Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Quelques jours de vacances, et si Maximilien s’était trompé?

La canicule est là et avec elle certains effets dépressifs, le doute sur l’utilité de tout cela… Oui quand il n’y a plus rien auquel croire,le doute est encore une forme de vertu…

Oui! l’abstention est bien le fait central des dernières élections. Autre chose est l’interprétation: ne veut-on pas se convaincre qu’il s’agirait d’un surcroît de conscience d’un peuple trahi par ses élites! Et si l’un et les autres se valaient . Comme le criait avec rage Pasolini : “ce n’est rien d’autre qu’une insécurité vitale, une antique angoisse économique: la règle de notre vie animale”(…) “C’est pourquoi la bassesse est la même chez nous comme aux grises origines et aux derniers jours gris de toute civilisation”.

Je n’ai pas assez pris mes distances, j’ai de la difficulté à renoncer à espérer… Attendre quoi encore après être allée jusqu’à certaines phrases comme un fer rouge, à la douleur fulgurante se mêle alors l’orgueil de ne pas être eux… Les mots de Pasolini à Chiaramonte(1) me remontent dans un haut le coeur: “Ne te fais pas d’illusion : la passion n’obtient jamais le pardon. Je ne te pardonne pas non plus, moi qui vis de passion”

Tout cela ne date pas d’aujourd’hui, peut-être même du jour où tu t’es engagée… même si l’heure des comptes s’approche.

S’étonner que dans cet effondrement historique, chaque peuple ait ses médiocrités intraduisibles… Des foutaises qui paraissent les seules susceptibles de réveiller les passions citoyennes. L’Espagne qui n’en finit pas de se décomposer nous livre des textes immondes sur les mœurs sexuelles des Bourbon, comme si les combats républicains étaient tombés dans le caniveau… De Garcia Lorca nous voici aux bonnes feuilles du Crapouillot… Que dire de la France? Tout se résumerait-il à la promotion de la chloroquine ou aux exploits dits féministes ? Le refus du masque est le symbole de mon indépendance d’esprit, j’en passe et des meilleure… Les enjeux sont devenus microscopiques tandis que nous sommes pris dans la chute de l’empire d’occident.

Les médias, ah! les médias ils sont unanimement,pas un pour sauver l’autre, lancés dans la dernière croisade impériale contre la Chine… Pourtant après les armes de destruction massive, croire un mot de ce genre de campagne c’est croire un paranoïaque mythomane quand il vous décrit celui à qui il veut du mal.

Voilà, il fait chaud, pourquoi témoigner encore? Parce que Cuba résiste, je ne vois que cet argument là qui tienne: si Cuba tient, tu peux les supporter, ils ne sont pas pires que les yankees, soumis de fait à leur influence.

Est-ce notre faute si nous avons été interdits comme des coupables nous qui pensions qu’il existait une issue qui ne soit pas la reproduction du même? Résultat, l’essentiel des souvenirs s’est conservé dans nos seules mémoires et une part importante d’entre eux disparaît à chaque génération.

Et si Maximilien s’était trompé?

Les mains non jointes liées derrière le dos … cette chanson de Reggiani dit bien le travail qui a été opéré sur notre histoire de France: faire douter Robespierre lui-même devant l’échafaud de la nature de son combat. Le peuple n’était peut-être pas une boussole, mais une bande de braillards se vendant à n’importe qui… Il mérite ce peuple français tel qu’il est devenu ses “élites” et son abstention n’est qu’une veulerie supplémentaire lui que l’on a gorgé depuis des années de la haine de la Révolution, que l’on a fait pleurer sur les mérites de Marie Antoinette et d’Olympe de Gouges, le féminisme purement réactionnaire pour social démocrate cherchant caution à ses corruptions… et fait avaler jour après jour la haine des révolutionnaires devenus des “despotes”

Il fait si chaud que j’aurai tendance à penser que dans ce pays, ce pauvre pays, il n’y pas grand chose à faire…

Je suis seul, vous êtes seuls. Dans cette lutte qui est la lutte suprême, parce qu’elle résume toutes les autres, personne ne vous écoute, dit encore Pasolini… Croyez -moi il n’y a rien de plus vrai qu’un verre d’eau fraîche, ajouterais-je…

danielle Bleitrach

(1) Nicola Chiaromonte (1905-1972), essayiste antifasciste ami d’Albert Camus, Hannah Arendt, il prit des positions semblables aux leurs, anticommunistes.

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12 Commentaires

  • joel faudot
    joel faudot

    “C’est à la facilité avec laquelle un esprit se satisfait qu’on peut mesurer l’étendue de sa perte” (HEGEL)

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  • Jakline Boyer

    Et pourtant je vous dis que le bonheur existe, ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues, terre terre voici tes rades inconnues …
    Vivre une mutation du monde et non une crise ( Jean Malaury) c’est éprouvant. Je pense souvent à ces générations qui ont vu déferler les hordes nazis et le élites occidentales déjà corrompues. Je n’arrive pas à être désespérée. Malgré une ambiance délétère.
    Boire un verre d’eau fraîche. Prendre un peu ( beaucoup ?) de recul et repartir…

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  • Mikaty
    Mikaty

    Triste texte. Où est la lumière qui justifierait de continuer à combattre et à espérer ? Le peuple.. vaste concept ! J’ai personnellement repris espoir avec les gilets jaunes… Ils ont bien compris dés le début contre qui il fallait lutter et.. ils luttaient pour leur survie ! Rétablir l’impôt sur les grandes fortunes, sortir la guillotine sur les rond-points, réunir toutes les couches sociales en participant à toutes les luttes en cours, réinventer les comités autogéré improvisés sur la place publique (les rond-points)…. J’étais fier de participer à ce mouvement et déçu de voir les syndicats et partis de gauche faire la fine mouche.. Pas assez ceci, trop cela.
    Si il faut un mouvement populaire conforme aux canons de la science politique marxiste (une avant-garde, des ouvriers, etc etc), on risque d’attendre longtemps et l’urgence est bien là quand on est pas fonctionnaire ou salarié avec son syndicat et sa convention collective.
    Nous étions pas bien loin de la Révolution ce 17 novembre descendant les Champs Elysées, dans le quartier du pouvoir, à 300 m des l’Élysée noyé dans les grenades lacrymogènes et les explosions assourdissantes ! Il aurait suffit de presque rien…

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    • Danielle Bleitrach

      quelle illusion…mais vous ne comprenez rien à ce texte.. le seul espoir il est dans Maximillien qui devant le bourreau a l’esprit traversé par le doute mais dont les mains dans les liens refusent de se joindre… beaucoup de choses sont dites là sur l’incorruptible… mais vous ne savez pas lire, par exemple voir que cette chanson de Regginai date de 1989, de ce moment où on fait honte de “la tyrannie” communiste… Robespierre lui même est conduit à l’échafaud sous les cris des petits braillards… S’il désigne quelqu’un c’est ceux qui ont trahi et ont accompagné de leurs hurlements le supplice de Robespierre… Ceux qui ont trahi Cuba, avec Robert ménard, ceux qui sont toujours là.. Ceux avec qui l’on pactise et dont je pense qu’ils nous entraînent toujours vers la mort de Robespierre et les corruptions du directoire, la guerre, etc… Ce chiffre de 89 que vous n’avez même pas vu peut-être parce qu’il ne représente rien pour vous… Ces phrases de Pasolini face aux reniements du Parti communiste italien… vous n’avez pas les codes…

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      • Mikaty
        Mikaty

        Je parlais de votre commentaire, pas de Regia I. Désolé pour le malentendu. Je connais 89, et sa suite (j’ai lu la Révolution de Jaurès). Robespierre est de mes amis et la guillotine sur les rond-points n’était pas du folklore. Je dis juste que le peuple parfois, on ne le reconnais pas alors qu’il se tient devant vous en colère. Dommage car ça permet d’espérer.

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        • Danielle Bleitrach

          ce n’est rien, je ne suis pas aussi convaincue que vous par les gilets jaunes, leur revendication le RIC, mais je suis d’accord sur le fait qu’ils ont eu un rôle bénéfique : ils ont posé avec force la question sociale, alors que tout était fait pour la noyer dans le sociétal mais c’est plus que jamais reparti… Il suffit de voir le dévoiement féministe et tout cela signifie un apolitisme grandissant, l’incapacité à poser la question du pouvoir et de l’Etat.

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  • Reitnomud
    Reitnomud

    Bonjour Danielle,
    Ne vas pas nous péter un câble en cette belle saison estivale.
    Le rôle des intellectuelles n’est-il pas de discerner et d’éclairer au cœur de “la servitude volontaire” les prémisses d’épisodes plus glorieux comme l’Histoire sait si bien les concocter; 1789, 1830, 1848, 1871, 1936, 1945, 1968 et ils ne sont pas tous là… rien que les franchouillards… alors, tu penses, si on regarde le Monde… Des fois, localement, le temps s’arrête ou ralentit… Les peuples sont d’une patience infinie mais d’une ténacité indéfectible. Sinon, ils ne seraient pas le Peuple. Ne trouves-tu pas que nous prenons un peu trop facilement la posture de l’enfant gâté ? figé devant la vitrine d’un jouet impossible à arquepincer ? une crise capricieuse somme toute.? Mais que peuvent bien penser les “géants” qui façonnent le Monde à la pelle et à la pioche ? tous les Robespierre, Varlin, Blanqui, Thorez,Rol Tanguy, Seguy, Krazu,, et tous les fusillés, déportés, emprisonnés, torturés, tous les anonymes, etc….
    Courage Danielle, après la pluie le beau temps… l’assaut du ciel est à ce prix !

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    • Danielle Bleitrach

      Non ce que je ne supporte plus c’est le côté réac… les débats à la con, le complotisme, tous ces gens qui s’imaginent devant le développement scientifique qu’on ne cherche qu’à les espionner, alors que leur vie est si morose, si inintéressante qu’on se demande qui aurait intérêt à les espionner, sans se rendre compte qu’il est difficile de faire pire que ce que l’on fait à Assange, auquel il ne s’intéressent pas… l’enfermement franchouillard, le refus de voir le monde qui change, l’art de se raccrocher à des temps qui ne reviendront plus alors que le monde bascule dans d’autres temps… il y a un côté Proudhon, des médiocrités de boutiquiers, des jalousies, des concurrences, des ragots que l’on prend pour des pensées… et là dessus un monde politicards fidèle écho de ce ramassis, ceux qui sont encore les dirigeants de ce parti, cette force d’inertie… ces corrompus à moindre prix.. ce que l’Humanité est devenu et ils continuent à côtiser à croire que c’est leur journal… Je pense alors à ceux qui ont été mes amis, ceux que j’ai aimé et je me demande ce que je fous là… Mon pays est devenu la risée de tous… Mon parti également… j’ai l’impression d’être dans une caricature de Daumier avec toute une petite bourgeoisie en train de se ^rendre pour le nombril du monde alors qu’elle ne mérite que mépris… je les vois tous en train d’accompagner de leurs cris de haine la charrette qui mène Robespierre àl’échafaud… en se racontant qu’ils sont “l’humain d’abord”, c’est un cauchemar… Comme quand je vois la rédactrice ne chef de l’humanité allant sur Arte proposer de demanderl’intervention de l’ONU pour sauver les banquiers de Hong kong et leurs voyous.. j’en ai tellement subi des ignominies pareilles, la yougoslavie, l’Irak, la Syrie, la Libye, l’Ukraine, j’en passe et des meilleurs, toujours en train de sauver l’empire au nom “de l’humain d’abord”… Alors je ne loins pas les mains mais le doute est là sur ce que peut devenir mon pays, c’est tout..
      Et les alliances… le pire c’est Glucksman, ce qu’il a fait en Géorgie… mais toute cette bande ne vaut pas tripette, les comparer à Danton ce saurait trop d’honneur… Marseille, le printemps marseillais qui se retrouve derrière la créature de Guérini, parce que le PS en a décidé ainsi.. elle va avoir euroméditerranée, la possibilité de doubler la corruption avec l’Algérie… ces grosses sangsues. ALors avec la chaleur je pense que depuis la fin des années quatre vingt je subis cela, qu’ai-je fais pour me retrouver là!

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      • Reitnomud
        Reitnomud

        Restons simple:

        Hasta la Victoria Siempre

        de toutes façons, nous n’avons jamais eu le choix ni ne l’aurons jamais
        C’est d’ailleurs ce qui causera leur perte.

        Autres choses:
        As-tu remarqué la différence entre les “indiens” d’Amérique et les soviétiques
        c’est le T34, les orgues et les kalachnikovs plus quelques “bricoles”
        La conquête de l’Est ne s’est terminée en aucun cas comme la conquête de l’Ouest
        et Staline n’a jamais tenu le rôle de Sitting Bull dans le cirque de Buffalo Bill.
        Le soviétisme aura rendu les “tribus” russes invincibles
        L’empire et ses sbires ne l’avaient pas prévu.
        Tu vois, tout espoir n’est pas perdu…
        Tout le monde a ses minables. L’Histoire les a déjà oublié.
        Nous autres avons l’avantage de soigner nos géants avec humanité.et délicatesse,
        de veiller à la continuité de la descendance… coûte que coûte
        ce qui n’a rien d’une promenade de santé, je te l’accorde…
        “Prolétaires de tous pays” .à l’assaut des “eaux glacées du calcul égoïste”
        L’enjeu est de taille. Il ne tient qu’à nous d’en être à la hauteur
        Les russes l’ont fait, les chinois l’ont fait, les cubains l’ont fait, les vietnamiens l’ont fait.
        Ils en ont tous chié des rondelles de chapeaux
        Ils sont partis de rien, de moins que rien. Du néant et de l’enfer de la colonisation.
        Ils sont comme le Pudding de Churchill, ils sont la preuve que c’est possible.
        que le chemin existe de l’émancipation humaine, de sa désaliénation…
        Bien sûr, nous n’avons pas gagné toutes les batailles.
        Robespierre ne lisait pas dans le marc de café.
        Il n’avait d’ailleurs ni lu Marx, ni Engels, ni Lenine.
        Comme quoi tout est possible sans être un horloger ni un agrégé de la Révolution.
        Demain est un nouveau jour !
        Bien fraternellement

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        • Danielle Bleitrach

          t’as pas tort… D’ailleurs tu sais où je vais le 6 septembre à Macrossinos, célébrer avec les camarades grecs le souvenir des déportés grecs dans ce camp… C’est une île, nous irons en bateau… et le camarade qui m’invite m’a dit ce matin : tu peux dire de notre part à ceux qui en Ukraine, en Pologne, détruisent les statues nous nous en érigeons de nouvelles…
          une remarque, ce n’est pas le pudding de Churchill ou alors il a copié Engels qui disait “laprenve du pudding c’est qu’on le mange”.

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          • Reitnomud
            Reitnomud

            Churchill / Engels… comme quoi en toute bonne fois, il est possible d’accorder à l’adversaire de classe une pensée perspicace
            Rendons à César ce qui appartient à César.
            .

          • Danielle Bleitrach

            denis, tu es vraiment sublime.. tu m’as consolée avec l’idée que Staline n’a pas été traîné dans un cirque comme sitting bull… Ni Fidel d’ailleurs, c’est exactement le genre de discussion et de remarque que m’auraient faites les deux hommes de ma vie… quend j’étais désespérée parce que le monde était ce qu’il était et qu’ils me disaient”tu es naive, tu manques de malice.Tu vois loin mais tu n’en fais rien!” Je vous demande effectivement ce que l’o,peut faire d’une telle vision alors que l’on a aucun pouvoir d’action, si ce n’est se sentir désespérée en tant que communiste par le fossé entre ces mouvements historiques et les préoccupations de ceux qui sont sensés faire l’histoire… en ce moment cette distance a pris l’allure des absurdités sur la chloroquine, ou les mises en garde complotistes sur les vaccins… je n’en peux plus de subir ce genre d’ânerie… J’imagine un de mes deux hommes me voyant au bord du désespoir intégral et me disant “pauvre piou piou”… Et ils me sortaient quelque chose d’élémentaire, de bien rassurant et que j’ai gardé toute ma vie comme un viatique. Par exemple, il ne faut jamais faire ce que veut l’ennemi”
            Mais cela me permet de rectifier, Staline avait des armes, mais il avait surtout comme Fidel un peuple indomptable et les Cubains le disent “sans nous il n’aurait rien pu faire”… C’est pour cela que je doute parce que le peuple français est totalement aliéné, il n’est pas au niveau nécessaire de la bataille et je me demande s’il n’a pas les dirigeants qu’il mérite… Le vrai problème des Russes n’est pas qu’ils ne regrettent pas l’UNion soviétique, ils la regrettent amèrement mais ils ne croient pas avoir la force de recommencer ce qu’ils ont subi et Poutine leur paraît juste à la hauteur de ce qu’ils sont, mais ça évolue.

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