Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

En vrac : vaccin russe, Staline, l’URSS, Gorbatchev.

j’aime bien cette image: Staline, la statue du commandeur de l’Atlantide soviétique. Comme je l’ai souvent expliqué : ayant adhéré au PCF en 1956, en pleine destalinisation j’ai longtemps éprouvé pour le personnage un mélange de répulsion et de désir d’en parler le moins possible. Mais deux faits sont intervenus, le premier, le plus déterminant a été ma rencontre avec la Russie alors que Jakline Boyer , l’auteur de l’article comme Marianne n’ont jamais cessé de baigner dans ce monde russe. Le moins que l’on puisse dire est que l’image de Staline est totalement différente. La seconde est le contraste entre la manière dont Staline était critiqué dans les années quatre-vingt et la manière dont sous l’influence de l’UE et de l’eurocommunisme on a abouti à une équivalence insupportable entre l’URSS et le nazisme. Il y a des limites dans le négationnisme à ne pas franchir.Enfin ma rencontre avec Cuba m’avait convaincue de la nature des mensonges permanents dont nous sommes victimes par une propagande occidentale digne de Goebbels. Ce blog est né de cette indignation, c’est dire si je partage les interrogations de jakline Boyer.

Publié le 24 août 2020 par Boyer Jakline

La Biélorussie cherche sa voie et la situation semble se stabiliser.  Je reste aux aguets. Car hier, dimanche,  de nombreux manifestants se sont pressés dans les rues de Minsk. Serguéi Lavrov il y a quelques jours avait déclaré que les élections biélorusses n’avaient pas été idéales.  Hier, lors d’une réunion dans la région de Moscou, il s’est inquiété d’un scénario à la  venezuelienne, la candidate de  l’opposition n’offrant aucune légitimité,  pas plus que le comité qu’elle a créé “pour la transition du pouvoir”.

Tout cela ressemble de plus en plus à un coup d’état. C’est la survie de la  Biélorussie en tant qu’état qui se joue, soulignent des journalistes biélorusses dans les débats sur la TV russe.

Je reprends le fil de mes publications. 

Présentant le résultat des recherches qui permettent la création d’un vaccin contre la Covid 19, Vladimir Poutine a  précisé qu’une de ses filles  s’était prêtée au test. 

Cette information est passée à la trappe, ou bien considérée comme une fakenew. Ainsi va le pays où nous vivons. 

Cette nouvelle m’a peu étonnée car dans la lutte contre la pandémie de nombreux articles ont remis sur la table  la “culture soviétique”  dans le domaine de la recherche et de la lutte victorieuse contre des épidémies massives. Oui, encore  l’URSS. 

Staline ou pas…

Mes articles sur ce sujet ont provoqué des réactions opposées : enthousiasme, plus fréquent,  colère. Revenir sur l'”Atlantide soviétique” rend incontournable la statue du commandeur,  si je puis dire.  La réflexion n’est pas close dans la gauche russe. 

Rarement comme dans ce sujet,  j’ai pensé que c’était aussi incontournable pour nous, orphelin d’une vision révolutionnaire.  Décidément non, ne pas laisser enterrer sous les gravas ces 70 ans, ouverts par ces “10 jours qui ébranlent le monde”. D’ailleurs son effondrement a également ébranlé le monde. 

Mon ami Rustem,  au passage j’en profite pour corriger: il n’est pas  bachkir, il est tartare, avec des racines  bachkirs… Donc, mon ami Rustem a écrit une analyse sur la “tragédie stalinienne”, développant une comparaison entre la tragédie grecque, son rôle historique dans une rupture civilisationnelle, et la tragédie stalinienne, intervenue elle  aussi dans une rupture civilisationnelle. Précisant cependant que le théâtre grec est né  alors comme une catharsis, catharsis absente dans l’histoire russe…et ce jusqu’à ce jour.

Dans un développement argumenté, il revient sur ce qu ’était la société russe à la veille de la révolution.  20% de la population vivait de concert avec les élites européennes mais 80% vivaient dans le “mir”, commune paysanne, inchangée depuis le XVIIe siècle.  80% vivaient au XVII siècle. Dominée par le père, laissant une marge de progression dans la vie au seul fils aîné,  elle figeait le destin de tous les membres de la communauté. 

Rupture civilisationnelle.  

Mais du coup,  le passage du mir au kolkhoz ne fut pas, lui, un traumatisme. 

Ce texte est publié dans une revue philosophique.

Finalement,  dans cette injonction  ” tout est mauvais dans la révolution russe,  tout est mauvais dans tout projet révolutionnaire “, je retrouve mes discussions anciennes : c’est une révolution russe, dans une histoire russe.  Comme toutes les révolutions sont inscrites dans des histoires nationales. 

Au 73e jour de sa révolution, Lénine s’est réjoui d’avoir “tenu” plus que la glorieuse et exemplaire Commune de Paris. Noyée dans le sang par nos défenseurs de la démocratie… Mais ça,  c’est normal.  Comme la révolution démocratique  chilienne. 

Le 13 août dernier  dans un entretien à  RIA Novartis, à  l’occasion des 30 ans de son oukaz sur “la condamnation sans faiblesse des victimes de répressions politiques entre 1930 et 1950 et leur nécessaire réhabilitation”,  Gorbatchev revient sur ce texte et redit que tout développement de la démocratie en Russie passe par une condamnation sans appel  de ce “moment ” historique. 

Il faut tout de même dire qu’aucune force politique ne se réjouit ou justifie. 

Le PC russe, lui, refuse  de condamner toute l’histoire soviétique et, avec l’ouverture des archives,  tente de cerner au plus près la réalité des répressions. 

Mais il condamne la présentation noire permanente de l’histoire soviétique  dans les œuvres artistiques ou les  articles politiques. Les100 ans de la révolution ont été un festival… 

En décalage avec le souvenir dans les consciences de nombre de citoyens. Et les travaux qui désormais se multiplient.

Je tente d’en rendre compte ici. 

C’est la position de la quasi totalité de la gauche russe. 

Publié dans GéopolitiqueRussie politics

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