Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

De qui portez-vous vraiment les intérêts ? + débat sur la Chine est-elle socialiste?

Les médias qui conditionnent l’opinion du Français moyen et désormais de la plupart des communistes, en matière internationale en particulier, sont si immondes qu’ils n’osent même pas énoncer les vrais raisons de leur hostilité, il faut qu’ils accusent encore et toujours le socialisme chinois d’être un capitalisme…

l’inculcation est si profonde que le Français moyen et désormais le communiste n’a sur ce sujet comme sur bien d’autres que des “impressions”, des “opinions” non étayées par la moindre connaissance réelle ce qui rend parfois la discussion imbécile et inabordable puisqu’il n’y a rien d’autre que des idées toutes faites et que rien n’est plus difficile à contredire.

A ceux qui attaquent la Chine mais aussi Cuba et tout socialisme non pas au nom de la réalité de ce que subissent ces pays de la part des puissances capitaliste, un capitalisme impérialiste qui veut piller un pays dont la souveraineté le lui interdit mais en invoquant le fait que ce pays ferait le malheur de ses travailleurs, ce groupe de chercheurs chinois intitulé Qiao répond:

Les impérialistes sociaux invoquent toujours les ′′ travailleurs chinois ′′ afin de faire dérailler une défense critique de la Chine de l’agression impérialiste.

Nous sommes curieux de savoir qui sont ces travailleurs chinois mythiques qui soutiennent l’agression commerciale américaine, les sanctions, l’intervention et l’encerclement militaire de la Chine ?

Dans quel monde les contradictions de classe intérieure de la Chine se résolvent-elles mieux par une escalade de l’agression impérialiste ?

Dans quel monde la classe ouvrière chinoise servie par les attaques occidentales contre l’industrie chinoise est-elle destinée à transformer ses marchés financiers en terrain de jeu occidental ?

Pourquoi déployer la référence à des ′′ travailleurs chinois ′′ comme un accessoire rhétorique afin de faire dévier les critiques nécessaires qui dénoncent l’agression impérialiste américaine contre la Chine ?

De qui portez-vous vraiment les voix et les intérêts ?

Qiao Collective

UN DEBAT QUI A INCONTESTABLEMENT PROGRESSE

Les organisateurs du débat : la Chine est-elle socialiste m’ont adressé ce compte-rendu. incontestablement il est intéressant et mieux organisé que le premier . Le rapport introductif est très bien et aide au débat , les interventions ont plus de temps et se répondent. Une véritable discussion a lieu. S’il s’agissait là du niveau des fédérations et des sections du PCF, de sa presse on pourrait y voir un progrès par rapport au désastre de la situation réelle et il faut saluer le courage de ces jeunes gens qui cherchent à affronter cette débâcle. Ils doivent être encouragés et leur débat mérite d’être suivi on y apprend beaucoup de choses.

Un contexte politicien apparemment sans issue

La seule remarque que je ferai en dehors de ces constats positifs, c’est la manière dont les intervenants n’ont pas assez l’air, du moins de mon point de vue, de se rendre compte de la crise qu’affronte la société française et celle-ci continue inconsciemment à fonctionner comme un modèle pour la plupart. Une des intervenante a parlé d’ethnocentrisme, c’est vrai mais c’est plus que ça, c’est la difficulté à se rendre compte non seulement de l’état de la France mais surtout du rôle réel qu’elle joue dans le monde. Et ce qui devrait être pour un communiste de l’ordre du réflexe devant des agressions impérialistes manifestes devient une sorte d’examen de passage pour savoir si le pays en question mérite ou non notre solidarité et quel est son degré de pureté révolutionnaire.

Mais ce débat a le mérite de révéler que le travail qui a été fait sur la population française, sur la gauche et sur les communistes ne concerne pas que notre connaissance réelle des pays socialistes mais bien de la capacité à se battre pour notre propre changement indispensable, c’est l’idée même que l’on ne peut pas sortir du capitalisme que l’on inculque tous les jours y compris dans un parti communiste qui a renoncé à tout projet révolutionnaire, dans une presse dite communiste mais qui pratique la même censure, le même politiquement correct que les autres et parfois pire puisque comme le souligne un des intervenants c’est dans le Figaro et pas dans l’Humanité que l’on trouve des informations. Pour ceux qui depuis trente ans ont la direction de la presse et de l’organisation, non seulement le retour au capitalisme est inéluctable de tout ceux qui ont tenté un socialisme réel ‘sauf eux qui sont déjà dans un hypothétique communisme), mais la société qui a choisi le socialisme en reste marquée à jamais du sceau du “totalitarisme” . IL suffit de voir la Russie et l’image qui est constamment plaquée sur ce pays- pour justifier la poursuite de l’agression-. Résultat, ici, Il n’y a rien d’autres à espérer que quelques strapontins dans des institutions locales, dans des gouvernements dominés par le PS ou un de ses ersatz, tout le reste est hors de portée. Sans parler du bellicisme, de son coût réel conforté sur les mêmes bases c’est-àdre celle des bonnes oeuvres de l’OTAN.

Et pendant ce temps, faute d’une issue le capitalisme recourt à l’autoritarisme et fait du fascisme un possible, l’UE ose mettre un signe d’équivalence entre communisme et nazisme pour mieux laisser agir les milices patronales…

Est-il possible de penser autrement ? pour agir?

Loin d’éclairer ces enjeux , le 39 e congrès a toute chance de ne pas toucher à la direction bicéphale. Une partie de ceux qui veulent en finir avec le PCF ont tombé le masque d’une manière ostentatoire en se prononçant pour Melenchon à la présidentielle, ce qui permet à leurs alliés de négocier leur soutien mais qui sera comme la corde soutient un pendu et fera la démonstration de l’illusion gauchiste d’une telle candidature, tout en conservant les postes dans la formation, dans la presse, dans l’international jusqu’à ce qu’ils aient détruit ce qui cherchait à naître. Si tel était le cas, non seulement le 39 e Congrès ne mènerait nulle part mais c’est la France dont la situation deviendrait sans issue. Ceux qui restent à contempler la situation à l’extérieur du parti en pensant que cela ira mieux quand le pCF aura définitivement disparu ou rejoint le PS ou autre contribuent à leur manière à ce qu’il adviendra. Rarement on aura vu autant de gens “sans qualités”.

Il est un âge où l’on a conscience de ne plus pouvoir grand chose, sinon observer, décrire ce que l’expérience vous a enseigné et se sentir de plus en plus concerné par le temps long de l’Histoire et de moins en moins par l’agitation événementielle.

Alors on se dit que toute cette description du jeu politicien français pèche par ce que dénonçait déjà Engels: il expliquait à peu près que toutes les manœuvres ont peut être un sens précis mais les résultats ne sont jamais ceux sur lesquels on compte. C’est ce qui distingue le communisme de toutes les théories du complot avec leur déterminisme univoque imaginant des “élites” toutes puissantes. Dans une certaine mesure, c’est notre pouvoir, son environnement médiatique qui fonctionne sur le mode du complot. La véritable stratégie est de partir d’une situation concrète pour mesurer les possibles, les obstacles, elle revient à combiner volonté politique, théorie et pragmatisme, encore faut-il ‘avoir un but ce qui manque cruellement avec le parti attaché à ce but.

Donc si d’un côté, la situation me parait infiniment pire que celle qui existait en 1938 où il y avait des gens aussi lucides qu’Aragon, que Politzer, des députés communistes comme Ambroise Croizat capables de choisir le bagne plutôt que de ne pas dire que le pacte germano-soviétique était la conséquence normale de Munich, d’un autre côté, nul ne sait ce qu’il adviendra et qui alors surgira. Pour le moment partout le capital et ses alliés joue un jeu dangereux entre la destruction systématique de tout ce qui peut représenter une issue réelle et la montée de la violence sous toutes ses formes.

C’est pourquoi malgré ma propre impuissance et distance, je vous conseille d’écouter ce débat et ce que ces jeunes gens tentent de dégager. Ils sont parmi les rares qui ont le courage d’être autrement, c’est-à-dire non seulement d’aller a contrario de la manipulation médiatique mais plus encore de mener un débat qui progresse sans nécessairement s’encombrer du contexte politicien et de ses divisions.

C’est la caractéristique la plus intéressante de ce débat, les participants en ressortent différents y compris par rapport au thème initial, qui n’est plus “Est-ce la Chine est socialiste?” mais une affirmation “voici les défis auxquels le socialisme est capable de répondre! ” Alors il ne s’agit plus seulement de ceux du développement ou comment concilier accumulation primitive avec satisfaction des besoins, ce qui concerne une majorité de la planète, mais les questions que toute la planète, nous compris, nous devons nous poser en particulier les défis environnementaux, mais il y a aussi l’épidémie, la crise économique, etc….

C’est cette progression de leur réflexion qui est convaincante. Il n’est même plus besoin d’écarter le thème du modèle. Il devient qui est capable de faire ce qu’il dit? Et que devons nous faire et en quoi avons nous besoin du socialisme ?

Ce n’est pas seulement de la Chine dont il est question, leur prochain débat portera d’ailleurs sur l’Europe. En attendant écoutez, c’est une manière assez convaincante d’affronter le butoir auquel le politique aujourd’hui est confronté, la question reste quel parti, quelle organisation ? Quel point d’appui sur lequel un levier idéologique peut intervenir.

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