Nous avons décidé dans ce site de donner la parole à toutes les sensibilités et recherches communistes, ici la section économique du PCF, cela nous est plus facile quand nous partageons bien des constats d’un article, ce qui est le cas pour celui-ci. Pour nous les recherches des spécialistes, économistes, philosophes, historiens doivent enrichir le débat et ne connaitre pas de censure, mais ce qui est fondamental est le critère politique et d’abord celui qui fait que les exploités, les travailleurs, peuvent s’emparer d’une idée et en faire une force matérielle. Ce sont donc les communistes dans leur congrès qui trancheront et l’enjeu de ce Congrès reste comme celui du 38e Congrès, la nécessité d’un parti communiste ou son effacement, la traduction immédiate en est une candidature à la présidentielle. Ce que pose cet article d’une manière juste. Mais l’utilité du parti communiste n’est pas celle d’un supersyndicat mais bien d’un changement de société, de pouvoir, le socialisme. Et de ce point de vue il reste à pousser plus avant la question dans un débat POLITIQUE qui ne soit pas division de factions persuadées d’avoir raison mais approfondissement et rassemblement. Il faut aussi faire un bilan plus nuancé de ce que la direction du PCF apparue au 38e congrès a réussi à mettre en oeuvre en matière de renaissance dans les entreprises. L’ancienne direction fait tout pour effacer ces résultats qui existent pourtant, il serait dommage que ceux qui agissent dans le même sens, ici la section économique, leur apporte des arguments par impatience. Pour le moment le danger le plus grand est celui de voir la grande masse des militants frappée d’inertie et coupée des enjeux par les ambiguïtés d’une direction bicéphale. La vraie démocratie est donc de faire discuter non sur des leurres mais sur les tâches que nous avons à accomplir, l’actualité, la politique du pouvoir, la guerre ou la paix, tout cela montre la nécessité d’un Parti communiste portant SA politique dans l’entreprise comme dans les échéance nationales (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société).
Le journal l’Humanité du mercredi 14 octobre donne la parole à Clémentine Autain au prétexte de la sortie d’un livre, mais cette interview est au final un plaidoyer pour l’appel dit « des 1000 » pour une candidature unique de la gauche à l’élection présidentielle, appel dont elle est signataire. Elle y précise cependant qu’il faut parler du contenu avant de parler de casting.
Mais c’est un vœu pieux !
Face à une situation économique, sociale, politique extrêmement difficile, la candidature unique c’est magique. Il suffit de…
Quoi d’étonnant à ce que cet appel soit soutenu par quelques communistes porteurs au 38e congrès du texte « dit du printemps » qui prônait comme stratégie la préparation des élections en général et présidentielles et législatives de 2022, avec le concours de toutes les forces politiques antilibérales, stratégie porteuse de l’effacement du PCF.
Ces appels sont voués à l’échec sur le fond. Les expériences passées avec des gouvernements de gauche, pluriels ou non, montrent qu’il ne suffit pas de gagner les institutions pour gagner le changement. Il faut qu’une telle victoire soit accompagnée d’un engagement populaire actif sur la base d’exigences précises de changements.
Le discrédit de la politique qui est résulté de ces expériences ne laisse même pas espérer de victoire électorale. Pourtant, les signataires de ces appels sont encore dans des attitudes quasi religieuses sur la possibilité d’un programme commun dont le fil conducteur est en réalité : tout sauf Macron/Lepen!
Ces appels tiennent de la procession.
Dans l’esprit de la plupart des signataires, il y a l’idée de programme consensuel établi au sommet, par des états-majors, même à l’échelle locale, et occultant toutes les différences même structurantes.
Le débat sur le rassemblement efface le contenu.
Pour les communistes la question se pose de trouver l’issue politique à la crise économique et financière qui se traduit par un vide politique.
Ils ont décidé au 38e congrès de sortir du piège de l’effacement facilité par le système électoral et leurs choix stratégiques d’évitement de certaines élections, notamment nationales, sur des décennies. Ils affirment pour le futur, être présent dans toutes les élections y compris la présidentielle en créant les conditions pour présenter un,e candidat-e.
Mais comment traduire dans les faits une telle intention.
Deux attitudes sont nécessaires.
La première est de pousser le débat en portant leurs propres propositions à la connaissance des citoyens, des salariés, sur les lieux où se décident la stratégie économique et la maîtrise des mouvements financiers avec leurs conséquences sur l’emploi, les conditions de travail, de salaire de formation, la transition écologique.
Sommes-nous à la hauteur dans ce domaine?
Certes pas.
La seconde est de permettre aux salariés.es et aux citoyens.es de s’approprier les contenus des campagnes propres des communistes sur les sujets essentiels. Cela suppose de pousser à des luttes de résistance mais aussi de conquêtes sur ces sujets.
L’exemple qui vient à l’esprit dans cette période est la question du chômage.
Débat : faut-il mettre en place le salaire universel prôné par certains pour atténuer les conséquences du chômage, faut-il que l’État embauche les chômeurs prônés par d’autres? La Sécurité Emploi et ou de Formation que nous portons n’est-elle pas une réponse durable, structurante, un véritable changement de société, une réponse articulant besoins d’emplois, de formations, d’efficacité sociale et économique des entreprises réduisant considérablement le coût du capital, besoins de renouer avec une industrie moderne respectueuse de l’environnement…
Cela pose la question des pouvoirs à l’entreprise.
Conquêtes : a) Exiger que l’argent public soit utilisé à préserver les emplois bien sûr, mais aussi et surtout, l’argent des profits, les versements aux actionnaires, l’argent des banques et surtout du crédit, en France mais jusqu’en Europe avec la BCE. Il faut tout réorienter.
b) Former massivement pour répondre aux besoins (personnels soignants pour l’hôpital, développement d’une nouvelle industrie, appropriation de la révolution informationnelle…).
Cela doit se faire en lien avec les élus communistes en responsabilité, lien très en souffrance comme le montre la situation des villes que nous avons perdues aux dernières élections et où des divorces profonds sont apparus entre communistes.
Sommes-nous au niveau dans ces domaines ?
Certes pas.
Avec le congrès et les engagements nous avons faits des progrès.
Mais bien insuffisants.
Les obstacles sont nombreux et il faut du temps que le calendrier électoral ne donne pas.
Nos campagnes doivent donc être au-delà des échéances électorales, tout en construisant celles-ci. L’élection permet alors de mesurer où nous en sommes.
Nous sommes trop centrés sur les élections et la présidentielle pour parvenir à sortir de l’ornière. Il faut centrer nos efforts sur des actions essentielles.
Il faut analyser ce qui se dessine chez les salariés, leurs souhaits vitaux.
La crise les confrontent à la question de l’emploi. La SEF mérite d’approfondir la réflexion pour la rapprocher de l’échelon communal et pas seulement régional.
La situation dans les grandes branches et la recherche posent aussi fortement la question de l’appropriation du contenu et celle de la propriété : publique non étatique, y compris à l’échelle européenne, voire mondiale.
Cette démarche ouverte des communistes n’est pas simple à mettre en œuvre, certainement beaucoup plus compliquée que de lancer des appels à candidature commune.
On m’oppose souvent que la politique à l’entreprise et envers les salariés est difficile.
La citoyenneté s’arrête en effet à la porte des entreprises et le patronat y veille avec des moyens coercitifs. Dans ce domaine, tout est affrontements.
Il faut donc être pugnace.
Fabien Roussel fait le tour d’entreprises, mais où sont les campagnes propres du PCF dans ces entreprises?
Nous risquons d’être en surface.
Je vis cette situation dans la fédération des Hauts de Seine.
La direction fédérale s’appuie sur cette difficulté pour ne pas mettre l’essentiel de ses forces dans la campagne décidée par le CN sur l’emploi et se tourne vers le racisme qu’elle ne cherche même pas à lier à l’emploi alors même que le racisme à l’embauche touche 40% des demandeurs d’emploi issus de l’immigration. Pourtant les tracts nationaux sur l’emploi partent en plus grand nombre que celui sur le racisme.
Difficile aussi, mais prometteuse, la situation dans une ville comme Suresnes proche de « la Défense » où les cadres représentent maintenant 33 % des habitants et cohabitent avec des quartiers qui restent à dominante « employés ouvriers».
Avec la présence des sièges sociaux de Dassault (3000 ingénieurs), de Servier, de Phillips.
Partout nous avons aussi à corriger ce qui conduit les actions de la direction du PCF à couper élections et l’organisation propres de luttes ouvrant des perspectives politiques de changements au profit de simples soutiens aux actions syndicales.
Gros travail pour nous tous, d’autant que les médias nous font une belle censure. Raison de plus pour ne pas s’effacer !
Jean Louis Cailloux
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etoilerouge6
Qu’est ce qu’une entreprise publique non étatique? Européenne ou mondiale? Soyons sérieux on dirait la panoplie de sorciers! La propriété est l’origine du pouvoir en entreprise mais aussi ds l’Etat. L’état n’est pas neutre. aussi propriété non étatique ne veut rien dire et ne permet pas de mobilisation ds l’entreprise. L’état , à condition de devenir celui des travailleurs doit etre propriétaires d’entreprises liées à la souveraineté du peuple donc nationale. La dimension nationale des problemes est donc niée à nouveau. Que ce soit le COVID ou la production de biens le caractère national dialectiquement à l’international est une nécessité. Hors le national est absent .Sinon intéressant de voir la situation interne catastrophique du PCF qui n’a aucune méthode de pensée. Clémentine AUTAIN est au service de puissances extérieures au sein du PCF. Impensable!
Danielle Bleitrach
clémentine Autain est à la france insoumise soutenu par le PRCF. C’est une gourde qui n’en rate pas une et qui finit par être distrayante. On a chacun nos imbéciles en plus de nos sociaux démocrates cachés y compris sous un jusqu’au boutisme de mauvais aloi, alors essayons de rester à un certain niveau de débat, ce dont nous nous flattons ici. moi qui ne suis plus qu’une sympathisante du PCF et de ses féodalités, comme dirait Delaunay, je vous prie de ne pas rivaliser dans l’ânerie et l’esprit partisan avec la dite Clémentine Autain;
joclaude
Les faits sont là, têtus mais l’évidence est qu’il n’y a pas de majorité Révolutionnaire et même Progressiste pour virer cet énergumène apprenti dictateur en herbe! C’est bien là l’essentiel à atteindre, il faut donc agir au plus sûr et vite pour en revenir à un programme commun réalisé par un archipel de formation susceptible d’être accepté par une grosse majorité de citoyens. Compte tenu des faibles écarts qui peuvent se produire dès le 1er tour nous n’avons pas le choix de répondre à l’urgence ! Maintenant un tri devra se faire sur les choix d’un programme , l’essentiel étant à ne pas travestir un idéal commun ! Comme l’a écrit Jean Jaurès : Aller à l’idéal et comprendre le réel ! La question tranchante à mon sens est à savoir s’il faudra maintenir l’exigence d ‘une Assemblée Constituante vers une 6ème République. C’est pour moi une question capitale mais faudra-t-il en faire un motif de désaccord? La Constitution actuelle peut être modifiée par referendum pour y faire entrer des décisions Progressistes voire Révolutionnaires. Je pense par exemple à des Nationalisations pour qu’il ne soit possible de les annuler qu’en modifiant la Constitution par referendum de manière à ce qu’il soit bien plus difficile pour les remettre en question ! Je pense aussi faire entrer en la Constitution le problème de l’audio-visuel de grandes audiences de manière à ce que au moins UNE soit réservée à la véritable opposition anti-capitaliste. Sinon, c’est encore s’enfoncer dans un débat inégal et combien anti-démocratique . Si les gérants du capitalisme sont si sûrs de leurs arguments pour gagner de façon équitable ils doivent aisément accepter le combat d’idées qui sont à l’opposé des leurs ! Il est évident de plus en plus que les moyens audio-visuels sont d’une importance capitale pour engager la bataille des idées pour être fidèle au fronton de notre Constitution notamment: liberté, égalité !
Danielle Bleitrach
en désaccord plein et entier, et je regrette qu’il ne soit tiré aucune leçon de plus de 50 ans d’errance… Y compris le programme commun et mitterrand et tout ce qui a suivi, merci j’ai déjà donné et l’effacement derrière un socialiste ou son équivalent qui se proclame ennemi de la fiance et retrouve avec un Macron comme ministre de l’économie, un valls à l’intérieur, et un Collomb pour sanctifier le tout dans les loges… je le dis de suite je ne voterai plus au premier tour pour pareille escroquerie qui est la seule manière d’installer un macron ou son équivalent au pouvoir… si certains pensent qu’un changement de cage est une réjouissance d’oiseau moi je pense que cela nous onduitau fascisme… et à l’abstention massive des couches populaires…
ANC Lannion
Tout à fait d’accord. Recommencer ce qui a échoué (Union de la Gauche, Programme Commun, Mélenchon …) ne peut nous mener qu’au fascisme. Nous avons besoin d’un vrai parti communiste. J’en profite pour souhaiter bonne chance à Fabien Roussel qui essaie de redresser la barre.
Jean Claude DELAUNAY
Madame ou Monsieur le Webmaster, Soyez gentil de corriger Jean Claude Cailloux en Jean Louis Cailloux. Merci. JCD
Danielle Bleitrach
Jean Cleude,
je suis une catastrophe je massacre tous les noms, au point qu’une amie quand par hasard j’en dis un correctement ne le reconnait pas… je passe demain ton texte en publication si tu es d’accord.
Jean Claude Delaunay: débat projet Emploi Formation | | Histoire et société
[…] ANC Lannion Tout à fait d'accord. Recommencer ce qui a échoué (Unio… […]
LEGRAND
AVOIR DES CANDIDATS COMMUNISTES À TOUTES LES ÉLECTIONS, Y COMPRIS PRESIDENTIELLE !
(Version complétée après divers échanges)
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Si LA FRANCE INSOUMISE (LFI) a « récupéré « électoralement en 2017, non pas les déçus du PCF, mais un certain nombre des déçus du PCF c’est de la responsabilité du PCF qui a ces dernières décennies abandonné l’organisation et la stratégie que doit avoir un parti révolutionnaire et qui de ce fait n’a pas présenté de candidat dès le 1er tour .
Mais LFI aurait tort de considérer que ces citoyens lui sont acquis. En effet les électeurs de sensibilité communiste, ceux qui votaient régulièrement PCF il y a encore quelques années sont très dubitatifs sur les partis politiques se réclamant de la gauche et très critiques vis à vis de la dérive huiste et réformiste du PCF de ces 30 dernières années mais beaucoup cherchent et expérimentent des solutions militantes nouvelles et le dernier congrès de 2018 a ouvert un espoir de reconstruction d’un PCF qui emprunterait une voie révolutionnaire, même si cet espoir reste mince. Cet espoir peut devenir beaucoup plus partagé dans les prochains mois si les divers courants se réclamant du marxisme et du marxisme-léninisme dans et hors du PCF agissent pour reconstruire le parti révolutionnaire.
Les dirigeants du Parti de Gauche (PG) qui sont les principaux Influenceurs et théoriciens des thèses adoptées par la France insoumise ont conscience que le « dégagisme » qu’ils ont théorisé les concerne aussi et ils le craignent car ils se placent dans une perspective essentiellement électorale : en effet ils n’ont jamais donné de priorité à l’existence d’organisations citoyennes de base ce qui d’ailleurs les a desservi totalement aux municipales de 2020 qui ont été un échec total pour eux. Leur objectif est d’engager une bataille politique d’ici 2022 qui doit permettre d’entraîner le peuple à les soutenir électoralement et à exiger une réforme des institutions (Constituante et 6eme Republique ) qui serait sensée donner aux citoyens les moyens de transformer la société. Une transformation qui a le nom d’eco-socialisme. A y regarder de plus près, les mots de « révolution citoyenne » et de « changement de régime » n’ont jamais eu le sens chez les dirigeants du PG-LFI de transformation de la société capitaliste en une société socialiste au sens marxiste du terme.
Pour eux cette révolution porte essentiellement sur une évolution des institutions de telle sorte qu’elles soient davantage en phase avec l’exigence de démocratie exprimée par la société sans pour autant engager une transformation révolutionnaire de ses structures économiques, de ses rapports de production, de la nature de la propriété des grandes entreprises d’intérêt national et international.
De mon point de vue penser transformer la société en intervenant uniquement dans les institutions voire en les « démocratisant » est un leurre. C’est prendre le problème à l’envers. En effet ce qui fait que les institutions existent, telles qu’elles servent le capitalisme, c’est d’abord et avant tout que la base matérielle de la société autrement dit le fonctionnement des entreprises, leur propriété, ce qu’on nomme le mode de production est pour l’essentiel capitaliste en particulier pour tous les grands secteurs clés de l’économie (Energie, transport, agro-alimentaire, eau, communications, armement…) et en phase de transition vers la privatisation (logement social, santé, éducation, services publics). Il est illusoire de penser que sans transformation de ce mode de production capitaliste qui permet l’accumulation du capital au détriment du travail, on puisse modifier les rapports sociaux et les institutions. Et c’est sur cette question fondamentale que je ne trouve pratiquement rien ni dans les interventions des élus FI ni dans son programme LAEC (concernant les nationalisations ne sont évoquées que la branche énergie maritime d’Alsthom et le chantier naval STX de Saint-Nazaire !).
Le contenu du projet du PCF, lui, propose de « relancer la production par des investissements massifs en faveur d’un Plan national de réindustrialisation du pays piloté par une planification rénovée et démocratisée et
la Constitution de pôles publics d’entraînement industriel et de services autour de
sociétés publiques, de sociétés à capitaux mixtes et de sociétés nationalisées. » sans préciser d’ailleurs quelles seraient les entreprises nationalisées.
Le programme du PCF est plus ambitieux que celui de la FI et surtout préconise une avancée sur la question de la transformation du mode de production. Alors que le PCF maintient son objectif d’une autre organisation de la société que celle du capitalisme, la France insoumise ne peut pas y prétendre puisqu’elle ne prendrait pas les mesures pour y parvenir. Cependant le PCF reste insuffisamment explicite sur les secteurs clefs dont la propriété devrait revenir à la nation et aux travailleurs. Le PCF estime à juste titre que « la réussite passera par des droits d’intervention des salarié-e-s sur les stratégies et les gestions.
Elle passera par de nouveaux critères de propriété pour que le partage et les coopérations l’emportent sur la concurrence érigée en système »
Le PCF semble donc ne pas définir à l’avance quelles seraient les secteurs et entreprises à socialiser considérant peut-être que c’est aux travailleurs et au peuple d’en décider ? Mais il n’y a pas de possibilités de dépasser le capitalisme à mon avis si il n’y a pas de rupture même progressive avec lui et cette rupture doit s’inscrire dans des mesures économiques, politiques et idéologiques.
Economique par la socialisation des moyens de production sous diverses formes (Étatisation, nationalisation, entreprises mixtes à capital social majoritaire, coopératives …) décidées par les travailleurs-producteurs et par le peuple.
Politique par une gestion démocratique des entreprises concernées en liaison avec une planification nationale qui doit aussi être débattue par le parlement et soumise à consultation des citoyens, et au premier chef aux salariés qui sont les travailleurs producteurs de biens et de services.
Idéologique et pédagogique avec la liberté d’exercice de l’activité syndicale mais aussi de l’activité politique au sein de l’entreprise couplées au développement de formations outre scientifiques et techniques mais aussi en philosophie, histoire, économie dans les collectifs de travail, afin que les travailleurs éclairent leurs choix de gestion à partir du patrimoine intellectuel et des expériences d’autres entreprises, du pays voire du monde.
J’estime donc fondamentale l’affirmation selon laquelle aucune société ne peut se transformer sans prendre en compte l’état de son mode de production et les conditions qui lui permettrait de l’améliorer, de le transformer pour satisfaire les besoins des producteurs et de la nation.
Ainsi c’est à l’aune de cette donnée majeure qu’il faut envisager l’action politique et non sur la base idéaliste selon laquelle ce serait les institutions même les plus démocratiques possibles qui pourraient transformer la situation qui cela est une condition nécessaire est très loin d’être suffisante, puisque celle qui est fondamentale c’est la maîtrise de l’économie par le peuple, ce sont les choix de gestion et les orientations décidés par les travailleurs.
Ainsi, il est pertinent de considérer que les sympathisants et militants communistes ont utilisé le vote Melenchon en 2017 car il n’avaient pas d’autres choix (il n’y avait pas de candidat PCF au 1er tour). Ils l’ont fait sans trop d’illusions échaudés qu’ils l’ont été par l’expérience de l’union de la gauche sous les présidences de Mitterrand . Ils font partie des électeurs les plus politisés et les plus conscients de la lutte des classes, Si ils ont demain un PC qui se reconstruit sur des bases marxistes c’est à dire un parti de classe offrant une perspective communiste (qui part de l’indispensable rupture dans les luttes ouvrières et du salariat avec le mode de production capitaliste et qui débat avec les gens de la perspective d’une société socialiste à la française) , je pense qu’ils estimeront nécessaires, que le socialisme sous la forme d’un projet qui vise le communisme, soit présent dans toutes les élections et voteront alors pour le PCF qui pourrait reconquérir progressivement son influence et devenir le parti révolutionnaire du peuple.
Aujourd’hui, LFI reproduit la même thématique réformiste et electoraliste du « Vote utile » qui fut celle du PS, et son hégémonisme qui se manifeste en permanence n’est pas sain pour la démocratie. Les communistes, au contraire, devraient agir pour que la préparation des élections s’inscrive dans les moments puissants de luttes et de débats politiques pluralistes au sein du peuple comme autant d’opportunités de débat politique .
Souvenons-nous qu’en 2005 la bourgeoisie et la social démocratie représentées par la droite et le PS ont été battues au referendum sur la Constitution européenne en raison de l’existence d’un formidable débat pluraliste qui avait animé tout le pays indépendamment de l’énorme pression médiatique !
Pour cela aussi, l’expression de l’identité communiste (encore faut-il qu’elle soit plus claire et précisée par notre congrès) est une chance et une garantie pour le peuple de sortir du cercle vicieux dans lequel personne, parmi les grandes formations, ne pose aujourd’hui la question fondamentale du mode de production, de l’utilisation de l’argent, de l’autogestion ouvrière et populaire.
En effet le rassemblement populaire qui a été celui de 2017 avec la France insoumise structurellement fondé sur une démarche électorale, visait à élire Jean-Luc Mélenchon sur la base d’un programme l’avenir en commun (LAEC) qui n’est pas un programme communiste. Ce programme, en effet, ne se donne pas pour but une transformation du mode de production capitaliste car il ne pose aucunement la question de la propriété privée capitaliste des grands moyens de production des secteurs stratégiques de l’économie nationale . Le fait qu’il n’y ait pas eu de candidat du PCF lors des échéances précédentes n’a pas permis aux gens de débattre sur ce que devrait être un projet communiste et de se doter d’un vrai programme communiste, c’est à dire d’un projet écrit par les communistes mais soumis aux travailleurs, à leurs amendements.
Ce débat dans le peuple sur le socialisme et le communisme pour la France et le monde qui aurait dû être animé par le PCF depuis le bouleversement international causé par la fin de l’Union soviétique, n’a jamais vraiment existé, car la déferlante idéologique à l’échelle mondiale des libéraux et l’anti-communisme ont été tels que les communistes ont du faire face à une forme de défaitisme voire pour certains à une adhésion à certaines thèses selon lesquelles l’expérience historique du « communisme réel » invalidait toute perspective révolutionnaire. Il faut dire que les analyses développées alors par le PCF sur « l’effondrement » des pays socialistes auraient mérité d’être plus approfondies et critiques qu’elles ne l’ont été ce qui a permis à la bourgeoisie de clamer « la mort du communisme ». Faiblesse idéologique du parti d’autant plus dommageable que le PCF a abandonné dans beaucoup de Federations et sections, l’organisation structurée en cellules de bases au plus près des gens préférant devenir un parti de « communication » dans le peu d’espaces que lui donnent les medias plutôt que de favoriser l’existence d’un parti doté d’un programme qui soit au cœur d’échanges et de confrontation démocratique dans les luttes et dans la vie quotidienne des gens, plutôt que d’organiser des conférences et groupes de réflexion et d’analyse sur ce qui se passe à Cuba, en Chine ou encore au Viet-Nam non comme des modèles mais comme des expériences humaines inédites dans lesquelles les travailleurs ont réussi à imposer un mode de production différent de celui d’une domination totale du capitalisme.
Par ailleurs un projet communiste de notre temps doit être élaboré par les communistes mais n’a de sens que si il est concrètement soumis à la réflexion des citoyens en le faisant vivre dans les luttes, or le PCF ces dernières décennies a davantage couru pour tenter de remonter la pente de son déclin électoral par des préoccupations strictement politiciennes d’appareil et non par une activité conséquente donnant la priorité à son rapport aux citoyens et en particulier aux travailleurs au tout premier chef aux ouvriers qui représentent 6 millions de salariés et qui sont les « oubliés » de la politique.
J’ai pour cette raison quitté le PCF en 2009. En 2017, comme beaucoup de militants communistes j’ai participé à la campagne de la FI. Je l’ai fait sans illusion comme beaucoup de communistes pensant qu’il y avait une opportunité pour que s’ouvre une perspective de rassemblement et de débats sur le fond. Mais la FI est un mouvement électoral fondé dans le but de gagner des élections et non de donner la priorité à l’action révolutionnaire. Quant au PCF j’observais son insuffisance de rapports aux citoyens avec une activité pour l’essentiel centrée sur le communisme municipal mais sans réelle organisation politique active à partir des problèmes rencontrés par les citoyens, et surtout des salariés dans les entreprises.
Les objectifs de la FI avec son programme LAEC sont limités en terme de transformation : ils visent une réforme institutionnelle pour canaliser l’irrépressible exigence de démocratie de la société afin qu’elle ne débouche pas sur une rupture avec le capitalisme mais sur une nouvelle tentative de collaboration avec le capital, elle est le pendant dans le cadre du capitalisme du cadre institutionnel libéralo-fasciste parce que ce dernier sera très certainement de plus en plus contesté par le peuple.
Or les communistes ne peuvent a priori définir le cadre de la démocratie socialiste que le peuple décidera de se donner indépendamment de la rupture avec le capitalisme. Ce cadre doit donc être le résultat d’une action politique qui pousse beaucoup plus loin la démocratie comme une création populaire en lien avec la lutte pour un nouveau mode de production. Cela ne signifie pas que le PCF ne doit pas avancer des propositions pour la démocratie institutionnelle mais il doit laisser totalement ouverte la question de la création d’outils démocratiques par le mouvement populaire lui-même en lien avec sa lutte contre le capitalisme. La FI ne propose qu’une forme de 6 eme république qui accompagnerait une politique économique réformiste à la Keynésienne comme si le capitalisme d’aujourd’hui était en mesure de concéder un pouce de capital au travail, alors que toute sa crise est justement son incapacité à le faire, comme si ne se posait pas avec force pour nous tous l’exigence de rompre avec une économie de plus en plus financiarisée qui crée en France et en Europe une désindustrialisation et une pénurie généralisée pour des millions de gens. (Exemple de notre incapacité à produire des masques, du gel, des tests et des services publics, des logements, des établissements d’enseignement, des hopitaux à la hauteur des besoins)
Je considère pour ma part que nous devons rompre avec le capitalisme et par conséquent promouvoir pour cela un projet socialiste à visée communiste et une organisation de nouveau type marxiste-leniniste moderne à la française qui permette au peuple de conquérir le pouvoir économique et politique. C’est pour cette raison que je pense qu’il faudrait réouvrir le débat sur ce que pourrait signifier au XXIeme siècle les concepts de « dictature du prolétariat » et de « centralisme démocratique » qui ont été dans le passé insuffisamment travaillés, trop souvent caricaturés et de mon point de vue bâclés dans une sorte de concession opportuniste à l’eurocommunisme qui a conduit à la catastrophe idéologique de la mutation huiste” avec pour résultat concret de la baisse considérable de l’influence électorale du PCF mais surtout de son influence militante dans le peuple et chez les salariés.
Cela signifie assurément la reconstruction au sein du PCF de cellules du parti liens vivants permettant l’articulation parti révolutionnaire/peuple en permanence pour que les gens fassent de la politique là où ils vivent et où ils travaillent.
En ce sens je milite pour que le PCF se débarrasse de toute orientation réformiste et présente un projet communiste à toutes les élections et donc des candidats.
Cela n’est possible que si il y a un (ou des) candidat communiste apte à porter le projet relayé par des dizaines de milliers de militants dans les localités et entreprises dans le but que le projet pour une société socialiste soit débattu par le peuple (Une plate-forme sur internet présente le projet du PCF et invite les citoyens à le discuter et l’enrichir sur ce lien https://www.lafranceencommun.fr/construisons_la_france_en… .
Sans ce réseau militant de lien avec les salariés et l’ensemble du peuple le projet sera déformé et caricaturé par les médias bourgeois à la solde des grands capitalistes afin de le discréditer et dans le but que le peuple parle de tout sauf du socialisme et du communisme comme les réponses les plus pertinentes pour développer le pouvoir du peuple sur son destin.
On ne peut aucunement et raisonnablement penser qu’une transformation globale et profonde de la société dans un sens démocratique puisse se réaliser sans l’intervention politique du peuple et en son sein de la classe travailleuse. Cette intervention ne pourra être victorieuse que si elle est majoritaire mais elle ne pourra l’être que si elle est fondée sur un projet politique construit dans les luttes et pas seulement par une organisation même se réclamant de la révolution.
Ce projet devra démontrer la nature de classe de la transformation nécessaire sinon il mènera à de fortes désillusions et à de graves échecs autrement dit si ce projet ne favorise pas une dynamique de mobilisation qui ne doit pas être prioritairement électorale, si il n’incite pas les citoyens dans leur diversité à créer les conditions du socialisme dès maintenant là où ils vivent et ils travaillent pour qu’ils soient les acteurs au quotidien de la révolution, il n’y aura aucune transformation démocratique.
Le communisme en projet n’est pas que théorique : il est le mouvement du peuple pour construire des solutions à ses besoins dès maintenant sans attendre les échéances électorales imposées dans les conditions voulues par la classe capitaliste. C’est de ce mouvement concret de rassemblement du peuple contre toutes les mesures imposées par le capitalisme que les communistes doivent faire accoucher ce que le peuple et la classe ouvrière ont de meilleur en eux pour unir et remporter des victoires décisives.
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