Avec cet article du quotidien japonais Nikkei, nous sommes décidemment dans un contexte où se succèdent les accords commerciaux et les ententes régionales y compris militaires toutes destinées à contrecarrer la stratégie de déstabilisation des Etats-Unis et dans le même temps assurant la sécurité des échanges commerciaux qui demeurent premiers sur des bases renouvelées. (note de danielle Bleitrach traduction de Baran)
Pékin envoie le ministre de la Défense à Islamabad, des manœuvres aériennes conjointes sont prévues
Les F-16 FightingFalcons de l’armée de l’air pakistanaise construits par General Dynamics des États-Unis sont sur la bonne voie pour des manœuvres conjointes avec leurs homologues chinois. © Reuters
ADNAN AAMIR, écrivain collaborateur
8 décembre 2020 13:54 JST
KARACHI – La Chine a signé un pacte de défense avec le Pakistan, son ancien allié, en réponse à un récent pacte d’échange d’informations entre l’Inde et les États-Unis
Le général Wei Fenghe, ministre chinois de la Défense et conseiller d’État, s’est rendu la semaine dernière à Islamabad pendant trois jours et a signé un protocole d’accord (MOU) pour renforcer la coopération en matière de défense entre l’armée pakistanaise et l’armée populaire de libération.
Contrairement à l’arrangement de défense américano-indien, les détails du pacte sino-pakistanais n’ont pas été rendus publics. Cependant, les analystes pensent qu’il contient de nouveaux engagements en matière de partage de renseignements qui aideront le Pakistan à suivre les mouvements des forces indiennes à travers leur frontière partagée dans un climat de haute tension.
Le Pakistan a clairement manifesté l’importance de la visite de Wei dans les liens de défense mutuelle en lui décernant un prix national prestigieux, le Nishan-e-Imtiaz, qui est décerné pour un service exceptionnel au pays.
La diplomatie militaire fait suite à la signature fin octobre de l’Accord de base d’échange et de coopération pour la collaboration géospatiale par New Delhi et Washington, qui a donné aux forces armées indiennes accès à une mine de données provenant des satellites militaires américains.
Le sénateur Anwaarul Haq Kakar, un allié du gouvernement, a déclaré que le MOU “contrecarrera l’attaque de l’Inde soutenue par les États-Unis et accroit la garantie politique qu’en cas de nécessité, Pékin se tiendra aux côtés du Pakistan”. Il a déclaré que l’accord attirait davantage le Pakistan dans l’orbite de la Chine, étant donné que leurs économies et leurs intérêts en matière de sécurité devenaient de plus en plus liés.
Il a également été annoncé que les forces aériennes pakistanaises et chinoises mèneront un grand exercice conjoint appelé Shaheen IX avant la fin du mois de décembre. L’exercice précédent, leShaheen VIII, a duré quinze jours et a impliqué une cinquantaine d’avions de guerre, incluant des avions de chasse et des avions d’alerte rapide, qui ont réalisé des simulations de combat. On s’attend à ce que Shaheen IX soit un plus grand déploiement à tous égards.
“L’accord américano-indien renforcera les capacités militaires de New Delhi à surveiller les menaces basées au Pakistan”, a déclaré Michael Kugelman, directeur adjoint du programme Asie au Wilson Center, à Nikkei Asia. “L’accord sino-pakistanais peut être considéré comme un effort pour relativement réduire ce déséquilibre dans la balance stratégique dela région provoqué par l’accord américano-indien”.
La Chine a récemment renforcé ses accords de coopération en matière de défense avec le Pakistan dans le cadre d’une solide alliance de sécurité qui date des années 1960. © Reuters
Mais cela pourrait ne pas suffire à mettre l’Inde et le Pakistan sur un pied d’égalité. “Les technologies de surveillance et de renseignement sophistiquées et de haute qualité de l’Amérique peuvent être de meilleure qualité que celles de la Chine”, a déclaré Kugelman.
La Chine soutient le Pakistan en matière de défense depuis les années 1960, le dernier développement politique est une extension de cette alliance. “ Sans aucun doute, la Chine envoie un signal de soutien au Pakistan contre l’Inde”, a déclaré Jeremy Garlick, professeur adjoint de relations internationales à l’Université d’économie de Prague. “La Chine s’est engagée à soutenir le Pakistan depuis des décennies, et elle indique que sa position est inchangée.”
Au cours de sa visite, Wei a manifesté sa satisfaction concernant la sécurité fournie aux projets d’infrastructure dans la deuxième phase du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), une branche du programme des nouvelle routes de la soie d’une valeur de 50 milliards de dollars. Toutefois, dans les coulisses, les Chinois ne sont peut-être pas aussi optimistes car l’augmentation des troupes et autres mesures de sécurité n’ont pas empêché des raids occasionnels.
“La Chine continuera de s’inquiéter du problème de sécurité tant que ses projets et le personnel chinois qui y travaille continueront d’être attaqués”, a déclaré Kugelman. “Pourtant, les problèmes de sécurité n’inciteront pas Pékin à réduire ses investissements au Pakistan.”
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