Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Marseille, la vitrine et les coulisses

Marseille ouvre son port au Louise Michel et veut fermer les locaux du Secours populaire du centre ville… Quand Marseille accueille les naufragés de la méditerranée, nous nous disons, cela fait plaisir d’avoir une municipalité de gauche n’en déplaise à Renaud Muselier. Parce qu’il y a un principe de base: on ne laisse pas se noyer des êtres humains. Malheureusement cette nouvelle s’accompagne d’une autre.

Savez-vous que la maire du 1er arrondissement du centre ville de Marseille, Sophie Camard, une élue “France Insoumise , veut chasser le Secours populaire de cette mairie qui était installée dans les locaux de la mairie par l’ancienne municipalité. Un comble c’est la nouvelle élue de gauche qui veut interdire la distribution de colis aux familles et la maraude au SDF? Elle n’offre aucun local, elle interdit simplement.

Qu’en pense son premier adjoint communiste Pellicani ?

Le même jour où Rubirola annonce que le port de Marseille est ouvert à la Louise Michel pour accueillir les migrants, ce geste pour la gauche n’a de sens que s’ il est accompagné d’une solidarité active avec ceux que l’on accueille dans une ville où l’on sait que la misère, le chômage, les difficultés de logement se multiplient. Autrement cela n’est qu’un indécent coup de pub sur le désespoir et la misère.

Non seulement la nouvelle équipe hérite d’une situation pourrie mais elle est pour bien des questions soumise à la tutelle de la métropole de droite et son seul atout est de renforcer ses liens avec les couches populaires. Donc quand la maire de secteur du premier et du septième empêche la solidarité, cela renforce les doutes de chacun sur les capacités d’accueil, les démagogies contre le droit humanitaire.

Les accueillir, comment et avec quels moyens ? Avec les interdits de solidarité de Sophie Camard? Contre le Secours populaire? C’est ça la FI, parole, parole, alors que les communistes de ce secteur pendant tout le confinement ont soutenu le secours populaire. Ils ont aidé ce faisant au vote en faveur de la gauche. Comme l’a dit Fabien Roussel, cela est inscrit dans les gènes communistes, le fait est que les gènes “verts” ou PS ou FI semblent plus préservés de cette solidarité active.

Cela fait partie des inquiétudes que l’on peut avoir sur les choix politiques de la nouvelle équipe municipale. Pourquoi ne pas vouloir du secours populaire dans le centre ville? l’essentiel de ces inquiétudes tient d’abord au fait que l’opération Euro-méditerranée, toute la renovation autour des quais, le lieu de la spéculation par excellence, a été livré à Samia Ghali. Hier dans une émission de télévision, cette élue issue du PS, qui habite les beaux quartiers – d’une manière qui provoque une enquête sur les conditions d’acquisition et d’aménagement de son palais de la Corniche – n’a pas craint de se répandre sur le fait que les quartiers nord seraient la proie du gangstérisme. Comme si Samia Ghali et son parrain Guérini ignorait quelque chose des conditions de développement du gangstérisme dans cette ville? Le gangstérisme a toute chance de se développer comme il l’a toujours fait dans un lien entre municipalité, entreprises privées et singulièrement promotion immobilière, le tout lié au port et au commerce international avec l’Algérie en particulier. Au fait que la ville connait une misère qui fait que l’économie souterraine de la drogue et du travail non déclaré fait vivre une part non négligeable de la population, et quand les élus s’enrichissent induement ils ne sont pas en état de baser leur clientélisme sur la vertu. Alors qu’après Sylvie Andrieux, l’élue PS socialiste, a été condamnée pour utilisation illicite des fonds publics, voici que Jibrayel, l’autre socialiste des quartiers nord est à son tour mis en examen. Le tout avec des liens avec “le système Guerini” dont Samia Ghali est le fleuron.

Mais à cette inquiétude sur Marseille propre, il faut encore ajouter les inquiétudes sanitaires, “l’entente” entre Rubirola (maire de gauche) et Vassal (droite la métropole) sur la politique sanitaire, voire anti-vaccin autour du très controversé Raoult règne en maître sur cette ville? De la politique politicienne au moment où il faudrait un esprit de responsabilité. La politique sanitaire d’une ville ce n’est pas l’équivalent d’un match Om-PSG, dans lequel serait confondues les responsabilités entre ceux qui détruisent l’hôpital public et ceux qui le défendent, tout cela masqué c’est le cas de le dire dans une vaine polémique qui introduit le doute et favorise les comportements irresponsables.

Il faut bien s’entendre sur ce qui rassure et sur ce qui inquiète. Une démarche rationnelle de protection et d’équipement médical est la meilleure garantie que l’on puisse préserver le lien social, alors que les polémiques stériles sur l’efficacité des mesures, voire l’obscurantisme anti-vaccin interdisent cette vie sociale et provoquent des phénomènes sociaux gravissimes générateurs d’angoisse et de désordre. Je dois dire que cette équipe Vassal-Rubirola flanquée du gourou Raoult ne rassure pas. En effet si l’on peut considérer que la question de la lutte pour la santé publique et contre la pandémie est une nécessité qui transcende ou devrait transcender les antagonismes politiques, ici la conférence de presse est apparue comme un espèce de jeu Marseille contre Paris qui n’a pas lieu d’être et a créé l’inquiétude et l’absence de confiance dans les mesures préconisées. Ce n’est pas cette équipe qui s’entendra sur l’augmentation des besoins en matière d’hopital, elle s’entend sur l’inquiétude, les opérations médiatiques, bref ce qui a fait le drame français face à la pandémie.

Revendiquer les mesures de protection, le masque, le gel, les attitudes va de pair avec l’exigence d’un service public de la santé, entretenir les polémiques obscurantistes va à l’encontre. je suis frappée par le fait que masquée, avec un gel pour les mains, je ne crains pas d’aller au cinéma alors que des gens qui croient intelligent de proclamer que c’est une “gripette” sont littéralement pris d’angoisse à cette seule idée, l’optimisme en matière de santé repose sur autre chose que sur des déclarations contradictoires. En outre il est indispensable pour défendre nos droits dans ce domaine comme dans d’autres que les conditions de sécurité des rassemblements et manifs soient assurés.

Bref pour le moment le message envoyé par la nouvelle municipalité est brouillé et ne crée pas les conditions d’un renouveau de la confiance populaire.

Quel devrait être le rôle des communistes ? je l’ignore et j’espère qu’un certain nombre d’entre eux vont intervenir pour que les promesses ne soient pas totalement trahies.

Dans cette ville où les couches populaires ne votent plus de tels comportements ne sont pas faits pour leur redonner confiance.

Danielle Bleitrach

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