Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Chine : le “nettoyage” de Shanghai, la fin de la bande de Jiang Zemin

Le site de Asialyst.com est hyper pointu. Il y a des détails impressionnants sur la vie politique et économique chinoise. Avec de la méthode, il y a carrément moyen de reconstituer un véritable organigramme illustrant la lutte de classes interne au socialisme chinois et ses ramifications avec la finance internationale. Jack Ma y apparait comme “la blanchisseuse” des groupes d’intérêts derrière Jiang Zemin. Jack Ma, le soi disant self made man, qui doit tout aux amitiés politico-bancaires de papa… Les crédits en milliards de dollars de son ami d’enfance… J’ai remarqué qu’il y a a tjrs un trou dans la Time Line des milliardaires quand ils te racontent leur succès story… Enfin bref, Ma est connecté avec cette aile libérale du parti. Deux grandes familles le soutiennent, les Zemins et la famille Chen. La famille Zemin est un investisseur de Ant group qui sont connus pour être dans les télécommunications, le spatial, etc. Une des hypothèses de asialyst : comme ils se savent en danger, avec le lancement de la monnaie électronique étatique et les pressions réglementaires sur leurs activités de crédit avec intérêt qui profitait d’un soi disant vide juridique (jusqu’à aujourd’hui ils faisaient tout ça sans statut bancaire), ils optent pour le choix de faire grandir la bête en dehors de la Chine. Ils publient le rapport de force pour mieux le tenir: moyen d’accentuer le “too big to fail” et d’échapper à la concurrence de l’État sur la monnaie. C’est l’une des hypothèses dans asialyst. Le spécialiste s’appelle Alex Payette, m’écrit Baran qui suit la lutte des classes au cœur du parti communiste et de la finance internationale comme un roman. Je suis tout à fait d’accord avec lui et on peut analyser de la même manière certains épisodes de la chute de l’URSS. Il est probable que l’étude de ce qui s’est passé en URSS a joué dans la manière dont Xi, mais il ne s’agit pas que de lui mais bien de l’aile gauche du parti, a mené et continue à mener ce combat, ce qui nous renseigne sur la lutte des classes interne et externe dans le socialisme. A la chute de l’URSS, il n’y a pas eu un parti et même des syndicats et d’autres organisations qui aient échappé à cette lutte et nous y sommes encore (note de Baran et danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Han Zheng, le dernier membre de la "bande de Shanghai", ancien allié de Jiang Zemin et actuel secrétaire du Parti pour la municipalité le 6 mars 2016.
Han Zheng, le dernier membre de la “bande de Shanghai”, ancien allié de Jiang Zemin et actuel secrétaire du Parti pour la municipalité le 6 mars 2016. (Crédit : Wei Yao / Imaginechina via AFP).

Chine : le “nettoyage” de Shanghai, la fin de la bande de Jiang Zemin (1/2) – Asialyst

Que reste-t-il de la « Bande de Shanghai », ce solide réseau qui a permis à l’ancien président Jiang Zemin de maintenir son influence bien après sa retraite ? Pressé d’asseoir son autorité sur le Parti-État, Xi Jinping s’est attelé dès son arrivée au pouvoir fin 2012 à « nettoyer » de cette clique les postes-clés à Shanghai. A l’approche du 19e Congrès du Parti prévu à l’automne prochain, cette vaste opération touche à sa fin. Le 17 janvier 2017, Yang Xiong [杨雄] est « démissionné » de son poste de maire de la municipalité de Shanghai. Cette démission suit de quelques mois la « mutation » de son secrétaire Li Yiping [李逸平] du secrétariat général au profit de Yin Hong [尹弘], associé de Ding Xuexiang, membre de l’ex-« bande de Shanghai » [上海帮] et secrétaire de Xi Jinping lors de son passage à la tête de la mégapole portuaire en 2007. Ce changement soudain choque la scène politique chinoise toujours en alerte depuis la « purge » commencée dès 2012 contre les alliés de l’ancien président Jiang Zemin et sa clique tristement célèbre.* Dans l’ordre : Ai (né en 1960), vice-maire de Shanghai (2007-2014) ; Shen (né en 1963), vice-maire (2008-2013 et membre du comité permanent de Shanghai (2013-2016) ; Shen (né en 1954), membre du secrétariat (2003-2008) et vice-maire de Shanghai (2008-2013) ; Zhang (né en 1955), responsable de la sécurité publique (2008-2013) et vice-maire de Shanghai (2011-2013) ; Wu (né en 1952), responsable de la sécurité publique (2000-2002) et secrétaire de la commission des affaires politiques et juridiques (zhengfawei) de Shanghai (2002-2012) ; He (né en 1957), commandant de la garnison de Shanghai (2013-2015) ; Yan (né en1955), membre du secrétariat (1997-2002) puis secrétaire-adjointe du Parti pour Shanghai (2002-2013). **Tous ces individus étaient soit maire-adjoint et/ou membre du comité permanent de ville de Shanghai et associés à Jiang Zemin ou encore Han Zheng.Parmi ceux qui tombent, la liste est longue. Mais certains ont eu plus de chance que les autres : Yang Xiaodu [杨晓渡] (secrétaire-adjoint de la commission centrale de discipline et d’inspection – jiwei), Ding Xuexiang [丁薛祥] (vice-directeur du bureau central des affaires générales), Chen Hao [陈豪] (secrétaire du Parti dans le Yunnan) et Du Jiahao [杜家毫] (secrétaire du Parti dans le Hunan). Les deux premiers ont été « récupérés » par Xi Jinping et les deux autres sont – considérant leur âge – sur le chemin de la sortie. Précisons aussi que Yang et Chen sont des « doubles non » [shuangfei – 双非] : ni membres suppléants ni membres du Comité central, au contraire de Ding et Du qui sont membres suppléants. On se souviendra par ailleurs des « remaniements » ayant écarté Ai Baojun [艾宝俊] (2015), Shen Xiaoming [沈晓明] (2016), Shen Jun [沈骏] (2013), Zhang Xuebing [张学兵] (2012), Wu Zhiming [吴志明] (2012), He Weidong [何卫东] (2015) et Yan Yicui [殷一璀]* (2013), pour ne nommer qu’eux**.

DERNIER SIGNAL AVANT LE CONTRÔLE DE SHANGHAI : LE CAS DE YANG XIONG ?

*Soit, dans l’ordre: Huang (né en 1938), maire de Shanghai entre 1991 et 1995, auquel succède Xu (né en 1937), entre 1995 et 2001, puis Chen (né en 1946), entre 2002 et 2003, tous trois des alliés de Jiang Zemin.Yang est né en 1953 dans la province du Zhejiang, tout comme les trois anciens maires de Shanghai Han Zheng, Huang Ju [黄菊], Chen Liangyu [陈良宇] et Xu Kuangdi [徐匡迪] avant lui*. Présent dans les hautes sphères de la scène politique de Shanghai depuis 2001, Yang est devenu en 2003 maire-adjoint à l’âge de 50 ans. Alors qu’il aurait dû être promu plus rapidement après 2008 (55 ans), il n’en fut rien et déjà dès 2007, le passage de Xi Jinping se fait sentir sur la carrière de Yang Xiong qui semble faire du sur-place. Alors que Xi entre au politburo en 2007, Yang reste coincé au rang vice-provincial, et ce jusqu’en 2013 – il a alors 63 ans. Aux dires de certains, Yang serait également un proche de Jiang Mianheng [江綿恆] (né en 1951), fils de Jiang Zemin. Maintenant de facto inéligible au politburo (puisqu’en 2017, il aura 67 ans), et à quelques mois du 19e Congrès, Yang ne représente plus une menace : l’endiguement commencé par les hommes de Xi depuis 2012 porte ses fruits, une fois de plus. Ce faisant, la voie est ouverte pour le président chinois, maintenant débarrassé de Yang, qui ne voit plus sur son chemin que Han Zheng (63 ans), encore éligible à un mandat dans le politburo (2017-2022).

« NETTOYER L’ANCIENNE DEMEURE DE JIANG ZEMIN » [清洗江泽民老家]

*Beau-fils de Yao Yilin [姚依林], une des grandes figures du Parti, Wang aurait à un moment été proche de Jiang Zemin par ses liens avec Li Changchun [李长春] ([1944 -.] membre du Politburo de 1997 à 2012). C’est d’ailleurs Li qui a placé Wang dans le secteur bancaire du Guangdong vers la fin des années 1990 afin d’y enquêter. Wang, qui est maintenant secrétaire de la commission centrale de la discipline et d’inspection, a longuement travaillé avec He Guoqiang [贺国强] et Wu Guanzheng [吴官正], tous deux anciens membres du politburo et proches de Jiang Zemin. Enfin, Wang, bras droit de Xi depuis 2012 dans sa lutte contre les supporteurs de Jiang, est actuellement un important contrepoids dans le politburo (par le biais de la commission de l’inspection). **Membre du politburo de 2007 à 2012, He est un allié de Zeng Qinghong. ***Membre du politburo de 1997 à 2007, Wang est également un allié de Zeng.Depuis son arrivée au politburo ainsi qu’à la tête des plus hautes instances du Parti, Xi Jinping a mis en œuvre une stratégie d’encerclement et de « nettoyage » de factions, surtout en ce qui concerne la vieille garde alliée de Jiang Zemin : soit Zhou Yongkang et Zeng Qinghong, ou encore la « faction du pétrole » (shiyoubang – 石油帮), la « bande du Jiangxi » (Jiangxibang – 江西帮), la « faction des secrétaires » (mishubang – 秘书帮] ou la « faction de la commission centrale des affaires politiques et juridiques » (zhengfabang – 政法帮). Cela dit, les quatre ou cinq dernières années ont surtout permis à Xi et à Wang Qishan* d’encercler, voire même de « déloger », les anciens du politburo associé à l’ex-président Jiang Zemin. C’est vrai tout particulièrement dans le Jiangxi (fief de Zeng Qinghong et Wu Guangzheng), dans la commission de l’inspection (autrefois présidée par He Guoqiang [贺国强]** et Wu Guangzheng [吴官正]***), dans le Liaoning (fief de Li Changchun [李长春]), en Mongolie-Intérieure ou encore dans le département de la propagande de Liu Yunshan [刘云山].Ce qui nous donne aujourd’hui dans le détail un paysage politique composé comme tel : le Jiangxi est dirigé par Lu Xinshe [鹿心社], membre de la « bande du Zhejiang » de Xi ; la commission de l’inspection est maintenant dirigée par Wang Qishan ; le Liaoning est dirigé par Li Xi [李希] – allié de Xi Jinping ; et la Mongolie-Intérieure est dirigée par Li Jiheng [李纪恒], supporter de Xi. Ainsi, au 16 janvier dernier, il ne restait en fait que deux grandes figures, deux vestiges, de l’époque de Jiang Zemin à Shanghai, soit Yang Xiong et Han Zheng [韩正]. Et, tous deux se retrouvent depuis 2013-2015 paralysés par l’influx des hommes de Xi qui les poussent vers la sortie.

Cartographie factionnelle du gouvernement et du comité permanent du Parti communiste à Shanghaï
Cartographie factionnelle du gouvernement et du comité permanent du Parti communiste à Shanghaï

En réalité, et nous le voyons bien sur ce graphique, la ville de Shanghai

Chine : le “nettoyage” de Shanghai, la succession de la succession (2/2)

A la veille des célébrations des 95 ans du Parti Communiste Chinois le 30 juin 2016, des membres du Parti cousent un drapeau.
A la veille des célébrations des 95 ans du Parti Communiste Chinois le 30 juin 2016, des membres du Parti cousent un drapeau. (Crédit : Zhong yang / Imaginechina, via AFP).

Xi Jinping a réussi son pari : se débarrasser de la « Bande de Shanghai », ce solide réseau qui a permis à l’ancien président Jiang Zemin de maintenir son influence bien après sa retraite. Comme nous l’avons vu dans un premier volet, l’actuel numéro un chinois s’est attelé dès son arrivée au pouvoir fin 2012 à « nettoyer » de cette clique les postes-clés à Shanghai. Dorénavant, ce « nettoyage » assuré et assumé, tous les yeux se tournent vers l’avenir et la succession de la succession : soit les futurs cadres de la municipalité pour l’année 2032.* Tous deux sont nés en 1963 et sont aujourd’hui membres du politburo. Depuis le changement de dernière minute à la tête de la mairie de Shanghai, soit depuis que les alliés de Xi Jinping ont réussi à déloger Yang Xiong – allié de Jiang Zemin – et à le remplacer par Ying Yong le 20 janvier dernier – tous les yeux se tournent maintenant vers le plus jeune Cadre de l’administration shanghaïenne : Shi Guanghui [时光辉]. Ce dernier est rien de moins que l’une des « stars » de la 7ème génération des hommes politiques chinois. L’importance de ce personnage tient au fait que la 6ème génération, la probable prochaine équipe dirigeante composée de Hu Chunhua [胡春华] et de Sun Zhengcai [孙政才]*, semble tenir bon malgré les attaques cumulées de Xi et de Wang Qishan. Car le président chinois, tout comme le chef de la commission centrale d’inspection et de discipline du parti, prépare d’ores et déjà sa relève en positionnant le plus tôt possible ses hommes aux postes-clés afin d’assurer la succession de la succession en 2032.

SHANGHAI : LE CŒUR DU PARCOURS POLITIQUE DE SHI GUANGHUI

*Dans la soirée du 15 novembre, un spectaculaire et meurtrier incendie a eu lieu dans un immeuble résidentiel de 28 étages au centre de Shanghai. Né dans la province de l’Anhui en 1970, Shi Guanghui entre au Parti à 23 ans en 1993, soit deux ans après l’obtention de son diplôme de l’université de Tongji à Shanghai [Tongji Daxue – 同济大学]. Il connait des débuts modestes dans une filière de la compagnie d’aciérie shanghaïenne Baosteel [Baogang – 宝钢] – endroit où il fera d’ailleurs la connaissance de Zhang Renliang [张仁良] (né en 1961), à l’époque déjà en poste dans une autre filiale de Baosteel nommée Baoshan [宝山]. Ledit Zhang sera ensuite nommé vice-secrétaire du Parti pour les jeunesses communistes de Shanghai (1995) et entrera sur la scène politique locale en 2005 dans le district de Jing’an [静安区]. C’est sous Zhang que Shi obtiendra son premier poste à la même époque. Puis, Shi Guanghui viendra remplacer Zhang en 2011 poste pour poste suite à l’enquête sur les événements du 15 novembre 2010 [上海“11·15”特别重大火灾], date à laquelle 58 personnes trouvèrent la mort dans un incendie majeur*. Cette histoire est importante pour comprendre l’ascension de Shi et notamment comment il fut mis en contact avec Xi Jinping qui le placera, dès 2013 (à 43 ans), à la vice-mairie de Shanghai. En effet, Zhang Renliang, son premier « patron », connaît Xi depuis Shanghai de par ses liens avec le secteur financier. Des liens qui permirent d’ailleurs à ce dernier de se « retirer » de la vie politique sans trop de soucis tout en restant proche de Xi via son rôle dans le groupe d’investissement shanghaien Tongsheng [上海同盛投资(集团)有限公司]. La société est devenue, comme par hasard, « propriété » de l’État en 2015.L’arrivée de Shi et son ascension sont vus d’un bon œil par les membres du comité permanent de la municipalité et par le cabinet de la mairie de l’époque. Il faut noter qu’en cela, il a été beaucoup aidé par son appartenance au réseau des anciens diplômés de l’université de Tongji qu’il partage avec nombre d’élites shanghaïennes de l’époque comme Zhao Wen [赵雯] (née en 1956), maire-adjointe entre 2008 et 2017, Zhang Xuebing [张学兵] (né en 1955), directeur de la Sécurité publique de Shanghai de 2008 à 2013 et maire-adjoint de 2011 à 2013, Tang Dengjie [唐登杰] (né en 1964), maire-adjoint entre 2003 et 2011 ; ou encore l’ancien maire de Shanghai de 2002 à 2006, Chen Liangyu [陈良宇] (né en 1946).

SHANGHAI ET LA CHINE EN 2032

Pour l’heure, Shi, qui est en charge notamment du commerce et de la politique locale, est en attente de sa prochaine promotion qui le catapultera au rang provincial. Cela dit, il n’est pas le seul à attendre. D’autres jeunes cadres de la 7ème génération gagnent eux aussi du terrain depuis le début des années 2010, dont le protégé tuanpai – de la faction de la Ligue des jeunesses communistes – Fu Zhenbang [傅振邦] (né en 1975), et le disciple de Wang Qishan cheminant dans la commission d’inspection et de discipline, Zhou Liang [周亮] (né en 1970).

Ainsi Shi attend-il patiemment sa nomination, alors que Fu est actuellement secrétaire du secrétariat central des jeunesses communistes [团中央书记处书记] et que Zhou dirige le département de l’organisation pour la commission centrale d’inspection et de discipline [中央纪委组织部部长]. Et tous ont déjà les yeux tournés vers 2032.

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 681

Suite de l'article

7 Commentaires

  • Xavier

    Alex Payette est très intéressant pour comprendre les problématiques au sein du PCC. Ces analyses sont reprises en partie dans la presse francophone en oubliant parfois de le citer…
    C’est le même type d’analyse que l’on peut trouver en langue chinoise hors de Chine dans des médias basés aux Etats-Unis ou en Australie.Le seul problème est la vérification des faits. Les tension de Jack Ma avec les uns et l’appui des autres sont décrits très en détails depuis plusieurs années, mais il est impossible d’être sûr à 100% car il faut souvent interpréter tel ou tel micro fait…

    Répondre
    • Danielle Bleitrach
      Danielle Bleitrach

      c’est pourquoi je pense sous l’influence de véritables “politiques” qui ont participé au “sommet” qu’il faut mettre en perspectives des descriptions des couloirs du pouvoir avec des élements beaucoup plus simples et plus incontournables.
      Je cite souvent ce que me disait Risquet qui avait négocié avec kissinger et avait reçu les conseils des négociateurs vietnamiens des accords de Paris et me disait qu’il était très “surfait”. Il me disait un véritable homme d’Etat doit savoir ce qui est incontournable pour lui. Par exemple si nous Cubains, nous oublions que nous avons à notre porte le pire ennemi de la planète et qu’il ne relâche jamais, nous sommes foutus. Si les Chinois oublient qu’ils ont un milliards trois cent mille personnes à nourrir, ils sont également foutus. C’est ça le mandat du ciel et celui-là l’homme de la rue, le militant communiste de base peut aisément le comprendre. il ajoutait les politiciens bourgeois rendent des choses simples très compliquées, nous communistes parce que nous voulons mobiliser les masses, les faire intervenir nous devons rendre simples les choses compliquées.

      Il faut partir de là et comprendre les contradictions auxquelles le socialisme est confronté de ce fait, les étapes et là aussi c’est sinon simple à tout le moins compréhensible .

      J’ai présenté par ailleurs à propos de la lutte contre la pauvreté, les faits suivants : la Chine suit son programme et Marianne ne cesse de me répéter cette conférence entendue il y a un vingtaine d’années au cours de laquelle, un responsable chinois est venu dire en 2020 nous serons sortis d’affaire et nous pourrons être ce que nous sommes. Il leur avait rappelé comment en 1949 la Chine était un des pays les plus pauvres du monde, l’équivalent du Zimbawe. J’ajouterai comment cette accumulation primitive a été réalisée en chevauchant le dragon capitaliste, sa corruption, ses inégalités et en gardant pourtant le cap sur les fondamentaux socialistes: la satisfaction des besoins du peuple, la résorption de la misère, l’éducation du peuple et cela sans piller aucun pays, la paix cette spécificité du socialisme. Peut-être faut-il alors voir l’arrivée de Xi et l’affirmation du socialisme comme faisant partie de ce programme.

      Maintenant, il est évident que le parti communiste chinois ne peut pas avaler dix oeufs durs à la fois et que la bataille menée contre le secteur des nouvelles technologies et la financiarisation ne peuvent pas se dérouler sur tous les fronts à la fois, surtout que ce front là s’assortit de celui de hong kong, lieu de passage des spéculations et qu’il est possible que d’autres secteurs comme l’immobilier soient le lieu d’enrichissements illicites. C’est pour cela que j’ai renoncé à convaincre mes petits camarades français que leur parti n’est pas en état de mener le combat du socialisme. Qui vivra verra…

      Répondre
  • Xuan

    Alex Payette semble très au fait des couloirs du PCC, mais son interprétation de la lutte des classes est une lutte des clans, qui frise la gazette des people.
    Par ailleurs Xi Jinping n’est pas seul à la tête du PCC.

    Quand il commente

    Réformes en Chine et statut permanent de Xi Jinping à la tête du Parti : les enjeux du 5e plénum :

    Xi doit se sentir, un peu comme Bo Xilai avant lui, comme le « sauveteur » du Parti et du système communiste tel qu’il fut conçu. C’est probablement ce « romantisme » qui aura raison du système au bout du compte”
    C’est une pure spéculation où il défend surtout son propre point de vue : la Chine doit se libéraliser.

    Et dans Chine : la “circulation duale” de Xi Jinping ou le dangereux pari de la fermeture économique “La Chine s’enferme dans le néo-maoïsme : contrôle dominant de la société et de l’économie par le Parti, fermeture et autosuffisance.”

    La réalité dément ses conclusions avec l’accord commercial asiatique RCEP, l’exposition Chine-ASEAN, les négociations du traité d’investissement avec l’Union européenne, etc.
    Je crois que Payette est un peu imperméable à la notion de coexistence et de lutte des contraires.
    Il présente aussi la pensée maotsétoung comme l’archétype de l’isolement et du recul technologique. Rien n’est plus faux, excepté certaines dérives justement.
    Dans Dix grands rapports, Mao écrivait :

    “Nous avons lancé le mot d’ordre invitant à apprendre des autres pays, et je pense que nous avons eu raison. Les dirigeants de certains pays ne veulent pas, n’osent même pas formuler un tel mot d’ordre. Il faudrait un peu de courage et abandonner ses grands airs.

    Il faut reconnaître que chaque nation a ses points forts, sinon comment pourrait-elle exister et se développer ? D’autre part, chaque nation a ses points faibles.

    D’aucuns s’imaginent que le socialisme est le comble de la perfection et ne présente aucun défaut. Allons donc ! Il faut admettre que toute chose a ses points forts et ses points faibles. Les secrétaires de cellule de notre Parti, les chefs de compagnie et de section savent tous consigner dans leur carnet le bilan de l’expérience du jour sous deux aspects — l’un positif, l’autre négatif.

    S’ils savent tous qu’il y a deux aspects, pourquoi ne parlons-nous que d’un seul ? Les deux aspects existeront même dans dix mille ans. Dans le futur comme dans le présent, toute chose comportera invariablement ses deux aspects, et il en est de même pour chaque individu. Bref, il y a toujours deux aspects et non pas un seul. Dire qu’il n’y en a qu’un signifie qu’on ne voit qu’un côté de la médaille.

    Notre politique consiste à nous inspirer des points forts de tous les pays et nations, à apprendre tout ce qu’ils ont de vraiment bon dans les domaines politique, économique, scientifique, technique, littéraire et artistique. Mais il faut procéder de manière analytique et critique, et non pas apprendre aveuglément ni tout copier pour l’appliquer mécaniquement. Il va sans dire que leurs faiblesses et leurs insuffisances ne sont pas à imiter.”

    Répondre
    • Danielle Bleitrach
      Danielle Bleitrach

      Connaître l’état réel du parti communiste chinois est comme t oujours le grand enjeu de l’histoire, quand la résistance à l’impérialisme et à ses manoeuvres se traduit simplement par une lutte de clans qui laisse la masse dans l’ignorance des enjeux est un vrai problème.Cela dit il est évident et je ne cesse de le répéter,Xi jinping n’est pas seul,il est un choix de la direction collective. Mais l’exemple de l’URSS (l’article que je publie aujourd’hui sur la manière dont à partir des réformes d’Andropov le renouvellement des cadres a promu de vrais aventurier est une illustration de la manière dont la notion de clan ne peut pas être isolée de la lutte des classes) prouve comment la direction d’un parti révolutionnaire peut être isolée et offrir toute latitude à l’impérialisme. Surtout quand au sein de la societe est montée une couche moyenne qui ne cherche qu’à jouir et qui se fait entendre tandis que le prolétariat lui est voué au silence est toujours le moment périlleux que l’on retrouve dans toutes les révolutions de couleur, y compris ce qui vient de se passer en Bielorussie… Mais la situation en France est-elle différente? Que savent les communistes de ce qui se passe au sein de la direction ? C’est la grande force de Cuba que celle d’un parti axé sur la mobilisation et l’éducation populaire.
      malheureusement, je ne suis pas sure que le parti communiste chinois tel qu’il est soit en état de faire face aux manoeuvres de la finance internationale et qu’il n’y ait pas en son sein des luttes de clan, surtout quand nous sommes dans une période de crise aussi intense du capital. Je l’ai dit par ailleurs, je crois que ceux qui disent savoir ne voient que la pointe de l’iceberg.

      Payette est visiblement informé par un des clans qui n’a pas désarmé. Il espère beaucoup dans l’entente avec Biden. Comme le parti communiste français, talien, et autres euros communistes ont été détruits méthodiquement avec celui de l’URSS en jouant sur des phénomènes de clan et la rupture entre le sommet et une base complétement désinformée des enjeux, ce qui n’a jamais été le cas à Cuba, il faut attendre et ne jamais se bercer d’illusions. La dictature du prolétariat qui prétend tenir le capital a besoin d’un parti qui comprenne les enjeux de la base au sommet.

      Nous sommes dans un des moments les plus dangereux de l’histoire de l’humanité.

      Répondre
      • Xuan

        Oui, c’est une bonne chose de publier aussi les opinions des non communistes, voire des anti communistes. Après tout Trump a été une chance pour la Chine, c’est aussi grâce à lui si la ligne libérale dans le PCC a été laminée. Une chose se transforme en son contraire et tous les changements proviennent de la dualité des choses. Merci pour le texte sur Hegel, il est long et difficile mais il y aurait beaucoup à faire dans notre façon de voir, et de recopier le passé pour comprendre le présent, comme si la réalité était immuable.

        Répondre
        • Danielle Bleitrach

          Il semble que le mot crise en chinois comporte à la fois le sens de danger et celui d’opportunité. Peut-être n’ont-ils pas besoin comme le disait Marx de passer par Hegel… Je l’ignore mais peut-être nous nous en avons besoin en tous les cas il faut effectivement se souvenir que l’on se baigne jamais deux fois dans le même fleuve et que c’est l’anatomie de l’homme qui explique celle du singe et non l’inverse. Pourtant la méditation sur l’histoire, les enseignements de cette science dont les faits ne se renouvellent jamais est indispensable à l’exercice du pouvoir pour l’élite dirigeante et plus encore pour les masses conscientes.

          Répondre
      • etoilerouge6
        etoilerouge6

        “Un parti communiste qui comprenne les enjeux de la BASE au SOMMET” ( sachant que les clans en luttes cachent des positions différentes au point d’amener , comme le firent les partis européens et russes l’effondrement du parti et du socialisme ou de la possibilité d’y parvenir)Très important cela. Car cela ramène aux contradictions du parti avant garde, de la démocratie ds le parti, de l’éducation des adhérents, des cadres sans parler de ses liens aux orga de masse et au peuple qui lui aussi doit saisir les enjeux. Il me semble que vs soulevez camarade BLEITRACH, et sur la base du présent chinois, cubain mais aussi sur la base de l’expérience menant à une défaite gigantesque, vs soulevez un débat essentiel ayant besoin de réponses puis d’une action convergente

        Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.