Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Onfray, une dérive vers l’extrême droite qui vient de loin par Eric jalade

Le lancement de la revue abusivement nommée “Front Populaire” par Michel Onfray et d’autres intellectuels, saluée par des figures proches de l’extrême-droite est très problématique et certains semblent “tomber de l’armoire” à propos d’Onfray, de ses dérives idéologiques très droitières, de son confusionnisme, de son opportunisme dangereux.

Pour moi, le personnage est jugé depuis un certain temps, cela remonte à la campagne des présidentielles de 2007. Treize ans, donc. Onfray, soutien de Bové, qui était dans le circuit des “collectifs antilibéraux” avait alors commis un pamphlet anticommuniste tout à fait ignoble, intitulé “Coco, boulot, dodo”, que l’on peut retrouver sur le net, en cherchant un peu. Vu la surface médiatique du monsieur, je ne vais pas lui faire de la pub. En revanche, je mets en ligne ici, avant peut-être de le remettre sur un blog, le texte que j’avais écrit alors – de fait de mes responsabilités, sous pseudonyme – et je le revendique aujourd’hui, parce que la période exige les clarifications sur des initiatives politiciennes dangereuses, qui visent en plus à faire un rapt d’héritage autour de l’idée de Front Populaire.
Voilà, donc la lettre ouverte à cet individu, qui remonte à 2007, signée Pierre Robes et à laquelle je ne retire pas une ligne.

Lettre ouverte à Michel Onfray par Pierre Robes ( PCF Castres)
février 2007.

La diatribe haineuse que vous signez sur votre blog [Coco, boulot, dodo – visible alors sur Bellaciao] ne mériterait pas de réponse si vous étiez resté un obscur philosophe (ou universitaire) comme tant d’autres, plongé dans la recherche, dans le travail, les publications… Notre société médiatique raffolant désormais de certains philosophes « médiatiques », faussement contestataires de l’ordre établi et en réalité baudruches médiatiques, pérorant dans les journaux de l’ordre établi, et dont vous faites partie, Michel Onfray, ce billet mérite donc une réponse.

Vous écrivez, Michel Onfray : « Les Communistes auraient pu profiter de subventions de la CIA et des Etats-Unis tant leur rôle contre-révolutionnaire est avéré dans le XX° siècle… »
Affirmation tellement imbécile qu’on en oublierait presque l’incongru paradoxe : qui d’autres que les communistes, en ce siècle (et les mouvements progressistes du Tiers Monde, voire parfois les mouvements de libération nationale) ont lutté pour la révolution, pour l’abolition du capitalisme, pour le socialisme ? Quiconque a fréquenté un peu les livres d’histoire (sérieux) sait le rôle contre-révolutionnaire des Etats-Unis et celui des subsides de la CIA pour précisément combattre sans répit les organisations révolutionnaires, les syndicats de classe, les Partis communistes (ou jugés proches).

Sur le pacte germano-soviétique, je ne développerai pas, mais j’invite le lecteur curieux d’histoire à lire les auteurs notamment anglo-saxons qui ont renouvelé l’étude de cette période, notamment Goeffrey Roberts, Scott Newton, Gabriel Gorodetsky ou Michael J. Carley (ces deux derniers traduits en français – voir les références sur google) : pour aller vite, ils nuancent fortement la responsabilité de Staline et des dirigeants soviétiques, archives à l’appui, dans cette affaire, largement contraints à ce (tragique) pacte. Carley écrit notamment : « La source de l’échec de la coopération anglo-franco-soviétique contre le nazisme fut l’anticommunisme. Le dilemme guerre-révolution était la théorie dominante officielle et officieuse des décideurs politiques franco-britanniques à propos de l’URSS pendant l’entre-deux-guerres ». Il ajoute, sans minimiser la responsabilités des soviétiques, que « la crise de Munich et l’échec des négociations anglo-franco-soviétiques en 1939 conduisirent directement au pacte de non-agression germano-soviétique. »

Comme tant d’autres « idiots utiles » de la bourgeoisie, Michel Onfray, vous en rajoutez dans l’abjection pour renforcer votre propos anticommuniste. Ainsi, du rôle des communistes dans la guerre et dans la résistance.

1) à propos de la demande de reparution de « l’Humanité » en juin-juillet 1940.

Vous écrivez, Michel Onfray : « Le PCF n’a pas trahi les ouvriers, cher Maurice, quand, de conserve [sic !] avec Maurice Thorez et Jacques Duclos, il négocie avec Otto Abetz en 1940 l’autorisation pour « L’humanité » de reparaître sous régime d’occupation nazie et que, pour ce faire, certains de ses émissaires jouent de la corde antisémite commune avec les nationaux-socialistes pour obtenir ce droit à revenir dans les kiosques… »

L’accusation insidieuse d’antisémitisme (puisée dans un article du « Monde » rendant compte d’un ouvrage de deux historiens – Pennetier et Besse – sur la demande de reparution de « l’Huma ») est intellectuellement malhonnête, sauf à considérer les notes de Tréand (en partie scandaleuses et complaisantes à l’égard de l’occupant) comme la ligne du PCF, ce qu’elle n’étaient en aucune manière. Nous abordons ce point un peu plus loin.

Beaucoup omettent complètement le contexte de l’époque pour « exécuter » le PCF et ses dirigeants de l’époque. Faut-il rappeler que le PCF était interdit depuis septembre 1939, que ses militants étaient poursuivis par le gouvernement de Daladier puis par les traîtres de Vichy, ou mobilisés, son appareil désorganisé, éclaté en plusieurs « centres », directions régionales, Paris, Bruxelles et Moscou (ou s’était réfugié Thorez). Ceci dit, il ne faut pas éluder le sujet. Cette démarche résulte de l’idée (totalement illusoire) de l’Internationale communiste et de la direction du PCF qu’un espace de légalité demeurait accessible au début de l’Occupation.

Thorez et Dimitrov adressèrent de Moscou un télégramme, le 22 juin 1940 à Bruxelles, d’où Eugen Fried était supposé assurer la liaison avec les dirigeants communistes clandestins en France (dont Duclos). Il m’apparaît utile pour connaître quelle était la ligne alors du PCF de citer assez longuement des extraits de ce télégramme : « Désastres militaires subis et occupation France provoquent souffrances et indignations illimitées [des] masses. La banqueroute bourgeoise et socialiste est totale. Indispensable expliquer peuple cette banqueroute, démasquer trahison bourgeoisie, ses partis, politiciens, démasquer leurs responsabilités pour guerre, désastres militaires, occupation France, afin détruire chez peuple derniers restes de confiance envers eux. Indispensable expliquer et démontrer par les faits que seulement classe ouvrière dirigée par parti communiste est capable réaliser unité de la nation en puissant front défense [de] ses intérêts vitaux et de lutte contre le joug étranger pour une France indépendante et réellement libre. […] Déjouant les provocations et évitant actions prématurées, néanmoins indispensable soutenir et organiser résistance masses contre mesures violence, spoliations, arbitraire envers peuple de la part de envahisseurs. Soulevez haine des masses contre Chiappe et tous les autres agents des envahisseurs. Indispensable organiser travail correspondant parmi armée [d’]occupation et utiliser tout contact population civile avec soldats allemands pour les inciter renoncer commettre actes violence et leur faire comprendre que assujettissement peuple français est contraire [aux] véritables intérêts peuple allemand. […] Utilisez moindre possibilité favorable pour faire sortir journaux syndicaux, locaux, éventuellement Humanité, en veillant [à ce] que ces journaux restent sur ligne défense intérêts sociaux et nationaux peuple et ne donnent aucune impression solidarité avec envahisseurs ou leur approbation. […] Au cas où membres du Parti, conseillers municipaux ou responsables syndicaux ou des comités d’aide, travailleraient légalement ou semi-légalement, éviter tout ce qui pourrait donner impression solidarité avec envahisseurs » « Dans toutes les conditions, les communistes doivent rester avec peuple et marcher toujours aux premiers rangs dans sa lutte libératrice. » [Télégramme Paul (Dimitrov) et Stern (Thorez), pour Bruxelles et Londres, Moscou, 22 juin 1940, Moscou-Paris-Berlin, p. 240-242, citation, p. 240.]

Ces quelques lignes sont sans équivoque sur les erreurs graves commises par Tréand, lors de la demande de reparution légale de « l’Huma ». En d’autres termes, Tréand (et Duclos ?) se sont fourvoyés dans cette démarche, en s’éloignant assez nettement des consignes de l’Internationale. Cette démarche n’engage donc pas la direction du PCF mais quelques dirigeants isolés, voire manipulés, dans un contexte particulièrement troublé. Ces négociations se sont déroulées de plus sans contact avec l’IC (Bruxelles ou Moscou).
L’historienne Annie Lacroix-Riz le confirme de manière catégorique : « Quoiqu’il en soit, dans un télégramme du 7 août à Fried, Dimitrov et Thorez dénoncèrent Robert Foissin, qui avait servi d’« intermédiaire dans les négociations de Catelas et de Tréand avec Abetz en juillet-août 1940 » : « Attitude avocat Foissin révèle être agent occupants. » Ce texte dénonçait aussi nettement les « manœuvres […d’]Abetz et ses agents » et fixait une « règle de conduite » antiallemande en 8 points, dont le premier stipulait de : « Repousser catégoriquement et condamner comme trahison toute manifestation solidarité avec occupants. Éviter articles pourparlers qui auraient signifié solidarité avec occupants, approbation ou justification de leurs actes ».(…) » [ Annie Lacroix-Riz, « Le PCF entre assaut et mea culpa : juin 1940 et la résistance communiste », consultable sur son site internet et sur Bellaciao (vendredi 16 février)].

Une analyse historique rigoureuse de cet épisode vous eut peut être évité, Michel Onfray, de divaguer gravement dans votre article.

Il est vrai que vous faites pire par ailleurs, en commettant à plusieurs reprises des infamies, la pire étant celle-ci « (…) le Parti Communiste Français, qui a commencé par revendiquer et s’approprier tous les fusillés et la plupart des résistants français alors qu’il collaborait avec le régime nazi. »

2) PCF = collabo ?

Cette ignominie est, il faut bien le dire, digne de l’extrême droite (et de certains historiens faussaires) – mais elle témoigne hélas de la tragique dérive droitière de certains intellectuels que la haine du communisme aveugle. Tout est faux dans cette affirmation. Le PCF n’a jamais revendiqué tous les fusillés (« le parti des fusillés » indiquait simplement qu’il avait payé le plus lourd tribut à l’occupation nazie et à ses supplétifs de la collaboration). Le PCF, au cours de son histoire, a souligné à la fois la diversité des forces de la Résistance, et la place -incontournable- des siens dans ce combat. Aragon a illustré combien la Résistance était l’idéal et le combat communs de « celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas ». Dans tous les départements de notre pays, la liste des milliers de militants communistes tués par l’occupant, soit les armes à la main, soit comme otages, soit comme déportés devrait interdire à toute personne faisant preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle vos odieuses affirmations, Michel Onfray.

Danielle Casanova, Manouchian, Politzer, Gabriel Péri, Guy Môquet, Jean-Pierre Timbaud, Jacques Decour et tant d’autres ont payé de leur vie leur engagement de communistes.
La lecture des « lettres de fusillés » (édités par Messidor en 1985) en est un des bouleversants témoignages.

Je pense ici à ces hommes et ces femmes admirables, courageux et anonymes, qui tel Wladislas Krawczyk, mineur polonais, militant de la MOI, assassiné par les nazis, le 13 juillet 1944, jour de la grève patriotique des mineurs de Carmaux, après avoir pris la parole devant des centaines de grévistes rassemblés, sans armes, et défiant l’occupant. Pour tous ceux-là, vous n’aviez pas le droit, Michel Onfray d’écrire cela.
Il n’y a rien dans l’histoire de notre pays qui puisse étayer l’odieuse calomnie d’une collaboration entre communistes et nazis. Au contraire, entre les nazis (et leurs supplétifs) et les communistes, il y a un abîme, il y a le sang des héros, des martyrs. Malgré ses erreurs, le PCF n’a pas usurpé le nom de « parti des fusillés ».

Michel Onfray, vous êtes rangés désormais dans les rangs des faussaires et des chiffonniers de l’histoire.

Pour celles et ceux que l’histoire intéresse, je vous conseille la lecture de deux ouvrages d’une historienne française, Annie Lacroix-Riz, qui éclairent à la fois sur le climat idéologique qui domine aujourd’hui dans l’université française et sur le contexte de l’entre-deux-guerres et les choix des élites françaises dans les années 30 (ceux qui ont préféré Hitler au Front Populaire …).

L’histoire contemporaine sous influence, Le Temps des cerises, 2004.

Le choix de la défaite, Armand Colin, 2006.

[Nota : ces deux ouvrages sont toujours disponibles chez Armand Colin, pour l’un, avec une nouvelle édition, revue et complétée en 2010, « Le choix de la défaite », et « l’histoire contemporaine toujours sous influence », co-édité par Delga et Le Temps des Cerises, dernière édition 2012]

Je ferai un ajout, une mise au point et une actualisation bibliographique sur le sujet dans les jours qui viennent.

A suivre donc.

EJ, Castres – 21/05/2020.

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16 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Dommage qu’une personne comme Jacques SAPIR s’associe à ce triste individu. Malheureusement, il reste sur son idée d’ouverture au FN,

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  • rhodine
    rhodine

    MERCI Danielle pour ce texte claire et précis, même s’il date il est très très bon. Je tente avec peine de convaincre de cette dérive, sur facebook. malheureusement Onfray a encore cette aura de “laïque républicain” dû à son brûlot sur l’athéisme.
    Sur les groupes de discussion il mêle pèle-mêle des petits bourgeois pro-PS plutôt catégorie fonctionnaires et des sympathisants RN/LR. Le tout avec la bénédiction des pro-Raoult qui se font un malin plaisir de répéter ses éléments de langages anti macron et anticommunistes en passant.

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  • jacques
    jacques

    Impressionnante diatribe vous en êtes encore a interroger l’histoire sur les erreurs et autres crimes.
    La seconde guerre mondiale n’est que la continuation de la première qui elle même trouve ses origines dans la gestion de celle de 1870..etc…
    Aujourd’hui Onfray ne représente que lui même et si ses paroles sont plus “concernantes” dans un monde ou tout le monde “s’introspecte victime” pour savoir ou il a mal c’est que les autres discours sont devenus inaudibles par leur faiblesses et vacuités.
    Si le PCF a demandé la republication de l’Humanité aux allemands c’est du à l’absurde raisonnement que l’ennemi de mon ennemi est mon ami.
    Staline lui en “s’alliant” avec Hitler savait que celui-ci n’était pas son ami mais un allié de circonstance .
    Pour terminer mon père résistant communiste Ftp,porteur de valise,etc…était passé de la phrase de st just “Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.” à “sa” phrase :la majorité a raison.

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  • clmasse
    clmasse

    On peut faire dire ce qu’on veut à l’histoire, c’est pour ça qu’on l’enseigne. Ce n’est pas de la philosophie, exercice illégal du terme, c’est de la politique.

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  • Argiolas-Poulain Renaud
    Argiolas-Poulain Renaud

    Bonjour Madame Bleitrach,

    Je me rappelle quand ma première petite-amie sortait de vos cours de socio avec enthousiasme.
    Ca me ramène à Aix dans les années 1997-2000…

    Un grand merci pour ce texte qui m’a fait plaisir à lire, car l’ignominie lancée par certains a encore plus d’impact lorsqu’elle est relayée par des personnes médiatiques comme Onfray.
    Je pense écrire un texte sur le sujet depuis quelques temps, mais j’ai été pris par d’autres choses.

    Je suis toutefois en désaccord sur un point de votre texte concernant l’importance du rôle révolutionnaire que vous attribuez au PCF au cours du XXe siècle. Car si je m’intéresse probablement un peu plus à l’histoire sociale que Michel Onfray, je trouve votre article assez en phase avec la volonté monopolistique du Parti jusqu’à la chute du rideau de fer, en éludant notamment les autres courants révolutionnaires (qu’à l’époque on combattait par l’insulte, la mise au ban ou même physiquement) : ceux qui avaient eu le “tort” d’exprimer franchement leurs désaccords et se voyaient exclus, les oppositionnels de gauche, pivertistes, trotskistes, marxistes non-orthodoxes, anarcho-syndicalistes, communistes libertaires… qui ont participé aux mouvements sociaux en 1936, à la Résistance, aux grèves de 1947 (parfois quand elles n’étaient pas encore à l’ordre du jour) et à 1968.

    Un point qui est souvent mis en avant par les détracteurs que j’appellerai “anti-communistes primaires”, c’est l’entretien du mythe du parti des “75 000 fusillés” que Ian Brossat avait ressorti du chapeau lors de son altercation télévisée avec le journaliste sportif Daniel Riolo en 2019. Dans un article de Checknews (publié en intégralité ici : https://www.liberation.fr/checknews/2019/05/21/polemique-entre-ian-brossat-et-daniel-riolo-sur-le-role-du-parti-communiste-en-39-45_1728525), l’historien Claude Pennetier était cité : “Les communistes ont repris le chiffre à la Libération, avant de prendre conscience qu’il était déraisonnable”. Je trouve bien dommageable à la cause que des militants sans doute animés de bonnes intentions continuent d’avoir recours à ce chiffre.

    Concernant le pacte germano-soviétique, si vous avez préféré ne pas trop vous y aventurer, je vais y mettre un pied. Je recommande de voir “Le Pacte Hitler-Staline”, documentaire de Cédric Tourbe, qui avait été diffusé sur Arte (visionnable ici : https://www.youtube.com/watch?v=qCKJUW2NCJA) qui raconte comment l’URSS a signé avec Hitler après 5 ans de démarchage vain auprès des “démocraties” occidentales (le Royaume-Uni – via Chamberlain – espérant visiblement s’entendre avec Hitler, aurait été pris de cours par Staline, qui lui ne se faisait pas d’illusion sur le régime nazi).

    Pour en revenir à la France (résistance et collaboration), je précise que je viens d’une famille communiste. J’ai passé les derniers mois à collecter des informations pour reconstituer les parcours militants de mes ascendants. Beaucoup d’entre eux étaient surveillés par la police et perquisitionnés à partir de 1940 (les fichages avaient été fait sous le gouvernement Daladier, donc avant Vichy – on ne le rappellera jamais assez souvent), certains ont même été déportés (ou fusillés) :

    Et j’en ai encore plusieurs à écrire…

    Quoiqu’il en soit je serai toujours solidaire de celles et ceux qui rappellent le courage et l’engagement des gens qui nous ont précédés.

    Fraternellement.

    Renaud Poulain-Argiolas

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    • Danielle Bleitrach

      je vous propose de lire d’autres textes de ce blog, nous avons pas mal travaillé autour du pacte germano-soviétique et je n’ai pas du tout votre opinion… beaucoup des courants que vous décrivez sont venus alimenter la social démocratie et dans une certaine mesure le PCF d’aujourd’hui leur appartient plus qu’il ne m’appartient … mais je suis d’accord sur le débat sur le fond… essayez donc de revoir des textes que Marianne a traduit du russe … d’autres textes théoriques et voyons àpartir de là.. nous avons beaucoup travaillé et nous continuons sur ce qui s’estpassé en Union soviétique,sur ce que j’ai appellé l’archipelcommuniste que j’ai exploré depui trente ans… merci de ces souvenirs et en espérant que nous aurons l’occasion d’aborder des points précis.

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    • etoilerouge6
      etoilerouge6

      L’histoire de la
      mise en cause du parti des 75000 fusillés m’amuse beaucoup. Car la FRANCEde ce temps là était surtout le parti de dizaines de centaines de milliers de collabos de ts les partis et tous anticommunistes. La guerre étant mondiale cpmbien de partis ont eu autant de morts que les communistes à l’échelle du conflit tout entier? C’est la vraie question que ts cachent sous le paillasson. Lorsque DE GAULLE cherche à créer une force française libre, les français se trouvant en Angleterre et provenant des combats de DUNKERQUE rentrent majoritairement à la maison c’est à dire avec PETAIN. Ceux de LIBAN SYRIE st minoritaires à rejoindre le général et beaucoup d’officiers entrainent leurs soldats à rentrer chez PETAIN. Alors que les communistes essayent de mettre en avant ce qu’ils firent d’essentiel et qui a permis avec les gaullistes à la FRANCE de rester un pays libre à la LIBERATION devrait etre regardé d’un jour autre que cette acrimonie permanente. La lutte de classes comme la guerre supporte mal les divisions sur l’essentiel.

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    • etoilerouge6
      etoilerouge6

      Je rappelle que 7500 soviétiques sont morts sur le sol français en combattant(évadés, prisonniers etc) . Alors les calculs qui feraient que le parti communiste aurait grossi le chiffre des fusillés etc. Pas sérieux. Notons que les médias pétainistes de FRANCE publics et privés n’en parlent jamais. La HONTE et la LACHETE réunis. Chaque reniement de cette période, chaque instant révisionniste rapproche le peuple de FRANCE d’une nouvelle guerre qu’une bande d’abrutis capitalistes s’aveuglent de mener avec le pilier allemand. Et amplifie cette dictature de droite extreme. Je n’entends jamais en matière journalistique que ts les journaux paraissait en FRANCEallemande au début de l’occupation. L’humanité elle n’est jamais reparue. Cet épisode auquel vs faites gd cas a été dénoncé par l’internationale communiste ds les jours qui suivirent donc en ds les mois de 1940 par STALINE lui m^me. Et cela veut dire effectivement quelque chose. Le FIGAROoù trone RIOUFOL lui, es tparu avec les encarts des gaullistes et des communistes à fusiller.Ne confondons pas

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      • Argiolas-Poulain Renaud
        Argiolas-Poulain Renaud

        Bonjour,

        Je ne suis pas sûr que votre réponse s’adresse=ait à moi car je n’ai pas compris le rapport précis avec mon commentaire [Les morts soviétiques dans le total des morts communistes en France ? Un Soviétique étant par défaut communiste ? J’ai vraiment du mal à suivre l’idée.]
        Je précise que je ne mets pas dos à dos PCF et Pétainistes ni ne les confonds. D’ailleurs je distinguerais même le PCF des communistes (mais c’est encore un autre sujet).
        Par contre, ce que je trouve très nuisible à la cause, c’est de continuer à répéter des informations qui ont été utiles à un moment pour une question de propagande et qui sont aujourd’hui reconnues comme erronées. Pour moi Pennetier, qui travaille sur le mouvement ouvrier, est une référence d’autant plus fiable qu’il n’est pas l’Internationale communiste de l’époque. Je ne considère pas les assertions d’un parti politique comme des vérités, mais comme des données, des opinions politiques. C’est plus l’histoire qui m’intéresse, l’histoire écrite avec des méthodes historiques.

        Bonne journée à vous.

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      • marsal
        marsal

        Le négationnisme commence toujours par chipoter et semer des doutes, car il ne peut exposer son idéologie mortifère à la lumière. On ne peut pas contester le courage et l’esprit de sacrifice des communistes dans la lutte anti-fasciste. Ni en France ni dans le monde. Pas plus qu’on ne peut contester la réalité du génocide des juifs par les nazis, ni – pardon de cette analogie, mais la méthode de manipulation est identique, même si les sujets sont très différents – on ne peut contester la réalité de l’évolution des espèces. Alors le négationnisme, qu’il soit historique et scientifique va chercher à semer le doute en déplaçant le débat sur un point que, forcément, la plupart des gens ne peuvent pas connaître. La plupart des gens ne peuvent pas vérifier par eux-mêmes le nombre de communistes fusillés par Vichy et les nazis, ils ne peuvent pas vérifier par eux-mêmes le nombre de juifs qui ont été exterminés par les nazis et ils ne peuvent pas non plus savoir si, entre telle ou telle espèce, on a trouvé ou pas le chaînon manquant. Les négationnistes se servent du doute et tentent de l’élargir pour semer une confusion plus large, dans laquelle ils vont pouvoir commencer à manipuler les individus et les masses.

        C’est également flagrant sur les questions internationales. Il est très facile de faire douter les gens sur la validité du résultat électoral en Bolivie, en Biélorussie, …. C’est pour cela que ce blog fait un travail vraiment exceptionnel. C’est pour cela que nous avons besoin de recréer des réflexes de classes, que les gens sachent clairement et rapidement différencier ceux qui parlent pour défendre le capital et l’impérialisme, de ceux qui parlent pour défendre la vérité, l’humanité et le socialisme, qu’ils sachent nettoyer leur environnement intellectuel de la pollution de la parole, qui n’est pas moindre de nos jours, que la pollution de l’environnement physique.

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        • Argiolas-Poulain Renaud
          Argiolas-Poulain Renaud

          Je ne vois toujours pas où vous voulez en venir. Formulé de la sorte, nuancer me ferait passer à vos yeux pour négationniste (sourire). Comme ça rendrait difficile les échanges éclairés, je me dois de définir une dernière fois le cadre de mon propos : il était question ici des membres du PCF en France. Élargir ne manquerait pas de faire ressortir des divergences de nature idéologique. Or c’est l’histoire qui m’intéresse.
          Ma participation à ce fil de commentaires s’arrêtera ici.
          Bonne journée.

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          • Danielle Bleitrach

            je ne souhite pas intervenir sur vos propos peut-être parce queje ne vois pas l’intérêt de ce sur quoi vous vous arrêtez pour démontrer la non scientificité des propos du PCF sur son histoire. Cela me parait enfoncer des portes ouvertes surla nature des documents historiques et le procès qui est fait ne pas avoir de pertinence. Le témoignage n’est pas histoire chacun lesait et chacun sait que l’on doit faire la critique dumatériau utilisé… cela ne concerne pas seulement lePCF. En outre, je doisdire que pour lire en ce moment le journal de Maurice Thorez en alternance avec la partie des mémoires de jacques Duclos concernant la même époque, je trouve qu’il y a là pourl’historienun matériau très important et d’une grande richesse. Parce que ceux qui écrivent appartent des éléments, desFAITS qui vont acontrario de lavision dominante… Je pense à la manière dont Thorez accueille le rapport khrouchtchev, la manière dont en filigrane il s’oppose à Togliatti mais aussi les points d’appui qu’ilcherche chez les camarades algériens… Même intérêt à lire les mémoires de Duclos qui refuse la vision de Michel debré un patriote del’Algériefrançaise, il pointe la manière dont les pétroliers US sont sur l’affaire et l’entente capitaliste qui se vérifiera ultérieurement… Négliger pareilles sources d’information est stupide parce qu’elles indiquentjustement ce quiest occulté la dimension de classe et un tel préjugé ne s’explique que par anticommunisme…

          • Argiolas-Poulain Renaud
            Argiolas-Poulain Renaud

            Bonsoir Madame,

            Je vous fait une réponse assez courte, car je ne souhaite pas me lancer dans une discussion interminable, qui sur internet serait de mon point de vue aussi frustrante que de mauvaise qualité.
            Nous sommes visiblement d’accord sur l’importance et la subjectivité des témoignages des acteurs importants de l’époque. Pour ce qui est du regard du PCF sur sa propre histoire, je le prends avec autant de prudence que si je lisais l’histoire officielle d’un pays. Depuis que j’ai découvert Howard Zinn il y a une dizaine d’années je prends les sources officielles avec plus de circonspection. Pour recontextualiser une nouvelle fois mon propos de départ : il concernait la période de la Résistance et l’antifascisme des communistes français.
            Je disais en gros : d’accord avec vous pour faire front contre ceux qui repeignent les communistes en “collabos” sur ladite période… tout en regrettant l’effet “balle tirée dans son propre pied” lorsque les contre-arguments opposés relèvent de ce qu’on sait aujourd’hui être de la propagande.
            Si je ne m’étais fié qu’aux points de vue officiel des PC, je ne me serais jamais intéressé à ceux qui ont été traités “officiellement” de “renégats”, d'”hitléro-troskistes” ou de “libertaro-fascistes”, parmi lesquels j’ai trouvé un bon nombre de militants intègres et courageux. Je pense notamment aux cas de Tillon, Lecoeur, Guigouin, à Pietro Tresso et ses camarades, à Jean-René Chauvin ou à la liquidation du POUM espagnol (pour ne rester que sur la période de la lutte contre la montée du fascisme dont la Résistance est un prolongement).

          • Danielle Bleitrach

            monsieur vous me rappelez la blague bien connue de l’homme ivre qui tente de chevaucher son âne n’y arrive pas etsupplie dieu del’aider,il prend son élan etpasse de l’autre côté ,par terre il dit “un peu moins fort!” la detestationdu PCF n’est vraiment pas la garantie d’une démarche historique. Il s’avère que j’ai connu les héros communistes de la résistance, entreautres mon mari torturé par la gestapo , libérateur de la centrale d’Eysse, déporté à Dachau… comme j’ai connu charles Tillon, dontles mérites sont évidents les faiblesses aussi… sa détestation de Georges Marchais l’a fait tomber dans les bras de mitterrand sans état d’âme alors que ce dernier était un vraie crapule y compris pendant la guerre et la colonisation. Vous n’êtexs pas un historien vous êtes un propagandiste achafné contre le PCF et vous jouez à être impartial ce qui vous met dans une position plus haissable que celle des témoins de ce part qui eux au moins ne cachent pas leur point de vue… je n’ai aucune estime pour les démarches qu’inspire la haine , la votre celle d’un Furet , l’histoire française qui jadis fut de trés grandde qualité a trop souffert de gens de votre espèce.

          • Argiolas-Poulain Renaud
            Argiolas-Poulain Renaud

            Madame,

            Vous semblez soudainement vous poser en tribunal, lançant quelques accusations que je trouve assez graves. Je répondrai donc une dernière fois par principe. Comme je l’ai déjà exprimé, je tiens les polémiques internet pour aussi chronophages que relevant d’une mauvaise qualité d’échange.
            Peut-être que les envois d’invectives font pour vous partie de la normalité. Ce n’est pas vraiment le cas pour moi.

            D’abord je ne me qualifie pas d’historien. J’aime la recherche historique, je travaille avec certains historiens et juge important d’éviter de se laisser aveugler dans ses recherches par ses biais affectifs.
            Je trouve dommage que vous assimiliez volonté de discernement et d’esprit critique (en l’occurrence envers les récits officiels d’un parti qui a longtemps fait de la propagande dans un monde très clivé) à de la détestation. Dommage d’un point de vue humain, car d’un point de vue de l’honnêteté intellectuelle (et de la méthodologie) je trouve ça simplement désastreux. Si mes parents membres du PCF m’ont éduqué dans l’athéisme et la méfiance envers les dogmes religieux, je leur suis reconnaissant de pouvoir aujourd’hui tenir les sectarismes aussi bien religieux qu’idéologiques pour ce qu’ils sont, et entendre un peu plus loin que ces seules voix pour construire ma vision des choses. Ce qui ne veut pas dire “détester” les avis venant d’en haut, mais les prendre avec du recul, les confronter à d’autres, car comme le disait la chanson avec une certaine sagesse : “Il n’est pas de sauveur suprême, / Ni Dieu, ni César, ni tribun”.

            Je trouve votre réponse à l’emporte-pièce d’autant plus intéressante que vous citez Furet, un ancien militant du PCF (dont le passé le montre assez zélé pendant au moins un temps) passé dans la “croyance” diamétralement opposée (la nature intrinsèquement criminogène des aspirations égalitaires à laquelle je ne souscris pas plus). Or depuis le début de cet “échange” je critique justement :

            • les positions manichéennes comme visions du réel qui écrasent des éléments importants, tendent à faire taire des voix dissonantes disant des choses pertinentes (et pas seulement impertinentes), broient des êtres, vulgarisent pour faire un récit tellement caricatural qu’il salit des causes qui ont pu être nobles à l’origine.
            • le recours à un seul type de références considérées comme valables : les officielles du PCF (et à leur exact contraire : celles de ceux qui après avoir été des ardents maillons d’un parti investissent toute leur énergie à lutter obsessionnellement contre leur ancienne maison), un entre-soi et un manque de recul que je trouve étouffants.

            Je tiens quand même à vous faire mes excuses si je vous ai froissée (je n’aime pas blesser les gens). J’avais eu des échos assez durs vous concernant (liés au sectarisme qu’on vous attribuait) et je n’ai pas voulu me limiter à ça. Je préfère me faire une idée des gens par moi-même.
            Je retourne donc à ma rédaction de biographies de militants du PCF pour leur rendre hommage. Ça doit être mon côté masochiste (j’écris ça avec le sourire).
            Je ne vous dérangerai plus, vous laissant à vos fantômes, vos détestations et vos conceptions binaires qui entretiendront peut-être longtemps l’image de sectarisme de l’ancien grand parti de la classe ouvrière qui lui a fait perdre tellement de militants dans le passé.
            Je vous souhaite simplement d’évoluer. Comme l’écrivait Audiard (il n’était pas communiste, mais je l’aime bien quand même) l’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne. Libre à chacun de continuer à donner des coups de tête dans le mur pour passer de l’autre côté.
            Pour ma part j’ai mieux à faire.

            Bonne journée quand même.

          • Danielle Bleitrach

            ma réponse n’est pas plus à l’emporte pièce que vos allégations souvent confuses. Je résume le propos : il ne faut pas prendre pour parole d’évangile les témoignages des protagonistes :tout à fait d’accord et c’est le métier des historiens de croiser les tézmoignages entre eux et avec d’autres sources, c’est un travail nécessaire. Vous n’êtes pas historien et cela se voit,mais dieu sait pourquoi vous vous en attribuez les compétences pour une seule et unique obsession mettre en cause les témoignages des protagonistes communistes et pour cette besogne assez contestable dans son esprit aucun caniveau ne vous est étranger. Vous nous apprenez que vos parents ont été communistes.Le tout ne relève paxs de la compétence d’un historien mais du divan d’un bon psychanalyste auquel vous pourrez confier vos émois.

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