne voterons que si cette nécessité politique se réalise: plus jamais question de servir de marchepied à un aventurier véreux ou quelconque politicien opportuniste.
      Si l’on veut que les classes populaires retrouvent le chemin des urnes sans se tromper de colère, un PC authentiquement communiste doit redevenir la force principale de la gauche: ni magouilles, ni trahisons, ni compromissions, ni alliances de sommet, cap sur une véritable union populaire des forces patriotiques

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  • Dietzgen
    Dietzgen

    Comme un autre commentaire s’inspire de l’exemple belge, pour filer l’exemple, le PTB est parti de zéro, de ses propres candidatures avec un discours propre et des concepts réellement marxistes. C’est cela qui lui a permis de passer du “néant” à près de 10% sans alliances.

    Les jeux d’alliances depuis le programme commun, voire depuis la révolution spartakiste n’ont conduit qu’à des reculades n’appelant que des sauts d’arlésienne…

    Vargas Llosa (que je n’apprécie guère) disait que la culture n’était pas une momie qu’il fallait à tout prix préserver de l’air extérieur telle une momie de peur qu’elle ne parte en poussière mais quelque chose d’organique qui doit vivre avec le peuple. Le communisme ne doit pas s’enfermer dans ces sarcophages buffesques.

    Mélenchon “change de ton” ; Schubert faisait cela admirablement tout en conservant une harmonie d’ensemble de l’oeuvre tout son long. Les sauts de tonalité ne sont pas une garantie de pivot conceptuel et le problème de Melenchon est qu’il semble changer d’opinion, de cheval de bataille sans arrêt par le simple fait que plus aucune théorie ne le guide, socialisme, communisme ou social-démocratie. Il plonge toutes ses conceptions dans une vague “gauche”.

    L’alliance proposée paraît être purement tactique, mais je peux me tromper…

    Pour ma part, l’espoir est davantage Roussel issu d’une véritable révolte partisane. C’est d’un mouvement authentique de communistes sincères dont nous avons besoin, pas d’un paravent ou cache sexe pour se présenter au peuple confusément, avec honte de soi aux côtés de gens qui nous haïssent.

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    • chabian
      chabian

      Je voulais en fait souligner les particularités (très perverses) du système électoral de la Ve république, aggravé par la réforme ‘Jospin’. Il favorise un candidat président, jouant au “centre” de l’échiquier des opinions avec un parti présidentiel “ad hoc”, chassant souvent sur les terres de l’opposition la plus forte (le “contrat social” de Chirac jadis, aujourd’hui les thématiques identitaires de Sarkozy et Macron). Cette prime au président visant le “centre” est accentuée par la prime à son parti dans les élections parlementaires survenant après le scrutin présidentiel : les cohabitations ont disparu, De plus, c’est un système “the winner take all” dans chaque district, avec un seul siège parlementaire en jeu. Il y a donc intérêt à avoir un candidat unique de la gauche, présidentiel ou parlementaire, ce qui suppose des compromis avec d’autres.
      (Par opposition à ce système, le système proportionnel en Belgique assure à chaque parti une représentation avec quelques milliers de voix dans un “district” qui est étendu et donnant plusieurs représentants répartis selon les votes sur plusieurs listes. Il y a néanmoins une prime aux gros partis selon un calcul “surréaliste à la belge”).
      On peut évidemment rejeter ce processus d’élection si injuste de la Ve. Mais alors, se présenter a-t-il un sens ? Non. C’est pour cela que je dis que tenir des propositions politiques au moment des primaires en France a la même valeur, si pas plus efficace, que dans le 1er tour. Rappelez-vous Lassalle : il a fait un tabac, mais dans un débat à 11 ! en 5′ de paroles.
      Par ailleurs, le PTB en Belgique a en effet connu une bonne croissance dans les divers territoires électoraux belges (selon les derniers sondages en tous cas). Il tient un discours proche des soucis des gens, mais aussi proche de leurs sentiments (colère, etc.). Il dénonce fortement, avec des chiffres concrets. Les principes communistes sont tenus comme cap, mais pas comme propagande. C’est plus proche d’un populisme, si on veut, et c’est adapté à notre époque (moindre insistance publique sur l’internationalisme, le communisme, etc., mais pas d’opportunisme). Ce parti mord sur le PS, intéresse bien les jeunes, et il fait que l’extrême-droite est très faible ou inexistante dans la partie wallonne (alors qu’elle cavale en tête dans la partie flamande). Une expérience à étudier.

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