Voici d’abord Bourse Buisness , vous noterez dans cet article et d’autre le ton apocalyptique. Puis le Financial Times, dont Catherine Winch, désormais notre correspondante à Londres, en deuxième partie de l’article confronté à cette crise dont l’épidémie n’a été que le révélateur cherche une “redistribution” qui permettrait de “sauver les meubles”, comme cela était dit dans le Guépard, quand l’aristocratie est contrainte de faire alliance avec la bourgeoisie: “changer un peu pour que tout demeure en état”… Le capital ne peut demeurer en état. Ces deux journaux financiers disent leur apocalypse, celle de leur classe.
Les communistes français voient s’actualiser un débat qui couve depuis plusieurs congrès autour de deux termes “communisme” ou “socialisme”.
De deux solutions où l’on pense que le communisme est déjà dans nos têtes à tous et donc nous n’avons pas besoin de créer la propriété sociale des grands moyens de production, arrêter les marchés financiers, avoir une planification, et recréer les formes de coopération à travers ces différents types de propriété sociale. Si on pense cela face à la situation, là on n’a pas besoin de cette rupture qui s’appelle le socialisme. On n’a même pas besoin d’un parti communiste, un mouvement suffit… Mais si on pense que le capitalisme dans l’état où il est nous apportera plus la guerre ou le fascisme qu’une redistribution harmonieuse et IL FAUT LE SOCIALISME et il faut des organisations, un parti (note de Danielle Bleitrach).
Le 10 Avr 2020 à 18:00:35
Je vous parle chaque semaine, depuis 3 semaines, du chiffre du chômage hebdomadaire aux Etats-Unis.
On appelle cela les « initial Claims », il s’agit des inscriptions hebdomadaires au chômage car il est calculé ainsi aux Etats-Unis où les salaires comme les loyers continuent à être calculés et aussi encore souvent payés par semaine.
Comme vous le voyez sur le premier graphique, il y a un grand pic bleu, et ce grand pic bleu c’est la hausse sans précédent des inscriptions au chômage.
Delamarche: Covid-19 “Ce ne sera pas la petite crisette de 2008. Ce qui se passe sera TERRIBLE !” Olivier Delamarche – COVID-19: “On va être dans une récession MONUMENTALE ! Ce sera HORS NORME et ça va être un CAUCHEMAR !!
On peut également zoomer pour que vous puissiez voir le détail et c’est le second graphique.
Gerald Celente: “La Plus Grande Dépression de tous les temps vient de commencer !”
Nous sommes désormais à plus de 15 millions de nouveaux inscrits.
Aux Etats-Unis, l’assurance-chômage est bien moins convenable qu’en France et votre couverture ne dure que quelques semaines. Souvent vous perdez également votre assurance maladie qui allait avec votre job. Si Trump a annoncé que les soins liés au Covid seraient pris en charge, vous perdez quand même votre couverture maladie pour les autres pathologies.
Il y a donc une véritable catastrophe sociale qui se prépare aux Etats-Unis en plus de la catastrophe sanitaire où 2 000 Américains décèdent chaque jour dans un pays de « seulement » 400 millions d’habitants.
Trump n’est pas prêt de croire aux chiffres de la Chine, et les accusations finiront par poser de vrais problèmes diplomatiques dans une situation déjà très tendue.
USA: Dépression sans précédent ? Des images chocs qui rappellent vraiment l’horreur des années 30 Sommes-nous à l’aube de la plus grande dépression de tous les temps ? Croyez moi, le moment est venu de “se dépêcher de nager” !
Charles SANNAT
Source: insolentiae – Voir les précédentes interventions de Charles Sannat
The Financial Times par Catherine Winch « Le virus met à nu la fragilité du contrat social »
Un grand quotidien financier international appelle à la redistribution des biens pour faire face à la crise.
Le Financial Times de Londres est un quotidien économique et financier britannique, généralement considéré comme le quotidien économique de référence en Europe.
Particulièrement lu par les élites économiques et financières en Europe et aux Etats-Unis, il est naturellement favorable à l’économie de marché, au libre-échange et à la démocratie libérale.
Néanmoins aujourd’hui le Financial Times appelle à des transformations radicales.
Le 3 avril le Comité de Rédaction publie un texte intitulé: « Le virus met à nu la fragilité du contrat social. Des réformes radicales sont nécessaires pour forger une société qui réponde aux besoins de tous. »
Le comité pointe les injustices et les inégalités accentuées par la crise: ce sont les plus mal payés qui perdent leur emploi du jour au lendemain dans l’hôtellerie, la restauration, les loisirs et secteurs liés. Ceux parmi les bas salaires qui peuvent encore travailler le font au risque de leur vie: les soignants et aides-soignants, manutentionnaires, livreurs et agents de nettoyage.
Ce sont les jeunes actifs qui paient le prix le plus fort de la crise. Il leur faut des compensations de façon urgente. Les politiques des quarante dernières années doivent être abandonnées. Les gouvernements doivent jouer un plus grand rôle dans l’économie. Ils doivent considérer les services publics comme des investissements et non des coûts, et chercher à rendre les marchés du travail moins précaires. « La redistribution sera de nouveau à l’ordre du jour. »
Tout ça doit être fait sans attendre.
Naturellement le Financial Times ne prend pas le socialisme comme référence ; il prend comme référence Roosevelt et Churchill, dont les gouvernements pendant la deuxième guerre mondiale ont préparé un système d’économie dirigée et de sécurité sociale pour après la guerre.
Le Financial Times ne mentionne pas qu’en Angleterre, le gouvernement de Churchill comprenaient des travaillistes comme Aneurin Bevan et Ernest Bevin, qui participaient pleinement à ce travail de renouveau social.
Le vendredi de Pâques, le 10 avril, le Comité de Rédaction réitère ces sentiments, cette fois dans le contexte de Pâques et du Pessah. Il constate une fois de plus que nous sommes tous potentiellement frappés par le virus, mais que nous ne sommes pas tous frappés de la même façon, loin de là, par les sacrifices demandés pour le combattre. Nous sommes désunis et inégaux ; les pays riches et privilégiés peuvent instaurer le confinement et supporter la catastrophe économique, et dans les pays riches mêmes, les inégalités sont criantes.
Nous (les riches et privilégiés) avons un devoir d’aider le reste du monde.
« Si nous échouons, comme c’est probable, la maladie aura fait bien pire que tuer ce qui pourrait se révéler être des millions de personnes et dévaster nos économies. Elle laissera un monde irrémédiablement divisé, où couve un ressentiment amer. Nous ne serons pas en mesure de mettre en place les efforts de coopération nécessaires pour gérer notre fragile terre commune dans les années à venir.
La façon dont nous agissons aujourd’hui déterminera l’avenir de l’humanité. La mort est tout autour de nous. Cherchons une résurrection dans une vie meilleure pour tous. »
Catherine Winch
Mais au-delà de cette apparente contrition, toutes les organisations patronales, en France le MEDEF, exigent que l’on travaille plus pour “rembourser” la “dette” creusée par l’épidémie… Et dès maintenant font pression pour que l’on envoie les travailleurs “productifs”, ceux des services publics, ceux qui sont dès maintenant obligés d’affronter l’épidémie sans moyens de protection, encore plus à l’abattoir… Par parenthèse voilà qui met à mal les thèses sur la disparition de la classe ouvrière, sur le “cybertravail”, quasiment la fin de la production matérielle, la situation les fait remonter à la surface. Il est vrai que rien n’est plus facile d’expliquer ce qu’est la plus value, l’accumulation du capital, à ceux dont on exige jusqu’au sacrifice de leur vie au nom “de l’économie”, mais il est illusoire de penser que les travailleurs qui vont au travail la peur au ventre et dont les salaires demeurent insuffisant pour résorber la hausse des prix des produits de première nécessité ont spontanément autre chose que la rage au ventre… Comme tous ceux qui voient que l’on exige plus de travail de ceux qu’on envoie malgré l’épidémie sur le front des profits et qui sont au chômage s’organiseront spontanément sans un parti… Ceux qui entretiennent l’illusion du communisme “dans nos têtes” (il est vrai que rien ne résiste à la pensée, elle peut tout inventer), vont-ils jusqu’à faire surgir le monstre “étatique”, pourquoi pas “totalitaire” comme des “libéraux”, mais c’est le néolibéralisme, pas le socialisme, qui interdit la créativité locale, les solutions écologistes, l’exemple de Cuba est là pour le prouver mais aussi mieux connaitre ce qui s’est réalisé et continue à se réaliser dans ce domaine… ne plus relayer toutes les propagandes de la bourgeoisie dont aujourd’hui une bonne partie s’effondre.
Danielle Bleitrach
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