Cet éditorial de Global Times se moque de l’attitude de Pompeo mais le fait avec hauteur. Non seulement la coalition qu’il a prétendu former face à la Chine est fragile tant les intérêts sont divergents, mais quand il veut que la Chine renonce au socialisme, il ferait mieux de s’inquiéter des bouleversements intervenus dans son propre pays. La transition dans laquelle ce dernier est entré est en train d’en finir avec la suprématie des siens.(note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireet societe)
Source: Global Times Publié le: 2020/11/11 22:58:4014
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo Photo du dossier: AFP
Dans un discours prononcé mardi au Centre pour la liberté et la démocratie de l’Institut Ronald Reagan, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que l’administration Trump n’en avait « pas encore terminé » en matière de durcissement de la situation en Chine. Il a utilisé sa rhétorique la plus vicieuse à ce jour, accusant le Parti communiste chinois d’être un « monstre marxiste-léniniste » dont le système politique est « autoritaire, brutal ». Il semble que ce maniaque idéologique qui va perdre son emploi en tant que secrétaire d’État utilisera son ultime effort pour discréditer la Chine et façonner l’ordre du jour anti-Chine comme la marque la plus importante de son mandat.
Pompeo a admis dans son discours de mardi que son attitude envers la Chine a été formé quand il était le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA).
Cela est conforme au jugement général, effectivement il se comporte toujours comme un directeur de la CIA. Dans la plupart des pays, les organes de renseignement convergent vers le conflit. En revanche, les services diplomatiques représentent davantage l’ouverture et l’inclusion d’un pays. Pompeo a bouleversé cet équilibre en transformant le département d’État en un ennemi frontal plus combatif et conflictuel – encore que la CIA.
Pompeo a offensé et humilié les diplomates en donnant le mauvais exemple. On peut l’appeler le « guerrier du loup no 1 » de la diplomatie mondiale. Quand il est forcé de se retirer de battre en retraite, plus ses cris sont forts et pervers, et plus ils sonnent comme des lamentations.
Pompeo est obsédé par l’idée de transformer la Chine en ennemi. Il a ajouté beaucoup de ses propres fantasmes dans la confrontation sino-américaine qu’il a créée. Selon sa description de la Chine, les deux pays auraient dû couper tout échange, et même les militaires des deux pays auraient dû se préparer à une guerre. Mais la structure des relations sino-américaines est compliquée. Tout en restant vigilants l’un contre l’autre, les deux pays ont maintenu le plus grand commerce bilatéral du monde. Beaucoup d’intérêts enchevêtrés ne peuvent pas être coupés.
Pompeo finira par être un perdant. Il appartient à une partie de l’élite dirigeante américaine qui a le plus de haine contre la Chine, ce qui détermine sa fausse représentation de la Chine et lui suggère des politiques extrêmes qui ne pourraient ne pas être largement suivies par d’autres. Une grande partie de son discours fanfaron anti-Chine est un ballon gonflé d’air et quand il s’en va, le ballon prêt à éclater, comme toutes les choses irréalistes qu’il a promu, sera pris pour ce qu’il est.
Par exemple, il a déclaré que près de 50 pays et 170 entreprises de télécommunications ont rejoint le programme Clean Network dirigé par les États-Unis qu’il a largement conçu, mais tous ces pays et entreprises forcés d’exclure les éléments de télécommunications de la Chine l’ont fait à contre coeur et avec des contrats, dans lesquels il y a suffisamment de variables pour en faire un cauchemar pour Pompeo.
L’affirmation de Pompeo selon laquelle le système politique chinois doit cesser sonne comme une volonté politique. Cependant, nous voulons lui dire que la Chine socialiste met les intérêts du peuple au centre, de sorte qu’il durera aussi longtemps que le peuple désire une vie meilleure. La Chine a survécu à beaucoup de ses adversaires politiques qui ont fui aux Etats-Unis, et Pompeo aurait la même fin s’il vit pour cet objectif.
Nous tenons à rappeler aux élites de droite, blanches, américaines que c’est leur propre pays qui est le plus susceptible de « changer de couleur ». La suprématie blanche touche à sa fin, et la connotation et la direction de la « démocratie » sont vouées à changer de forme. Mais cela n’aura rien à voir avec la Chine. Au contraire, les changements démographiques aux États-Unis continueront d’évoluer, ce qui entraînera une détérioration du système de valeurs et des intérêts existants aux États-Unis.
Si Pompeo vit plus longtemps que l’espérance de vie moyenne, il verra ce point critique dans les deux prochaines décennies où les États-Unis ne seront plus majoritairement blancs, et toutes sortes de restructurations que ce changement apportera. C’est le véritable défi politique aux États-Unis. Il devrait simplement s’occuper des affaires des États-Unis et faire face à l’équilibre politique dans lequel va l’entrainer le grand changement du pays. Affronter la Chine n’aidera pas les Etats-Unis dans cette transition.
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