Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

DES FAITS RIEN QUE DES FAITS : UN DOCUMENTAIRE SUR LA DROGUE SUR ARTE

Ce documentaire sur l’histoire de la drogue présenté hier soir sur Arte est à voir absolument. Il s’agit officiellement d’un plaidoyer contre la prohibition, mais il dit autre chose :

Certes la prohibition est une comédie pour augmenter les profits dans un système capitaliste, il lie toujours plus étroitement le crime organisé, le capital, les pouvoirs en place, les trusts pharmaceutiques, au plan international comme dans les pays impérialistes?

Mais il y a une autre solution la résistance, les luttes contre l’exploitation, contre la guerre, et tous les pillages, contre le racisme qui renverse les responsabilités en faisant des pays à qui l’on a imposé le libre marché de la drogue les coupables.

Ce choix alternatif a eu jadis en France, et encore aujourd’hui dans d’autres pays du monde un nom : le socialisme. Sa mise en œuvre a été menée par des partis communistes .

Comment, deux siècles durant, les pouvoirs en place ont fait naître et prospérer le commerce des drogues, envers occulté du libre-échange. Cette fresque dense et limpide pulvérise les idées reçues et se donne comme objectif de démontrer l’impasse de la prohibition, mais en fait elle démontre bien autre chose encore plus intéressant:

Pour exploiter et dominer les peuples, colonialisme et impérialisme ont eu besoin d’utiliser le trafic de drogue, de l’utiliser à la fois pour avoir les fonds financiers de leurs expéditions, pour imposer leur conditions de l’échange, et pour abrutir les peuples. Mais comme Marx l’a noté en particulier dans le Capital: la vengeance de l’orient c’est la manière dont se répand l’opium à Londres et dans les pays colonialistes. Au XIXe siècle, l’opium se répand à travers toute l’Asie, sous l’impulsion des puissances coloniales. Parallèlement, l’industrie pharmaceutique occidentale découvre des produits miraculeux : morphine, cocaïne, héroïne. Là encore, le profit s’empare de la découverte et la diffuse pour ses profits. L’addiction devient un fléau mondial et un enjeu de santé publique ; la prohibition va progressivement s’imposer et ce que dit officiellement le documentaire c’est que puisqu’il n’y a pas moyen de condamner le capitalisme, il faut accepter la commercialisation.

Notons le parallélisme avec le choix posé au Coravirus: il est vain de vouloir contrôler le virus, il faut laisser faire l’épidémie et que se produise une vaccination spontanée..

Mais cette stratégie va lier indissolublement les impérialistes aux mafias du crime, y compris la démocratie chrétienne en alliance avec la mafia, le Kuomitang… c’est le début d’une longue histoire qui continue aujourd’hui sous nos yeux, puisque partout les meilleurs alliés des Etats-unis suivent les circuits des armes et de la drogue avec toujours un seul ennemi: le communisme.

Cette criminalité connaît un essor sans précédent pendant la guerre froide, quand les services secrets utilisent les drogues comme un instrument politique. Les États-Unis en paient le prix : en 1970, un tiers de leurs soldats au Viêtnam sont accros à l’héroïne. Un an plus tard, le président Richard Nixon lance la guerre contre la drogue.

Qu’on le veuille ou non, les faits sont là éclatants, les seuls qui arrivent à vaincre la drogue ce sont les communistes comme ils arrivent à libérer les peuples de la faim, de l’humiliation, comme ils mettent l’éducation et la santé au service du peuple.

La question effectivement si on reste dans la société capitaliste est l’absurdité de la la prohibition, mais si on cherche une alternative réelle: il y a le communisme.

Parce que c’est cela que montre le film: partout les adversaires les plus résolus de cette terrible aliénation sont les communistes, ils subiront torture et morts pour en finir avec toutes les humiliations, les addictions et ce dans des conditions inimaginables.

Jamais des gens que l’on maintient dans l’assistanat, la peur de perdre le peu qu’ils ont tout autant que dans le marché de la drogue comme unique ressource ne seront le terreau fertile de la lutte des classes. On parle souvent de l’aliénation religieuse, mais comme le montre le documentaire quelquefois certaines églises sont entrées en lutte alors que des mouvements sectaires ont souvent partie liée. Là encore les FAITS RIEN QUE LES FAITS.

Le PCF a renoncé à tout cela, et il soutient de fait désormais les mafias, au plan international en approuvant leurs expéditions militaires. il a renoncé à organiser la classe ouvrière, il a renoncé à la solidarité internationale. Il a suivi la social-démocratie et il ne lui reste plus qu’à vanter la fin de la prohibition, la légalisation du marché de la drogue pour complaire à la clientèle de bobos du libéralisme libertaire dont il s’agit de masquer les anxiétés d’un mode de vie qui les détruit comme les autres, tout en les berçant d’un socialisme de rêve qui ne viendra jamais… OU ce qui revient au même d’un mouvement sans organisation officielle pour affronter “la dictature impitoyable du capital, des mafias, des armées ou encore de limiter la lutte au plan syndical, tout peut contribuer à faire mûrir le problème, mais il n’y a pas d’autres solutions que politique…

Ceci nous conduit à poser une question: qui peut donner des leçons de liberté à ceux qui ont mené de tels combats ?

La série Arte en trois épisodes sur le sujet

https://www.arte.tv/fr/videos/078196-000-A/histoire-du-trafic-de-drogue-1-3/

https://www.arte.tv/fr/videos/078197-000-A/histoire-du-trafic-de-drogue-2-3/

https://www.arte.tv/fr/videos/078198-000-A/histoire-du-trafic-de-drogue-3-3/

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4 Commentaires

  • Philippe, le belge
    Philippe, le belge

    Encore un texte que tu mets dans les catégories civilisation, cinéma, etc… mais que tu transformes comme souvent en texte fondamental.
    Et cette remarque ne vient pas particulièrement d’un adepte de la lèche.

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  • Danielle Bleitrach

    merci Philippe, alors pour te remercier de tes encouragements, je vais t’offrir à toi et aux lecteurs attentionnés de ce blog cette petite fable inspirée par Ziouganov et transmise par Marianne:
    Une vieille histoire russe:

    il y a très longtemps, un pope qui se lamentait sur la méchanceté des êtres humains décida de quitter son village pour aller faire retraite. En chemin,il recontra la peste à qui il demanda où elle allait
    – dans le village que tu viens de quitter, ils sont vraiment trop égoïstes, sans le moindre respect les uns des autres, je vais leur infliger un châtiment.

    Quarante jours après, le pope quitte sa retraite pour retrouver son village et il voit la peste.
    -Alors lui demande-t-il ?
    – La moitié du village est morte et l’autre pas très en forme…
    -C’est toi qui a fait ce carnage?
    – MOi, penses-tu, j’avais décidé d’en éliminer deux ou trois pour l’exemple, mais c’est la panique, le sauve qui peut, la rapacité des riches et la division des pauvres, le chacun pour soi qui les a tous tués.

    danielle Beleitrach

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Sur la prohibition de la drogue, je me souviens plus si c’est une lecture ou un reportage, un historien avait fait l’étude de la prohibition de la drogue aux USA. Montrant comment la drogue plébiscitée dans les journaux comme bienfaisante (pour les classes moyennes supérieures) était petit à petit prohibée pour s’en servir en particulier de système de répressions raciale. La législation évoluant en fonction des modes de la toxicomanie et des populations ciblées pour finir aujourd’hui par une répression généralisée des classes pauvres. Traitement réservé au noirs pauvres dans les premières prohibitions.
    L’historien avait évoqué les taux d’incarcération importants pour motif de vente ou d’usage de drogues.
    Il est évident que le travail garanti pour tous dans les pays socialistes et le fait de na pas pouvoir capitaliser mettrait un terme à ce trafique. Même s’il existait à petite échelle par exemple en RDA.
    Aujourd’hui il est frappant de constater la publicité ouverte sur la consommation de drogue, dans les cinéma, la littérature, les émissions télé, la consommation est presque présentée comme chic, et de toutes façons présentée.
    Je me souviens avoir emprunté à la bibliothèque le film “Solaris” d’Andreï Tarkovski, avec la mention sur la jaquette “version non censurée” (vilains soviétiques), l’intelligence était de mettre en évidence les passages censurés en les sous-titrant et en VO russe pour bien marquer la différence.
    Naïf, je m’attendais à quelques incompatibilités politiques; les passages censurés parlaient de suicide et montraient une scène d’injection de drogue. La liberté d’expression du réalisateur avait été fortement atteinte. Très bon film par ailleurs, et finalement on se passe bien de ces coupures administratives opérée par un organisme cultivé et soucieux de l’impact de l’art dans la société. Comme je pense que les spectateurs soviétiques s’en sont très bien porté, pour leur santé et pour la santé collective, pour excuser le gros mot la morale. Heureusement avec l’arrivée de la perestroïka, la liberté créative pouvait montrer comment une jeune femme pouvait évoluer les échelons en se prostituant. Une promotion d’ouverture pour les pratique de la “lèche” libérale. A mettre en parallèle avec la période pas encore libérée où dans le cinéma soviétique la femme est respectée, valorisée, protégée (“le côté positif du macho”). [Film “La ballade du soldat”]
    Ce qui est malheureux c’est de ne plus pouvoir tenir ce discours sans être traité de dictateurs.
    La dictature du prolétariat avait du bon.

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  • Philippe, le Belge
    Philippe, le Belge

    :o) aussi fort que Bill Gates dans les prédictions… (pensa t’il d’un ton ironique)

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