Les Etats-Unis, en particulier le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, qui mène son propre jeu, tentent de provoquer un cordon sanitaire hostile à l’égard de la Chine en Europe mais aussi et surtout en Asie, de plus en plus le pivot de leur politique.
A ce titre il a eu une rencontre mardi 7 ocotbre 2020 à Tokyo avec ses homologues d’Australie, d’Inde et du Japon. Ce sont les pays dits du Quad (Dialogue quadrilatéral sur la sécurité).
La réunion était la première du groupe depuis l’épidémie de COVID-19, Pompeo a défini le but de la rencontre : Il a déclaré qu’il était essentiel maintenant pour les alliés régionaux des États-Unis dans la région Indo-Pacifique de contrer l’exploitation, la coercition et la corruption du Parti communiste chinois dans les mers de Chine méridionale et orientale, le Mékong, l’Himalaya et le détroit de taiwan.
Le fait essentiel est que la rencontre s’est terminée sans déclaration commune publiée à l’issue de la réunion.
Mieux ou pire pour Pompeo : il a eu des rencontres bilatérales en marge de la réunion Quad
avec les ministres australien et japonais des Affaires étrangères Marise Payne et Toshimitsu Motegi, ceux-ci n’ont même pas mentionné la Chine dans leurs discours.
Nous sommes bien dans un système caractérisé par une perte d’hégémonie sur le plan politique où les gesticulations de TRump – y compris la parade hollywoodienne dérisoire pour son électoratà la sortie de l’hôpital-le déconsidèrent. Plus encore, la manière dont est manié un système de sanctions arbitraires, auquel on invite les pays vassalisés à leurs risques et périls, créent une distance prudente? Chaque pays, chaque entreprise et groupe cherche silencieusement son propre intérêt. Pour le moment la croissance et la stabilité de la Chine en font un point d’appui non négligeable face à la tourmente.
A cela il faut ajouter qu’Un tel résultat pourrait être considéré comme prévisible, car chacun des membres de Quad calcule lui aussi ses propres intérêts distincts. Le Japon comme beaucoup de pays asiatiques est peu disposé à devenir la chair à canon des Etats-UNis et à ne pas profiter de l’opportunité économique des échanges gagnant- gagnant avec la Chine. Le changement de premier ministre a été perçu comme un signal y compris des milieux d’affaire. Chaque potentat nationaliste lui-même en grande difficulté comme l’Inde est disposé à jouer son propre rôle (pareil pour la Turquie au Moyen Orient)en espérant par une stratégie d’empire faire oublier sa crise interne.
Cependant malgré certaines esquisses autour de la relation sino-russe, du regroupement de Shanghai, comme il n’y a pas encore réellement de construction alternative face aux deux systèmes militaires et financier-monétaire qui confèrent encore son pouvoir de nuisance aux Etats-Unis tout le monde est dans l’expectative. L’urgence est dans cette construction et nous avons vu aujourd’hui dans un autre article que la chute du dollar, la transformation des réserves est en train de pousser à des changements urgents.
On pourrait noter avec une boutade des plus sérieuse, que les Etats-Unis se conduisent à l’égard de la Chine et plus généralement des systèmes socialistes qu’ils ont affrontés comme des gamins puérils en dénonçant le fait que le socialisme ne joue pas le jeu de la concurrence loyale, il se donne trop d’avantages donc la seule solution est de le transformer en pays capitaliste pour que le combat soit égal: tous leurs discours sur la démocratie revient à ce constat, Trump dont le cerveau fonctionne pour moitié comme le klux klux Klan et pour l’autre moitié comme un tiroir caisse a eu le mérite de faire tomber “les fleurs” dont se parait encore Obama pour mener la même politique.
Même si les français feignent de ne pas s’en apercevoir ces enjeux là sont désormais incontournables et il ne peut pas y avoir de perspective politique qui n’en tiennent pas compte.
Danielle Bleitrach
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