Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le “monde d’après” à Cuba

Grâce à la nourriture domestique on peut diminuer la dépendance aux importations. Encore un exemple de la créativité de l’île qui de nécessité a appris à faire vertu pour développer une véritable écologie, c’est cela le socialisme… “L’après” est aussi mobilisation pour un monde meilleur (note et traduction de Danielle Bleitrach).

Dans l’une des municipalités où la production porcine est la plus élevée à Cuba, ils ne se croisent pas les bras et ils ont déjà des alternatives pour l’alimentation animale

Auteur: Freddy Pérez Cabrera | internet@granma.cu

8 juin 2020 00:06:54

Placetas, Villa Clara – Les conséquences de la pandémie actuelle et l’intensification du siège économique infligé à Cuba ont contraint les producteurs de l’une des municipalités qui fournissent le plus de porcs à Cuba à repenser leur stratégie pour nourrir les animaux.

Si, jusqu’à présent, l’État avait garanti environ 70% des aliments pour animaux, un produit fabriqué presque entièrement à partir de matières premières importées telles que le maïs et le soja, dans lesquelles plus de 500 millions de dollars sont dépensés chaque année, la vie a montré que, dans les circonstances actuelles, continuer sur cette voie n’est pas viable pour notre économie.

Cette réalité a provoqué la diminution de la production de viande du “mammifère national” et la baisse des livraisons à la population et à l’industrie, avec pour conséquence l’augmentation du prix de vente du produit précieux.

Compte tenu de cette situation, les habitants n’ont pas croisé les bras et recherchent des solutions alternatives pour fournir, par des moyens locaux, la nourriture qu’ils ne recevront pas par d’autres moyens. Ils ont mis l’accent sur le semis de manioc, de patate douce et de plants de protéines, capables de garantir un niveau de production important.

José Ramírez González, à l’avant-garde du développement porcin dans cette municipalité et l’une des personnes les plus compétentes en la matière, souligne que compte tenu de la situation que connaissent Cuba et le monde, il n’y a pas d’autre manière d’agir que d’utiliser des aliments alternatifs pour soutenir l’élevage de porcs, dans un territoire qui a réussi à apporter plus de viande que plusieurs provinces du pays.

Pour atteindre l’objectif de révolutionner le modèle de production porcine, jusqu’à fin mai, ils avaient déjà planté 272 hectares de manioc, 15,1 de patates douces, 26,2 de plantains et 41,6 de maïs, cultures de base pour garantir l’alimentation animale, explique le spécialiste.

Ils sont rejoints par d’autres cultures qui, dans une moindre mesure, sont également promues à Placetas, telles que le soja, la canne à sucre, l’herbe royale, la tithonie, le haricot niébé et d’autres protéagineux, sans pour autant délaisser le stockage de la palmiche, explique Ramírez, qui ajoute que la culture porcine existante dans la municipalité a contribué à l’ouverture de ces innovations.

À cet égard, des producteurs tels que Santiago Cuéllar, Osvaldo Ponce, Erisbel Gutiérrez Sardón et Alberto Benavides Milián, entre autres, ont défendu ce nouveau modèle d’engraissement, sur la base de leur expérience et du soutien qu’ils ont reçu des scientifiques de l’Institut national de recherche. de Viandas Tropicales et de l’Université centrale Marta Abreu de Las Villas, en plus d’autres entités, qui voient Placetas comme un terrain d’essai pour étendre l’expérience au reste de la nation.  

Cuéllar, par exemple, est très clair sur le fait que le pays ne peut pas continuer à dépenser les plus de 200 millions qu’il investit pour acheter du maïs, il a donc décidé de rechercher d’autres sources d’énergie et de protéines comme le soja, dont il a déjà un bon morceau semé sur sa ferme. “Si j’ai assez de manioc, de patate douce et d’une partie de ce grain, je le mélange au miel et au Nuprovin qui nous sont encore livrés, et avec ça je les dilue”, explique le paysan coriace, qui ajoute que cette année, il pourra ne pas atteindre cent tonnes produites, mais si nous en livrons 80, ce sera une bonne contribution.

La même philosophie est assumée par Ramón Sablón Pérez, Arnaldo Navarro Rojas et Orelvis Peñate, ce dernier, leader historique de la production porcine à Cuba, et initiateur, avec Cuéllar, de l’expérience de l’engraissement au sevrage, qui est déjà en train de rompre avec la dépendance vis-à-vis des aliments importés et ils comprennent qu’ils doivent se tourner vers la terre.

«Je fais du yaourt à partir de manioc, de patate douce et même de malanga; j’utilise de l’ensilage de protéines végétales et je le combine avec du miel, du lactosérum et du Nuprovin, qui est un noyau de protéines, de vitamines et de minéraux, face auquel les porcs «se débrouillent très bien», reconnaît Peñate, qui assure qu’il n’a jamais cessé ni ne cessera d’élever des porcs, car avec cela il aide son économie et celle du pays. 

Des initiatives comme celles-ci sont celles qui garantiront la présence quotidienne de cette viande sur la table nationale, pas seulement maintenant en période de covid-19. Pour y parvenir, il y a des producteurs expérimentés, comme les locaux, qui prouvent chaque jour que, malgré les difficultés, l’état d’esprit nuisible favorisant l’importation peut être banni et produire autant que possible ici.

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1 Commentaire

  • chabian
    chabian

    Revoir traduction “Je les jette” : je les distribue ??. Merci.

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