Retour des gilets jaunes : Gaz lacrymogènes et dizaines d’arrestations alors que le mouvement de protestation le plus virulent de France fait son 1er retour en plein Covide-19. Comment la France de Macron peut-elle prétendre protester contre ce qui se passerait en Bielorussie et à Hong kong, alors qu’elle n’a même pas besoin d’intervention étrangère pour provoquer la colère française et organiser une répression plus forte que partout ailleurs?(note et traduction de danielle Bleitrach pour histoire et societe)
12/09/2020
12 septembre 2020
Pour la première fois depuis des mois, les « Gilets jaunes » ont repris ce samedi leurs activités de protestation dans les rues de Paris. La manifestation fournie est rapidement tombée dans le chaos, les échauffourées avec la police et de nombreuses arrestations.
Après une pause pour les vacances d’été et le verrouillage de Covide-19, les gilets jaunes signature ont également prévu des marches à Marseille, Toulouse, Lyon, Lille, Nantes, Nice, Bordeaux et Strasbourg.
A Paris, des foules de gilets jaunes ont commencé à s’accumuler dans le centre de la capitale, la police s’attendant à ce que des milliers de manifestants y participent. Deux manifestations ont été autorisées par les préfectures locales, l’une près des Champs-Elysées et la place de la Bourse, et l’autre près de la place Wagram.
Le cortège qui s’est déclenché de la place Wagram a vu des gens scander des slogans et distribuer des tracts énumérant les griefs du mouvement, y compris des demandes d’augmentation du salaire minimum, de la retraite et d’autres prestations sociales.
La situation est devenue tendue lorsque des échauffourées ont éclaté, incitant les forces de l’ordre à utiliser des gaz lacrymogènes et à procéder à des arrestations en masse. Samedi après-midi, au moins 200 personnes avaient été arrêtées, ce nombre étant susceptible d’augmenter au fur et à mesure que la journée avance.
La police parisienne était prête avant la reprise des manifestations des Gilets jaunes. Un certain nombre d’escouades antiémeutes lourdement armées ont été placées stratégiquement sur les lieux de la manifestation, notamment sur l’emblématique avenue des Champs Elysées – autrefois un lieu de nombreuses scènes de violence. Cette zone a été déclarée interdite.
Les précédentes marches des gilets jaunes dans la région ont été éclipsées par la violence, la destruction de biens et les blessures à la fois pour la police et les manifestants. « Il ne peut y avoir de destruction et de chaos sur les Champs Elysées », a déclaré le préfet de police Didier Lallemant à la chaîne d’information BFMTV, exhortant les manifestants à rester « calmes ».
Mis à part les avertissements, les forces de police se sont préparées pour la prochaine saison de manifestations, déployant de nouvelles armes de contrôle des foules. Une nouvelle grenade non létale – dite moins dangereuse que les versions précédentes – a été déployée cette semaine, malgré les craintes qu’une arme aussi puissante ne cause de graves blessures.
De leur côté, certains manifestants s’étaient également préparés à des échauffourées dans les rues. Les agents ont saisi une série d’articles interdits, parmi eux des couteaux, des marteaux et des coupeurs de boulons
La dernière grande manifestation des Gilets jaunes a eu lieu le 14 mars, trois jours seulement avant que la France n’impose un blocage strict en raison de l’épidémie de Covide-19.
Les pauses de plusieurs mois ont conduit à la spéculation dans les médias sur le fait que le mouvement était en perte de vitesse. Nommés d’après les vêtements de travail lumineux et à haute visibilité qu’ils portent, les Gilets jaunes manifestaient tous les samedis depuis novembre 2018 jusqu’au verrouillage. Le mouvement est apparu sur le dos du tollé public sur les hausses de taxes sur les carburants, et a depuis fait boule de neige dans une révolte plus large contre le gouvernement du président Emmanuel Macron.
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