Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Russie: Vaincre l’épidémie et tirer des conclusions, par le KPRF

Déclaration du Présidium du Comité central du Parti communiste

Service de presse du Comité central du Parti communiste

12-04-2020

https://kprf.ru/party-live/cknews/193209.html

Chers compatriotes!

L’épidémie du nouveau type de coronavirus COVID-19 continue de se propager. La situation nécessite des mesures urgentes pour assurer la santé des personnes et la transition de l’humanité vers une nouvelle trajectoire de développement mondial. Le Parti communiste est l’un des grands partis politiques du monde qui, à l’initiative du Parti communiste chinois, a publié une déclaration conjointe pour une étroite coopération internationale dans la lutte contre le virus.

Nous exprimons nos condoléances aux familles touchées par la propagation de COVID-19 et les mesures de quarantaine inévitables. Nous exprimons notre sincère gratitude aux travailleurs médicaux et à tous ceux qui luttent contre la menace virale et protègent la santé des gens.

La Russie est entrée dans l’année 2020 avec un sentiment de préoccupation croissante pour l’avenir du pays. La crise économique, la sphère sociale «optimisée», la réforme cannibale des retraites – de tels phénomènes sont incapables d’inspirer la confiance des citoyens dans l’avenir.

Voyant la baisse de leur popularité, les autorités ont entamé l’année avec la tentative de reprendre l’initiative politique. Car c’est le principal objectif de la réforme de la Constitution « par en haut». Cependant, l’ajustement de la Loi fondamentale ne peut pas changer l’essence du régime au pouvoir ou les fondements de sa politique socio-économique.

Dans ces conditions difficiles, l’épidémie de coronavirus représente un test sérieux pour le pays. Le capital oligarchique, jusqu’au dernier moment, n’a pas voulu renoncer à ses “Courchevelle”, limiter ses appétits et stopper à temps les programmes touristiques rentables. Des mesures de quarantaine plus strictes ont par conséquent été nécessaires. Leur application ne pouvait qu’affecter l’état de l’économie. Le transport toutes catégories confondues a été fortement réduit. Les deux tiers de la restauration et des hôtels ont cessé leur activité. Plus de 35% des commerces, dont 85% des magasins de vêtements, ont suspendu leur travail.

Les autorités se sont tournées vers le monde de l’entreprise en demandant de conserver les paiements aux employés pendant la période de vacances forcées. Mais les patrons ont leur façon à eux de faire leurs comptes. Selon les sociologues, environ un tiers des entrepreneurs ont déjà envoyé leurs salariés en congé sans solde. Près de la moitié des employeurs ont mis leurs travailleurs à temps partiel avec des salaires réduits.

Et il n’y a pas que la diminution des revenus. Une flambée du chômage est inévitable. 16% des entreprises ont procédé à des licenciements, un tiers ont l’intention de commencer dans un avenir proche. Rien qu’à Moscou, environ 1 million de personnes pourraient perdre leur emploi.

Bien que l’état d’urgence n’ait pas été déclaré dans le pays, une grande partie de nos concitoyens, leurs familles, vont être confrontés à une période de problèmes urgents. Dans ces conditions, le Parti communiste insiste sur la mise en œuvre de dix mesures spécifiques.

1. A en juger par les fleurons du capital occidental, de New York à Bruxelles, le monde voit clairement : le système du capitalisme mondial n’était pas prêt pour cette sérieuse épreuve. Il subit une défaite écrasante. Aujourd’hui, quatre milliards de personnes sont mises en quarantaine. L’épidémie de coronavirus exacerbe la crise générale du capitalisme et met en relief des contradictions de classe de plus en plus aiguës.

Aujourd’hui, il devient vital de prendre en compte les résultats de la modernisation léniniste-stalinienne, en s’appuyant sur l’expérience unique de l’Union soviétique et de la République populaire de Chine. Même dans les années les plus difficiles de la Seconde Guerre mondiale, aucune épidémie ne s’est déclarée dans notre pays. Les vestiges de la médecine soviétique, même aujourd’hui, nous aident à tenir le coup.

La proposition du Parti communiste sur la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie fait partie des plus fondamentales. Le retour à l’État des productions de pointe est une condition essentielle de la compétitivité de la Russie face à l’effondrement imminent de l’économie mondiale.

Dans la vie économique de la Russie, les capitaux étrangers dominent déjà. Maintenant, lorsque les actifs russes deviennent moins chers, les vautours enregistrés à l’étranger sont prêts à les acheter pour rien. La nationalisation dans cette situation est une condition indispensable pour démarrer la croissance économique et garantir l’indépendance nationale.

Dans un pays vaste et froid, la planification stratégique, la régulation des prix et des tarifs est une condition indispensable pour réduire les coûts de production, assurer sa place sur les marchés mondiaux et soutenir les citoyens russes. Tout cela dicte la nécessité de restaurer la propriété de l’État sur le système bancaire et les industries clés. En tant que mesure prioritaire, il est nécessaire d’établir un contrôle sur les opérations de change et d’arrêter les sorties de fonds à l’étranger. Le cours des événements nous pousse littéralement à la prise de décisions responsables.

2. La menace commune nécessite une combinaison des efforts de toutes les forces sociales. Il s’agit de toutes les manières possibles de soutenir les médecins, les infirmières et tous ceux qui sont à la pointe de la lutte contre la dangereuse maladie. Une attention particulière doit être portée aux personnes qui ne peuvent subvenir à leurs propres besoins et aux bénévoles qui se portent à leur secours.

La nécessité de lutter contre l’épidémie a mis en évidence tous les défauts du système de santé russe moderne. Il est fondamental de commencer à développer un programme de réhabilitation des hôpitaux qui ont souffert lors de l’  « optimisation », par nature criminelle.

3. Il est extrêmement important de soutenir les citoyens face à la baisse des revenus. La période d ‘”auto-isolement” [comme les Russes appellent le “confinement”, NdT] devrait s’accompagner de compensations et de dérogations spéciales pour le paiement des services de logement. Une attention particulière devrait être accordée aux pauvres, aux personnes âgées, aux enfants et aux mères.

Les mesures de soutien matériel ne sont pas seulement un élément nécessaire de la politique sociale, mais font également partie du mécanisme de soutien à la production. Il s’agit d’un moyen de stimuler la croissance économique en augmentant le pouvoir d’achat et en stimulant la demande.

Le Parti communiste préconise un système de paiement spécifique à ceux qui en ont besoin. Un soutien est nécessaire à la fois pour ceux qui sont tombés sous le seuil de pauvreté avant le déclenchement de l’épidémie et pour les Russes pauvres dont les revenus chuteront d’un tiers ou plus pendant la quarantaine. Pour 20 millions de pauvres, des compléments pour atteindre le minimum vital de 14 556 roubles nécessitent une allocation mensuelle de 108-110 milliards de roubles. Pour aider ceux dont les revenus ont baissé de façon critique, 25 à 26 milliards de roubles par mois sont nécessaires. Les paiements pour les «enfants de la guerre», ayant pâti de la «monétisation des prestations», devraient être d’environ 5 à 7 milliards de roubles par mois.

Ainsi, le coût total de ces objectifs devrait être d’au moins 140 milliards de roubles par mois. Le gouvernement s’est déclaré prêt à allouer beaucoup moins d’argent. Cette approche devrait être revue. L’État a de l’argent.

4. Les mesures de soutien à ceux qui se retrouveront sans travail sont à mettre au premier plan. Les suppressions d’emplois prévues semblent extrêmement alarmantes. Elles toucheront plus de 8 millions de nos compatriotes. 4,5 millions de personnes étaient au chômage avant la complication de la situation épidémiologique. Parallèlement au versement de prestations aux nouveaux chômeurs, il est nécessaire de prévoir un supplément pour atteindre le niveau minimum de subsistance pour ceux qui sont déjà dans une situation de vie difficile. Les dépenses totales requises s’élèveront à environ 45 milliards de roubles. Cette somme doit être garantie.

Dans des conditions de dépenses budgétaires importantes pour faire face à la crise, le pays a le droit de compter sur les fabuleux fonds accumulés par l’oligarchie russe pour être employés au profit des populations. Il est temps de passer des mots à l’action sur la responsabilité sociale des grandes entreprises.

5. Les problèmes de sécurité alimentaire deviennent plus aigus. À l’heure actuelle, il est particulièrement important de ne pas bâcler la saison des semis et de ne pas se retrouver avec une récolte insuffisante. Pour une campagne de semis digne de ce nom, il est nécessaire de réguler immédiatement les prix du carburant et de mettre pleinement en œuvre des programmes de soutien à l’agriculture. Il est nécessaire d’assurer la mise en œuvre effective du programme national “Développement intégré des territoires ruraux” adopté l’année dernière. Il est également important d’adopter dès que possible un programme de réhabilitation des terres abandonnées et de mettre en œuvre un système de mesures pour augmenter la fertilité des sols.

Il est nécessaire d’apporter un soutien substantiel aux petits fermiers, aux jardins potagers des maisons de vacances et aux jardins ouvriers. Aujourd’hui, ils jouent un rôle particulier dans la production de lait et de viande de bœuf, de pommes de terre et de légumes, de fruits et de baies. D’une manière générale, nous continuons d’insister sur l’élargissement du système de mesures à prendre pour soutenir l’agriculture russe.

6. Des mesures spéciales sont nécessaires pour renforcer le secteur réel de l’économie. Un système de soutien devrait être développé pour les entités commerciales engagées dans la production de biens de consommation courante.

Une attention particulière devrait être accordée aux petites entreprises les plus vulnérables. Nous pensons que les mesures proposées par le gouvernement ne suffisent pas.

La plus grande assistance possible devrait être fournie aux entreprises populaires [comme le sovkhoze Lénine, par exemple, NdT]. Elles ont démontré une stabilité et une efficacité incroyables. Sans prendre un sou de l’État et reversant régulièrement des fonds au budget national par le biais des impôts, elles démontrent des résultats économiques exceptionnels et des exemples de protection sociale de leurs employés. Nous insistons sur la nécessité d’aider pleinement ces entreprises et non de les persécuter sous divers prétextes.

7. La situation nécessite l’élaboration et la mise en œuvre rapides d’un programme visant à surmonter le retard technologique de la Russie. Le gouvernement précédent n’a pas été en mesure d’assurer la mise en œuvre d’une politique d’investissement efficace. Avec une économie exsangue et un secteur social étranglé, il a accumulé d’importantes réserves financières. Il est impératif de consacrer une partie importante de ces fonds au développement des technologies modernes et des industries concernées. L’expérience et le savoir soviétique ne doivent pas périr. Ils doivent devenir la base d’un nouveau départ technologique du pays.

8. L’approche de la science et de l’éducation doit être redéfinie. Les tristes symboles de l’époque sont l’optimisation du réseau des établissements d’enseignement, l’imposition abusive de l’examen « EGE» [une espèce de bac sous forme de QCM, NdT] et la fameuse «réforme» de l’Académie des sciences. Nous proposons de créer une large commission spéciale sous les auspices du Conseil d’État pour développer et mettre en œuvre une nouvelle stratégie de politique scientifique et éducative. Dans le cadre des mesures prioritaires, nous proposons d’abandonner l’examen d’État unifié en 2020. Nous considérons qu’il est nécessaire d’utiliser les résultats de la certification scolaire de leurs connaissances pour inscrire les diplômés dans les universités, en tenant compte de la participation des lycéens aux disciplines des Olympiades et d’autres réalisations.

Il est nécessaire de soutenir les industries dont dépend le niveau de développement culturel du pays. Il est important de remettre l’édition de livres dans le domaine public. Pendant l’épidémie, ces domaines d’activité ont été gravement touchés. Cela nécessite des allégements fiscaux, des subventions et d’autres mesures de soutien.

Il est extrêmement important de changer la politique d’information, de prendre soin de la santé socio-psychologique des citoyens. Il est inacceptable que la russophobie et l’antisoviétisme continuent de corroder et de diviser la société. Dans la diffusion des chaînes de télévision russes, beaucoup plus de programmes à caractère créatif et instructif devraient apparaître.

9. À l’heure actuelle, il est impératif d’assurer une combinaison de mesures de quarantaine avec le caractère raisonnable des mesures prohibitives. Les restrictions excessives doivent être levées dans les régions où elles résultent de précautions inutiles et de zèle bureaucratique.

10. De manière générale, la situation de l’infection par le coronavirus a confirmé la nécessité d’un développement accéléré du pays. Dans le même temps, la relance d’un système complet de préparation à la mobilisation et de protection civile est nécessaire. Leur efficacité permettra de ne pas arrêter la production en période d’épidémie, mais de fournir aux travailleurs des équipements de protection individuelle à l’échelle nécessaire.

Nous sommes convaincus que la mise en œuvre des propositions du Parti communiste préparera le pays à toutes les épreuves possibles.

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