Le leader catholique ne veut pas être utilisé à des fins politiques, encore une nouvelle dont vous avez eu peu d’échos. Pompeo a dit qu’il voulait le mettre en garde contre l’accord que le Vatican a signé avec la Chine. Il a reçu une fin de non recevoir de la part du pape. Ce camouflet intervient sur un fond de division européenne et des incertitudes grandissantes sur la stratégie de Trump. La période historique dans laquelle nous nous trouvons est celle où un rideau virtuel est placé devant la réalité, dans ce rideau virtuel les Etats-Unis et leurs vassaux unis dans une nouvelle croisade pour la liberté contre le totalitarisme sont en train d’encercler la Chine totalitaire parce que communiste alliée de la Russie non débarrassée de ses péchés soviétiques. Mais dans la réalité, les États-Unis se heurtent au meilleur des cas à des proclamations, suivies d’une succession de renonciations de facto au cas par cas face à la coalition anti impérialiste qui existe sans être déclarée. Cela s’appelle le multilatéralisme disait récemment un lecteur (note et traduction de danielle Bleitrach).
Par HANNAH ROBERTS
30/09/20, 22:39 CET Mis à jour le
20/1/1, 17:16 CET
ROME – Ne plaisantez pas avec le pape.
Le pape François a refusé de rencontrer le secrétaire d’État américain Mike Pompeo cette semaine parce que le dirigeant catholique ne veut pas être utilisé à des fins politiques en pleine campagne électorale américaine, a déclaré mercredi un haut responsable du Vatican.
M. Pompeo, à l’approche des réunions qui doivent se tenir cette semaine à Rome avec les ministres italiens, a vivement critiqué le projet du Vatican de renouveler un pacte bilatéral de deux ans avec la Chine.
Washington s’est joint à un chœur de critiques contre l’accord avec la Chine sur un fond de méfiance croissante à l’égard de Pékin et de condamnation de ses mauvais traitements infligés aux minorités, et d’efforts menés pour empêcher la Chine d’acquérir une légitimité morale grâce à ses relations avec le Vatican. Mais l’examen en détail de la situation intervient également au milieu de la candidature du président américain Donald Trump à sa réélection en novembre.
« Le Vatican met en danger son autorité morale s’il renouvelle l’accord », a écrit M. Pompeo sur Twitter, citant les violations des droits de l’homme et le manque de liberté religieuse en Chine.
Il devait rencontrer son homologue du Vatican et d’autres responsables jeudi pour faire valoir son opinion.
Mais lors d’un événement organisé par l’ambassade des États-Unis sur la liberté religieuse mercredi soir, l’un de ces responsables a clairement indiqué que Pompeo avait été officiellement snobé par le pape François.
Interrogé par l’agence de presse italienne ANSA pour savoir si l’organisation de l’événement pouvait prêter à une utilisation du pape à l’approche de l’élection, Mgr Paul Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États-Unis, a déclaré: « Oui, c’est précisément pourquoi le pape ne rencontrera pas le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo ».
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L’accord entre le Vatican et la Chine a été conclu il y a deux ans, il accordait au Vatican d’avoir voix au chapitre dans la nomination des évêques catholiques chinois, et il devrait être renouvelé en octobre.
Le bilan de la Chine en matière de liberté religieuse n’a fait qu’empirer entre-temps, contribuant à la méfiance et à la suspicion croissantes à l’égard du gouvernement de Pékin en Europe et aux États-Unis.
Mais le Vatican espère qu’en obtenant la reconnaissance du pape, il aidera à normaliser l’Église et à améliorer les conditions pour les catholiques à long terme.
Pompeo avait auparavant averti les ministres italiens que la Chine tente d’accroître son influence en Italie par l’investissement économique.
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