Voici la suite des articles du Morning star, traduits par Catherine Winch qui nous tiendra désormais au jour le jour dans l’actualité du procès Assange depuis Londres. Aujourd’hui le témoignage de l’avocat des droits de l’homme : Clive Stafford Smith (photo)
Procès Julian Assange jour 2,
9 septembre 2020
DES “RÉVÉLATIONS IMPORTANTES” : Un éminent avocat des droits de l’homme témoigne
Les révélations publiées par Wikileaks de mettre fin à un programme secret d’assassinat américain et de libérer des prisonniers illégalement détenus a Guantanamo Bay, a-t-on appris hier lors de l’audience d’extradition de Julian Assange.
Lors de la deuxième journée de l’audience du fondateur de Wikileaks à Old Bailey, l’avocat des droits de l’homme Clive Stafford Smith a également déclaré que le contenu du site avait contribué à mettre fin aux attaques de drones au Pakistan et a fourni des preuves qui font actuellement l’objet d’une enquête par la Cour pénale internationale.
L’avocat, qui a représenté de nombreux prisonniers de Guantanamo Bay, a déclaré que les documents divulgués lui avaient permis de gagner des actions en justice au nom de “plusieurs personnes innocentes en détention” dans le camp de détention dirigé par les États-Unis.
Il a déclaré que les fuites lui avaient ouvert les yeux sur “la torture, les transferts illégaux et les meurtres” perpétrés par le gouvernement américain.
M. Stafford Smith a poursuivi en affirmant que l’ampleur des nouvelles informations divulguées par Wikileaks était en partie le résultat de “l’obsession des autorités américaines de classifier les informations”.
“Lorsque je suis allé voir un Britannique pour la première fois à Guantanamo, il m’a donné un document de 30 pages sur les tortures qu’il avait subies”, a déclaré l’avocat.
“Tous ces documents ont été immédiatement classifiés, au motif que révéler la torture était une menace pour la sécurité nationale.”
À un moment donné, lors du témoignage de M. Stafford Smith, M. Assange a tenté d’intervenir depuis le banc des accusés.
Le juge a averti M. Assange que cela n’était pas autorisé et a autorisé un court ajournement pour qu’il puisse conférer avec ses avocats. Un autre témoin expert, Mark Feldstein, professeur de journalisme à l’université du Maryland, a déclaré à la cour que la sollicitation de fuites faisait partie de la “procédure normale de travail” d’un journaliste et qu’il avait enseigné des techniques connexes en tant qu’universitaire.
L’audience se déroule conformément aux directives de sécurité de Covid-19.
Avant le début de la procédure, 40 personnes de la société civile se sont vus promettre un accès à distance à la procédure du tribunal via une liaison vidéo.
Mais la juge Venessa Baraitser a révoqué cette autorisation lundi, craignant que “l’intégrité du tribunal” ne soit compromise si le contenu était diffusé hors de la salle d’audience.
La directrice de campagne de Reporters sans frontières, Rebecca Vincent, a déclaré: “Nous n’avons jamais été confrontés à des obstacles aussi importants en suivant aucune une autre affaire dans aucun autre pays que le procès de Julian Assange au Royaume-Uni”.
“C’est extrêmement inquiétant dans une affaire qui suscite un tel intérêt de la part du public”.
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